Notices nécrologiques - B/BL

Notices nécrologiques des ALMANACHS MATOT-BRAINE

BACOT (Georges Paul).

Ancien capitaine de mobiles, sous-intendant auxiliaire, chevalier de la Légion d’honneur, né à Sedan, le 9 janvier 1837, décédé à Bordeaux, le 9 janvier 1894, fut décoré pendant la guerre pour avoir sauvé un convoi tombé entre les mains des Allemands. Il resta dans l’intendance où il figure encore à l’Annuaire militaire comme sous-intendant de 3e classe de l’armée territoriale.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

BAILLET (Jean-Baptiste Félix).

Né à Villedommange (Marne) le 8 janvier 1827, officier d’académie, ancien notaire, ancien avocat à Laon, était conseiller de préfecture honoraire, et faisait partie de nombreuses sociétés de cette ville où il mourut le 20 novembre 1898.

Pendant les longues années de son notariat, il ne cessa d’être l’homme probe et loyal, tout entier à ses devoirs professionnels qu’il acquitta avec la plus scrupuleuse délicatesse.

La Société académique de Laon lui doit une part de collaboration active dans les communications toujours appréciées qu’il lui adressa sur les évolutions modernes, sur l’avenir de l’« Association », etc.

M. Baillet s’était allié à Mlle Adélaïde Sophie Joly, d’une de nos grandes familles agricoles de l’Aisne. À ses obsèques assistaient toutes les notabilités laonnoises et régionales, mais selon la volonté expresse du défunt, aucun discours ne fut prononcé sur sa tombe.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

BAILLIOT (Anatole).

Cultivateur, ancien maire de Muizon, membre du Comice agricole de l’arrondissement de Reims, chevalier du Mérite agricole, décédé à Muizon, le 9 août 1902.

M. Bailliot fut un agriculteur émérite, il tenait un rang notable parmi ceux de la région et sa ferme du Château put passer à juste titre pour l’une des exploitations rurales les mieux tenues du canton de Ville-en-Tardenois.

Déjà récompensé par une médaille d’or que lui avait remise M. le Ministre de l’Agriculture en 1895, au concours régional de Reims, il reçut en 1897, la croix de chevalier du Mérite agricole.

Membre et administrateur du Comice agricole de Reims, M. Bailliot se dévoua aux intérêts de cette importante Société. Aux obsèques, M. Ch. Lhotelain, président, se plut à reconnaître les qualités du défunt et à rappeler sa vie d’honnête homme et de travailleur infatigable.

Albert Baudon.

Source : AMB 1903.

BAILLY (Mme Emma).

Née à Reims, décédée à Paris.

Femme douée d’esprit et de talents intellectuels, elle s’était occupée beaucoup de littérature, où elle s’était fait une place justement notable sous le nom de Mme Claire de Chandeneux. Elle laissa une série de romans militaires qui ont été remarqués et qui sont écrits dans le meilleur goût et avec beaucoup d’originalité.

Source : AMB 1883.

BAJULET (Antoine).

Curé de Dontrien, où il est mort le 21 février 1873, né à Prouilly, le 25 octobre 1799, a été successivement curé de Villers-sous-Châtillon, Vaux-Montreuil et Belval-Sury.

Source : AMB 1874.

BAJULIEN (Frère).

Le cher Frère Bajulien, visiteur des Frères des Écoles chrétiennes de la province de Reims, était originaire de la Franche-Comté ; un de ses frères, entré comme lui dans l’institut du B. de La Salle, est mort en Tunisie.

Le F. Bajulien fit la classe à Rethel ; puis, après avoir été professeur au beau collège de Passy, revint à Mézières où il resta quinze ans. En 1869, il prit la direction du Pensionnat de Reims, auquel il donna un merveilleux développement ; on lui doit presque toutes les nouvelles constructions, surtout la chapelle. Il est le fondateur de l’Association amicale des anciens Élèves des Frères.

En 1883, il fut nommé visiteur de la province de Reims et créa le noviciat de Courlancy, pour remplacer celui de Thionville.

Après une longue maladie courageusement supportée, le F. Bajulien s’éteignit, le 4 septembre 1888, au milieu d’un grand nombre de ses frères, réunis au pensionnat pour la retraite. La foule nombreuse de ses amis lui fit des obsèques d’une solennité extraordinaire.

Charles Remy.

Source : AMB 1889.

BALIGANT (Eugène Candide Nestor).

Avoué à Laon, disparaissait à cinquante-cinq ans, ne s’étant pas confiné seulement dans la charge qu’il avait choisie, mais se dévouant avec expérience et habileté dans de multiples fonctions. Il était né à Noyal (Aisne), le 26 mai 1849.

Adjoint au maire de la ville de Laon, suppléant du juge de paix, président de « France prévoyante », vice-président de l’Association des anciens Militaires, administrateur des Hospices de Laon et de Montreuil, etc., il collaborait avec un même élan à toutes ces sociétés, leur apportant, comme il le faisait dans son étude, de précieux conseils. Autant sa clientèle lui était fidèle et dévouée, autant les membres des corporations, que nous venons de citer l’écoutaient, rendant hommage à sa sagesse, à son bon sens, malgré une froide réserve toute d’apparence, car, en elle, se cachaient un cœur excellent, une grande bonté d’âme.

M. Baligant avait été honoré de la présidence de la Chambre de discipline des Avoués de l’arrondissement de Laon en 1901. Élu au Conseil municipal en 1888, il voyait renouvelé son mandat en 1892, en 1896, et enfin en 1900, avec des majorités toujours grandissantes. C’est dire suffisamment l’estime que lui portait la ville de Laon tout entière. Celle-ci, dans la commune union de ses habitants, lui rendait l’hommage suprême, consacrant ainsi la vie d’un homme éminemment bon et serviable.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

BALIGOT de BEYNE (Arthur)

Né à Reims en 1821, décédé à Paris en 1884.

Nous extrayons sur ce concitoyen quelques notes du livret de l’Association des anciens Élèves du Lycée de Reims, où il avait fait d’excellentes études.

En 1839, il alla faire son droit à Paris et suivit en même temps les cours de la Sorbonne et du Collège de France. Il fréquenta de préférence l’École dite des Jeunes de Langues et acquit promptement une connaissance sérieuse de la langue turque.

Il revint ensuite à Reims pour régler ses affaires, et pendant son séjour, il fonda, avec Brissart-Binet et d’autres collaborateurs, une revue littéraire qui dura deux ans.

L’Orient exerçait sur lui une grande attraction ; il obtint le poste de chancelier de l’ambassade turque à Paris.

Il fit un premier voyage à Constantinople, où il se créa des relations avec les personnages les plus marquants de l’époque.

En 1854, pendant la guerre de Crimée, M. Baligot fonda, dans la capitale de la Turquie, un journal appelé la Presse d’Orient, où il défendait les intérêts français et qui eut un grand succès.

Il eut, avec le rédacteur d’un autre journal français, un duel dans lequel il fut blessé.

La Presse d’Orient cessa de paraître après le retour de l’armée française.

M. Baligot accepta alors les fonctions de précepteur des enfants du prince souverain de Moldavie, auxquels il s’attacha jusqu’à la fin de sa vie, et il s’appliqua à en faire en même temps des esprits cultivés et des amis dévoués de la France. Il revint mourir à Paris en 1884.

Source : AMB 1887.

BALLOT (Félix Alphonse).

Propriétaire, maire de Taissy, vice-président du Comice agricole de l’arrondissement de Reims, né le 25 septembre 1828, est décédé subitement à Taissy le 15 septembre 1889, à l’âge de 61 ans.

M. Ballot était une des notables figures de l’arrondissement de Reims, soit comme cultivateur intelligent, grand propriétaire et membre du Comice, dont il fut si longtemps l’un des vice-présidents, soit comme maire de la commune de Taissy, qu’il administra si longtemps.

En 1847, il était nommé membre du Conseil municipal, et il succéda en 1864, comme maire de la commune, à M. Gabreau, dont il était l’adjoint.

Il a fait preuve dans cette longue administration des plus brillantes qualités.

On pourrait, en consultant les bulletins du Comice, retracer les travaux importants et nombreux que M. Ballot a exécutés dans l’intérêt de l’agriculture.

Nous empruntons seulement au discours prononcé sur sa tombe par M. Lhotelain, président du Comice, ces quelques lignes, qui valent le plus brillant éloge :

« M. Ballot était bon, aimant à rendre service et heureux de faire profiter ses concitoyens des connaissances qu’il avait acquises comme éleveur et comme cultivateur ; aimable, spirituel, il savait donner aux discussions quelquefois trop sérieuses de nos réunions le ton de gaieté et de franchise dont il avait le secret ».

Que dire de sa vie privée qui ne soit aussi à sa louange ? et il est donné à peu de maîtres d’être de la part de leurs serviteurs l’objet d’une démonstration aussi affectueuse :

« Nous dirons, dit l’un d’eux, nous dirons à nos enfants votre nom béni, nous leur dirons de prier pour vous, espérant que Dieu vous donnera près de lui la place qui est due à vos vertus et à vos bienfaits ».

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

BALOURDET.

Ancien chef d’institution, inspecteur de l’instruction primaire en retraite, est mort à Châlons au mois d’avril 1887, à l’âge de 87 ans, après une vie honorablement remplie dans l’instruction publique sans avoir quitté le département de la Marne.

Ch. Remy.

Source : AMB 1888.

BALTEAUX.

Médaillé de Sainte-Hélène, né à Gespunsart le 23 juin 1795, décédé le 24 janvier 1889, chez M. Balteaux, curé de Blombay (Ardennes), son frère ; a pris part à la bataille de Craonne et fut fait prisonnier par les Russes.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

BANSE (Arcime Théodule).

N’appartenait pas à notre région. Il était né à Brombos (Oise), le 28 juin 1844 et c’est dans le même département, au château de Banel, commune de Grandvillers, qu’il succombait le 6 mars 1904.

Il nous appartient, cependant, par sa carrière comme agent-voyer en chef de l’Aisne où il dépensa trente-cinq années d’une vie active, sacrifiant ses veilles à d’importants projets d’ouvrages d’art qui ont été réalisés pour le plus grand nombre. On lui doit ceux d’Azy-Bonneil, de Nogent-l’Artaud, sur la Marne, ainsi que la mise en état de viabilité d’un immense réseau de chemins qui tend de plus en plus à enrichir les belles cultures du département de l’Aisne.

Son activité se déploya encore dans la rédaction d’un long travail de recherches comprenant une comptabilité spéciale en parties doubles qui, dans l’avenir, permettra d’établir annuellement le véritable bilan de la vicinalité départementale, de connaître exactement ses besoins et d’apprécier aussi les progrès successifs réalisés au point de vue de l’état matériel des chaussées.

C’est au cours d’une de ces visites minutieuses, qu’il renouvelait fréquemment partout où l’appelait son service, qu’il contracta le refroidissement qui devait le conduire à la tombe.

M. Banse, qui avait été admis à remplir les fonctions d’ingénieur des ponts et chaussées, ce dont il s’acquitta jusqu’à sa retraite, au 1er janvier 1904, avait été nommé chevalier du Mérite agricole en 1899. L’Administration, reconnaissante, l’avait proposé pour la croix de la Légion d’honneur.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

BARA (Jean-Baptiste).

Chanoine du diocèse de Châlons et secrétaire général de l'évêché, né à Sainte-Vaubourg, décédé le 3 mars 1869.

Source : AMB 1870.

BARATTE (Augustin Joseph).

Né à Douai (Nord) le 24 mars 1817, décédé à Reims le 1er avril 1891, vint s’établir en cette ville en 1838 comme facteur des Messageries nationales. Quand les voitures publiques furent remplacées par le chemin de fer, il fut attaché à l’administration du chemin de fer de l’Est, où pendant 16 ans il fut le correspondant de la grande vitesse.

C’était un homme sympathique qui sut se rendre utile à la Société. Il fonda à Reims la société du Roulage. Il fut avec le regretté M. Lesage, l’un des fondateurs des Établissements économiques, et fit partie du Conseil de cette société jusqu’à sa mort.

Il fut à deux reprises nommé président du Syndicat des Sociétés mutuelles en 1880 et 1881, et reçut comme distinctions une médaille d’argent, une médaille d’or, puis en 1888 la grande médaille de vermeil de l’État comme le plus ancien président des sociétés de secours mutuels.

Charles Remy.

Source : AMB 1892.

BARBAT (Louis).

Imprimeur lithographe, chevalier de la Légion d’honneur, né à Châlons-sur-Marne en 1795.

M. Barbat, membre de la Société d’agriculture, sciences et arts de la Marne et de la Société des antiquaires de France, est décédé à Châlons-sur-Marne, dont il était originaire, le 5 novembre 1870.

Né en 1795, M. Barbat avait comme volontaire suivit les armées françaises lors de la campagne de France en 1814. On lit avec le plus vif intérêt, dans son Histoire de Châlons, les renseignements les plus intéressants sur cette campagne, et notamment sur le pays champenois. L’amour du pays natal le porte toutefois à dénigrer ses voisins les Rémois, ce qu’il n’eût pas fait après la reddition de Châlons à cinq uhlans prussiens, fin août 1870. M. Barbat, témoin du fait, a dû regretter l’injuste attaque par lui portée comme historien en 1856.

M. Barbat, imprimeur lithographe, est l’un des artistes qui ont donné à la lithographie l’état de perfection où nous la voyons aujourd’hui. Les magnifiques livres des Évangiles des Dimanches et Fêtes, le Livre d’Heurs, Les Pierres tombales des églises de Châlons, resteront comme autant de monuments pour attester son vif amour de l’art, et les progrès qu’il sut conquérir.

Source : AMB 1871.

BARBAT (Pierre Michel).

Imprimeur-lithographe, né à Châlons le 28 février 1822, décédé au même lieu le 27 février 1886.

Fils de M. Barbat-Thomas, qui dès 1820, avait fondé une importante maison de lithographie et contribué par cela même, aux progrès de cette branche nouvelle de l’imprimerie ; c’était un artiste comme son père, et l’artiste chez tous deux était doublé d’un savant.

Depuis longtemps, le collaborateur de son père dans les belles publications qui étaient leur œuvre commune, Louis Barbat prit la direction de cette maison, d’une grande réputation, et de laquelle sont sortis un certain nombre d’habiles lithographes qui ont eux-mêmes fondé avec succès des établissements dans beaucoup de villes, importantes.

M. Barbat père est l’auteur d’une grande histoire illustrée de la ville de Châlons. M. Pierre Barbat en a rédigé un abrégé, à la portée des plus modestes budgets.

Pierre Michel Barbat avait 63 ans, dessinateur hors ligne, peintre de talent, c’était un homme véritablement d’élite ; naturaliste distingué, il a laissé ses belles collections d’insectes au musée de la ville de Châlons.

Source : AMB 1887.

BARBAT de BIGNICOURT (Arthur).

Propriétaire, ancien maire de Bignicourt-sur-Saulx, homme de lettres, ancien président de la Société littéraire de Vitry-le-François, membre correspondant de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne, de l’Académie de Reims et de plusieurs autres sociétés savantes, né à Reims le 31 janvier 1824, décédé au château de Bignicourt-sur-Saulx le 7 septembre 1888, à l’âge de 65 ans.

M. Barbat de Bignicourt était le petit-fils de M. Andrieux. ancien maire de Reims ; il s’était allié en cette ville à 1a famille Tassin de Montaigu.

M. Barbat était depuis sa jeunesse un royaliste fidèle, un publiciste militant. Mais nous ne parlerons de sa vie politique, si honorable au point de vue de la fidélité aux principes, que pour dire qu’il vécut dans un temps où cette vertu n’était cotée que par le petit nombre, ce qui explique comment M. Barbat s’est présenté plusieurs fois sans succès au suffrage universel pour la vie publique. M. Barbat était de plus un érudit, un bel écrivain, un agréable conteur, mais aussi un bon logicien et un philosophe chrétien. Il avait conservé, même dans la discussion, les formes d’une exquise politesse.

On a de lui plusieurs lettres politiques, les Massacres de Reims en 1793, De la Régénération de la France, les Petits mensonges de l’Histoire, Simple note sur les droits du Seigneur, un Salon en 1832, le Rêve d’une nuit d’été, les Portes de Reims, l’Ancien Ponthion en Perthois, plusieurs discours et rapports académiques, etc.

Charles Remy.

Source : AMB 1889.

BARBE (Pierre Félix).

59 ans, ancien négociant, ancien juge au Tribunal de commerce de Reims, ancien maire de Trigny, né à Reims le 1er janvier 1826, décédé le 29 octobre 1885.

Sa grande modestie et sa santé toujours délicate l’avaient empêché depuis longtemps de mettre au service de ses concitoyens le savoir, les connaissances étendues, le profond dévouement dont il avait donné tant de preuves au Tribunal de commerce. Tous ceux qui ont connu M. Barbe, garderont le souvenir d’un homme d’une distinction rare, d’un esprit cultivé, amoureux des arts et des lettres, d’une délicatesse de sentiments presque féminine et par-dessus tout, d’une droiture de caractère qui fait l’homme juste.

Source : AMB 1886.

BARBEY.

Ancien notaire, président pendant 22 ans de la chambre des notaires et du conseil d’arrondissement de Reims, décédé à Fismes le 2 février 1871.

Il exerça sa profession pendant 33 ans et la compagnie, fut unanime pour honorer la mémoire de cet homme de bien.

Source : AMB 1872.

BARBIER de FELCOURT (Théobald)

Agriculteur, président du Comice agricole de Vitry-le-François, ancien membre du Conseil général de la Marne, officier d’Académie, né à Vitry-le-François en 1802, décédé en son château de Maisons le 5 janvier 1885, a été mêlé depuis longtemps à toutes les questions intéressant le département de la Marne et la ville de Vitry ; il a rendu à son pays les plus grands services.

Il appartenait à une ancienne famille possédant la noblesse de robe depuis le XVIe siècle.

Source : AMB 1886.

BARBIN (Louis).

Comte de Broyes, ancien officier supérieur sous la Restauration, dans les gardes du corps de Monsieur (depuis Charles X), né à Autry, canton de Monthois (Ardennes), le 11 novembre 1786, du mariage de messire Barbin, comte de Broyes, et de damoiselle du Han, comtesse de Broyes.

Son aïeule maternelle avait été assassinée, en 1793, à Autry, dans le presbytère actuel qui lui servait alors de résidence.

Cette circonstance a-t-elle influé sur son caractère ? on est disposé à le croire, quand on connaît ses nombreux duels.

Sa vie n’appartient pas encore à l’histoire.

Ses aïeux paternels et maternels sont enterrés dans l’église d’Autry. Une pierre commémorative y rappelle leur souvenir.

« Dans les premières années du règne de Charles IX, la terre d’Autry appartenait à Jean de Rouvroy et à son frère, héritiers de leur père ; ce frère de Jean de Rouvroy ayant pris le parti des rebelles (huguenots), fut probablement pris les armes à la main, car il subit la peine de la félonie, la terre d’Autry fut confisquée, mais comme Jean de Rouvroy était resté fidèle au roi, cette terre fut, par une transaction, partagée entre lui et le roi, moitié par moitié de toutes choses ; après quoi le roi céda par engagement l’usufruit de sa moitié à Jean de Rouvroy, moyennant une redevance ; tous les seigneurs qui ont succédé jusqu’à M. Barbin de Broyes, qui fut le dernier, ont joui de cet engagement.

« Il existe dans l’église d’Autry, au milieu du chœur, un caveau dans lequel on enfermait les corps des seigneurs d’Autry ; l’ouverture de ce caveau est fermée par une tombe de pierre de taille, sur laquelle on ne voit aucune inscription. Il y avait un autre tombeau contre un pilier, il était carré et élevé d’environ trois pieds et demi. Pendant la Révolution, un décret ayant ordonné la destruction de ces sortes de monuments, on a démoli le massif et la tombe de marbre noir qui le recouvrait a été déposée au niveau du pavé, figure et inscription en dessous. »

Cette pierre de marbre est maintenant rendue visible, elle fut enclavée dans un pilier en 1848 ou 1850, lors des réparations faites à l’église. En voici l’inscription :

CI GIT

JEAN

ARMAND

BARBIN BARON

DE BROYES

COMTE D’AUTRY

MARQUIS DE LA

Perrière et ci gira Louise de Mascrany sa femme comtesse d’Autry. L’inconstance de l’amour leur a fait préférer une amitié affermie par une estime réciproque toujours ennemis du faste ils leurs suffisaient de se connaître eux-mêmes ils s’éloignaient du public se rapprochaient leurs descendants et leurs montrent leurs deux mains liées ensemble leurs deux cœurs – l’union n’enflamme point deux cœurs liés ensemble et serrés étroitement par les deux mêmes mains.

Cette inscription, en tout conforme à l’original, se trouve au bas des deux personnages.

C’est le comte et la comtesse qui se présentent la main à la hauteur de la tête et offrant chacun son cœur.

Au-dessus des personnages se trouvent deux écussons gravés dans le marbre et surmontés d’une couronne de comte, puis au-dessous, on lit :

L’ÉQUITÉ

Après la fin des gens nous devons nos descendants à la Divinité nous sommes au séjour de la tranquillité.

M. le comte de Broyes jouissait d’une fortune immense dont il usait à une époque avec un grand éclat, tel qu’il convenait du reste à un grand seigneur qui laisse, dit-on, 15 millions à ses enfants, décédé le 13 mai 1873 à Jandun (Ardennes).

BARNABAUD (Edmond).

Ancien élève du collège de Charleville, licencié ès-lettres, répétiteur général au lycée d’Évreux, y est mort subitement cette année.

C’était le fils de M. Barnabaud, rédacteur au « Courrier des Ardennes ».

Source : AMB 1898.

BARRACHIN (Augustin).

Maître de forges, né à Reims le 28 août 1797, décédé le 6 mai 1883 à Signy-le-Petit (Ardennes).

M. Barrachin était né à Reims et y a été longtemps fort connu. Il y compte encore aujourd’hui de nombreux parents. Il avait épousé la seconde fille de M. Andrieux, ancien maire de Reims, qu’il a eu le malheur de perdre prématurément.

Député des Ardennes, membre depuis de longues années du Conseil général de ce même département, maître de forges importantes qui furent pendant longtemps la richesse de la contrée qu’il habitait, M. Barrachin passait dans ses dernières années pour être l’un des riches propriétaires de toute la contrée du Nord-Est.

Source : AMB 1884.

BARRAL (Joseph Hippolyte Edgard, comte de).

Une vieille famille de la noblesse dauphinoise était atteinte le 19 août 1904 et en même temps la ville de Soissons perdait l’un de ses citoyens les plus estimés.

M. le comte de Barral, ancien auditeur au Conseil d’État, ancien sous-préfet de Soissons, chevalier de la Légion d’honneur, succombait à Vichy, à l’âge de 72 ans. Malgré une santé fortement ébranlée, rien ne faisait prévoir un dénouement aussi brusque.

Né à Bourges le 14 octobre 1832, M. le comte de Barral avait hérité de ses ancêtres paternels, alliés à l’impératrice Joséphine, le culte de l’idée napoléonienne à laquelle il resta fidèle toute sa vie.

Auditeur au Conseil d’État, successivement sous-préfet de Marvejols, dans la Lozère, et d’Issoire, il était nommé à la sous-préfecture de Soissons en 1863. De cette époque datent ces relations courtoises, élevées, cette solide amitié qu’il eut et qu’il conserva avec tant de dévouement aux Sociétés qui l’avaient appelé dans leur sein Nous avons cité ses principaux titres, mais ce n’est là que le simple reflet d’une vie honorable acquise à toutes les générosités. M. le comte de Barral était chevalier de la Légion d’honneur et commandeur de St-Grégoire-le-Grand.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

BARRÉ.

Chirurgien-major aux tirailleurs algériens, décédé à Blidah, à l’âge de 29 ans, né à Hautes-Rivières (Ardennes).

Après de bonnes études littéraires, il obtint une bourse à l’École militaire de Strasbourg, où il conquit son titre de docteur en médecine.

Source : AMB 1881.

BARRÉ.

Curé de Neuvisy, d’Avenay, curé doyen de Buzancy, Baslieux-lès-Fismes, et enfin de Flize, né à Attigny le 22 janvier 1804, décédé le 24 janvier 1871.

Source : AMB 1872.

BARROT (Odilon).

Né à la Villefort (Lozère) le 17 juillet 1791.

Nous manquerions à notre almanach si nous ne faisions mention de la mort d’un des plus illustres représentants du département de l’Aisne, pendant les années qui se sont écoulées de 1831 à 1852.

Nommé à 19 ans, par dispense d’âge, avocat au conseil du roi et à la cour de cassation, il résigna son titre pendant les Cent-Jours et vota ouvertement pour le rétablissement de l’Empire.

À la seconde Restauration, il entra comme député de l’Aisne dans les rangs de l’opposition et devint bientôt l’un des membres du parti libéral qui comptait à sa tête Benjamin Constant, Lafayette, le général Foy et les plus célèbres orateurs de l’époque.

Il fut un des principaux auteurs de la Révolution de 1830, en présidant le fameux banquet des Vendanges de Bourgogne.

Appelé par Louis-Philippe aux fonctions de préfet de la Seine, il essaya, mais en vain, de faire prévaloir les idées libérales en opposition à celles de ce qu’on appelait le juste milieu ; bientôt arriva le sac de l’archevêché, et l’inertie dont il fit preuve entraîna sa démission.

Il entra dans les rangs de l’opposition et combattit alors avec éloquence les idées rétrogrades des membres du gouvernement.

Arriva 1848, il donna le signal des banquets, croyant être de force à arrêter l’élan populaire, dont l’issue le stupéfia ; en vain essaya-t-il de faire proclamer la régence de la duchesse d’Orléans, il était trop tard.

Après le coup d’État de 1851, Louis-Napoléon l’appela pour être ministre de la Justice avec la présidence du Conseil d’État, mais ses opinions, les convictions de toute sa vie le forcèrent bientôt à se démettre de ses fonctions.

Il ne nous appartient pas de nous étendre davantage sur les brillantes qualités de cet homme d’État ; qu’il nous suffise de dire que sa vie entière fut consacrée à défendre les immortels principes de 1789, que toujours il fut l’appui puissant et incorruptible de la souveraineté du peuple.

Sa vie privée, son honorabilité de caractère sont des exemples à suivre pour ceux qui aujourd’hui aspirent à nous gouverner. Il est mort à Bougival, le 5 août 1873, vice-président du Conseil d’État.

Source : AMB 1874.

BARTHEL.

Capitaine de cavalerie en retraite, chevalier de la Légion d’honneur, décédé à Châlons-sur-Marne le 31 janvier 1897, dans sa 72e année.

Le capitaine Barthel, après trente ans d’honorables services militaires, était venu prendre sa retraite à Châlons. Plein d’activité et de vigueur, il y avait dignement occupé ses loisirs. D’abord attaché successivement aux directions d’artillerie et du génie, il dirigea pendant plusieurs années le service d’eau de la ville ; il avait en outre accepté les fonctions de trésorier du Comice agricole de l’arrondissement, qu’il remplissait avec le plus entier dévouement.

Source : AMB 1898.

BARTHÉLEMY (Anatole de)

membre de l’Institut

1821-1904

Le pays rémois peut se glorifier d’avoir donné le jour à Paulin et à Gaston Paris, le père et le fils, deux grandes figures de l’érudition et de littérature française. La ville de Reims, elle aussi, voyait en même temps deux de ses enfants siéger à l’Institut et dans la même Académie des Inscriptions et Belles-Lettres : M. Émile Senart, qui poursuit toujours ses savants travaux de linguistique orientale, et M. Anatole de Barthélemy, l’un des maîtres de la numismatique, qui vient de s’éteindre au cours de la plus vénérable et de la plus laborieuse vieillesse.

C’est sur ce dernier qu’il convient de fournir une brève notice à ses compatriotes, afin de leur montrer que l’étude des antiquités reste leur apanage. Depuis Bergier et Rainssant jusqu’à nos contemporains, Prosper Tarbé et Duquénelle, la tradition reste vivante : l’exemple est donné, la leçon suivra, si l’on veut bien s’attacher à la mémoire et aux œuvres des hommes distingués qui ont en fait chez nous pour la science historique. Que les antiquaires en général et les numismates en particulier se pénètrent bien de l’étendue des efforts d’Anatole de Barthélemy dans la voie d’un travail utile et incessant. Homme du monde fortuné, il eut pu se confiner dans le charme d’une vie élégante ou dans de superficielles recherches. Au contraire, il a fouillé à fond, toute sa vie, nos vieilles chartes, déchiffré nos monnaies et nos médailles, interrogé nos traditions avec un labeur persévérant, et il a accompli ainsi une grande œuvre dont la France et l’Étranger lui sont reconnaissants.

Avant tout autre éloge, considérons la vie de notre compatriote. Il naquit à Reims, le 1er juillet 1821, dans une maison de la rue de Gueux (actuellement rue de Talleyrand, entre la rue de l’Étape et la rue Noël), où les ancêtres de sa famille maternelle résidaient de père en fils, les Deu de Vieux-Dampierre et Danré d’Armancy. Sa mère en descendait et avait épousé un administrateur, alors sous-préfet de Sainte-Ménehould, d’origine également champenoise. Leur fils ne passa pas à Reims que les premiers temps de son enfance. Le cours de ses études l’amena en 1843 à l’École des Chartes qui fut la base de son éducation savante, mais il n’en fut pas moins voué, par tradition de famille à la carrière administrative. Successivement secrétaire général de préfecture en Bretagne, où il s’attacha profondément à l’histoire du pays, puis sous-préfet en divers lieux, à Belfort et à Neufchâtel-en-Bray, il ne cessa de collaborer et de s’unir partout aux travaux scientifiques en archéologie et en histoire.

Imbu des fécondes méthodes de la critique contemporaine, il ne négligea aucun des côtés de l’étude de l’antiquité. Aussi, rentré dans la vie privée, il se consacre tout entier à ses études favorites. Nommé secrétaire de la Commission de Topographie des Gaules, il se montra à la hauteur de la tâche qui lui avait été confiée. L’époque gauloise, les temps romains, la période mérovingienne, lui devinrent également familiers. La numismatique fut son objectif de prédilection : en 1851 et en 1854, il avait déjà publié, dans la collection de l’« Encyclopédie Roret », deux manuels sur cette science, qui furent classés de suite comme des modèles. Les revues en ce genre ne cessèrent de l’attirer, et il leur accorda à toutes une féconde collaboration comme à d’innombrables recueils d’histoire et d’archéologie (M. Henri Menu a les éléments pour une bibliographie des publications de M. de Barthélemy et même pour beaucoup de ses articles non tirés à part des revues. On en trouvera déjà un ensemble important dans le « Catalogue général des Livres imprimés de la Bibliothèque nationale », t. VIII (1901), p. 127 à 138. – La Bibliothèque de Reims en possède un certain nombre qui figurent dans le « Catalogue du Cabinet de Reims » (t. I à V, 1890-1900), ainsi que son portrait sculpté par Bartholdi, reproduit ci-dessus, cliché de la collection H. Menu).

En 1865, il fut nommé membre de la section d’histoire et de philologie du Comité des Travaux historiques ; il faisait partie à la fois de deux autres sections : celle d’archéologie et de géographie historique. À ces titres, qui n’étaient point pour lui des sinécures, on le rencontrait, toujours actif et bienveillant, dans les congrès des sociétés savantes tenus à la Sorbonne depuis une longue période. Son visage s’illuminait, son sourire devenait séduisant, lorsqu’il rencontrait l’un de ses compatriotes champenois sur les bancs de ces salles dont il occupait la chaire avec la dignité et la haute distinction qui le caractérisaient. Jusqu’en ses dernières années, c’est-à-dire jusqu’en avril 1904, nous l’avons vu obliger ainsi, par sa parole et par ses actes, ceux dont il suivait les travaux avec sollicitude.

Élu membre de l’Institut, le 11 novembre 1887, il étendit son rôle bienfaisant du Palais Mazarin au Louvre et à la Sorbonne. Il mit en relief les publications qu’il jugeait dignes d’être soumises aux corps savants, et nous savons que, pour Reims, il tint à honneur de faire dignement récompenser le beau livre de M. Charles Givelet, son ami d’enfance, sur l’« Abbaye et l’Église Saint-Nicaise ». Une légitime considération l’entourait dans son Académie, dont il devint président et dont il reste l’un des doyens d’âge.

Il avait fait son apprentissage à la Société des Antiquaires de France, dont il se trouvait être le plus ancien membre, et qui fêta dans son jubilé de diamant en 1900. La Société de l’Histoire de France, la Société française d’Archéologie, la Société de Numismatique l’eurent également pour confrère et pour collaborateur. Il appartint à l’Académie de Reims, comme correspondant, presque depuis sa fondation, et il fut plus tard élu membre honoraire en reconnaissant souvenir de sa participation aux entreprises locales (Un hommage spécial fut rendu à sa mémoire dans la séance du 7 juillet 1904, voire le tome CXV des « Travaux »).

C’est qu’en effet il n’oublia jamais sa province natale, se vantant partout d’être champenois pur sang, et gardant l’« humour », la malice franche et la finesse de ses compatriotes que l’on représentait, à tort selon lui, comme des moutons inoffensifs. Il fut l’allié de son frère, le comte Édouard de Barthélemy, pour la fondation de la « Revue de Champagne et de Brie », en 1875, et il se constitua son successeur pour la maintenir à son décès et la faire vivre jusqu’à ce terme récent où elle succomba d’elle-même, en 1901. Il nous a ainsi procuré un ensemble considérable de 37 volumes, où son nom se retrouve fréquemment au bas des documents inédits ou de généalogies des diverses maisons champenoises.

Le Musée de Reims, qui aurait pu espérer une large part de ses collections, gardera du moins les pièces gauloises, romaines et rémoises qu’il y installa lui-même et qu’il fit classer par un autre de nos compatriotes, M. Maxe-Werly. Les vitrines du Musée rétrospectif conserveront avec gratitude cette série de huit cartons qu’il avait intitulés : « Histoire numismatique de Reims ». Nous savons que beaucoup de nos propres citoyens y ont déjà appris, avec le goût de cette science, l’art de classer eux-mêmes leurs monnaies selon la méthode rigoureuse de la chronologie et de la provenance.

La vieillesse semblait n’avoir éteint en M. de Barthélemy aucune de ses facultés, et n’avoir ralenti aucune de ses habitudes ; on le retrouvait toujours au Louvre, à l’Institut, à la Bibliothèque nationale. En 1892, il composa la préface des « Inscriptions anciennes de l’arrondissement de Vouziers », par notre collaborateur, le Dr H. Vincent. Il était toujours aussi prévenant et accueillant, dès le matin, dans son cabinet de la rue d’Anjou-Saint-Honoré, 9. L’été lui souriait toujours sous les ombrages de Ville-d’Avray, dans une maison de campagne qui était sa résidence préférée. La mort vint l’y surprendre, le 27 juin 1904, à l’improviste, presque sans maladie apparente, « ayant conservé jusqu’à la fin, dit un de ceux qui lui rendirent un suprême hommage, l’aménité souriante qui faisait le charme de son commerce ».

Ses obsèques eurent lieu à La Madeleine, le 30 juin, sans apparat officiel, ni discours sur sa tombe. Mais celui qui avait écarté ainsi les honneurs funèbres habituellement rendus aux membres de l’Institut, se trouva bientôt l’objet des témoignages non équivoques de regrets et d’estime dans le sein des compagnies auxquelles il appartenait, par la voix de M. Collignon à la séance de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres du 1er juillet, par M. Paul Durrieu à la séance de la Société nationale des Antiquaires de France du 29 juin, par M. Omont à la séance de la Société de l’Histoire de France du 5 juillet, et par M. Léopold Delisle à la séance du Comité des Travaux historiques du 5 juillet 1904 (Ces allocutions sont toutes reproduites dans la « Bibliothèque de l’École des Chartes », janvier-juin 1904, page 313 à 320). Bientôt après, M. Héron de Villefosse, de l’Institut, et M. Adrien Blanchet, des Antiquaires de France, vinrent compléter cette série de légitimes hommages rendus à sa mémoire.

Les revues, à leur tour, s’empressent de louer le travailleur désintéressé et fécond, citons : la « Revue des Questions historiques » et le « Polybiblion », la « Revue historique », le « Bulletin international de Numismatique » (Livraisons de juillet à octobre 1904), et beaucoup d’autres encore qui reproduiront la notice biographique en tête de laquelle le nom de Reims restera attaché avec honneur.

Reims, le 14 octobre 1904.

Henri Jadart.

Bibliothécaire de la Ville de Reims.

Source : AMB 1905.

BARTHÉLEMY (Édouard Marie, comte de).

Né à Angers le 21 novembre 1830, ancien auditeur au sceau des Titres, ancien membre du Conseil général de la Marne, maire de Courmelois, membre titulaire ou résidant de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne, membre correspondant de l’Académie nationale de Reims, et de nombreuses Sociétés savantes, décédé à Paris le 30 mai 1888.

Tout en n’envisageant que le point de vue littéraire, il faudrait posséder un grand nombre de documents, qui nous manquent en ce moment, pour mettre simplement en lumière l’immense bagage de M. le comte de Barthélemy, qui, pendant une vie si laborieuse, n’a cessé de vulgariser l’histoire de notre pays, soit en publiant des livres, soit en écrivant dans les revues et dans les publications périodiqucs, soit en éditant ou rééditant des pièces curieuses d’histoire locale.

D’autres, plus autorisés, publieront sur lui une nécrologie auss étendue que le comporte le sujet ; nous nous contenterons de citer quelques-unes de ses œuvres principales : L’Histoire de Châlons-sur-Marne et de ses institutions, in-8° (1854) ; Diocèse ancien de Châlons-sur-Marne, 2 vol. in-8° (1861) ; Sommaire du procès-verbal de la recherche de la noblesse de Champagne fait par Caumartin, 1867 ; Histoire des archers, arbalétriers et arquebusiers de la ville de Reims, 1875 ; les Cartulaires de l’Évêché de Châlons, de l’abbaye de Cheminon, de Signy, de Saint-Oricle, les établissements du Temple dans le diocèse de Reims, sans compter une multitude d’articles, pour le plus grand nombre tirés à part, publiés dans l’Annuaire de la Marne, dans la Revue de Reims, dans les Mémoires de toutes les sociétés savantes de la région, etc.

Nous ne rechercherons point ici ses travaux étrangers à l’histoire de la Champagne et qui sont aussi en grand nombre ; mais nous nous associons à tous les regrets qu’a causés la mort inopinée d’un homme qui pouvait encore être longtemps si utile à son pays.

Charles Remy.

Source : AMB 1889.

BATIER (Louis Auguste).

Ancien négociant, membre de la commission administrative des hôpitaux, de la chambre consultative des arts et manufactures, administrateur de la caisse d’épargne, ancien conseiller municipal, ancien membre de la Chambre de commerce de Reims, né à Châlons-sur-Marne le 14 janvier 1823, où il est décédé le 1er juillet 1893.

Il a exercé les nombreuses fonctions gratuites qui sont énumérées plus haut, à la satisfaction de tous et y acquit aussi bien que dans la vie privée l’estime et 1a sympathie de ses concitoyens, par son caractère bienveillant et sa loyauté parfaite.

Charles Remy.

AMB 1894.

BAUCHART (Virgile).

Président du Comice agricole de Saint-Quentin, président du Conseil d’administration du chemin de fer de Saint-Quentin à Guise, né à Laon en 1819, décédé à Origny-Sainte-Benoîte le 25 novembre 1883.

Nature très active et pleine d’amabilité, M. Bauchart a rendu des services signalés à ses concitoyens, surtout dans ses rapports avec l’agriculture.

Source : AMB 1885.

BAUCHE (Henri).

Chef de bataillon au service des étapes, chevalier de la Légion d’honneur, ancien élève du Lycée de Reims, est décédé à Paris le 9 avril 1903.

Très connu dans le monde militaire, il y avait conservé malgré sa démission, de nombreuses sympathies. Il habitait Paris depuis 1891, mais entretenait encore à Reims où il avait sa maison de commerce, des relations très étendues.

P. D.

Source : AMB 1904.

BAUCHE (Nicolas Auguste).

Ancien fabricant de coffres-forts, ancien membre du Conseil des prud’hommes, né à Reims en 1807, décédé en la même ville, le 1er janvier 1890, à l’âge de 83 ans.

M. Bauche avait créé à Gueux, et transporté ensuite à Reims, une manufacture de coffres-forts incombustibles dont la renommée a fait le tour du monde et dont ses fils continuent l’exploitation.

M. Bauche était une physionomie rémoise bien connue et fort sympathique.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

BAUDART (Auguste Achille).

Colonel du 122e de ligne, décédé à Montpellier le 15 décembre 1898, était né à Aure (Ardennes) le 16 novembre 1844, d’une honorable famille de cultivateurs. On se souvient qu’à son lit de mort il se fit apporter le drapeau du régiment, le serra dans ses bras et l’embrassa à plusieurs reprises. Cette scène touchante ne traduit-elle pas la haute idée qu’il avait du patriotisme et son amour pour l’armée dont il était un des plus vaillants soldats ?

Baudart était officier de la Légion d’honneur.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

BAUDELOT (Louis Alphonse Alexis).

Ancien sous-inspecteur des forêts, chevalier de la Légion d’honneur, percepteur des contributions directes à Laon, né à Bar-sur-Aube le 4 juillet 1834, décédé à Laon le 15 mars 1885. Son obligeante urbanité lui avait acquis dans cette ville les sympathies générales.

Source : AMB 1886.

BAUDELOT.

Curé de Bazeilles au mois de septembre 1870, décédé à Rethel le 27 janvier 1877.

Né dans cette ville, le 20 octobre 1828, M. Baudelot, d’abord vicaire à Saint-Jacques de Reims, avait été nommé curé de Launois, puis de Bazeilles, où i1 exerçait ses fonctions dans la terrible journée du 2 septembre 1870. – Dès le 31 août, ce prêtre vraiment patriote se multiplia pour organiser des ambulances, et sans se rebuter des insultes, il courait de généraux en généraux pour arrêter le pillage et l’incendie et les meurtres ordonnés par les chefs allemands.

Condamné à mort par un conseil de guerre, l’abbé Baudelot se réfugia en Belgique et ne rentra en France qu’au mois de mars 1871, après avoir sollicité malgré l’autorité allemande la charité internationale en faveur des pauvres habitants de Bazeilles.

Lors de son retour de l’exil, il fut nommé curé de Saint-Remy, à Rethel, où il succomba à la suite des terribles souffrances qu’il avait éprouvées pendant la guerre.

Source : AMB 1878.

BAUDET (Marie Hubert).

Est né à Reims le 6 octobre 1817. Après d’excellentes études au Lycée de sa ville natale, il suivit les cours de droit de la Faculté de Paris et passa brillamment sa thèse de licencié en 1838.

Pendant plusieurs années, il remplit les fonctions de premier clerc dans une des plus considérables études de Paris. Puis, il vint s’établir comme notaire à Reims, où il reprit la charge de M. Devienne dont il accrut beaucoup les affaires.

Plus tard, la parfaite honorabilité de son caractère, l’estime dont il jouissait l’expérience qu’il avait acquise le désignèrent aux suffrages des électeurs municipaux qui l’envoyèrent siéger à l’assemblée communale.

L’exactitude, l’assiduité dont, il fit preuve, la compétence qu’il déploya en matière d’affaires, furent appréciées de tous ses collègues.

Bientôt après, il entra dans la commission administrative des hospices où il rendit les services qu’on pouvait attendre de son activité à la fois si éclairée et si consciencieuse.

M. Baudet est décédé à Reims le 21 juillet 1884, vivement regretté de tous ceux qui l’ont connu, car il était constant dans ses amitiés, d’une sûreté et d’une courtoisie parfaites dans tous ses rapports.

La maison où il est mort, rue de Veste, 27, est historique, car elle a été habitée par le lieutenant-général de la ville, Lévesque de Pouilly qui, en 1742, y a donné hospitalité à Voltaire et à Mme du Châtelet.

Source : AMB 1887.

BAUDIER (Pierre).

Curé d’Autry, né le 8 mars 1824 à Givry, décédé le 8 septembre 1870.

Source : AMB 1871.

BAUDIN (Auguste Alphonse).

Adjoint au maire d’Épernay, a succombé, le mardi 11 mai 1897, dans sa 66e année, à une maladie qui, depuis quelque temps déjà, donnait de l’inquiétude à sa famille et ses amis.

M. Baudin, ancien vétérinaire, était un des administrateurs de la Caisse d’épargne, délégué cantonal, membre du Conseil d’hygiène. Le zèle et le dévouement dont il faisait preuve dans ces différentes fonctions, avaient été récompensés par la croix d’officier du Mérite agricole.

Source : AMB 1898.

BAUDOIN (Jean-Baptiste).

Prêtre missionnaire, ancien vicaire de Nouzon (Ardennes), naquit à Juniville le 11 janvier 1831 ; c’est là aussi qu’il est venu mourir le 30 novembre 1875.

Source : AMB 1877.

BAUDOIN (Louis Lucien).

L’imprimeur-libraire-éditeur qui dirigea longtemps l’une des plus anciennes maisons de Paris où il mourut le 3 novembre 1898, était né à Oulchy-le-Château (Aisne), le 31 octobre 1838.

Tout d’abord modeste employé, il sut inspirer confiance à son patron, M. J. Dumaine, qui reconnut bientôt en lui un collaborateur intelligent et dévoué. Il se l’adjoignit comme premier employé, puis comme intéressé, et enfin en 1880, il lui cédait son importante maison.

M. L. Baudoin édita un grand nombre de périodiques que nous ne pouvons énumérer ici, mais dont l’importance lui valut en 1890 d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur.

Citons cependant les « Théories » qui popularisèrent son nom dans l’armée pendant 18 ans : la « Revue militaire de l’Étranger » (1883) ; le « Bulletin officiel de l’administration des colonies » (1887) ; l’« Inventaire des Archives de la marine » (1885-1898), etc.

Émile Baillière lui a consacré, lors de sa mort, un article très documenté dans la « Bibliographie de la France ».

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

BAUDON (Jules Remy).

Décédé le 9 octobre 1873 à Attigny, à l’âge de 34 ans. Professant dès ses jeunes années un goût très prononcé pour les études artistiques qu’il considérait chez lui comme une sorte de vocation, il accorda ses préférences à la statuaire. C’est à Paris sous la direction de M. Sauzel, qu’il se livra corps et âme aux travaux élémentaires de cet art difficile. En 1866, à l’exposition des artistes vivants, au Palais des Champs-Élysées, il envoya un portrait de Mme M. P. médaillon en plâtre qui fut jugé digne d’être exposé. En 1868, il exposa également au Palais des Champs-Élysées, et sous les mêmes auspices, l’Enfant au hochet, statuette en plâtre : cinq ans plus tard, à l’exposition de la Société des Amis des Arts à Reims, sa gracieuse composition de l’Enfant au hochet fut exhibée de nouveau, mais cette fois taillée en beau marbre d’Italie et accompagnée d’un autre morceau que le livret désigne sous le titre : à bon chat bon rat.

Ce bagage artistique que sa mort prématurée ne lui a pas donné le temps de rendre plus considérable, a cependant suffi pour lui attirer les sympathies des amateurs du beau.

Baudon, mort dans le célibat, en possession d’une assez honnête fortune, a voulu laisser à sa ville natale, une preuve matérielle de l’attachement qu’il avait toujours eu pour elle. Il lui laissa par vœu testamentaire, une somme qu’on peut évaluer à plus de trente mille francs. Cette somme doit venir en aide à la commune dans la construction d’un hôtel de ville à édifier dans un laps de temps qui ne doit pas dépasser quinze ans (note manuscrite : construit sur les plans de M. Boesch, architecte à Reims et inauguré en 1886).

Nous ne pouvons mieux terminer cet article qu’en disant que, dans ses dernières dispositions testamentaires, M. Baudon n’avait pas oublié les pauvres de son pays.

En reconnaissance de quoi, il a été arrêté qu’une des rues de la ville porterait le nom de Rue Jules Baudon.

Source : AMB 1875.

BAYE (Monseigneur Louis Marie).

Prélat de Sa Sainteté, chanoine honoraire de l’Église métropolitaine de Reims, curé-doyen de la basilique Saint-Remi, était enlevé le 16 août dernier au clergé rémois et aux pauvres de sa paroisse.

L’abbé Baye était né à Mouzon, le 25 mars 1830. La vocation religieuse s’étant révélée en lui, il entra au séminaire en 1849 et en sortit en 1853 pour desservir en qualité de vicaire la paroisse de Rethel. Il avait été ordonné prêtre le 1er mai de cette année. Successivement

vicaire de M. Fournier, décédé curé de la cathédrale de Reims et chanoine titulaire, et de Mgr Garot, mort en 1897, archiprêtre de Charleville, l’abbé Baye sut se faire apprécier de ces deux hommes éminents qui trouvèrent en sa personne un collaborateur des plus actifs. Sa science, son originalité native faisaient de ce prêtre une nature primesautière à laquelle on ne tardait pas à s’attacher. Son langage franc, maqué au coin d’une grande pointe de finesse, déconcertait parfois les plus timorés, mais il resta doux et bon durant toute sa vie.

Ce ne sont là que des traits de caractère mais l’homme de dévouement et d’abnégation se retrouve dans les œuvres qu’il dirigeait et dans lesquelles il supportait toujours les charges les plus lourdes : dans l’installation à la paroisse Saint-Remi des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, dans la création des patronages, comme dans celle de l’archiconfrérie de Notre-Dame de l’Usine et de l’Atelier qui favorisa, à son tour, l’éclosion d’autres œuvres charitables et sociales.

La vieille basilique elle-même trouva dans cet auxiliaire dévoué, un restaurateur précieux. Aidé par de généreux donateurs, il embellit les chapelles, rendit aux tapisseries leur éclat, enchâssa les reliques de saint Remi dans une nouvelle œuvre d’orfèvrerie, illumina les baies de splendides verrières.

L’érection de l’église en Basilique mineure faite le 7 août 1870 au lendemain de la déclaration de guerre avec l’Allemagne, fut pour l’abbé Baye une satisfaction et un jour de gloire que la voix éloquente de Mgr Landriot vint rehausser encore

Depuis longtemps, la fragilité de son existence ne laissait que peu d’espoir, mais dans son aspect ascétique, sous cette enveloppe transparente, une âme forte continuait à vivre. Ce n’est que le 16 août qu’elle monta vers Dieu.

Monseigneur Baye était mort. La paroisse Saint-Remi était en deuil. Les témoignages de respect et de douloureuse sympathie qui se manifestèrent alors, montrèrent la place que ce digne prélat y tenait. Sa physionomie de bénédictin qui s’harmonisait si bien avec l’austérité monacale de son église, restera vivace comme le souvenir des bienfaits qu’il prodigua aux déshérités de ce monde.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

BAZIN (Émile Henri).

Propriétaire, fabricant de sucre, maire de Chambry, était né dans ce village le 23 septembre 1842, et c’est là qu’il mourut le 18 septembre 1898, entouré du respect et de la sympathie de tous.

Il se révéla administrateur intelligent dans la direction de la Sucrerie de Chambry, et dans l’exploitation de ses importantes fermes de Puisieux, Verneuil, Grandlup, Clermont et Hameret, mais ce fut surtout un homme loyal, un cœur généreux, comme le prouvent les bienfaits qu’il ne cessa de prodiguer à sa commune pendant les vingt années qu’il passa à la tête de l’administration municipale.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

BAZIN (Gustave).

Né à Lille, en 1836, mort à Paris, le 19 janvier 1895.

Gustave Bazin était né dans le giron de l’Université : son père fut successivement professeur à Reims, à Lille, à Paris. Il fit d’excellentes études à Henri-IV ; mais sous l’empire d’une vocation irrésistible pour la musique, il entra au Conservatoire en 1856, et y suivit, en compagnie de Massenet et de Léo Delibes, les cours de François Bazin et de Gounod. À 17 ans, il était déjà directeur d’une Société lyrique de Paris ; l’an dernier, la « Fanfare des Tonneliers » et « l’Union chorale » fêtaient solennellement son quarantenaire de direction. Il fut choisi comme chef de chant au Théâtre-Lyrique, à l’époque de la splendeur de ce théâtre, alors que l’on montait : « Obéron », « Faust », les « Noces de Figaro ». Il suivit même, comme chef d’orchestre, Mme Ugalde, dans une tourner artistique en Espagne.

Après son mariage, Gustave Bazin se fixa à Reims, s’associant avec son beau-frère pour le commerce des liquides ; mais il ne tarda pas à quitter cette position pour se livrer exclusivement à la musique. En 1863, il devint directeur de la « Sainte-Cécile », qu’il mena maintes fois au succès. En 1865, il prit la direction de la « Musique municipale », qui n’était plus qu’une ruine, et la transforma complètement avec une persévérance extraordinaire. En 1867, il fit représenter au théâtre de Reims un petit opéra-comique en un acte : le « Premier pas », qui lui valut un gentil succès.

La guerre vint désorganiser sa musique. Bazin, qui avait le grade d’officier de pompiers, partit à Paris combattre la commune, et revint à Reims avec la médaille d’honneur. En 1872, nouvelle réorganisation de la musique municipale, et dès lors, on n’a plus qu’à enregistrer des victoires : Charleville, Angers, Valence, Paris. La plus glorieuse fut remportée au fameux concours de l’Exposition universelle de 1889, où la Musique municipale de Reims fut proclamée la « première musique civile de France ». On croyait qu’il aurait pour récompense la croix de la Légion d’honneur. Mais il ne fut pas décoré. Il en fut vivement blessé et donna sa démission, toutefois sans se désintéresser de la musique. Il prit, en effet, la direction de la fanfare des « Tonneliers », et il était en voie d’en faire une fanfare de premier ordre, quand il dut s’arrêter sous les craintes d’un mal affreux – le cancer des fumeurs –. Étant allé à Paris, chez les Frères Saint-Jean-de-Dieu, il y subit une terrible opération, à laquelle il succomba après quelques jours de souffrances atroces.

Avec le concours de quelques amis, il avait fondé en 1868, le Cercle des Arts, comprenant une société chorales qu’il forma et dirigea. C’est lui encore qui organisa le grand concours musical de Reims en 1876, concours qui eut un éclatant succès, et dont Ambroise Thomas avaient accepté la présidence. Il fut aussi pendant huit ans le directeur de « l’Union chorale », et tout en abandonnant cette direction, il ne perdit jamais de vue cette vaillante société.

Bazin fut à Reims le bon génie de la musique ; il y inculqua le goût des grandes compositions musicales ; mais c’est surtout à son influence que notre ville jouit maintenant d’une véritable notoriété artistique. Aussi sa perte est vivement ressentie, et il laisse un vide difficile à combler.

Il avait depuis une quinzaine d’années les Palmes académiques.

À ses obsèques prirent part la Musique municipale, la Fanfare des Tonneliers, l’Union chorale, les Pompiers et les Sauveteurs.

Source : AMB 1896.

BAZIN (Jules Louis).

Cultivateur et fabricant de sucre, conseiller municipal de Laon, membre de la Chambre de commerce de Saint-Quentin, vice-président du Comice agricole de Laon, membre de la Chambre syndicale des fabricants de sucre, membre des Commissions administratives des Hospices de Laon et de l’Hospice départemental de Montreuil-sous-Laon, est décédé à Laon, le vendredi 12 mars 1897, à l’âge de 61 ans. Ses obsèques ont eu lieu le lundi 15, en l’église Saint-Martin.

Source : AMB 1898.

BAZIRE.

Conseiller honoraire à la cour de Paris, ancien président du tribunal civil d’Épernay, décédé à Paris en 1891, à l’âge de 80 ans, était entré dans la Magistrature comme juge-suppléant à Bar-sur-Seine. Il devint successivement substitut à Bar-sur-Aube, juge à Bar-sur-Seine, à Fontainebleau. Il était nommé en 1860, président du tribunal civil d’Épernay. En 1819, il passa à Paris comme vice-président du tribunal de la Seine ; en 1872, il entrait comme conseiller à la cour de Paris.

Magistrat distingué et très attaché à ses devoirs, malgré des dehors un peu brusques, chacun rendait hommage à son caractère affable et obligeant.

Charles Remy.

Source : AMB 1892.

BÉASLAS (Jacques Léon).

Professeur de musique à Reims, officier d’Académie, chef de la Fanfare des Tonneliers, né à Paris en 1838, décédé à Reims le 9 juillet 1892.

Ancien chef de musique militaire, il était venu à Reims depuis près de 20 ans et y était très apprécié tant comme professeur de musique que comme homme privé. Sa mort arrivée après une courte maladie gagnée en remplissant les devoirs de sa charge, est une grande perte pour sa famille, qu’il affectionnait, et cause les plus vifs regrets à la corporation des Tonneliers dont il dirigeait la fanfare avec le glus grand dévouement.

Charles Remy.

AMB 1893.

BEAU (Joachim).

Né à Bordeaux le 4 mars 1776, mort à Reims le 24 mai 1875, dans sa centième année.

La mort vient d’atteindre un homme qui nous remet en mémoire un des faits les plus éclatants de la Marine française.

Le jeune Beau, à peine âgée de dix-sept ans, fut embarqué à bord du Vengeur. Ce vaisseau et son héroïque équipage ayant préféré mourir que de se rendre aux Anglais, se firent couler à fond. Le jeune Beau fut lancé en l’air et retomba dans les flots avec une cuisse brisée. Recueilli par les Anglais, il fut emmené prisonnier en Angleterre, où il resta jusqu’au traité de paix d’Amiens.

Depuis cette époque, Beau rentra dans la vie civile, ayant conservé jusque ces derniers jours une énergie et un caractère que l’on retrouve rarement aujourd’hui. Habitant Reims depuis plusieurs années, ce vieillard avait conservé toutes ses facultés, réprimandant son fils, lorsque ce dernier, retenu par ses occupations, tardait à rentrer à l’heure des repas, le traitant de gamin, malgré ses soixante et quelques années.

Pour terminer cette notice, nous ne devons plus qu’un seul mot à son éloge. Lors de la guerre de 1870-1871, Beau demanda un fusil, et au cri de Vive la République, voulait partir et défendre son sol envahi, disant que les Français de ce siècle n’avaient plus d’énergie.

Source : AMB 1876.

BEAUCHAMPS (Louis Joseph).

Né à Hasnon (Nord), le 14 juillet 1837, d’une famille des plus modestes, M. Louis Beauchamps dut à lui-même la brillante situation qu’il avait acquise dans le monde industriel de la région de Soissons où il était venu s’établir en 1879. C’est à cette date qu’il fut appelé à la direction de la distillerie de Vauxrot à laquelle il annexa quelques années plus tard celle de Bucy-le-Long. Il sut en faire deux modèles du genre, grâce à son travail, à sa grande intelligence et aux rares qualités d’initiateur qu’il possédait au plus haut degré.

M. L. Beauchamps fit partie du Conseil municipal de Soissons, du Tribunal de Commerce de cette ville ; il fut aussi vice-président de la Société nautique soissonnaise et membre de l’Association des Chimistes de France, etc.

Trois discours prononcés à ses obsèques par M. Macherez, sénateur, M. Becker, maire de Soissons et M. Mascré donnèrent la note juste de cette existence dévouées aux intérêts de l’industrie nationale et à ceux de la classe ouvrière.

M. Louis Beauchamps, décédé à Soissons le 30 janvier 1901, était chevalier de la Légion d’honneur.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

BEAUJOINT (Jules).

Romancier, 1830-1893

Hippolyte Jules Beaujoint, né à Grandpré (Ardennes) en 1830, est mort à Paris, en 1893. Il était très souffrant depuis trois ans et se livrait au travail le plus opiniâtre. Pendant l’hiver de 1892, la Société des Gens de Lettres, dont il était pensionnaire, l’avait envoyé en villégiature à Hyères, sur la recommandation de l’excellent M. Montagne, dont il était l’ami et le collaborateur.

J’avais connu Beaujoint, en 1842, au collège de Verdun-sur-Meuse. Pendant quelques années, nous fûmes intimes, puis il nous avait quittés et avait été terminer ses études à Reims et à Paris. Son père, propriétaire à Grandpré, le destinait au barreau, mais il fréquentait plus les ombrages de Robinson et la Closerie des Lilas que les bancs de l’École de droit. Puis il faisait de la poésie et collaborait aux journaux du quartier latin. En 1851-52, il fut entraîné par des camarades : J. Vallès, Clémenceau, etc., et après le coup d’État, l’Empire, sans jugement, en emprisonna une centaine, quelques-uns purent gagner la Belgique, où on leur assigna une résidence.

Beaujoint fut du nombre ; un policier à la recherche d’avancement, sans ouvrage, « à court de copie » disait-il, l’avait dénoncé au hasard. Il fut obligé d’habiter la rue des herbes potagères à Bruxelles. Son père, furieux, lui envoya quelque argent pour parer aux premiers moments et puis le lâcha carrément. Alors une misère noire l’envahit, une gêne atroce, au milieu d’indifférents, l’étreignit ; le besoin lui fit faire un coup de sa tête, il quitta sa résidence forcée et alla trouver Blanqui à Gand, en l’annonçant à tout le monde, en le criant haut et ferme. Cet exploit lui valut deux mois de prison, c’est ce qu’il rêvait : il était comme prisonnier politique bien logé, bien nourri, bien soigné, pourvu de plumes et de papier ; les directeurs de journaux alors voulurent bien lui envoyer de la copie autant qu’il put en faire et le payèrent grassement. Quand son temps fut expiré, il aurait voulu encore rester, mais il fut bien forcé d’aller traîner sa vie ailleurs, il continua cependant ses relations avec les journaux et fut depuis lors au-dessus du besoin. Il collabora avec le toqué de Tapon-Fougas qui avait la manie de la persécution et dépensait un argent fou à se sauver de France, où l’on ne s’occupait pas de lui, traînant à sa suite un matériel considérable d’imprimeur et de brochures cousines de celle du père Gagne.

Beaujoint fut aussi en relations avec le docteur Watteau, ami de Clémenceau et d’une masse d’hommes de lettres exotiques. Entré le premier en Belgique, il en sortit le dernier, il commençait à s’habituer au Faro et aux crevettes d’Anvers... Il vint reprendre avec joie ses travaux au quartier latin et contribuer par ses écrits à augmenter la fortune de diverses librairies, « Sic vos non vobis Apes mellificatis… »

Pendant le siège de Paris, ses romans n’avaient plus de lecteurs, il ne savait pas quêter aux portes des bouchers, et des épiciers, ni aux bureaux des feuilles de ses amis politiques et il commençait à être très serré, quand il eut la bonne fortune de rencontrer un beau colonel orné d’une grande paire de bottes à l’écuyère et d’un vaste panache... c’était l’ami M... qui s’était fait élire colonel d’un bataillon de la garde nationale ; M... en fit illico son secrétaire à cent cinquante francs par mois et il eut à boire et à manger comme les camarades. Rien ne lui manquait, mais un jour que le bataillon s’était couvert de gloire et de boue à l’exercice, Beaujoint reçut l’ordre de faire un article ronflant sur la bonne tenue des gardes nationaux et sur leur aspect martial, ce qu’il fit de très bonne grâce, l’article fut lu, relu, corrigé et approuvé, mais quand il parut dans le journal, Beaujoint oubliant le numéro de son bataillon se trompa de chiffres et reporta toute la gloriole de son poème sur un bataillon voisin ! Grande colère des chefs qui le cassèrent aux gages, heureusement que le débloquement arriva six semaines après, il put se retirer à la campagne, près des bois qu’il aimait tant !

Depuis 1871, il travaillait pour l’éditeur Fayard, pour lequel il a composé notamment : les « Auberges sanglantes », le « Siège de Paris », la « Commune », les « Oubliettes du Grand-Châtelet », « Histoire l’Hôtel de Ville de Paris », « Histoire du Palais-Royal », « Cartouche, roi des voleurs », « l’Alcôve des Rois », « Le capitaine Mandrin », le « Marquis de Sade », « l’Auberge de Peirebeilhe », qui a eu plus de 200.000 exemplaires, et les « Sergents de La Rochelle », un de ses meilleurs romans, qu’on republie en ce moment avec illustrations en couleurs.

Il était l’auteur des « Nuits de Paul Niquet » qui avaient paru à son retour de Bruxelles ; ce roman lui avait attiré un procès qu’il gagna, avec les héritiers du tenancier du plus horrible des bouges ; l’établissement du père Lunette, rue des Anglais, n’est qu’un pâle reflet de l’obscène caveau de Paul Niquet ; ce tapis-franc décrit par Eugène Suë, fut à jamais détruit lors de la reconstruction des Halles Centrales ! Beaujoint romancier noctambule y allait pour étudier les habitués : forçats libérés ou en rupture de bans et les originaux curieux, comme il fréquentait pour le besoin de ses descriptions à la Balzac, la maison Dorée, le café Anglais, Durand et autres restaurants à la mode dont il a donné des peintures exactes dans ses romans réalistes.

Quoique pas riche et maladif, Beaujoint n’a rien réclamé sur les fonds votés aux victimes du 2 Décembre ; il regrettait ses frasques de jeunesse dans les tables d’hôte du quartier latin, tenu à cette époque en grande partie par des femmes d’employés de la préfecture de police.

Dans les derniers temps de son existence, sa politique se bornait à lire le... « Soleil ».

Il avait été secrétaire de Sardou, de Marc-Fournier, l’un des fondateurs du dîner des Ardennais et émule de Brillat-Savarin, il laisse des livres sur la gastronomie !

Une partie de sa famille a habité Reims et un peintre de ses parents a donné des tableaux au Musée rémois. Beaujoint a été en correspondance suivie avec M. Rops, le grand dessinateur qui a illustré un de ses romans publié à Namur.

Beaujoint était très irrésolu et d’une grande timidité, et cela a beaucoup nui à sa vie et à sa renommée.

Voici ce qu’Alfred Delvau pensait de lui en 1850 :

« Beaujoint a du talent, il m’a lu une nouvelle qui est réellement très jolie, et que je publierais de suite si j’étais éditeur. Il n’a pas encore d’originalité bien tranchée, mais il sait écrire et cela n’est pas peu de chose. Ce jeune homme à contre lui une timidité terrible qui finit par vous embarrassez vous-même et qui pourra lui faire le plus grand tort. C’est le seul défaut – si cela en est un – que j’ai à lui reprocher et il n’en peut rien ».

Son vieux camarade, E. Demangeot.

Source : AMB 1896.

BEAUJOINT (Léon Joseph).

Artiste peintre, né à Reims le 9 avril 1833, décédé dans sa 37e année ; il avait été admis à l’Exposition universelle de 1867 et laissait croire aux meilleures espérances, quand la mort l’a emporté le 19 décembre 1869.

Source : AMB 1871.

BEAUMONT (Louis Joseph).

Lieutenant-colonel, ancien commandant du 48e régiment territorial d’infanterie, officier de la Légion d’honneur, décédé à Avize le 10 juin dernier, était né dans cette localité le 2 août 1829.

Après s’être distingué dans la glorieuse campagne de Crimée alors qu’il était sergent, le jeune sous-officier ne tarda pas à gagner l’épaulette de sous-lieutenant et après la campagne d’Italie où il prit part à toutes les sanglantes batailles, les épaulettes de capitaine (1868). L’année terrible le trouva à Gravelotte où il fut blessé au pied gauche en chargeant à la tête de sa compagnie.

Prisonnier lors de la reddition de Metz, il passa six mois de captivité en Allemagne et revint ensuite prêter son concours à la défense de Paris. Sur ces entrefaites, le capitaine Beaumont fut nommé chevalier de la Légion d’honneur.

Promu chef de bataillon en 1870, il avait reçu la croix d’officier en 1884.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

BEAUVARLET (François Jean Jules). Né à Rethel (Ardennes), le 7 février 1827, directeur des contributions indirectes à Guéret (Creuse), décédé en cette ville, le 9 février 1894, à l’âge de 67 ans.

Fils d’un honorable imprimeur-libraire de Rethel, il seconda par le travail d’heureuses dispositions et fit de solides études littéraires au Lycée de Reims, où il obtint le prix d’honneur de la classe de philosophie en 1846. Il entra en 1854 dans l’administration qu’il avait choisie pour y faire sa carrière, et dont il gravit les échelons sans rien négliger de son culte pour les belles-lettres.

Aussi, l’inspecteur qui retraçait son existence sur sa tombe, pût-il justement dire de lui que « l’étendue de ses connaissances et l’élévation de ses vues l’avaient bien vite fait remarquer et mené rapidement aux premiers rangs ».

Après avoir été inspecteur à Paris, puis sous-directeur à Fontainebleau, il était devenu directeur à Guéret en 1885. Là il s’était acquis l’estime de ses collègues et de tous ses concitoyens sans distinction d’opinion, par sa valeur administrative, non moins, comme l’a dit l’Abeille de la Creuse, que par sa droiture, son esprit large et libéral. Les autres organes de la presse ne furent pas moins élogieux, et tous ratifièrent ces paroles du discours prononcé à ses funérailles, qui le représentent comme « accessible à tous, bienveillant et paternel, faisant le bien sans ostentation, avec la seule satisfaction du devoir accompli.

Aux qualités morales de l’homme et du citoyen, ajoutons à l’honneur du lettré, que M. Jules Beauvarlet sut toujours manier la plume, et s’en servit pour publier deux opuscules intéressants qui lui survivent : Du gouvernement de soi-même, Aperçus de philosophie populaire (Guéret, 1887 et 1891, in-8°), et Sornettes et Pastorales, texte et dessins (Limoges, gr. in-8°). Ces souvenirs étaient bons à rappeler comme exemple dans son pays natal, et comme consolation à ses parents et à ses camarades d’études.

H. J.

Source : AMB 1895.

BEAUVARLET (Jean).

Curé de Manre (Ardennes), depuis son ordination, né à Amagne le 28 octobre 1828, décédé le 5 octobre 1871.

Source : AMB 1872.

BEAUVARLET (Jean-Baptiste Gustave).

Né à Rethel le 16 juin 1829 où il est mort le 7 février 1905.

Pendant 45 ans, M. Gustave Beauvarlet fut libraire à Rethel. Il succédait à son digne père qui dès 1825 continuait dans celle ville le journal d’annonces commerciales et industrielles fondé par son oncle, M. Guivard. Celui-ci était venu en 1795 rétablir l’imprimerie dans ce vieux centre commercial où l’art typographique fut implanté au milieu du siècle. C’était donc depuis un siècle la transmission dans la même famille, d’un héritage que M. G. Beauvarlet, recueillait en 1859.

En 1873, il fut l’imprimeur du Moniteur Ardennais, remplacé en 1881 par l’indépendant Rethélois, et en 1891, il fondait un Journal d’annonces de l’arrondissement qui eut quelque vogue. Il n’en poursuivait pas moins chaque année, l’Annuaire rethélois entrepris en 1883, recueil utile et intéressant pour l’histoire du pays.

Homme de goût, aimant sa profession, ses efforts ne se ralentirent jamais et l’activité qu’il déploya lui acquirent, le concours et l’estime des écrivains de la région qui le choisirent pour l’impression de leurs publications locales.

M. G. Beauvarlet resta ainsi jusqu’à sa mort l’éditeur de ces ouvrages auxquels il s’intéressait tant lui-même et dont il devenait parfois le collaborateur désintéressé.

Albert Baudon.

Source : AMB 1906.

BEAUVARLET de MOISMONT (Félix Antoine Lucien). Lieutenant-colonel du 22e dragons, venait d’arriver à Reims et allait être élevé au grade de colonel, lorsque sa mort inattendue survint le 11 décembre 1898. Il succombait à une maladie de cœur qui s’était subitement aggravée à la suite des grandes manœuvres auxquelles le brillant officier, n’écoutant que son âme de soldat, avait voulu prendre part.

Sorti de Saint-Cyr (1868), il fit la campagne de 1870 comme sous-lieutenant au 6e régiment de lanciers ; nommé lieutenant quelques années après, il fut successivement promu capitaine (1879) ; chef d’escadron (1886) et lieutenant-colonel (1893).

C’était un officier d’avenir, d’une admirable énergie et d’une grande sympathie pour le soldat.

Le lieutenant-colonel Beauvarlet de Moismont était né à Abbeville le 7 mars 1849.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

BEAUVILLÉ (de), voir CHARPENTIER de BEAUVILLÉ.

BECQUET.

Ancien préfet, membre titulaire de la Société d’Agriculture de la Marne.

M. Becquet, originaire de la Marne, est décédé à Vertus au mois de février 1879. Il était fils de M. Becquet, ancien directeur général des Ponts-et-Chaussées et ancien ministre.

Source : AMB 1880.

BEFFROY (Mme de), voir LESPAGNOL de BEZANNES.

BEFFROY de LA GRÈVE (Charles Louis de).

D’une noble famille dont la filiation remonte au XIe siècle, né à Reims le 27 mars 1816, et décédé dans la même ville le 15 juillet 1897, laisse le renom d’une haute honorabilité et d’une infatigable bienfaisance.

Maire de Marfaux et suppléant de la justice de paix du canton de Ville-en-Tardenois, il vint, il y a près d’un demi-siècle, habiter Reims, depuis cette époque, il a consacré toute sa vie à la recherche et au soulagement des malheureux. Entré au Bureau de Bienfaisance en 1854 comme commissaire, puis successivement membre du bureau d’administration et vice-président, il conserva ce dernier poste jusqu’à ses derniers moments ; il était en outre vice-président du Mont-de-Piété et de la Société protectrice de l’Enfance, administrateur de la Caisse d’épargne, enfin, membre très actif de toutes les sociétés de bienfaisance, entre autres du comité des prisons. Ajoutons, pour compléter le tableau, que sa modestie égalait son mérite.

Aussi tout le monde applaudit quand l’administration municipale, comme témoignage public de respect et de reconnaissance, lui attribua, il y a deux ans, le grand prix Buirette, réservé à l’un de nos concitoyens qui s’est distingué par un service signalé rendu à notre ville. Est-il besoin d’ajouter que les « mille » francs de ce prix n’entrèrent pas dans sa caisse ? Ils furent, en effet, suivant son désir, partagés entre les candidats au prix Buirette n’ayant pu obtenir la prime.

Ses obsèques eurent lieu le samedi 17 juillet. Les cordon du poêle étaient tenus par :

M. Joly, adjoint au maire, délégué de l’administration municipale du Bureau de bienfaisance ;

M. Bataille, membre du Conseil d’administration du Mont-de-Piété ;

M. Guédet, délégué du Conseil de fabrique de la cathédrale ;

M. de Sapicourt, ami personnel du défunt, conduisait le deuil avec le fils et le petit-fils de M. de Beffroy.

Derrière eux venait le long cortège des principaux membres des nombreuses sociétés de bienfaisance auxquelles il était affilié.

M. Jolly a prononcé son éloge funèbre. En voici la péroraison :

« Partout où il a passé, il s’est fait des amis : ses collègues conserveront de lui un souvenir ému. Ils n’oublieront pas la part qu’il a prise aux œuvres auxquelles il se consacrait avec tant de dévouement. C’est donc au nom de tous ceux qui furent ses collaborateurs, au nom de tous mes concitoyens, au nom des pauvres de la ville que je lui adresse un suprême adieu ».

Au nom du Conseil de Fabrique de la cathédrale, M. Guédet a rappelé le dévouement, l’indépendance de caractère et la fermeté de conviction du défunt, à qui il a adressé un solennel adieu.

M. de Beffroy était chevalier de Saint-Grégoire-le-Grand.

Source : AMB 1898.

BÉGLOT (Jean Nicolas).

Né à Puiseux (Ardennes) le 4 novembre 1798, ancien huissier, ancien juge suppléant du juge de paix ; ancien membre de la Société des antiquaires de France, décédé à Reims le 2 juin 1885.

Il s’était fait chez les amateurs d’antiquités, une certaine réputation de collectionneur de documents relatifs à l’histoire du département des Ardennes et de la ville d’Attigny en particulier, où était autrefois le palais des rois Mérovingiens ; sur Puiseux, son village, et sur une infinité d’autres localités des Ardennes.

Béglot eût une vie bien remplie, et il faut espérer que le fruit de ses recherches ne sera pas perdu pour l’histoire locale. '

Source : AMB 1886.

BÉGNY (Antoine Narcisse).

Chef de bureau en retraite de la préfecture de l’Aisne ; il était né le 5 janvier 1821, à Mons-en-Laonnois (canton d’Anizy), décédé à Laon, le 2 juillet 1876.

Source : AMB 1877.

BÈGUE (Paul Eugène).

Né à Ciry-Salsogne, le 14 février 1831, inhumé à Soissons le 1er février 1898, avait succédé a son père dans l’exploitation de la grande usine de Quincampoix et dignement continué son œuvre, apportant dans l’exercice de cette grande industrie, le travail, l’ordre et la loyauté, qui sont les meilleurs facteurs d’un durable succès. L’estime et la considération qu’il s’était acquises, l’avaient désigné aux suffrages de ses concitoyens pour le poste de conseiller d’arrondissement qu’il occupa pendant quelques années.

À ses funérailles, le deuil était conduit par MM. Victor Ferté, Pelletier, Aubineau et leurs fils.

Sur la tombe, M. Legry a prononcé d’une voix émue les suprêmes adieux.

Source : AMB 1899.

BELIN (Charles Alfred).

Industriel à Fourmies, chevalier de la Légion d’honneur, né à La Capelle, le 4 août 1851, décédé dans cette ville, le 20 janvier 1894, à l’âge de 42 ans.

Avait épousé Mme veuve Gourguillon, négociante à Vitry-le-François, et était l’un des industriels les plus distingués du Nord.

Lors de la crise lainière, il s’était mis à la tête du Syndicat des filateurs, et avait mené à bien cette importante création.

Indépendamment de ses aptitudes industrielles, M. Belin s’adonnait à l’amélioration de la race chevaline, et avait obtenu des résultats très brillants, dont les produits disputaient tous les ans les prix sur les hippodromes de Vervins, de Saint-Quentin, de La Capelle et de Fourmies.

Il avait été décoré de la croix de la Légion d’honneur il y a quelques années.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

BELIN (Mlle Louise Augustine).

Née à Charleville le 24 décembre 1828, décédée dans cette ville le 26 août dernier, était venue s’établir à Reims, vers 1850, comme professeur, de dessin et de peinture.

Son talent, son caractère si sympathique, lui facilitèrent l’entrée dans tous les pensionnats de jeunes filles et vite lui attirèrent bon nombre d’élèves particulières. Elle était parvenue à un degré élevé dans l’art pour lequel elle s’était sincèrement éprise.

Mademoiselle Belin reproduisit à l’huile et au pastel, avec une grande habileté, plusieurs chefs-d’œuvre du Louvre qui ont figuré aux Expositions de Paris et de Reims.

Fatiguée, souffrante, elle dut, après plus de 40 ans de professorat, abandonner ses élèves pour rejoindre sa famille dans les Ardennes. Mademoiselle Belin n’en avait pas moins conservé dans sa retraite de bonnes et nombreuses relations d’amitié avec les personnes qu’elle avait connues et qui ont bien regretté son départ.

Albert Baudon.

Source : AMB 1904.

BELLY (Madame veuve).

Née Catherine Caroline Cordier de Marville, née à Épernay le 25 décembre 1809, est décédé à Reims le 24 mai 1873.

Cette dame mariée à M. Belly, qui en son vivant était à la tête d’une teinturerie des plus importantes de notre ville, ne s’occupa à la mort de son mari que d’œuvres charitables et de bienfaits ainsi que le témoigne les dispositions testamentaires suivantes :

Elle laisse aux hospices civils pour la fondation de 2 lits de vieillards à l’Hôpital général et de préférence à des ouvriers teinturier, 50.000 fr.

À l’établissement de Bethléem, 15.000 fr.

Aux Petites Sœurs des Pauvres, 4.000 fr.

À la Maison de Retraite, 9.000 fr.

À l’Œuvre de la Miséricorde, 2.000 fr.

Au Bureau de bienfaisance, 100 fr.

À la Société Maternelle, 100 fr.

À la Caisse de Retraite diocésaine, 200 fr.

À l’église de Montmirail, 1.000 fr.

À l’hospice de la même ville, 1.000 fr.

Source : AMB 1874.

BÉNARD (Pierre Caïus).

Né le 30 juin 1822 à Ham-en-Vermandois (Somme), décédé à Saint-Quentin le 17 juillet 1900, président de la Société des architectes de l’Aisne, laisse le souvenir d’un artiste et d’un savant.

À côté des nombreuses constructions dues à son talent, dont on peut citer les châteaux de Saint-Émilie et du Grand-Priel, la Banque Rouart, l’Hôtel de Ville de Bohain, l’église Saint-Martin, sa dernière œuvre, pour laquelle il avait cherché des applications nouvelles du fer au style ogival, il y a lieu de rappeler la restauration de la collégiale de Laon qui devint, sous son habile direction, la splendide basilique que nous voyons aujourd’hui.

M. Pierre Bénard donna une partie de sa vie à la chose publique. Conseiller municipal en 1865, il fut nommé adjoint en 1871, fonctions dont il se démit en 1884, à la suite du scandale de la nomination des délégués sénatoriaux.

M. Bénard était chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’Instruction publique.

Albert Baudon.

Source : AMB 1901.

BENOIST (Général Jules Charles Marie de).

Commandant la 2e division de cavalerie à Lunéville, né à Waly (Meuse), le 13 mai 1842, décédé à Lausanne (Suisse), le 22 janvier 1904, fit la campagne de 1870 étant au 2e régiment de marche de chasseurs à l’Armée de la Loire.

Chef d’escadron en 1877, lieutenant-colonel en 1883, colonel en 1888 au 28e dragons, puis au 22e à Sedan, il fut nommé général de brigade le 8 novembre 1893 et général de division le 20 septembre 1898.

S’il ne nous appartient pas par le lieu de sa naissance, il laisse dans notre région et particulièrement à Sedan, le souvenir du gentilhomme parfait, d’une grande dignité de caractère, d’un militaire accompli.

Deux de ses frères atteignirent eux-mêmes le grade de général, l’aîné est mort il y a quelques années divisionnaire en activité de services ; le plus jeune est aujourd’hui général de brigade.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

BENOIST (Félix).

Était l’une des plus notables personnalités industrielles rémoises.

Ayant repris la suite des affaires, en 1881, avec son frère, M. Jules Benoist, et s’étant, en 1900, adjoint son fils, M. Edmond Benoist, il ne cessa de donner à la maison une impulsion de tous les instants, lui conservant ainsi la renommée qu’elle avait acquise. Sa tâche fut des plus laborieuses, car à côté de ses préoccupations commerciales, il accepta de nombreuses fonctions que ses rares qualités d’administrateur lui avaient dévolues.

Vice-président de la Société des Déchets, censeur de la Banque de France, membre du Conseil de surveillance du Comptoir d’Escompte et du Comité d’Escompte de la Société Générale, trésorier de l’Association amicale des Anciens Élèves du Lycée de Reims, membre du Conseil d’administration de l’Orphelinat de Bethléem, il appartenait également à notre Chambre de Commerce depuis plus de vingt ans, laissant partout la trace de sa profonde expérience et de son esprit éclairé.

Sur sa tombe, M. Poullot, président de la Chambre de Commerce, a résumé l’existence de cet homme de valeur que domina toujours l’amour des autres.

« L’amour des autres, tel était, en effet, le trait dominant de son caractère. Également affable pour tous, il accueillait avec la même cordialité les humbles et les puissants, et pénétrait ceux qui l’approchaient de la plus vive sympathie à tel point que le connaître, c’était l’aimer. Il avait le secret de faire plaisir et savait s’intéresser à tous, sans distinction, considérant le personnel de sa maison comme les membres d’une même famille industrielle ».

M. Félix Benoist avait été nommé officier d’Académie en 1896. Né à Reims le 18 mars 1810, il y est mort le 2 juin dernier.

Albert Baudon.

Source : AMB 1904.

BENOIST (Marie Auguste).

Élève en médecine, ancien prosecteur à l’École de Reims, né à Cormontreuil le 4 août 1850, décédé à Puisieulx le 29 septembre 1878, à la fleur de l’âge, et au moment où il allait couronner par un dernier examen de fortes études médicales.

Fils d’un vénérable instituteur de l’arrondissement de Reims, Benoist aima dès son enfance passionnément l’étude.

Après avoir passé avec succès ses examens de bachelier ès lettres et ès sciences, il vint suivre les cours de l’École de médecine de Reims au 1er novembre 1871, et dés cette époque ne cessa de s’appliquer avec ardeur à cette belle science, qu’il aimait passionnément.

Il fut successivement nommé, par concours externe en 1872, interne et prosecteur en 1874 à l’École ; il remporta des premiers prix aux examens de fin d’année. Dans les différents services dont il fut chargé, il s’acquitta toujours de sa tâche auprès des malades avec beaucoup de talent et d’intelligence ; il recherchait avec soin les causes des différentes maladies pour en arrêter les progrès par des remèdes prompts et efficaces. C’est à la suite d’un travail aussi opiniâtre qu’il contracta le germe de la maladie qui vient de l’enlever à l’affection de ses bons parents et de ses nombreux amis ou condisciples.

Source : AMB 1879.

BERNARD (Remi Alphonse).

Comptable, décédé à Reims, le 13 mars 1903, était rémois ; il était né dans notre ville, le 5 juin 1837.

Mutualiste, M. Bernard s’occupa activement de l’administration de la Société de retraite dont il devint secrétaire, puis président en 1882. Ce témoignage de confiance rendu à son zèle, et aussi à son jugement dans les questions les plus complexes, il l’avait bien mérité ; mieux qu’un autre, par sa situation dans diverses maisons importantes de notre ville, il avait pu se rendre compte des réformes et des améliorations à apporter dans toute œuvre de prévoyance.

Sous sa présidence, la Société prit une nouvelle impulsion, l’œuvre de Lesage devint prospère, mais il y a deux ans, malgré les sollicitations de ses collègues, M. Bernard demanda à être relevé de ses fonctions.

Il avait reçu les palmes académiques en 1894 et en 1901 la Ville de Reims lui décernait une médaille de vermeil. M. Bernard avait été vice-président des Établissements Économiques et il était directeur-adjoint de la Caisse d’Épargne.

Albert Baudon.

Source : AMB 1904.

BERNEY (Jules Marie Antoine).

Directeur des Établissements Kunkelmann, décédé à Reims, le 7 février 1905, était né à Cintrey (Haute-Saône).

M. Berney vint à Reims en 1861 et entra dans le commerce. Son caractère sérieux et son désir de rendre service, le portèrent dès l’abord vers de saines et utiles distractions, et c’est ainsi qu’il fonda la « Germania », société de gymnastique dans laquelle il faut chercher les origines de l’« Ancienne », notre vaillante phalange rémoise qui allait gagner sa première médaille à Strasbourg, en 1869.

La guerre déclarée, Berney était parti et il se trouvait à Belfort lors de 1’héroïque défense du colonel Denfert-Rochereau. Il s’y distingua de telle façon qu’il y reçut les galons de caporal, de sergent et qu’il fut porté pour la médaille militaire, chose qu’il ne vit pas se réaliser. Aussitôt la guerre, M. Berney entra dans la grande maison de vins de Champagne Kunkelmann et il ne tardait pas à être nommé directeur de ces importants établissements. Après un court séjour à Épernay, il revint, dans la ville qu’il affectionnait particulièrement, heureux d’y retrouver sa Société de prédilection, l’Ancienne, dont, par un reconnaissant et touchant souvenir, les membres lui conférèrent la présidence d’honneur.

M. Jules Berney s’était vu récompenser des palmes d’officier d’Académie et, en 1904, à la suite du concours d’Arras, le Président de la République lui remettait celles d’officier de l’Instruction publique.

Sur sa tombe, M. E. Arlot retraça, dans un beau discours, la vie du défunt.

Albert Baudon.

Source : AMB 1906.

BERRY (Charles Dominique).

Né à Briey le 6 décembre 1797, décédé à Charleville le 28 juin 1875, à l’âge de 78 ans, ancien président et président honoraire du Tribunal civil de Charleville. Il était fils d’un officier supérieur d’artillerie chevalier de Saint-Louis.

En 1825, M. Berry débuta comme juge auditeur à Charleville, fut nommé, le 9 août 1825, substitut à Rethel, arriva, le 3 octobre 1831, procureur du roi à Sedan. En 1847, il fut appelé à la direction du parquet de Charleville, en 1852, décoré de la croix de la Légion d’honneur, nommé président du Tribunal civil de Charleville ; depuis 1867, M. Berry était président honoraire de ce même tribunal.

Source : AMB 1876.

BERTEREAU (Jean Camille Édouard).

Trésorier-payeur-général, chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique, né le 20 août 1839, à Limoges, décédé à Mézières, le 27 janvier 1896, dans sa 57e année. Licencié en droit en 1861, il fut successivement chef de cabinet des préfets de la Haute-Vienne et du Pas-de-Calais, conseiller de préfecture de la Haute-Loire, du Gard et des Bouches-du-Rhône, sous-préfet de Gourdon, de Saint-Affrique et de Châtellerault, secrétaire-général dans les Basses-Pyrénées, puis dans la Somme, préfet des Deux-Sèvres, de la Haute-Saône, des Côtes-du-Nord et de Saône-et-Loire ; enfin trésorier-payeur-général à Digne, à Nevers et à Mézières, où i1 acquit bientôt l’estime et l’affection des Ardennais.

Source : AMB 1897.

BERTHAULT (Charles Prosper).

Juge honoraire, membre du conseil municipal de Laon, officier d’Académie, né à Laon le 23 juillet 1803, décédé dans la même ville le 16 décembre 1886.

La longue existence de M. Berthault a été presque tout entière partagée entre ses devoirs professionnels et l’administration des affaires publiques.

Vers 1830, il traita d’une étude d’avoué dans sa ville natale, et exerça sa charge, pendant 22 ans, avec distinction et une grande compétence.

Il était, depuis 1848, juge-suppléant près le tribunal de Laon. Quand il eut cédé sa charge, il fut bientôt nommé juge titulaire, où il demeura jusqu’à la limite d’âge ; à cette époque, il fut nommé juge honoraire ; et, pendant de longues années, sa verte vieillesse lui permit de rendre encore de nombreux services à sa ville natale, comme conseiller municipal, comme membre de la commission des Hospices, ou comme membre du Comité de surveillance des écoles communales.

Demeuré plein de vigueur, et possesseur de toutes ses facultés, il fut enlevé en huit jours, par une attaque de paralysie le 16 décembre 1886.

Ch. Remy.

Source : AMB 1888.

BERTHAUT (Charles).

Directeur de l’Hospice départemental de Montreuil-sous-Laon, né à Laon le 8 juillet 1811, décédé dans sa ville natale, le 26 février 1884, débuta à 20 ans comme employé à la Préfecture de l’Aisne. En 1810, il fut chargé de la direction du service des enfants trouvés ; en 1848, il prit la direction du dépôt de mendicité de Montreuil-sous-Laon, et ce fut là que livré à lui-même, il put enfin donner toute la mesure de ses capacités.

Il a fait de l’asile dont il était le directeur un établissement modèle.

Il avait déjà fait preuve de ses qualités d’administrateur dans les fonctions qu’il remplissait auparavant d’inspecteur des enfants assistés.

Partageant sa vie entre les devoirs de sa charge et ceux de sa famille, M. Berthaut avait su par son amabilité se créer d’excellentes relations dont le souvenir n’est point prêt de s’effacer.

Il laisse un fils qui est ingénieur au Canal de Panama, qui n’a pu venir lui fermer les yeux.

Source : AMB 1885.

BERTHE (Ernest).

Décédé le 8 mars dernier dans sa 75e année, habitait Jonchery-sur-Vesle où il s’était retiré après une vie passée dans le commerce.

Il avait, en effet, fait partie de l’importante maison de laine Ernest Assy dont on lui confia la représentation en Allemagne, en Hongrie, en Russie et en Angleterre. Il acquit ainsi de vastes connaissances et en 1890, il fut chargé par le gouvernement d’une mission en Algérie. Dans sa retraite, où il fut aimé de tous ceux qui l’approchèrent, M. Berthe s’occupait d’études scientifiques et météorologiques. Ce fut en un mot un laborieux et un homme de bien.

M. E. Berthe était né à Charleville le 9 août 1829.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

BERTHÉLEMY (Jean-Baptiste Athanase).

Né à Signy-l’Abbaye (Ardennes), le 2 mai 1813, mort également à Signy, le 1er janvier 1895.

Manufacturier, longtemps maire de Signy, conseiller général, M. Barthélemy rendit à la commune et aux ouvriers des services inoubliables. Esprit éclairé et philanthropique, il créa une salle d’asile, organisa un bureau de bienfaisance, fonda « l’Association fraternelle », œuvre excellente d’union et de solidarité, qui assure le secours à l’ouvrier malade et la retraite pour ses vieux jour. En même temps, la commune lui doit bien des embellissements et des améliorations, notamment la reconnaissance d’un droit de propriété contesté par administration des forêts.

En 1870, il paya de souffrances sans nom et même de sa liberté, le dévouement dont il fit preuve, alors comme maire, pour sauvegarder les intérêts de tous. D’ailleurs, il fit enrôler ses trois fils pour la durée de la guerre.

Source : AMB 1896.

BERTHELOT de BAYE (Camille Stanislas).

Né à Paris le 6 mai 1818, chanoine honoraire, ancien aumônier en chef de l’armée, chevalier de la Légion d’honneur, aumônier de la prison militaire de Châlons, décédé en cette ville le 28 mars 1890.

Issu d’une des plus honorables familles de la noblesse de Champagne, M. Berthelot de Baye, après avoir servi comme capitaine d’artillerie dans l’armée française où il avait gagné la croix, donna sa démission pour entrer dans l’état ecclésiastique. Ordonné prêtre à Paris, il fut nommé aumônier militaire de la garnison, puis du 6e corps à Châlons et chanoine honoraire en 1874. Il était depuis 1881 aumônier des prisons civiles et militaires de Châlons.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

BERTIN (Mlle Louise Selima de).

Née à Saint-Quentin, le 27 mai 1798, décédée à Reims le 15 août 1873.

Regrettée de tous ceux qui l’ont connue, Mlle de Bertin s’est éteinte entourée de ses amies et de ses élèves. Née dans une position de fortune qui lui aurait permis de rester dans le monde, elle préféra vaincre son penchant irrésistible et se donner corps et âme à l’enseignement.

Retirée par les années de l’instruction, la Providence lui ouvrit une nouvelle carrière, et, à l’origine de l’Association des Enfants de Marie, érigée à Saint-Jacques, elle fut chargée à l’unanimité des fonctions de présidente qu’elle conserva jusqu’à sa mort.

Elle emporte l’estime et les regrets de ses jeunes amies qui, aujourd’hui, font le plus bel ornement de la société rémoise.

Source : AMB 1874.

BERTRAND (Jean).

Ancien maire de Vitry-le-François, ancien représentant du peuple à l’assemblée constituante, membre du conseil général de la Marne, décédé à Vitry le 2 mai 1869.

Source : AMB 1870.

BERTRAND (Louis).

Né à Saint-Remy-sur-Bussy (Marne), docteur en médecine, membre du conseil municipal de Châlons, décédé le 12 juillet 1870, à l’âge de 56 ans. On a de lui, Art de soigner les malades, Traité du Suicide, travail couronné par l’Académie de médecine en 1848.

Source : AMB 1871.

BERTRAND-LEMAIRE (Louis).

Chevalier de la Légion d’honneur, juge honoraire au Tribunal civil de Châlons (Marne), ancien conseiller général, membre d’un grand nombre de commissions administratives, né à Donjeux en 1814, décédé à Châlons au mois de septembre 1887.

M. Bertrand parcouru à Châlons une longue et honorable carrière judiciaire, qui lui valut après avoir été pendant plus de trente ans juge au même siège, la décoration de la Légion d’honneur et l’honorariat. Ce n’est pas seulement comme juge qu’il fut utile à son pays d’adoption ; il siégea presque sans interruption jusqu’à la guerre au conseil général dont de la Marne, dont il fut un des membres les plus laborieux et les plus dévoués. On cite entr’autres services rendus au département sa lutte énergique et victorieuse contre les prétentions de la ville de Paris au sujet des cours d’eau de la Champagne, dont celle-ci voulait s’emparer.

Il jouissait à bon droit d’un repos bien mérité, et continuait à être utile autour de lui dans la vie privée, lorsqu’au mois d’octobre dernier il fut enlevé à l’âge de 73 ans, dans sa propriété de Jâlons où il s’était retiré. Ses obsèques eurent lieu dans l’église de ce lieu, au milieu d’un grand concours d’amis et de personnages de tous les partis.

Ch. Remy.

Source : AMB 1888.

BESNARD (Remi Victor).

Commandant de la Compagnie de sapeurs-pompiers, né à Reims le 8 novembre 1834, décédé dans cette ville le 10 janvier 1902.

Victor Besnard était entré comme simple sapeur dans notre compagnie en 1867. Successivement il conquit ses grades et fut nommé capitaine le 13 novembre 1888. Il succédait au capitaine Patoux.

Victor Besnard avait toutes les qualités pour remplir la lourde tâche que lui laissait son prédécesseur. Il s’en acquitta jusqu’à sa mort avec une rare énergie, un constant amour du devoir, aimant sa compagnie comme une famille.

Toujours prêt à se dévouer pour elle, le premier au milieu du danger, il risqua sa vie en maintes circonstances : en 1870, lorsque, chargé par la municipalité d’aller jeter au canal les munitions de guerre que le général d’Exéa avait laissées à Reims, il faillit se faire écharper par la foule qui s'opposait à sa mission.

Le commandant Besnard, déjà titulaire de deux médailles de sauvetage, voyait, le 31 décembre 1896, sa poitrine décorée de la croix de la Légion d’honneur. Cette récompense des braves, quoique tardive, consacrait sa carrière de soldat. Elle glorifiait aussi cette belle Compagnie de sapeurs et c'est avec une grande satisfaction que la population rémoise vit le commandant Besnard gagner une distinction aussi méritée.

L’année même de sa mort, il recevait une médaille d’argent que lui avait accordée M. le ministre de l’Intérieur en mémoire de ses 35 années de service. Ce devait être le dernier témoignage officiel, car déjà la maladie minait son tempérament viril et la ville apprenait bientôt avec regret la mort du populaire commandant.

Albert Baudon.

Source : AMB 1903.

BESNARD du VAL (Louis).

Président du Bureau de bienfaisance, docteur en médecine, décédé à Reims le 12 février 1869.

Source : AMB 1870.

BESSET (Jean François Remy).

Chanoine honoraire, curé doyen de Carignan, né à Verzenay, le 22 février 1812, décédé le 14 mars dernier, à 86 ans. Placé au Petit-Séminaire de Reims par M. l’abbé Coutier, son curé, il y fit d’excellentes études, et ensuite au Grand-Séminaire. Ordonné prêtre en 1836, il fut successivement vicaire à Mouzon, curé à Mareuil-le-Port, puis à Bazeilles, où il fit venir les sœurs de Sainte-Chrétienne, pour tenir l’école des filles, et enrichit l’église d’un précieux mobilier.

Nommé doyen de Carignan en 1866, il y exerça son ministère pendant 32 ans, et au cours de ce long ministère, il restaura complètement son église, qu’il avait trouvée pauvre et délabrée. Il y dépensa une quarantaine de mille francs, qui lui furent en grande partie offerts par ses paroissiens, dont il savait stimuler la bienfaisance.

Source : AMB 1899.

BÉTHUNE (Mme de).

Née de Joubert (Henriette Albertine), épouse de l’ancien maire et député de Mézières, née à Mézières le 9 mars 1821, décédée à Nice le 30 avril 1880.

Femme distinguée et amie des arts, elle cultivait avec un égal talent la peinture et la musique ; ce fut une des meilleures élèves de Chopin.

Les qualités de cœur étaient encore chez cette femme au-dessus de celles de l’esprit. On se rappelle que ce fut la comtesse de Béthune, qui, après 1870, organisa l’œuvre des orphelins de la guerre.

Source : AMB 1881.

BETTINGER (Charles Alexandre Napoléon).

Docteur en médecine, chevalier de l’ordre royal du Cambodge, né à Knutange (Moselle), le 23 juin 1848, décédé à Reims, le 2 décembre 1901.

Le Docteur Ch. Bettinger appartenait à notre ville depuis plus de vingt ans. Sa jeunesse s’était passée au-delà des mers, en Indochine et au Tonkin où l’avaient conduit l’amour des voyages et le désir d’étudier et d’approfondir la civilisation de ces pays.

Médecin de la marine, sa science trouva à s’y développer et son dévouement se multiplia au milieu des épidémies. Il en rapporta des connaissances utiles.

Notre ville lui fit le meilleur accueil. Elle le mit à son service alors qu’elle organisait le Bureau d’hygiène, et encore comme inspecteur des écoles, comme médecin du Bureau de bienfaisance, etc.

M. le docteur Bettinger faisait partie du l’Association des Médecins de la Marne et de la Société médicale de Reims. En leur nom, M. le docteur Langlet retraça la carrière bien digne de ce membre du corps médical rémois qui disparaît trop tôt, non sans avoir connu les dangers que sa hardiesse n’hésita pas à combattre, et sans jouir du repos qu’il semblait avoir mérité après tant de fatigues et d’épreuves.

Albert Baudon.

Source : AMB 1903.

BEUGNIES (Docteur).

Décédé à Givet le 25 janvier 1905, était originaire du département du Nord.

M. Beugnies, reçu docteur en 1878 avec une thèse sur « La Vaccine ulcéreuse », vint s’établir dans la petite ville de Givet qu’il ne devait plus quitter et qu’il se prit à étudier, à aimer et à glorifier avec ses qualités de cœur et d’intelligence.

Médecin instruit et chercheur, il imagina un « albuminimètre décimal » très pratique et publia dans l’Union Médicale du Nord-Est, une revue sur « La fièvre typhoïde et la question des eaux » (1890). Puis il étudia les civilisations primitives et s’attacha surtout à retrouver les pratiques médicales et hygiéniques de l’Orient ancien.

Depuis quelques années, le Dr Beugnies avait consacré le meilleur de ses loisirs à l’histoire et au développement de sa ville d’adoption.

Pour y attirer les touristes, il avait fondé un Syndicat d’initiative, le « Givet pittoresque » et avait su appeler l’attention sur la grotte de Nichet où il fit d’intéressantes fouilles paléontologiques. Sur la petite ville frontière, il avait recueilli quantité de documents historiques dont une partie seulement a été publié dans l’Écho de Givet, et dans l’Almanach Matot-Braine. Il espérait réunir et coordonner ces matériaux en une monographie qui promettait d’être complète et qu’auraient accueillie avec joie tous ceux qui aiment la rude terre d’Ardenne.

La mort l’a empêché de mettre la dernière main à son œuvre : il avait cependant bien le droit d’escompter encore une belle période d’activité scientifique et professionnelle ; il n’avait que 52 ans.

O. G.

Source : AMB 1906.

BEURMANN (commandant Eugène Catherine de).

Né le 10 mai 1804, à Sailly, canton de Carignan (Ardennes).

Il est échu à M. de Beurmann, le triste sort d’être le commandant de la place de Sedan au moment de la remise de cette ville à l’armée allemande. Décédé le 18 mai 1873, à Douzy, et inhumé à Sedan, le 20 du même mois.

Source : AMB 1874.

BEURY (Athanase).

Né à L’Échelle (Ardennes) le 6 janvier 1835, décédé à Chestre, près Vouziers le 24 août 1899, fut pendant plus de trente ans professeur au collège de Sedan.

Atteint, il y a environ cinq ans, d’une maladie nerveuse localisée sur la vue, il avait été obligé de solliciter sa mise à la retraite, mais l’Université et ses anciens collègues n’avaient pas oublié les services rendus par l’excellent maître : une foule nombreuse l’accompagna au cimetière de Rocroi où eut lieu l’inhumation, et sur sa tombe, M. A. Thiriet, professeur de sciences naturelles, lui fit les dernier adieux.

M. Beury avait été nommé officier d’académie en 1888.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

BEUZART (Jean-Alexis).

Instituteur à Berru et officier d’Académie, né à Rilly-la-Montagne le 29 avril 1813, décédé à Berru le jeudi 27 septembre 1876, à l’âge de 63 ans.

M. Beuzart était instituteur depuis 32 ans dans cette commune. Il a toujours été l’homme du devoir, et l’instruction publique perd en lui un brave et digne instituteur.

Source : AMB 1877.

BÉVIERRE (Ernest Sainte Marie).

Ancien receveur des hospices et du bureau dc bienfaisance, né à Laon, le 29 août 1824, décédé à Laon, le 2 février 1896.

D’une très ancienne famille laonnoise, petit-fils de M. Poulet qui fut adjoint au maire de Laon eu 1848, M. Bévierre était entré jeune dans les fonctions publiques, et il les a exercées durant quarante-cinq années consécutives, avec cette ponctuelle et scrupuleuse exactitude, avec ce sentiment des devoirs et des responsabilités, avec ce respect de la règle et, en même temps, cette indépendance de caractère qui caractérisent les homme de devoir.

Source : AMB 1897.

BIEIL.

Directeur du séminaire de Saint-Sulpice, décédé, âgé de 62 ans, à Salies-du-Salat, diocèse de Toulon.

La mort de M. l’abbé Bieil a laissé de vifs regrets dans le diocèse de Reims, où il avait succédé, au Grand-Séminaire, à M. Lassagne, comme professeur de dogme. À la mort de M. Manier, en 1872, il lui succéda comme supérieur, jusqu’en 1875, où les supérieurs de la Compagnie de Saint-Sulpice, l’appelèrent à Paris pour y prendre la direction du Séminaire.

Source : AMB 1899.

BIENFAIT (Jules Nicolas).

Né à Reims le 12 octobre 1819, chevalier de la Légion d’honneur, ancien adjoint au maire de Reims, ancien vice-président du Conseil général de la Marne, est décédé en cette ville le 30 décembre 1897, à l’âge de 78 ans.

D’une droiture et d’une sincérité à toute épreuve le docteur Bienfait se signala dans l’exercice de sa profession médicale, par une vie toute de dévouement, et de charité. Excellent praticien, il se faisait également apprécier de tous ceux auxquels il apportait spontanément, les secours de son art et de sa profonde expérience. À ce titre, il laisse d’universels regrets, et ceux-là même qui purent se trouver en désaccord avec ses idées n’en sont pas moins unanimes à rendre hommage à ses rares qualités d’intelligence et de cœur.

Les obsèques du docteur Bienfait ont eu lieu à Reims le 2 janvier 1898.

Au cimetière, des discours ont été prononcés par M. Diancourt et MM. les docteurs Langlet, au nom de l’Association médicale de la Marne, et Guelliot, au nom de la Société protectrice de l’Enfance, dont le défunt avait été également président.

Source : AMB 1899.

BIFFE (François Étienne).

Ancien greffier de justice de paix, ancien conseiller municipal et ancien adjoint au maire de Givet, né en 1810, devait décédé à Givet le 10 juin 1875.

Source : AMB 1876.

BIGAULT de GRANRUT (Jean Louis Eugène).

Né à Vertus (Marne), le 23 février 1817, décédé à Châlons-sur-Marne le 20 février 1902.

M. Bigault de Granrut, commandant en retraite, officier de la Légion d’honneur, était commandeur de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand.

M. de Granrut était le père de M. de Granrut, qui a fait comme lieutenant de tirailleurs la campagne de Madagascar, et qui est actuellement élève à l’École supérieure de guerre.

Albert Baudon.

Source : AMB 1903.

BIGAULT de GRANDRUT (Louis Eugène de).

Maître de verreries. né en 1828, décédé à Loivre, au Château des Fontaines, le 8 juin 1894, était un industriel distingué qui continua la noble profession de verriers que ses aïeux avaient exercée depuis un temps immémorial dans leurs forêts de Biesme et d’Argonne, et auxquels les rois de France avaient accordé les privilèges de la noblesse.

Ils étaient connus sous le nom de gentilshommes verriers.

Celui qui vient de mourir n’avait pas dégénéré, il était un ardent initiateur du progrès dans son art.

Il faisait en même temps valoir aux Alleux le vaste domaine de Maison-Rouge qu’il avait créé ; comme à Loivre il était la providence de l’ouvrier et des malheureux.

Élu depuis bien des années président du comice de l’arrondissement de Vouziers, il s’adonnait avec le plus grand zèle à l’accomplissement des devoirs de cette charge.

Il emporte les regrets de tous.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

BIGOT (Ferdinand Alfred).

Notaire à Laon, ancien président de la Chambre des notaires de l’arrondissement, né à Coucy-le-Château le 28 juin 1838, décédé à Laon le 19 juillet 1882.

Notaire depuis 1866, il avait mérité par sa capacité et son intégrité la confiance de ses clients et l’estime de ses confrères.

Une maladie cruelle l’enleva rapidement à l’affection des siens.

Source : AMB 1883.

BIGOT (Ferdinand Stanislas).

Notaire honoraire, ancien maire de Coucy-le-Château, naquit le 6 mai 1809, décédé en 1890.

M. Bigot reprit l’étude de son père le 30 juin 1833, et exerça ses fonctions jusqu'au 4 août 1862. Durant sa longue carrière, il continua les traditions d’honneur et d’intégrité qui lui avaient été léguées par sa famille. Aussi fut-il nommé notaire honoraire la même année ; par la suite, ses concitoyens l’investirent de nombreuses fonctions, telles que maire, suppléant du juge de paix, président de la délégation cantonale, fonctions purement gratuites, dont il s’acquitta avec le plus grand dévouement.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

BILLAUDEL (Melchior Prosper Hippolyte).

La remarquable famille Billaudel, originaire de Rethel, vient d’éprouver une perte en la personne de M. Melchior-Prosper-Hippolyte Billaudel, inspecteur-général honoraire des Ponts et Chaussées, chevalier de la Légion d’honneur, décédé, rue de Suresnes, à Paris, le 27 avril dernier, dans sa 84e année.

Rethel doit un souvenir à cette famille pour les bienfaits qu’il en a reçus.

Dans un article paru tout récemment dans la « Revue Historique Ardennaise », et consacré à l’illustre écrivain Hippolyte Taine, le savant généalogiste M. Paul Pellot, archiviste de Rethel, établit la filiation des Taine et des Billaudel dont certains membres étaient alliés.

Nous y lisons :

Jean-Baptiste-Basilide Billaudel, né le 12 juin 1793, ingénieur des plus distingués, devint inspecteur des Ponts et chaussées du grand port de Bordeaux, puis du département de la Gironde. Son nom est intimement lié à la construction du pont de Bordeaux sur la Gironde, œuvre restée célèbre parmi les ingénieurs. Chevalier de la Légion d’honneur, membre de l’Académie de Bordeaux et député de la Gironde de 1837 à 1846, il fut élu représentant du peuple en 1848. La ville de Rethel lui doit l’établissement d’une rente annuelle et perpétuelle de 250 francs pour la propagation de l’instruction. Il mourut à Cenon (Gironde), le 23 juin 1851, laissant deux enfants : Mme veuve Robert-Billaudel, encore existante, demeurant au château de la Brouille, à Voncq et M. Hippolyte Billaudel; marié à Mlle Laure Musnier de Pleignes, au sujet duquel nous avons écrit cette nécrologie.

Le défunt laisse un fils, M. Maurice Billaudel, conseiller référendaire à la Cour des Comptes, et une fille mariée à M. André Monnier, Conseiller général du Jura.

H. Baudon.

Source : AMB 1904.

BILLERON (Jean-Baptiste).

Né à Voncq le 19 novembre 1791, décédé, curé de Châtel, le 2 avril 1872.

Source : AMB 1873.

BILLET (Félix).

Doyen de la Faculté des Sciences de Dijon, né à Fismes (Marne) le 15 septembre 1808, décédé à Dijon le 28 janvier 1882.

Il était entré à l’École normale en 1830, et après en être sorti en 1833, agrégé et docteur ès sciences, il professa dans les Lycées de Nancy, de Marseille et de Rouen.

Nommé en 1843, professeur de la Faculté des Sciences de Dijon, il en devint le doyen en 1873. Il avait été élu cette même année correspondant de l’Institut et nommé chevalier de la Légion d’honneur depuis 1860.

M. Félix Billet a publié dans les mémoires de l’Académie de Dijon et de l’Académie des sciences, un certain nombre de mémoires intéressants et un ouvrage : Traité d’optique Physique.

Source : AMB 1883.

BILLET.

Né à Fismes (Marne), en 1820, colonel du 4e cuirassier, chevalier de la Légion d’honneur, assassiné à Limoges, le 6 avril 1871.

Le mercredi 5 avril, des troubles graves éclatèrent à Limoges. Vers une heure et demie, les cris de : Vive la Commune ! La crosse en l’air ! se firent entendre sur le passage d’un détachement du 9e régiment de ligne qui se rendait à la gare du chemin de fer, d’où il devait être transporté à Versailles. Des femmes et des enfants composaient en partie la foule qui poussait ces clameurs.

Le détachement entra dans la gare dont les portes se refermèrent. Mais bientôt la foule, accrue pendant le trajet, forçait l’entrée ; des orateurs engageant les soldats à s’associer aux cris des factieux, et en même temps le bruit était semé que les insurgés avaient été victorieux dans la sortie qu’ils avaient tentée hors des murs de Paris. Un instant après, les rangs été rompus, et des fusils mis en faisceaux enlevés. Quelques soldats, troublés par les coupables sollicitations dont ils sont l’objet, égarés par les nouvelles mensongères qui circulent, livrent leurs armes. Une partie du détachement rentre dans son quartier, l’autre se disperse dans la ville.

Cependant des patrouilles de cuirassiers parcourent les rues, les places et les boulevards. Une d’elles est accueillie par des huées. Plus tard le rappel est battu. A huit heures, de nombreuses compagnies de la garde nationale se réunissent sur la place de la Mairie. Dans la soirée, tandis que, fidèle à son devoir civique, la municipalité est réunie dans une des salles de l’Hôtel de Ville, la Commune est proclamée du haut du perron.

Vers dix heures et demie, la préfecture est envahie.

Un peu de temps après, 3 coups de feu se font entendre dans le carrefour formé par les rues de la Croix-Neuve, de Monte-à-Regret et des Prisons. Le colonel Billet, commandant le 4e cuirassiers, le traversait suivi de vingt-cinq hommes. Au bruit des détonations, le détachement presse le pas. Soudain le colonel s’affaisse et tombe de cheval ; il avait été frappé de deux balles par derrière.

Le colonel succombait.

Le colonel Billet avait cinquante ans. À Reichshoffen, il avait chargé contre les Prussiens à la tête de ses vaillants cuirassiers qui firent l’admiration de l’ennemi dans cette funeste journée, et dont l’histoire gardera l’héroïque souvenir. À celui qui avait si bien mérité la mort glorieuse du soldat sur le champ de bataille, il était réservé de mourir tué par des assassins comme ces nobles victimes qui s’appellent Lecomte, Clément Thomas et De l’Espée.

Peu de familles ont été plus éprouvées par la guerre que celle du colonel Billet. Commandant l’héroïque charge des cuirassiers de Reichshoffen, il fut démonté ; relevé blessé sur le champ, prisonnier en Prusse avec ses deux fils. Pendant ce temps, Mme Billet réfugiée à Dijon, eut la douleur de voir sa fille succomber à une maladie de poitrine quelques jours après l’entrée des Prussiens.

Source : AMB 1872.

BILLET (le colonel Henri).

Commandant le 21e régiment d’infanterie, à Langres, est décédé en cette ville le 13 novembre 1902, à l’âge de 51 ans.

Pendant toute une année de souffrances, il déploya de nouveau cette force d’âme qu’il possédait à un rare degré et dont il a donné bien des preuves pendant tout le cours de sa brillante carrière militaire. À la suite de la cérémonie funèbre de Langres, en présence de son régiment, ses funérailles eurent lieu à Fismes, son pays natal. Elles furent simples et graves, comme il l’avait expressément recommandé ; il n’y voulut rien autre chose que le concours recueilli de ses parents et de ses nombreux amis.

Encore élève de Saint-Cyr quand éclata la terrible guerre de 1870, H. Billet fut incorporé comme sous-lieutenant au 18e régiment d’infanterie ; il était à peine arrivé à son poste qu’il devint, lui aussi, victime du lamentable désastre de Sedan. Captivité en Allemagne pendant de longs mois, puis retour en France en mars 1871, avec son père et son frère aîné, très peu de jours avant que le colonel A. Billet, du 4e cuirassiers, sorti blessé mais vivant des charges successives de Reischoffen, ne mourût assassiné dans l’émeute de Limoges.

D’abord instructeur à Saint-Cyr, le lieutenant H. Billet fut attaché pendant près de quatre années à la Mission militaire française du Japon.

Capitaine au 3e zouaves (1878), puis au 4e bataillon de chasseurs, major à Langres de ce même régiment dont il devenait quelques années plus tard le colonel; commandant très en vue du 21e bataillon de chasseurs à Montbéliard ; lieutenant-colonel du 60e régiment à Besançon et enfin colonel du 21e régiment à Langres depuis novembre 1900, partout dans ses garnisons successives, soit au pays pyrénéen, soit à la frontière de l’Est, comme dans ses nombreuses campagnes : en Algérie, en Tunisie, au Tonkin et surtout en Annam, où il commandait en chef l’aventureuse expédition de Paul Bert à travers des populations hostiles, et en toutes circonstances, Henri Billet fit preuve d’un esprit avisé, ingénieux, fertile en ressources.

Le colonel Billet était officier de la Légion d’honneur, décoré de la médaille coloniale et de la médaille du Tonkin, commandeur de l’Ordre Sacré du Japon, officier du Nicham Iftikar, officier du Dragon de l’Annam, officier de l’Ordre Royal du Cambodge, officier de l’Ordre du Soleil-Levant du Japon.

C’est par ces vertus, civiques tout autant que militaires, qu’il maintint très haut, pour sa part, l’honneur familial et la bravoure héréditaire et qu’il fut au loin, en pays étranger, un des types les plus accomplis de l’urbanité et de l’esprit français.

Émile Mopinot.

Source : AMB 1904.

BILLUART. Notaire, membre du Conseil général des Ardennes, né à Fumay en 1811, décédé le 8 décembre 1869 à Buzancy (Ardennes).

Le nom de Billuart a une juste et célèbre renommée dans les sciences, les arts et la littérature.

Source : AMB 1871.

BINET (abbé Jean Thomas).

Né à Rocroi (Ardennes) le 25 août 1803, ancien curé de Justine et d’Herbigny, décédé retraité à Reims le 26 février 1870.

Source : AMB 1871.

BISCUIT (Francis).

Membre de la Société archéologique de Soissons, né en 1841, décédé à Soissons le 29 juillet 1876.

On a de M. Biscuit plusieurs écrits sur l’histoire locale.

Source : AMB 1877.

BITSCH (Adolphe).

Docteur en droit, avocat au tribunal de Vitry-le-François, décédé le 13 mars 1896, dans sa 52e année, M. Bitsch était né le 27 décembre 1844, à Vitry-le-François. Issu d’une famille de médecins d’Alsace-Lorraine, M. Adolphe Bitsch était le fils de M. Bitsch, ancien imprimeur à Vitry, allié par son mariage à la famille Garinet, de Rosay.

M. Bitsch était une personnalité très connue de l’arrondissement de Vitry.

Source : AMB 1897.

BLAIN (l’abbé).

Curé d’Origny, chanoine honoraire de Saint-Quentin, né à La Ferté-Chevresis, le 20 novembre 1828, décédé à Origny-en-Thiérache le 3 juillet 1896.

Affable, sans rien perdre de l’autorité du pasteur et du père, simple et familier sans cesser d’être digne d’un abord facile, il avait rendu la commune d’Origny fière de son curé. Elle professait pour lui beaucoup de respect et d’affection. On lui doit la fondation d’un asile pour les vieillards et les infirmes.

M. l’abbé Blain était le frère de M. Blain-Mariolle, de Saint-Quentin.

Source : AMB 1897.

BLANCHARD (André Maurice).

Né à Mézières en 1826, frère de Charles Théodore, ci-après, asphyxié à côté de lui. Artiste peintre ; plusieurs de ses tableaux ont été admis aux expositions annuelles des beaux-arts. On a de lui un traité sur l’enseignement du dessin (note : Dans une brochure sur le bombardement de Mézières, nous donnons une notice sur toutes les victimes. Note manuscrite : On conserve des tableaux de A.M. Blanchard chez M. Charles Mérieux à Asfeld – octobre 1910).

Source : AMB 1872.

BLANCHARD (Charles Théodore).

Né à Mézières en 1822, lithographe, inventeur d’une machine à graver sur pierre, membre du conseil municipal, décédé victime du bombardement de cette ville, le 1er janvier 1871.

Source : AMB 1872.

BLANCHARD (Nicolas).

Né à Reims, docteur en médecine, ancien professeur à l’école préparatoire de Reims, membre correspondant de l’Académie de médecine, décédé à Reims le 27 décembre 1869, dans sa 63e année. M. Blanchard s’était acquis une haute estime par la sévère droiture de son caractère et son désintéressement.

Source : AMB 1871.

BLANCHARD (Théodore).

Doyen des libraires et des imprimeurs lithographes des Ardennes, décédé à Mézières, le 2 avril 1870, dans sa 73e année.

M. Blanchard fut le premier qui introduisit la lithographie dans les Ardennes. Ouvrier intelligent, il avait compris en 1831 l’immense avenir de cet art qui venait à peine de naître en France. En 1815, lors de la seconde invasion alors qu’une forte partie de l’armée alliée assiégeait les murs de Mézières. Blanchard, âgé de seize ans, eut l’honneur d’être incorporé dans cette héroïque légion de canonniers patriotes qui sous l’énergique et vaillant commandant Traullé, défendirent la cité en bravant la mitraille et en faisant taire les batteries ennemies.

50 ans plus tard, lorsque le gouvernement de l’époque déclara que les citoyens de Mézières avaient bien mérité de la patrie, Blanchard fut du nombre des rares survivants décorés de la médaille de Sainte-Hélène.

Nous sommes heureux ici de payer un tribut de reconnaissance à l’homme qui nous lança dans l’industrie et nous traça dès notre plus tendre jeunesse : le chemin de la vie. À ceux qui, comme nous, l’ont intimement connu, ont pu apprécier la droiture et la rectitude de son jugement nous disons : Monsieur Blanchard était l’homme de l’époque, actif industriel, commerçant, ami de l’ordre et du progrès. Vaillant pionnier du travail, il ne dut rien aux hasards de la fortune, mais tout, à sa persévérance et à son énergie.

Il a publié une carte des Ardennes qui aujourd’hui est encore la plus estimée.

Source : AMB 1871.

BLANCHET (abbé Pierre André).

Curé de Boursault (Marne), né en Lorraine en 1797, décédé dans sa paroisse le 22 janvier 1885.

Son père, ancien surveillant général des fortifications de Mayence sous le premier Empire, revint en France où il occupa, à Sainte-Ménehould, un emploi dans les finances.

En 1824, au moment où Mgr de Prilly venait de fonder le grand séminaire de Châlons, il quitta celui de Pont-à-Mousson et, tout en faisant ses études théologiques, il y exerçait les fonctions de vice-économe.

Ordonné prêtre en 1830, il fut envoyé à Bergères-les-Vertus, où il demeura jusqu’en 1850 ; à cette époque, il fut nommé curé de Boursault, où il se fit aimer de ses paroissiens pendant 35 ans.

À cause de son grand âge, il lui avait été accordé un vicaire, M. l’abbé Tourneux, qui fut 1e bras droit de sa vieillesse.

Il est mort le 22 janvier 1885, à l’âge de 88 ans.

Source : AMB 1886.

BLANCHIN (Charles Ernest).

Ancien conseiller municipal de Reims, décédé le 3 février dernier, était le chef d’une importante maison de laines dont il ne fit qu’accroître la prospérité par sa grande connaissance des affaires et son intelligence.

Après avoir fait son service militaire au 76e de ligne, d’où il sortit sous-officier, il passa ensuite officier de réserve, puis devint capitaine 46e d’infanterie territoriale.

M. Blanchin avait été élu au conseil municipal en 1896 et malgré l’atteinte du mal qui devait l’emporter, il s’intéressa jusqu’à la fin aux affaires de la ville.

Il fut un homme actif et d’une rare énergie : il le montra surtout dans les moments cruels de sa vie, lors de la perte de son épouse, épreuve qu’il supporta avec résignation, mais qui le conduisit cependant à la tombe.

Mais à Reims, le 16 mars 1852, M. Blanchin n’avait que 49 ans.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

BLANCK (Victor).

Géomètre, lieutenant de la compagnie de Sapeurs-Pompiers de Reims, président de la Musique municipale, né à Ay le 2 juin 1837, décédé à Reims le 6 septembre 1889.

Travailleur infatigable, M. Blanck s’était fait à Reims une belle place par son intelligence, sa droiture et son talent ; il était souvent appelé comme expert ou comme arbitre dans les démêlés concernant la propriété foncière.

D’une nature très active et aimant à rendre service à ses semblables, il était entré en 1870 à la compagnie des Sapeurs-Pompiers de Reims ; d’un caractère doux et conciliant, il mit son intelligence et son dévouement au service de ses concitoyens.

Nommé adjudant en 1876, il recevait plus tard du capitaine Patoux la présidence de la Musique municipale. Promu sous-lieutenant en 1883 et lieutenant en 1888, M. Blanck recevait par cette promotion la récompense de dix-huit années de bons et loyaux services.

Les pertes successives qu’il éprouva de son épouse et de son fils âgé de 25 ans, l’avaient frappé d’une façon cruelle et avaient altéré une santé qui paraissait robuste.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

BLANCOU (Jean-Pierre).

Caissier comptable, né à Aulus (Ariège), décédé à Aire (Ardennes), le 16 août 1902, à l'âge de 67 ans.

Le défunt avait fait la campagne d’Italie comme sergent-major et, au début de la guerre de 1870, il avait repris du service en qualité d'adjudant au troisième bataillon des mobiles de la Marne.

À ce titre, il seconda puissamment, dans l'organisation du bataillon, les capitaines de l'armée active. Aussi, lorsqu'en novembre 1870, les officiers furent nommés à l'élection, le capitaine, M. Bussière, ayant été victime d'un accident à Clermont-de-l'Oise, les mobiles de la 6e compagnie élire M. Blancou capitaine, et c'est dans ce grade qu'il fit toute la campagne de l'armée du Nord où les mobiles de la Marne surent toujours faire leur devoir et se conduire bravement au feu, dans les combats de Clermont, Villers-Bretonneux, Dury, Pont-Noyelles et Saint-Quentin.

Après la guerre, M. Blancou, quoi qu'originaire du Midi, vint se fixer au pays de ses compagnons d'armes, parmi lesquels il ne comptait que des amis.

X…

Source : AMB 1903.

BLANDIN (Louis Eugène Nazaire Bénigne).

Né à Lavilleneuve (Côte-d’Or), en 1831, décédé à Neuilly-sur-Seine le 14 février 1898.

Ancien député d’Épernay, ancien avoué, M. Blandin était entré dans la vie parlementaire comme député de la Marne aux élections du 20 février 1876, réélu en 1877 comme l’un des 363 et en 1881 ; il fut un des amis de Gambetta, qui l’appela en qualité de sous-secrétaire d’État au département de la Guerre dan son Cabinet du 14 novembre 1881. Réélu en 1885, M. Blandin ne se représenta pas aux élections de 1889 et rentra dans la vie privée.

Son corps a été ramené à Épernay pour y être inhumé.

Il avait su, par sa constante affabilité, s’attirer les sympathies de ses concitoyens.

Source : AMB 1899.

BLAVAT (Pierre Jules).

Archéologue et collectionneur rémois, mais à Laheycourt (Meuse), le 30 juin 1826, mort à Reims le 9 décembre 1901.

Une grande modestie et un savoir étendu sur les questions de numismatique faisaient de M. Blavat, un homme recherché des collectionneurs.

Il avait pris goût aux antiquités dans son magasin d'orfèvrerie qu'il tint dans la rue de Tapissiers (aujourd'hui rue Carnot), y forma une belle collection de pièces romaines, enrichie encore par les fouilles qu'il entreprit lui-même sur le sol rémois.

L'Académie nationale de Reims lui décerna, en 1887, une médaille d'argent pour le journal de ses découvertes archéologiques, journal que la savante compagnie conserve précieusement dans ses archives.

M. Blavat contribua ainsi à enrichir le Musée de la ville par les dons qu’il y fit et par sa collaboration aux classement de M. Duquénelle, cet autre archéologue rémois, lui-même insigne bienfaiteur, que la postérité réunira à son collègue dans un même sentiment de probité et d'honneur.

Albert Baudon.

Source : AMB 1903.

BLEY (Gustave).

Associé et fondateur de la maison Théophile Rœderer, fut le fils de ses œuvres, décédé à Paris le 1er octobre 1887.

Après la Révolution de 1848, M. Bley, pianiste distingué, quittait Paris et venait avec une pléiade de musiciens distingués, s’enrôler à Reims chez M. Courtois qui venait de fonder le beau Café Courtois.

Bientôt, Bley, devenu l’artiste à la mode, le professeur recherché, le compositeur dont on s’arrachait les œuvres gracieuses et originales, abandonne la profession d’artiste pour entrer comme représentant dans la maison de vins de Champagne G.-H. Mumm, où il montra de suite la mesure de sa valeur. Ce fut alors qu’il voulut travailler pour son propre compte, et créa avec l’un de ses frères, mort depuis, et M. Théophile Rœderer, une maison dont la notoriété est aujourd’hui bien marquée sur la place de Reims.

Il avait depuis quelques années fixé sa résidence dans la banlieue de Paris, sans cesser de s’occuper de sa maison de commerce. Il est mort le 1er octobre 1887, à Paris, dans sa maison, rue Saint-Georges, 49.

Charles Remy.

Source : AMB 1889.

BLIN (Louis Alexandre).

Docteur en médecine, président de l’Association des médecins de l’arrondissement de Saint-Quentin, ancien conseiller municipal, né à Saint-Quentin le 8 mai 1828, décédé dans cette ville le 23 juillet 1886.

Ancien interne des hôpitaux de Paris et lauréat de la Faculté, M. le docteur Blin était un de ces savants et dévoués médecins qui sont l’honneur de leur profession.

D’un autre côté, lors de son passage au Conseil municipal, le regretté défunt avait donné maintes preuves de son intelligence dans les affaires communales et de sollicitude pour les intérêts de ses concitoyens.

Source : AMB 1887.

BLOCH.

Ancien procureur à Épernay, président de Chambre à la Cour d’appel de Paris, décédé le samedi 13 mars, à l’âge de 58 ans, après deux jours seulement de maladie laisse le souvenir d’un magistrat éminent et de haute intégrité.

Né à Soultz (Alsace), il avait fait ses études à Strasbourg. Lauréat de la Faculté de droit de cette ville, il vint se faire inscrire au barreau de Paris dès 1862, sous le bâtonnat de M. Dufaure. Il devenait bientôt, sous la direction de Berlin, l’un des collaborateurs du « Droit ». Il ne tarda toutefois pas à quitter le barreau pour la magistrature. Successivement substitut à Vitry-le-François, à Rambouillet, à Meaux, il était procureur à Épernay pendant les tristes jours de l’invasion prussienne.

Peu après, nommé substitut au tribunal de la Seine, M. Bloch allait à Paris pour ne plus le quitter. Attaché au parquet de la cour, d’abord comme substitut du procureur général, puis comme avocat général, il avait été nommé président de chambre le 21 avril 1891.

Source : AMB 1898.

BLONDAUX (Joseph Aimé).

Né à Reims le 27 mars 1842, décédé le 29 décembre 1903 dans sa 62e année, avait rempli pendant quelques temps les délicates fonctions de prote d’imprimerie.

Il faisait partie du personnel de la Maison Matot-Braine depuis douze ans.

Henri Matot.

Source : AMB 1905.

BLONDEL.

Curé de Novy, né le 10 août 1800 à Boult-sur-Suippe, d’une famille très honorable dont plusieurs membres ont déjà illustré le clergé et la magistrature.

Après ses études faites à Reims et à Charleville, M. Blondel fut ordonné prêtre par le cardinal de Latil.

Envoyé an début dans la paroisse de Savigny-sur-Ardres, il fut ensuite nommé à Novy, où il resta 58 ans, jouissant d’une grande estime et de la sympathie de la part de ses concitoyens ; il est décédé le 9 août 1883, dans cette commune, où il s’était retiré après une carrière bien remplie.

Source : AMB 1884.