Les tortues de Grey Walter

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PETITE HISTOIRE DES ROBOTS - En mai 1950, le neurophysiologiste britannique William Grey Walter présente deux robots se déplaçant de manière autonome. Cette première lancera une toute nouvelle discipline : la cybernétique.

A ceux qui prétendent que l'homme descend du singe, on pourra toujours répondre que le robot descend, lui, de la tortue. C'est en effet la création des deux cybertortues du Britannique William Grey Walter, décrites en mai 1950 dans un article resté célèbre de la revue « Scientific American », qui lancèrent véritablement une nouvelle discipline développée dès 1942 par le mathématicien Norbert Wiener du MIT : la cybernétique. « Grey Walter cherche tout simplement à appliquer les théories ­développées par Wiener », explique Daniel Ichbiah, auteur de l'ouvrage « Robots, génèse d'un peuple artificiel ».

Très influencé par les travaux du Russe Ivan Pavlov sur les réflexes, William Grey Walter, directeur du département de physiologie de l'institut de neurologie Burden à Bristol, a une approche très biologique de la robotique. Dans son article, intitulé « Une imitation de la vie », il explique que ses deux machines, créées dès 1947 et qui resteront dans l'histoire comme les premiers robots mobiles, ont été conçues pour illustrer la formidable complexité du comportement animal et de la psychologie humaine. Son objectif est d'étudier le fondement des actes réflexes simples et de valider sa théorie : la connexion nerveuse entre quelques cellules du cerveau peut générer des comportements extraordinairement complexes.

Des « bestioles » attirées par la lumière

A l'époque, pas d'informatique, ni de circuit électronique intégré. Les deux « tortues » de Grey Walter, désignées comme telles en hommage à celles de Lewis Carroll dans son « Alice au pays des merveilles » et répondant aux doux noms d'« Elmer » (Electro Mechanical Robot) et d'« Elsie » (Electro Light Sensitive with Internal and External stability), ont beau utiliser les premiers tubes à vide, des semi-conducteurs et des transistors, autrement dit les premiers composants de l'électronique, elles restent des machines rudimentaires. Sous leur « carapace », deux roues à l'arrière et une à l'avant, un capteur de luminosité et un capteur de choc. Point à la ligne.

Mais cette simplicité poussée à l'extrême, voulue d'ailleurs par l'inventeur, qui les teste dans son appartement de Bristol, leur permet néanmoins d'avoir un comportement particulièrement complexe : les « bestioles » sont attirées par la lumière et réagissent en conséquence. Lorsqu'elle est trop faible, elles se mettent en branle pour se rapprocher de sa source. Lorsqu'elle est trop forte, elles ralentissent. Et pour corser le tout, elles adaptent leur comportement en fonction de leur état interne : plus leurs batteries sont vides, et plus est forte l'attraction qu'exerce sur elles la source lumineuse - elles se dirigent ainsi vers leur « niche », fortement éclairée, lorsqu'il est temps pour elles de se recharger ; plus ces batteries sont pleines, au contraire, et plus leur aversion à la lumière est grande.

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