Nécrologie

18/07/2005

L'Eclaireur de l'Est et le Nord-Est.

L’Éclaireur de l’Est, du 8 janvier 1941 :

Les Lettres rémoises ont à déplorer la perte subite de leur doyen, M. Eugène Dupont, officier de l’Instruction publique, membre titulaire de l’Académie de Reims.

Né à Reims, le 7 février 1859, c'est-à-dire il y a 81 ans dans son cher « Jard » qu'il n'a jamais quitté, Eugène Dupont a employé toute sa vie jusqu’aux derniers moments au service de la laine. Ancien trieur, puis acheteur, il rendit surtout depuis vingt ans les d’inappréciables services à la production lainière par son activité syndicale. Il avait mis en outre à profit ses compétences dans un ouvrage technique très apprécié et recherché: La Laine de France.

Cependant, à l’activité professionnelle, il joignait un goùt très vif pour les Lettres, dont les prémices furent une pièce de théâtre en cinq actes, Danton à Arcis, joué en 1899 au Théâtre de Reims. S’il publia un roman et en traduisit plusieurs de l’anglais, son nom reste néanmoins attaché à ses publications rémoises : Reims, échos et visions du passé, le Jard, la Rue Neuve, la Famille rémoise, la Vie rémoise, Pierre Dubois, Nicolas David, Antoine Renard, etc, etc. véritables mines pour les curieux de la « petite histoire ».

Nous exprimons à sa femme et à sa famille, entièrement rémoise, l’expression de nos bien sincères condoléances.

Le Nord-Est, du 8 janvier 1941 :

Les personnes attachées aux choses du Vieux Reims ont appris avec peine le décès de M. Eugène Dupont, qui depuis plus de trente ans, a exercé sans répit une plume alerte au service d’un esprit narquois et sensible et d’une intarissable mémoire. De ses innombrables cahiers, M. Dupont avait pu sans peine extraire la matière d’une douzaine de volumes sur ses contemporains (La Vie Rémoise, La Famille Rémoise, Reims. échos et Visions du Passé. Le Jard, La Rue Neuve, etc.), qui lui valurent, avec la rosette d’officier de l’Instruction publique, un fauteuil à l’Académie de Reims.

Son talent d’annaliste, ses goûts littéraires et artistiques (ce fut un fervent mélomane) n’entravaient pas une activité professionnelle dont bénéficièrent les producteurs de laine de toute la région, grâce à son concours comme expert au syndicat fondé en 1920 par M. de Bohan. Le fruit de ses connaissances reste consigné dans son beau livre sur « La Laine de France ».

À sa femme, à sa famille fidèlement attachée à notre cité, nous présentons nos regrets les plus sincères.