Notices nécrologiques - R

Notices nécrologiques des ALMANACHS MATOT-BRAINE

RACHEL (François Edmond)

Négociant et manufacturier, membre de la Chambre de commerce de Reims, président du Comité de commerce de la Société industrielle, né à Sery (Ardennes) le 11 septembre 1837, décédé à Reims le 6 mai 1885.

La ville de Reims perd en M. Rachel un de ses citoyens les plus justement honorés, et le commerce un de ses plus intelligents et de ses plus loyaux représentants.

Venu à Reims en 1852, à l’âge de quinze ans, il apprit le commerce dans les meilleures maisons. Après avoir été successivement employé chez MM. Dervin jeune, Grandjean, Maillard et Th. Hubert, il fonda, en 1868, une maison de courtage, où il s’occupait spécialement de développer le commerce rémois à l’étranger ; et c’est au moment où ses efforts étaient couronnés de succès, qu’une maladie de courte durée vint l’enlever à la fleur de l’âge.

Esprit doux, modeste, conciliant, M. Rachel avait longtemps décliné toute fonction honorifique ; mais le renom de sa loyauté et la considération qu’il avait acquise l’avaient désigné quelque temps avant sa mort aux suffrages des électeurs pour faire partie de la Chambre de commerce.

Source : AMB 1886.

RACINE (Jean François).

Architecte, officier de l’Instruction publique, né à Metz, le 9 novembre 1837, décédé à Charleville, le 1er juillet 1902.

M. Racine avait tout d’abord été architecte du diocèse de Metz. Étant venu se livrer dans nos Ardennes, après la guerre de 1870, il ne tarda pas à se créer de nombreuses relations et à devenir l’architecte du département.

Devenu président de l’« Union artistique des Ardennes », fondée eu 1888, sa tâche fut des plus délicates. Obligé de créer, d’organiser et d’établir une chose durable autant qu’utile, il le fit avec un esprit réfléchi, puisant ses forces vives dans une expérience acquise au milieu de travaux et d’études. Il y réussit et les membres de cette société, devenue prospère, perdent aujourd’hui en M. Racine un artiste de grandes ressources professionnelles.

C’est à lui que Charleville doit son église paroissiale, projet qui lui avait été commandé et qu’il réalisa avec succès.

Beaucoup d’autres monuments ont dû leurs plans à cet architecte de talent qui laisse, un fils, architecte comme lui, lequel continue avec amour les traditions d’art et les vertus paternelles.

Albert Baudon.

Source : AMB 1903.

RAFFLIN (Eugène Louis).

Né à Vraux (Marne), le 26 octobre 1835, mort prématurément à Épernay le 12 mars dernier, était entré en 1857 dans les bureaux de la sous-préfecture, et en janvier 1867, il en fut nommé secrétaire. Cinq ans plus tard (1er janvier 1872), il devint secrétaire de la mairie d’Épernay, et en remplit pendant 24 ans les fonctions avec autant d’assiduité que de compétence. M. Fleuricourt, maire d’Épernay, a fait son éloge funèbre.

Source : AMB 1897.

RAIMBAUX (Eugène Philoxime).

Né à Dizy-le-Gros, le 9 octobre 1818, d’une famille de cultivateurs, décédé dans son pays natal, après une longue maladie, le 21 avril 1897, dans sa 79e année. Maire de cette commune importante depuis 1876, après avoir été nommé conseiller en 1870, et adjoint le 18 mai 1871. D’un tempérament de soldat, il en avait la rudesse, la bonté et l’exactitude. Son zèle, son dévouement au bien public et la droiture de son caractère, avaient su lui attirer toutes les sympathies de ses concitoyens.

Source : AMB 1898.

RAMBAUD (Georges Eugène).

Né à Origny-Sainte-Benoîte (Aisne) le 4 février 1841, mort à Saint-Quentin le 21 mai 1895.

Ses études terminées au collège de Saint-Quentin, il se mit aux affaires, à Saint-Quentin d’abord, puis à Paris, dans le commerce et l’industrie du coton. Il y était depuis quinze ans quand la guerre éclata. Rambaud s’engagea dans les mobilisés de l’Aisne et fut nommé sergent-major. Après la paix, il se mit sérieusement à la tête de la maison de commerce et de commission qu’il avait fondée avec son frère et sut acquérir une situation importante à force d’intelligence et de travail. Aussi ses concitoyens l’appelèrent au tribunal de commerce, où il fut successivement juge suppléant, juge titulaire et président. Plus tard, il fut nommé membre de la Chambre de commerce de Saint-Quentin et de l’Aisne. Il fut aussi secrétaire-général de la Société de secours mutuels, président de l’Association amicale des anciens élèves du collège et du lycée de Saint-Quentin, administrateur de la Société industrielle de la Caisse d’épargne. Il reçut entre-temps les palmes d’officier d’Académie.

Plusieurs discours furent prononcés sur sa tombe par le président de la Chambre de commerce, le président du Tribunal de commerce, le vice-président de l’Association amicale et le président de la Société industrielle.

Source : AMB 1896.

RANDON (Jean-Baptiste).

Curé d’Heutrégiville, de Witry-lès-Reims et de Sy, né à Sainte-Marie le 4 janvier 1809, décédé le 26 mars 1871.

Source : AMB 1872.

RASQUIN (Henri Joseph).

Né à Charleville le 17 mai 1809, décédé dans la même ville le 30 novembre 1895, dans sa 87e année.

Il appartenait à l’une des plus anciennes et des plus respectables familles de Charleville. Membre du conseil municipal de 1860 à 1871, et adjoint au maire de 1871 à 1879, il s’est toujours occupé des intérêts de la ville avec autant de zèle que de compétence. Le 31 décembre 1870, en sortant de l’Hôtel de Ville, il fut blessé par un éclat d’obus qui tua quatre de ses concitoyens. Il a été également juge au Tribunal de commerce, membre de la commission du Bureau de bienfaisance, directeur de la Caisse d’épargne. On peut dire de lui qu’il a passé sur la terre en faisant le bien.

Source : AMB 1897.

RASQUIN (Jean-Baptiste).

Curé desservant de Frommelennes, né à Sedan, le 29 juin 1803, décédé à Frommelennes le 4 août 1871.

Source : AMB 1872.

RASSE (Jules Prosper Hyacinthe).

Médecin interne de l’asile d’aliénés de Prémontré, décédé le 2 février 1901, était né à Mesnil-Esnard (Seine-Inférieure), le 17 septembre 1841. Après avoir fait ses études médicales à Rouen et avoir passé plusieurs années à l’asile des femmes aliénées de Saint-Yon où il reçut les enseignements de maîtres distingués, M. Rasse fut nommé interne à l’asile de Prémontré. Il devait y consacrer son existence entière, toute de dévouement pour les pauvres malades, joignant dans cette tâche souvent difficile, une patience et une volonté des plus rares. Ses longues études sur l’état mental des aliénés l’avaient pour ainsi dire attaché à eux et il trouvait toujours dans la moindre marque de leur confiance la plus grande récompense de ses peines.

M. Rasse, qui avait été élu conseiller municipal et adjoint en 1880, était maire de la commune depuis 1882.

C’est avec regret que la population de Prémontré voyait partir cet homme, dont la vie de science et d’abnégation a été rappelée au cimetière par M. le docteur Villeyre, directeur-médecin de l’asile et M. Letombe, adjoint.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

RATIER (le capitaine Saturnin).

Était un vétéran des guerres d’Afrique ; il avait fait en effet ses premières armes en Algérie dans l’expédition dirigée en 1844 par le duc d’Aumale. Il se distingua dans la campagne d’Italie, où sa conduite à Solférino lui valut la croix de la Légion d’honneur. En 1870, il donna de nouvelles preuves de son dévouement, prit part à la défense de Paris, et enfin, lors de sa retraite, quelques années après, vint se fixer à Châlons. Le capitaine Ratier, qui était bien connu dans cette ville, mourut à Taillebourg (Charente-Inférieure), le 13 novembre 1898, à l’âge de 78 ans. Il était originaire de Villeneuve (Haute-Garonne).

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

RAUCOURT (Émile Laurent).

Attaché à l’administration des finances fut un valeureux soldat.

Engagé volontaire à l’époque des glorieuses campagnes d’Afrique, l’un des derniers survivants du siège de Zaatcha et des guerres de Kabylie, M. Raucourt s’était fait remarquer de ses chefs et notamment du colonel Canrobert, lorsqu’une grave blessure en lui méritant la croix de la Légion d’honneur, vint mettre fin à une carrière militaire qui s’annonçait sous de si heureux auspices.

C’est entouré de l’affection d’une nombreuse famille et de l’estime de ses concitoyens que M. Raucourt a terminé une vie honorablement remplie.

Né à Paris, le 24 avril 1826, M. É. Raucourt est décédé à Châlons-sur-Marne le 24 mars dernier.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

RAYNAL.

Chevalier de la Légion d’honneur, directeur de l’École normale de Châlons-sur-Marne, décédé le 5 janvier 1870 dans cette ville.

Source : AMB 1871.

RAZOUT (capitaine Pierre Gaspard de).

Né à Anizy-le-Château, le 7 novembre 1813, décédé le 5 juin 1897, à Saint-Mandé (Seine).

Le capitaine de Razout était venu s’y retirer en 1862, après une carrière militaire marquée par les campagnes d’Afrique et d’Italie, où il avait été deux fois grièvement blessé. C’était un homme bienfaisant, et la nouvelle de sa mort à péniblement affecté une population qui n’avait pour lui que de la sympathie et du respect. Le deuil était conduit par les neveux du défunt. M. le doyen a rendu un premier hommage au capitaine de Razout, qui avait fait partie du Conseil de fabrique de l’église. Au cimetière, M. Amadéï a retracé en un discours ému la carrière du soldat. La cérémonie funèbre, à laquelle les sapeurs-pompiers assistaient en corps, avait été réglée par M. Thévenin, maire d’Anizy : il n’y manquait que la Société de gymnastique, absente à cause du concours fédéral de Roubaix.

Source : AMB 1898.

REBIÈRE (Guillaume).

Chevalier de la Légion d’honneur, chef de traction au chemin de fer de l’Est, né à Soulliac (Lot) le 13 octobre 1827, décédé le samedi 1er avril 1876, dans sa 49ème année.

M. Rebière habitait Reims depuis 1857 ; on estimait beaucoup son caractère et la courtoisie de ses relations. Nous ne pouvons mieux faire ressortir les qualités excellentes de ce travailleur infatigable qu’en reproduisant ici une petite notice tout à fait sincère :

Guillaume Rebière est encore un exemple frappant de l’homme du peuple parvenu par la conduite, le mérite et le travail. Fils d’un cultivateur du département du Lot, Rebière fut envoyé dans son jeune âge à l’excellente institution des Arts et Métiers d’Aix, analogue à celle de Châlons-sur-Marne. Il en sortit après trois ans de laborieuses études et avec le n° 1 du classement, ce qui lui permettait d’espérer une favorable position dans les industries.

Mais il s’initia d’abord à la pratique positive dans les ateliers. Puis il entra au chemin de fer de Lyon, où il devint successivement chauffeur, mécanicien, chef de dépôt. Partout il fut bien noté et remarqué. Lorsque la Compagnie pour l’exploitation des chemins de fer des Ardennes se forma, Rebière y fut appelé pour tenir un emploi supérieur. Et d’abord la Compagnie le délégua au Creusot pour surveiller et activer la construction de son matériel, ce qui était déjà un témoignage particulier de confiance ; puis, lors de l’ouverture de l’exploitation, en 1857, M. Rebière eut le grade de chef du matériel de la traction à la résidence de Reims, tête de ligne.

Lors de la fusion avec l’Est, la grande Compagnie s’empressa de maintenir M. Rebière au même poste. Le très regrettable et regretté M. Sauvage avait protégé les débuts de Rebière ; M. Sauvage n’eut qu’à se louer de sa persistance ; car, au chemin de fer de l’Est, comme ailleurs, M. Rebière s’était acquis, par ses services, son aptitude et son heureux caractère, une haute estime de tous et l’affection véritable de ses subordonnés. Il considérait en quelque sorte ses subordonnés comme ses enfants ; eux le qualifiaient comme un père. Lorsqu’il obtint la croix de la Légion d’honneur, en 1871, ce fut dans son personnel une touchante fête de famille. Aucun chef de service ou administrateur ne laissera de plus sincères regrets.

En résidence à Reims depuis près de vingt ans, M. Rebière jouissait de la meilleure notoriété. La justice lui a souvent confié des expertises délicates, et parmi nos industriels, on l’a maintes fois prié d’accepter une mission d’arbitrage ou de conseil.

Source : AMB 1877.

REGNART (Louis).

Curé-desservant d’Avaux, né à Cormicy le 23 juin 1801, décédé à Avaux, le 19 novembre 1871.

Source : AMB 1872.

REGNAULT (Antoine).

Maître de forges à Monthermé, administrateur du Nord-Est, décédé à Charleville le 8 août 1874.

M. Antoine Regnault appartenait à une de nos familles les plus anciennes et les plus honorables, et toute sa vie il se montra fidèle aux traditions héréditaires de probité et de loyauté.

Homme d’initiative et de désintéressement, M. Regnault ne se ménageait pas lorsqu’il s’agissait de quelque entreprise qui pouvait être utile à son pays. On l’a vu, en ces dernières années, entreprendre et poursuivre avec énergie et une persévérance indomptables la grande œuvre de la canalisation de la Meuse. Ce qu’il y dépensa d’efforts, de fatigues et d’intelligence, nous le savons tous, et ne pouvons dire sans exagération que si l’œuvre est arrivée ou est en train d’arriver à bonne fin, une notable part du succès revient à M. Antoine Regnault.

L’industrie de nos Ardennes perd en lui un de ses représentants les plus considérables et les plus distingués, et le département y perd un esprit éclairé, un caractère bienveillant et généreux, une de ces natures exquises et rares pour qui faire le bien est une habitude, un besoin et un suprême bonheur.

Source : AMB 1875.

REGNAULT (Mgr Louis Eugène).

Le 3 août 1889, s’éteignait dans la 90e année de son âge, Mgr Regnault, évêque de Chartres.

Né à Charleville le 21 février 1800, il appartenait à une famille chez qui la piété est de tradition. Son père, M. Regnault-Brincourt, fondateur d’une maison importante de métallurgie, remplissait les fonctions de maire de la ville quand la Révolution française éclata. Après avoir fait ses études à Charleville, il alla faire sa théologie à Paris en 1819, et en 1826 il reçut l’ordination des mains de Mgr de Quélen.

Successivement vicaire de la paroisse Saint-Remy de Charleville, curé de Belair, il fut nommé aumônier du Sacré-Cœur, poste où il resta pendant dix ans. La cure de Charleville étant devenue vacante par la nomination de M. Tuillier, son titulaire, comme vicaire-général à Reims, M. Regnault lui succéda le 12 septembre 1847. La haute considération dont il jouissait dans le clergé, jointe à un profond savoir, le désignait pour de plus importantes fonctions ; peu de temps après cette nomination, il était fait chanoine honoraire de Reims.

L’âge avait brisé et mis hors d’état de remplir ses fonctions Mgr Clausel de Montals évêque de Chartres. Celui-ci ayant exprimé le désir d’avoir M. Regnault pour coadjuteur avec futur succession, notre compatriote fut nommé le 11 août 1851, préconisé le 15 mars 1852 et sacré le 16 mai suivant dans la cathédrale de Reims. La mort ayant enlevé Mgr Clausel, il devint titulaire de Chartres le 17 septembre 1852 et prit possession de son siège le 3 janvier 1853.

L’œuvre qui couronne cet épiscopat est la restauration de l’église Notre-Dame-sous-Terre, qui est l’objet d’un pèlerinage très suivi. Pendant sa longue carrière, le prélat fit de nombreux voyages à Rome ; il s’y rendit officiellement pour la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception et plus tard pour le concile du Vatican.

Il était assistant au trône pontifical et comte romain depuis le 29 novembre 1854 ; chanoine d’honneur de Reims, de Montréal et de Poitiers. Il portait : d’azur à la croix d’or en chef, au monogramme de la Vierge d’argent entouré d’épis de blé et de raisins, et pour devise : Misericordia et veritas.

Outre de nombreux mandements, le prélat chartrain laisse une Histoire des premiers siècles de d’Église, en 3 volumes; une Histoire sainte et des Lettres sur l’éducation. Selon son désir, l’inhumation a été faite, dans la chapelle du séminaire de Chartres.

Jules Poirier.

Source : AMB 1890.

REGNAULT (Pierre Félix).

Né à Saint-Quentin, le 20 novembre 1824, décédé dans la même ville, le 23 janvier 1896, à l’âge de 72 ans, était le doyen des officiers ministériels de l’arrondissement de Saint-Quentin et aussi des commissaires-priseurs de France. Très en courant, obligeant pour tous, exact, très respecté du public, il avait toutes les qualités de la fonction.

Source : AMB 1897.

REMY (l’abbé Jean-Baptiste).

Décédé curé de Pouru-aux-Bois le 17 janvier 1901 eut un passé sacerdotal des mieux rempli. Ordonné prêtre le 17 juin 1848 et appelé au vicariat de Revin et à la desserte d’Anchamp, il y resta deux ans, puis fut nommé à Linay et Charbeaux. Il y resta vingt-et-un ans ; c’est dans ce laps de temps qu’en 1854, il eut l’heureuse initiative de faire de l’Ermitage de Saint-Valfroy, un endroit de prières en sauvant ce lieu sacré de la destination profane où il était resté jusqu’à cette époque.

Mgr Gousset voulut le récompenser en le nommant chapelain de Saint-Valfroy mais il déclina cette offre en faveur de son confrère M. l’abbé Rondeau. Nommé en 1872 à la cure de La Neuville-aux-Tourneurs où il succédait à M. l’abbé Péchenart, actuellement recteur de l’Institut catholique de Paris, il acheva l’église qu’avait commencée son éminent prédécesseur et de là; il remplit successivement sa mission à Euilly et Tétaigne (1881) et à Pouru-aux-Bois où la mort est venue le frapper.

M. l’abbé Remy était né à Étalles, prés de Rocroi, le 9 février 1825.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

REMY (Jean-Baptiste).

Né le 30 avril 1806, décédé le 29 avril 1878.

Ordonné prêtre par le cardinal de Latil, au mois de juin 1830, il fut envoyé aussitôt dans la paroisse d’Alincourt. En même temps il fut chargé de celle de Neuflize.

Il resta dans ces deux communes pendant 48 ans et sut s’y attirer par sa bonté l’estime et l’affection de ses paroissiens.

Source : AMB 1879.

REMY (Jules Achille).

Naturaliste, explorateur, membre de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne, né à Louvercy (Marne) le 2 septembre 1826, décédé au même lieu en décembre 1893, était fils de l’instituteur de Louvercy.

Il commença ses études au Petit Séminaire de Châlons, et alla se préparer à l’École normale supérieure à Paris.

Doué de rares aptitudes pour les sciences naturelles et surtout la botanique et la minéralogie, il fut de 1848 à 1850, professeur suppléant au collège Rollin. Pendant les vacances, il fit une excursion botanique dans les Ardennes.

À cette époque, il reçut une mission scientifique pour les îles d’Hawaï et de Sandwich, visita les Canaries, le Brésil, le Chili, la Bolivie, le Pérou, l’Océanie et resta trois ans à Honolulu, où il sut gagner l’amitié du roi indigène.

Là il fit la rencontre d’un voyageur anglais sir Brenchley, dont il fit son ami et avec lequel il visita la Californie, le Lac Salé, le pays des Mormons, dont il écrivit l’histoire, la religion et les mœurs ; revint à San-Francisco, visita l’Amérique du Sud et retournant sur ses pas, il parcourut les États-Unis, le Canada, etc.

Dans un autre voyage, il parcourut le Nord de l’Afrique depuis l’Égypte jusqu’au Maroc.

Plus tard, il visita l’Indoustan el fit l’ascension de l’Himalaya comme il avait fait antérieurement celle des plus hautes montagnes du Nouveau-Monde.

De ses voyages il rapporta des notices précieuses sur l’histoire naturelle, le caractère, les mœurs, la langue des pays qu’il avait visités, et de riches collections sur la faune, la flore et la minéralogie des contrées.

Enfin, revenu en France, il se fixa à Louvercy en 1868, s’y maria, et y mit en ordre tout le résultat de ses voyages, vivant dans une solitude presque absolue.

M. Remy a publié des ouvrages scientifiques spéciaux en latin et en français, parmi lesquels il faut citer : Voyage au Pays des Mormons, 2 vol. in-8° ; Pèlerinage au monastère bouddhiste de Pemmiantsi, Ascension du Pitchincha, Récit d’un Vieux Sauvage en français et en langue d’Hawaï ; on a de lui un grand nombre de mémoires sur la botanique Bolivienne, du Chili, d’Hawaï et même des Ardennes françaises.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

REMY (le Baron Charles).

Le Baron Charles Remy, archéologue, ancien notaire à Charmont, ancien membre du Bureau de bienfaisance de Reims, membre correspondant de l’Académie de Reims et de plusieurs Sociétés savantes de Châlons-sur-Marne, Vitry-le-François et Bar-le-Duc, né à Vernancourt (Marne), le 3 septembre 1818, décédé à Reims, le 4 janvier 1896, était le fils aîné du baron Remy, ancien officier supérieur du premier Empire.

Depuis plus de 40 ans, à Châlons d’abord, mais surtout à Reims, il s’occupait d’histoire locale. Il a publié plusieurs notices sur des localités de la Marne, dont

les principales concernent Charmont et Vernancourt, l’abbaye de Montiers-en-Argonne, le canton d’Heiltz-le-Maurupt, Possesse, Sermaize et Charles-Quint en Champagne. Ce dernier ouvrage traite particulièrement du fameux siège de St-Dizier, de l’incendie de Vitry-en-Perthois et de la construction du nouveau Vitry-le-François.

M. Remy collaborait assidûment, depuis 27 ans, à l’Annuaire de la Marne ; il a aussi, depuis 1875, contribué pour sa part à la réputation et au cachet artistique qui distingue aujourd’hui l’Almanach-Annuaire de la Marne, de l’Aisne et des Ardennes, auquel collabore toutes les notabilités scientifiques et littéraires de ces trois départements.

Homme modeste et bon, d’un caractère égal et serviable, il jugeait les hommes et les choses du jour avec la saine et sûre appréciation qu’il tenait de son expérience et de son impartialité, ce qui donnait tant de valeur aux notices biographiques qu’il rédigeait pour cette publication. C’était pour l’Éditeur de cet Almanach-Annuaire un pieux devoir de rendre hommage à la mémoire de l’ami vénérable et paternel, qui était le confident intime et le conseil éclairé de ses entreprises.

Toutes ces excellentes qualités lui avaient attiré une foule d’amis qui se sont fait un devoir de se joindre à sa famille pour lui rendre les derniers honneurs.

À ses obsèques, M. Henri Jadart, au nom de l’Académie nationale de Reims, a retracé la vie de ce beau vieillard qui, sans s’imposer dans les Sociétés savantes de notre région, avait marqué sa place par ses travaux littéraires pleins d’érudition.

Henri Matot.

Source : AMB 1897.

REMY (René Isidore).

Médecin-vétérinaire, membre honoraire de la Société vétérinaire de la Marne, né à Vernancourt le 26 décembre 1819, décédé à Épernay le 16 janvier 1888, était le second fils du baron Charles Remy, officier supérieur du premier empire, et l’une des illustrations militaires de la Marne.

N’ayant pu embrasser l’état militaire, voie que les traditions paternelles paraissaient lui indiquer, Remy entra à l’École militaire d’Alfort en l’année 1839-40 ; et, ses cours terminés, il revint dans son pays natal exercer sa profession pendant quelques années. En 1849, il s’établit à Estissac, où il s’était marié ; c’est là qu’il se fit aimer et honorer pendant 34 ans par sa science et son expérience, comme par sa modestie et sa bienveillance pour ses clients.

Son dévouement sans bornes pour les siens lui fit quitter sa profession et son pays d’adoption, pour venir, en 1880, habiter Épernay, auprès de son fils qui venait de s’y fixer comme pharmacien. C’est là qu’il est décédé, après une courte maladie ; il a été inhumé à Estissac, auprès de son épouse, dans une sépulture de famille.

Charles Remy.

Source : AMB 1889.

RENARD (Pierre Édouard).

Chevalier de la Légion d’honneur, ancien avoué, ancien maire d’Épernay, conseiller honoraire de la Cour d’appel de Rouen, membre correspondant de 1a Société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne, né à Sainte-Ménehould en 1808, décédé à Reims le 2 mars 1888, dans sa 80e année.

M. Renard, après avoir été avoué à Épernay, dont il avait aussi administré les affaires en qualité de maire, entra dans la magistrature après avoir parcouru les différents degrés. Il était président du tribunal civil de Châlons, où il avait une grande réputation d’intégrité et de science juridique, quand il fut décoré de la Légion d’honneur ; quelque temps après il fut appelé comme conseiller à la Cour impériale de Rouen. En prenant sa retraite à Reims avec le titre de conseiller honoraire, il se livra tout entier à ses goûts de bibliophile et de savant.

RENARD.

Curé de Dizy-le-Gros, né à Champigny le 9 pluviôse 1797, décédé le 27 juin 1875, ancien élève du Lycée de Reims.

Source : AMB 1876.

RENART (Célinie).

En religion sœur Marie-Lucienne, de l’Ordre rémois de la Divine Providence, était née à Montcornet (Ardennes), en 1829.

Supérieure en 1853 de l’hospice et de la salle d’Asile récemment fondés à Vouziers, elle contribua pour une grande part à la prospérité des nouveaux établissements.

En 1854, elle se distingua ainsi que les trois sœurs qu’elle dirigeait, pendant l’épidémie de choléra qui fit en six semaines cent cinquante victimes dans la ville, et cette conduite héroïque valut à la communauté la grande médaille d’or des épidémies.

Plus de trois cents blessés et allemands furent, en 1870, soignés à l’hospice sous la direction de sœur Marie-Lucienne qui, pour cette tâche écrasante, fit appel aux sœurs de son ordre éparses dans l’arrondissement.

Par son attitude digne et vaillante, elle protégea plus d’une fois l’établissement contre les violences et l’avidité prussiennes.

Frappée de paralysie en 1898, la sœur Marie-Lucienne continua son service avec le même zèle, pendant deux ans malgré de vives souffrances, et mourut le 20 février 1900.

Elle avait été précédée de quelques mois dans la tombe par l’une des compagnes dévouées de tous ses travaux, la sœur Eugénie Hanotaux, et le Conseil municipal de Vouziers attesta la reconnaissance de la ville pour les deux vénérables religieuses en leur faisant de magnifiques funérailles.

Albert Baudon.

Source : AMB 1901.

RENAUD (Jean Désiré Justin).

Né à Orléans le 6 mars 1839, membre de la Société historique et archéologique de Château-Thierry, ancien directeur de l’imprimerie de « 1’Écho de l’Aisne », décédé à Brasles (Aisne), le 29 décembre 1897, dans sa 67e année.

Il avait dirigé l’imprimerie de 1862 à 1869, et avait su, grâce à ses capacités professionnelles et à sa loyauté commerciale, la rendre plus prospère encore. Ses obsèques ont eut lieu au milieu d’une très nombreuse assistance. Le service a été célébré en l’église de Brasles, et l’inhumation au cimetière de Château-Thierry.

Source : AMB 1899.

RENIER (Charles Alphonse Léon).

Professeur an Collège de France, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, président honoraire de la section d’archéologie au Comité des travaux historiques, conservateur-administrateur de la bibliothèque de l’Université, président des sciences historiques et physiologiques à l’École des hautes études, membre de la Société des Antiquaires de France, né à Charleville le 2 mai 1809, décédé à Paris le 11 juin 1885.

Après de bonnes études au Collège royal de Reims, il allait entrer à l’École normale supérieure, lorsque la Révolution de 1830 éclata ; la nouvelle liste dressée après les événements ne contenant pas son nom, il chercha sa voie d’un autre côté. Il fut nommé en 1832 proviseur du collège de Nesle (Somme) ; il vint ensuite à Paris et collabora au Dictionnaire encyclopédique de France de Philippe Lebas.

Il se consacra depuis aux études épigraphiques, fonda la Revue de Physiologie, de Littérature et d’Histoire naturelle, dirigea la publication de l’Encyclopédie moderne.

Léon Renier fut envoyé en mission en Algérie pour y recueillir les inscriptions romaines. À son retour, il fut chargé de rassembler en un corps toutes les inscriptions romaines trouvées dans le pays formant l’ancienne Gaule.

Il a dirigé le grand ouvrage publié par le gouvernement français sur les Catacombes de Rome.

On lui doit encore plusieurs mélanges d’épigraphes, divers mémoires et plusieurs éditions classiques.

On voit que la Champagne et les Ardennes en particulier ont perdu en lui une de leurs gloires littéraires les plus éclatantes.

Source : AMB 1886.

RENIOUD (Marie-Thérèse).

Supérieure des Sœurs hospitalières de Nuits, née à Braux (Ardennes) en 1810, décédée à Nuits au mois de mars 1888.

Elle était entrée en 1834 à l’Hôtel-Dieu de Nuits qu’elle n’avait pas quitté depuis. Elle reçut la médaille militaire en 1871 pour sa belle conduite et son dévouement au combat de Nuits.

On lit aux archives de Nuits « qu’en reconnaissance des services, exceptionnels rendus à l’armée française par les Sœurs hospitalières de Nuits pendant la campagne de 1870-71, le gouvernement a décoré la supérieure de la médaille militaire et la communauté de la croix de la Légion d’honneur ».

La sœur Marie-Thérèse portait la médaille sur sa poitrine et répondait par un bienveillant sourire au salut que lui faisait les militaires.

Charles Remy.

Source : AMB 1889.

RÈVE (Jean Hubert).

Né à Bourgogne (Marne) le 24 juin 1805, décédé à Reims le 22 septembre 1871. Artiste peintre, professeur de dessin au Lycée de Reims, ou de nombreux élèves ont conservé de lui le meilleur souvenir. Il se recommandait par un caractère doux et obligeant. Dévoué à son art, il laisse des œuvres de mérite qu’à diverses reprises et lors des expositions locales de peinture et de sculpture, le public a pu apprécier.

Source : AMB 1872.

RIBAUT.

Curé-doyen de Vailly, décédé le 24 janvier 1876.

Né à Soissons le 27 mars 1796, M. François-Joseph Ribaut se destina de bonne heure à la carrière ecclésiastique. Après de solides études faites au séminaire, il fut, à l’âge de 23 ans, ordonné prêtre, le 14 août 1810.

Son noviciat fut de courte durée : vicaire à Château-Thierry en 1819, curé de Montlevon en 1822, il fut appelé à la cure de Vauxrezis en 1823.

Pendant qu’il était titulaire de cette cure, le bon souvenir qu’il avait laissé à Soissons et l’aptitude que, jeune encore, il avait montrée pour l’étude, le firent désigner pour professer la philosophie au collège communal de Soissons.

C’est après cette préparation de travail et d’expérience que, le 27 octobre 1835, il fut nommé curé-doyen de Vailly, où il remplit dignement sa mission jusqu’à sa mort.

Source : AMB 1877.

RIBEROTTE-LABESSE (Jean-Baptiste).

Docteur-médecin, maire de Rethel, chevalier de la Légion d’honneur, officier d’Académie, naquit à Rethel, le 16 novembre 1794, décédé le mercredi 24 novembre 1875, à l’âge de 81 ans.

Ancien élève du Lycée de Reims, M. Riberotte se destina de bonne heure à la médecine, pour laquelle il avait une aptitude très prononcée. Ses premiers débuts le firent connaître de suite. En 1814, il prodigua ses soins aux soldats français atteints du typhus importé à Rethel par les prisonniers de guerre espagnols. En 1815, il était chirurgien en chef de l’hôpital de Givet ; enfin, le 23 octobre 1817, il obtint le diplôme de docteur devant la Faculté de Paris, il avait alors 23 ans. Il vint à se fixer définitivement à Rethel, où il se révéla de suite praticien distingué et travailleur infatigable. Homme de dévouement, il bravait tous les dangers pour secourir ses semblables, et à toute heure du jour et de la nuit, on le trouvait toujours prêt.

Une telle abnégation le fit chérir de tout le monde et chacun voulait l’avoir pour médecin.

Bientôt il eut un vaste champ pour exercer son humanité ; en 1832 et en 1849, le choléra éclate à Rethel ; en 1839, c’est la fièvre typhoïde qui fait d’énormes ravages à Barby, les morts se comptaient par trentaine dans un jour.

M. Riberotte ne recule pas devant ces fléaux dévastateurs : il lutte pied à pied contre la mort pour lui enlever ses victimes, s’oubliant lui-même, malgré les fatigues et les dangers, passant des nuits entières auprès des mourants. Aussi la croix de la Légion d’honneur fut-elle la juste récompense de son dévouement.

La vue continuelle des misères du pauvre lui fit rechercher les moyens d’y porter remède, et, en 1850, il fonda une Société de secours mutuels, sous le nom d’Association Rethéloise, institution si utile qui met l’ouvrier à l’abri du besoin, quand la maladie ou la vieillesse ne lui permet plus de se suffire.

Il resta président de cette Société Jusqu’à sa mort.

Si M. Riberotte, comme médecin, fut toujours le premier sur la brèche, il su aussi remplir dignement les nombreuses fonctions publiques dont l’honoraient ses concitoyens ; il fut conseiller municipal depuis 1830, conseiller d’arrondissement, adjoint au maire pendant 20 ans, conseiller général jusqu’à la guerre.

Une carrière si bien remplie allait avoir son couronnement. En 1869, M. Riberotte fut nommé maire de Rethel ; la guerre était proche et l’invasion arrivait. Comme représentant de la cité, il sut résister aux exactions onéreuses de l’ennemi, afin d’épargner à sa ville les charges trop pénibles de l’invasion.

Sans égard pour l’âge et le respect dont il était entouré, les ennemis osèrent porter la main sur lui : il fut alors brutalement entraîné et exposé aux intempéries de l’hiver, sur la locomotive d’un convoi allemand.

À la suite des fatigues du métier et des misères de l’occupation, la maladie s’empara de lui ; il dut alors rentrer dans la vie privée, pour jouir en paix de l’estime et de la reconnaissance de tous ses concitoyens jusqu’au jour de sa mort.

Source : AMB 1877.

RICHÉ (Jules François).

Ancien député des Ardennes, né à Charleville le 31 octobre 1815, est décédé à Paris le 26 février 1888. Il étudia le droit et se fit inscrire comme avocat à Charleville en 1836.

M. Riché était membre du Conseil général des Ardennes, lorsqu’en 1849 il fut élu député à l’Assemblée législative. Il siégea dans les rangs de la majorité. Élu, comme candidat officiel, député au corps législatif par la circonscription de Mézières, il vota tout ce que demanda le chef du pouvoir, et fut chargé de divers rapports, notamment sur l’abolition de la mort civile et le code militaire. En 1857, il fut réélu député au même titre et il vota la loi de sûreté générale. Nommé membre du Conseil d’État en 1860, il élabora un projet de loi sur la propriété littéraire (1866), fit un important travail sur la réforme de la procédure civile (1867), et devint successivement président de la section de l’intérieur au Conseil d’État (1869), président de la section de législation (1870) et président du conseil des prises.

La révolution du 4 septembre 1870 rendit M. Riché à la vie privée, sauf pour le mandat de conseiller général, qu’il conserva jusqu’en 1883. Homme d’une haute capacité administrative et d’une réelle valeur, M. Riché a rendu de grands services au département des Ardennes.

Charles Remy.

Source : AMB 1889.

RICHON (Charles Édouard).

Médecin à Saint-Amand, membre de la société des sciences et arts de Vitry-le-François, correspondant de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne, et de plusieurs autres sociétés savantes, né à Châlons-sur-Marne le 13 février 1820, décédé à Saint-Amand le 6 décembre 1893.

M. Richon était fils d’un officier qui, après sa retraite, était mort en 1838, chef de bureau à la Préfecture de la Marne.

Après avoir étudié la médecine, il s’établit à Saint-Amand, où pendant quarante ans il joignit à l’exercice de la médecine, l’étude de l’archéologie, des arts et surtout de la botanique, et parmi les branches de cette dernière science donna sa préférence à celle qui est la plus difficile et la plus dédaignée des esprits superficiels, celles des champignons et des autres cryptogames. La recherche de cette partie des sciences naturelles absorba bientôt tous ses loisirs. Grâce à ses talents d’artiste, il conserva et put communiquer aux autres les découvertes qu’il faisait tous les jours et qu’il consignait par le dessin et l’aquarelle sur un magnifique album, il en livra des reproductions aux sociétés savantes dont il faisait partie et qui en publièrent des planches dans leurs mémoires.

Cette science l’avait mis en rapport avec tous les naturalistes de France et de l’Europe, de sorte que le médecin d’une modeste bourgade est connu dans le monde entier.

Comme homme d’étude, Richon était d’une haute intelligence et d’une grande persévérance.

Comme médecin, il était l’ami de ses clients et surtout des pauvres qu’il soignait le plus souvent sans en attendre de rétribution.

Une longue et cruelle maladie qui le retint cinq ans sur son lit de douleur, n’avait en rien atteint ses facultés. Il aimait à être visité par les personnes avec lesquelles il pouvait raisonner sciences et raison ; il succomba après de longues souffrances.

Sur sa tombe et en présence d’une foule d’amis, de collègues et de clients, plusieurs discours furent prononcés qui résument sa vie d’abnégation et de charité et ses travaux scientifiques.

Celui qui écrit ces lignes salue 1a mémoire d’un condisciple et d’un ancien camarade.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

RIGOLLET (Olivier Belloni).

Professeur à l’École nationale des Arts-et-Métiers de Châlons-sur-Marne, s’était attiré dans le corps enseignant comme dans le monde politique de la région, des sympathies aussi nombreuses que sincères. C’est à Saint-Martin-sur-le-Pré (Marne), son village natal, qu’il mourut, le 29 juin 1901, à un âge – il n’avait que cinquante-six ans – où il pouvait rendre encore d’importants services ; c’est à Châlons, dans cette École des Arts-et-Métiers où il avait fait ses études, qu’il était revenu professeur de dessin d’abord, puis de technologie mécanique et qu’il eut à répandre l’instruction de plusieurs générations d’élèves.

Son aménité et son caractère loyal l’avaient amené en 1871, au conseil municipal de la commune de Saint-Martin dont il fit reconstruire l’église et les écoles. Il en avait été nommé adjoint en 1878. Conseiller d’arrondissement il se fit remarquer par la clarté de ses discussions et montra constamment, vis-à-vis de ses adversaires une courtoisie et une modération de langage souvent rares chez nos représentants politiques. M. Rigollet était un républicain de vieille roche et son républicanisme ne datait pas, comme chez beaucoup d’autres de l’heure et du moment où avait pris naissance le nouveau régime. Sous l’Empire, alors qu’il était dangereux d’affirmer d’une façon ostensible, des convictions contraires à celles du Gouvernement, il s’était fait le propagateur de ses idées et n’avait pas craint de lutter ouvertement pour la défense de ses opinions.

M. Rigollet, qui fut l’un des plus zélés protecteurs de l’Agriculture, était né à Saint-Martin-sur-le-Pré le 1er juillet 1845.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

RIGOT (Gabriel Octave).

Né à Épernay le 14 octobre 1860, compositeur de musique, décédé dans cette ville, le 1896, à l’âge de 36 ans. Fils de musicien, doué d’une précoce aptitude musicale, il a fait de la musique le charme et l’occupation de toute sa vie. Duprato lui révéla au Conservatoire tous les secrets de l’harmonie. D’un tempérament rêveur, il était naturellement porté vers la mélodie. Ainsi, à part quelques essais de musique de genre, qui ne manquaient pas de valeur, et deux ou trois opérettes, son œuvre consiste surtout en mélodies, qui toutes sont marquées au coin d’une exquise fraîcheur et d’une grande originalité.

Source : AMB 1897.

RIOMET de DORETTE (Théodore Porphyr).

Né à Nampcelle-la-Cour (Aisne) le 1er mars 1827, décédé à Dagny-Lambercy, le 12 février 1893. Né d’une pieuse et honorable famille, il continua les traditions de ses ancêtres. Il était clerc depuis l’âge de seize ans ; il remplit toujours ces modestes fonctions avec un zèle au-dessus de tout éloge.

Il descendait d’une noble famille du Puy-de-Dôme, originaire de Saint-Germain-l’Herm, des Riomet de Dorette, seigneurs de Dorette, Dore, Issoire, Riom, Hois, etc. – Son fils aîné instituteur s’est signalé par diverses publications archéologiques et botaniques.

La famille s’était fixée à Nampcelle en 1790 dans la personne de Jean Riomet.

Charles Remy.

AMB 1894.

RITH (François Ignace).

Dans les premiers jours de décembre 1900, la petite ville de Château-Porcien avait à déplorer la mort de M. le docteur Rith, enlevé prématurément à sa famille et à ses malades.

Alsacien d’origine, contraint comme tant d’autres de ses compatriotes de quitter sa chère province pour conserver son titre de citoyen français, M. Rith, une fois en possession de son diplôme de doctorat, était venu se fixer dans nos Ardennes, où bientôt son bon cœur, sa science médicale, ses bons soins, lui attirèrent une nombreuse clientèle. Les pauvres perdent en lui un véritable père, un philanthrope hors ligne. Aussi tous sont-ils venus, au jour des funérailles, apporter sur sa tombe leur tribut de reconnaissance et de regrets.

H. B.

Source : AMB 1902.

RIVART (Charles).

Né à Reims, le 24 mai 1827, ancien négociant en vins de Champagne, consul honoraire de Belgique, officier de l’ordre de Léopold, décoré de la croix civique de première classe de Belgique, chevalier de l’ordre du Chêne de Hollande, officier de l’ordre du Nicham Iftikar, vice-président d’honneur de la Compagnie des sauveteurs de Reims, décédé le 26 janvier 1897, dans sa 70e année.

Source : AMB 1898.

RIVART-PROPHÉTIE (Rose Alexandrine).

Veuve de M. Ch. Rivart, ancien entrepreneur de bâtiments, ancien officier de la compagnie de pompiers, née à Reims le 11 mai 1834, décédée au même lieu le 10 mars 1893, bienfaitrice de la ville de Reims.

Mme Rivart qui n'avait pas d’enfants et qui était naturellement portée au soulagement de toutes les infortunes, voulut laisser à la ville de Reims ou à ses institutions charitables le soin de continuer son œuvre.

Par son testament elle fit plusieurs legs particuliers de 1.000 francs chacun : 1° à la Compagnie de pompiers en mémoire de son époux qui en avait été officier ; 2° aux Petites-Sœurs des Pauvres ; 3° à la Miséricorde et 4° à la Charité maternelle, trois œuvres qu’elle n'avait pas oubliées pendant sa vie.

Elle a laissé aussi à la Ville une somme suffisante pour fonder un prix annuel de 300 francs en faveur de l’ouvrier du bâtiment et plus spécialement de la serrurerie, qui se sera distingué par son travail et sa conduite. Elle a en outre consacré 15.000 francs à la fondation d’un lit à la Maison de retraite.

Sa belle maison du boulevard de la République a été laissée conjointement à l’Hôtel-Dieu, à Saint-Marcoul et à l’Hôpital général.

Enfin après l’acquittement de tous ces legs particuliers, elle a créé son légataire universel, le Bureau de bienfaisance comme un distributeur des secours aux nécessiteux de toutes les catégories ; on a quelque raison de croire que toutes les charges acquittées, le légataire universel pourra recueillir encore plus de cent mille francs.

C’est à de pareils exemples que la ville de Reims doit de voir augmenter tous les jours le nombre de ses bienfaiteurs, et les moyens de soutenir les nombreuses charges du budget de son assistance publique.

Charles Remy.

AMB 1894.

ROBERT (Étienne).

Né à Reims le 6 août 1816, décédé à Reims le 29 septembre 1896.

De très bonne heure, il avait montré de rares dispositions musicales. Le meilleur élève du maître distingué M. Fanart, à neuf ans, il conduisait une messe en musique à Saint-Jacques. Il fut un peu plus tard maître de chapelle, puis organiste de cette église. Bientôt la science musicale n’eut plus de secrets pour lui : il se l’appropria par un travail persévérant et acharné. Et bien qu’il ait eu les leçons de maîtres réputés, on peut dire qu’il se fit lui-même en grande partie.

Il fut l’un des premiers chefs de la musique municipale, qui s’appelait la musique de la garde nationale. La société philharmonique l’eut à sa tête pendant de longues années, il en fit la première des sociétés symphoniques de province. Mais c’est surtout comme maître de chapelle de la cathédrale qu’il se signala, faisant de cette maîtrise une pépinière d’artistes, tels que le regretté Grison, organiste à la cathédrale, Tristant, organiste et compositeur à Rethel, Edmond Missa, organiste et compositeur à Paris ; Belleville, professeur et organiste à Saint-André ; Péria, maître de chapelle à Bayonne ; l’abbé Duval, organiste à la cathédrale ; l’abbé Régnier, à Laon ; O. Coquelet, chef de musique au 2e génie à Montpellier ; Cury, compositeur distingué et professeur de piano et d’harmonie à Paris ; E. Lefèvre, professeur, compositeur, chef de la Philharmonique et de l’Harmonie municipale ; Ambroise Petit, directeur de l’Orphéon : « Les Enfants de Saint-Remi » ; P. Dazy, aujourd’hui son successeur comme maître de chapelle, etc.

Il avait au suprême degré les qualités du professeur : science, feu sacré, dévouement et désintéressement. Habeneck, jadis directeur des Concerts du Conservatoire, l’associait aux plus remarquables exécutions et lui reconnaissait au plus haut degré la science de direction.

Sur son testament, avec la recommandation de lui faire de très modestes obsèques, il stipulait des legs importants, visant surtout les musiciens pauvres. Malgré cette recommandation, il eut à ses funérailles tous ses anciens élèves, tous les musiciens, toutes les notabilités rémoises. Trois discours furent prononcés : par M. Aubert Loche, son vieil ami, par M. Ernest Lefèvre, son meilleur élève et par M. Jolly, adjoint au maire, jadis aussi son élève.

Source : AMB 1897.

ROBERT (Léon).

Ancien maire de Voncq, ancien membre de l’Assemblée nationale, né à Voncq le 4 août 1813, décédé à Paris le 4 juin 1887.

Petit-fils d’un conventionnel, il fut élevé dans des idées démocratiques.

Sous la monarchie de juillet, il collabora au National et fut élu en 1848 représentant des Ardennes à la Constituante, dont il fut l’un des secrétaires. Il ne fut pas réélu à la Législative et rentra dans la vie privée.

Adversaire de l’Empire durant toute son existence, il fut é1u député des Ardennes à l’Assemblée nationale à une élection partielle en 1872. Il siégea à l’union républicaine. Différentes fois candidat ans élections sénatoriales et législatives, notamment en 1885, il ne fut pas réélu.

Il avait épousé Mlle Germaine Bacot, de Sedan, dont la famille tient une si grande place dans le haut commerce de cette ville et surtout dans les œuvres de bienfaisance ; la générosité ayant toujours été considérée comme vertu héréditaire dans cette maison.

Ch. Remy.

Source : AMB 1888.

ROBERT (Remy Auguste).

Manufacturier, fabricant de draps à Sedan, chevalier de la Légion d’honneur, président du Tribunal de Commerce, vice-président de la Chambre de commerce de Sedan, décédé le 2 décembre 1878.

Source : AMB 1880.

ROBILLARD (Fernand Jean).

Né à Reims le 18 mars 1838, capitaine d’infanterie, décédé à Reims le 15 septembre 1873, par suite des fatigues et des cruelles tortures qu’il a subies lors de la désastreuse campagne de 1870-71, puis la capitulation de Metz le fit prisonnier et conduire en Prusse.

Source : AMB 1874.

ROBILLARD (Mme Élisa), voir HENRIOT.

ROBILLARD.

Né à Vire, officier de la Légion d’honneur, vice-président du Tribunal civil, membre fondateur de l’Académie de Reims et président de la société des Beaux-Arts, décédé le 6 avril 1870, à l’âge de 73 ans.

Source : AMB 1871.

ROBINET (Édouard).

Né à Paris, le 12 septembre 1830, décédé à Reims le 24 janvier dernier, mérite la réputation de savant œnologue qu’il s’était faite.

Depuis sa jeunesse, M. Robinet s’était occupé d’études de chimie, aussi lorsqu’il vint habiter Épernay où il se maria avec Mlle Blanche de Venoge, se mit-il avec passion à travailler la chimie œnologique, science dans laquelle il sut se faire un nom honoré.

S’inspirant des méthodes de Pasteur, M. É. Robinet, fit des progrès rapides et il ne tarda pas à éditer un certain nombre de livres pratiques sur les vins et les spiritueux, qui le mirent en lumière, non seulement en Champagne, mais encore dans tout le pays vinicole de France et de l’Étranger.

C’est ainsi qu’il publia un « Manuel général des Vins ». Cet important ouvrage fut imprimé à un grand nombre d’éditions. Puis M. Robinet publia un volume sur la fabrication des Liqueurs, et un autre sur la fabrication des alcools.

En 1882, M. Robinet fit en collaboration du savant Schintzemberg, un ouvrage remarquable sur l’innocuité de l’acide salicylique dans les vins.

Sans citer le grand nombre de brochures sur les maladies des vins, nous ne pouvons oublier la grande notoriété qu’il acquit par sa collaboration au journal le « Moniteur Vinicole » où il était considéré à juste titre comme une des lumières œnologiques de la France.

À ces notes biographiques que publiait M. Raphaël Bonnedame, le dévoué et distingué directeur du « Vigneron Champenois », dont M. Ed. Robinet fut un rédacteur précieux, nous ajouterons que le regretté défunt écrivit, pour notre Almanach, d’intéressants articles et à ce titre nous apportons au savant œnologue nos regrets les plus sincères.

M. Édouard Robinet avait été récompensé de ses laborieux travaux par les palmes d’officier d’académie et par la croix de l’Ordre de Saint Stanislas.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

ROBINET (Marie François Hippolyte).

Propriétaire, né à Épernay le 20 mars 1796, décédé à Roucy le 23 janvier 1878.

Après un travail assidu et persévérant, M. Robinet avait quitté Reims, pour se fixer à Roucy, où il fit partie du Conseil municipal pendant 25 ans. C’était le neveu du brave maréchal comte Drouet d’Erlon.

Source : AMB 1879.

ROCHET (Édouard).

Agent voyer principal de 1ère classe et chef de bureau à la préfecture de la Marne, né à Mourmelon-le-Petit, décédé à Châlons le 17 mai 1893, était entré dans l’administration des chemins vicinaux comme surnuméraire en 1867.

En 1869, il était nommé agent voyer cantonal à Vitry-le-François, et parcourut toutes les classes de son grade sans changer de résidence, jusqu’au 1er juin 1885, où il fut nommé agent voyer principal et chef de bureau du service vicinal à la préfecture de la Marne.

C’était le modèle des fonctionnaires et il avait conquis l’amitié de ses chefs en même temps que sa bonté et son aménité lui avaient acquis l’estime de ses subordonnés et des nombreuses personnes publiques ou privées avec lesquelles son service le mettaient en rapport. Aussi ne laisse-t-il que des regrets.

Charles Remy.

AMB 1894.

RŒDERER (Charles Eugène).

Maire de Gueux et négociant en vins, né à Strasbourg le 6 octobre 1815, décédé à Reims le 13 mai 1876.

M. Eugène Rœderer était le frère de M. Louis Rœderer, chef de l’importante maison de vins de Champagne de Reims, connue du monde entier. À son arrivée à Reims, en 1832, il était entré dans cette maison comme associé, et jusqu’en 1876, il ne cessa de s’occuper des affaires commerciales.

Outre sa résidence de Reims, M. Rœderer possédait un magnifique château dans la commune de Gueux, dont depuis 20 ans il gérait les intérêts.

Son administration a été grande et généreuse, et en particulier, il a doté ce village d’une magnifique église du style gothique du XIIIe siècle, dont les verrières, sorties des ateliers de M. Marquant-Vogel, de Reims, font l’admiration des visiteurs. Ce cadeau a coûté à M. Rœderer 300.000 francs. En outre, il a légué 50.000 francs pour les pauvres de Saint-Thomas, et 40.000 francs pour l’église protestante.

Source : AMB 1877.

RŒDERER (Louis).

Né à Strasbourg le 6 avril 1809, ancien conseiller général, peut être considéré comme l’un des négociants de Reims qui ont donné le plus d’extension au commerce des vins de Champagne. En 1832, il avait succédé à la maison de commerce de M. Schrœder, son oncle, qui l’avait institué son légataire universel, Monsieur Rœderer est décédé le 18 mai à Souilly (Eure), où il possédait une magnifique propriété. Il était grand louvetier de l’arrondissement de Reims et était renommé pour ses chevaux et ses équipages de chasse pouvant rivaliser avec les meutes des princes. Il avait acquis dans le commerce qui a valu à la marque sa maison une si haute renommée, une fortune des plus considérables. M. Rœderer fils, actuellement officier de la garde mobile, bataillon de Reims, tant en son nom qu’au nom de Madame Olry, sa sœur, dans le but d’honorer la mémoire de leur père et de s’associer aux sentiments bienfaisants et charitables dont il a si souvent donné des preuves, a manifesté l’intention d’offrir à titre de don manuel une somme de 100.000 fr. pour être employée à la construction d’un nouveau quartier de malades à l’Hôpital-Général de Reims.

Le départ précipité de M. Rœderer pour l’armée, a seul empêché jusqu’à ce jour la réalisation de cette grande œuvre de libéralité (une note manuscrite ajoute : Ce bâtiment a été inauguré en 1880, l’année même du décès de M. Rœderer fils).

Source : AMB 1871.

RŒDERER (Louis).

Négociant en vins de Champagne, né à Reims le 5 avril 1815, et décédé dans cette même ville le 27 juillet 1880, à l’âge de 34 ans.

Chef d’une des premières maisons de vins de la Champagne, fondée par son aïeul, originaire de Strasbourg, Louis Rœderer jouissait d’une haute estime dans toute la contrée, et par suite de ses relations commerciales, son nom était universellement connu.

D’une générosité sans bornes et qui se dissimulait toujours avec soin, il laisse les plus nobles exemples.

M. Rœderer avait fait avec dévouement comme mobile la campagne de l’armée du Nord et était capitaine au régiment du 46e territorial. Il avait été élu député de la 2e circonscription de Reims en 1877. Son nom était particulièrement estimé parmi les bibliophiles, et il avait formé une bibliothèque pour laquelle il ne reculait devant aucun sacrifice.

Source : AMB 1881.

RŒDERER (Mme Eugène).

Née Louise Marie Boisseau, décédé le samedi, 6 février 1897, dans sa 73e année, inhumé le mardi 9, au cimetière du Nord.

Née à Reims, le 23 avril 1824, cette charitable et vénérable dame a contribué dans de larges proportions, à toutes les œuvres chrétiennes et de bienfaisance fondées dans notre ville durant près d’un demi-siècle. On lui doit notamment la transformation d’une partie du faubourg de Paris. C’est grâce à cette munificence que s’est élevée l’église Sainte-Geneviève, et qu’ont été construits le presbytère, l’orphelinat, les écoles libres du quartier, etc.

La bienveillance et l’esprit de charité de Mme Eugène Rœderer étaient connus dans toute notre ville. On y faisait un incessant appel – à tel point que l’excellente dame se voyait parfois, malgré sa fortune, et sa bonne volonté, dans l’impossibilité de répondre à certaines requêtes. Elle a reçu les dernières consolations de S. E. le cardinal Langénieux, qui a été si souvent à même d’apprécier l’inépuisable charité de son cœur.

Madame Eugène Rœderer a fait de grandes libéralités aux œuvres de la ville de Reims. Elle laisse tout d’abord une très importante donation aux sœurs de Saint-Vincent-de-Paul (un capital de 550.000 fr.), dont la rente sera consacrée à l’entretien de l’orphelinat et des écoles qu’elle a fondé à Sainte-Geneviève) ; puis elle laisse de 200 à 250.000 fr. à divers établissements. Enfin, viennent de nombreux dons aux œuvres de bienfaisance, aux pauvres de la ville, par l’intermédiaire de MM. les Curés des paroisses, etc. Ces dons s’élèvent à 500.000 francs environ.

Enfin, – et c’est le legs principal – il est question d’une somme de « deux millions » destinée à la construction d’un établissement hospitalier, qui serait construit à proximité de Courlancy. Soixante mille mètres de terrains ont été acquis, depuis quelque temps déjà en prévision de ce projet.

Il y a là, on le voit, un ensemble de bonnes œuvres auxquelles Mme Eugène Rœderer a certainement consacré une large part de sa fortune personnelle. N’ayant pas d’enfants, et son affection pour ses proches s’étant manifestée, elle a voulu que les nécessiteux et les affligés fussent, eux aussi, largement dotés.

De tels actes commandent à tous le plus profond respect et la plus vive reconnaissance.

Elle a demandé, dans ses dernières dispositions, qu’aucune fleur ne fût déposée sur son cercueil ; elle admet seulement une croix ou une couronne provenant des enfants de Sainte-Geneviève, envers qui elle a témoigné tant de sollicitude.

Ses obsèques ont eu lieu au milieu d’un concours de population considérable.

M. l’archiprêtre de Notre-Dame, assisté de son clergé, a fait la levée du corps.

La famille, en tête de laquelle marchait M. Félix Boisseau, assisté de M. Jacques Olry-Rœderer et de M. le vicomte de Gouvion-Saint-Cyr ;

Le Maire de Reims et plusieurs conseillers municipaux ;

Les amis particuliers de Mme Rœderer;

Les conseillers municipaux et les pompiers de Gueux ;

Dans le cortège qui suivait se remarquaient MM. les généraux baron Berge, Kessler, Duhesme ; beaucoup d’officiers de tous grades ; M. H. Henrot, ancien maire de Reims ; M. Neveux, président de la Commission des Hospices ; M. Duchâtaux, etc.

À la Cathédrale, la jolie chapelle de la Vierge avait été tendue de tentures de deuil. Cette chapelle a été reconstituée, il y a quelques années, grâce à la générosité de Mme Rœderer agraire, qui y a consacré une soixantaine de mille francs.

Une foule immense remplissait la Cathédrale ; S. E. le Cardinal tenait chapelle. Tout le chapitre, ainsi que de nombreux prêtres du dehors, assistaient à la triste cérémonie. – M. l’abbé Collignon, archiprêtre, a officié. Mgr l’Archevêque, assisté de Mgr Cauly et de M. l’abbé Compant, a donné l’absoute.

Au cimetière plusieurs discours ont été prononcés, parmi lesquels on a beaucoup remarqué ceux de M. le Maire de Reims et de M. le Maire de Gueux.

Tous ces discours rendent un juste hommage aux éminentes qualités et aux si belles vertus de Mme Eugène Rœderer.

Source : AMB 1898.

ROGELET (Louis Charles).

Chevalier de la Légion d’honneur, ancien manufacturier, ancien conseiller municipal, ancien adjoint au maire de Reims, ancien membre de la Chambre de commerce, ancien administrateur de la Banque de France, ancien président de la société ouvrière l’Anonyme, né à La Neuville-à-Maire (Ardennes) en 1810, décédé à Reims le 8 janvier 1894, appartenait à cette génération d’hommes intelligents et laborieux qui ont porté si haut la renommée industrielle et commerciale de la ville de Reims.

Nous ne le suivrons pas dans sa longue carrière, depuis l’époque où sorti de son village, sans autres ressources que son énergie, son sens droit et ses aptitudes, il fut, à force de travail, d’intelligence et de volonté, le propre artisan de sa grande fortune, jusqu’à sa mort à 84 ans, époque où i1 ne se désintéressait point encore des progrès et des luttes de l’industrie.

Il fut l’un des principaux initiateurs des machines qui transformèrent l’industrie des tissus en facilitant le travail de l’ouvrier.

À la suite de l’exposition de 1867, il reçut la croix de la Légion d’honneur. Au dire de ses collègues, sa qualité maîtresse était un jugement d’une rectitude absolue joint à une volonté de fer et une grande persévérance pour réaliser les projets qu’il avait profondément mûris.

En 1865, il était entré au conseil municipal et fut l’adjoint de M. Dauphinot à l’époque difficile de la guerre et il resta, pendant ces temps si douloureux, à la hauteur de ces fonctions alors si délicates à remplir en face des exigences de l’ennemi.

En 1871, il se retira de l’administration municipale.

De sa fortune si dignement acquise, il se servit noblement :

Les membres de la Légion d’honneur lui doivent une vaste place et un beau monument au cimetière du Nord, pour la sépulture des membres qui mourraient loin de leur famille.

Il fit construire en 1891, sur la paroisse Saint-André, un remarquable groupe pour les écoles libres tenues par les frères des écoles chrétiennes.

Il fit par son testament divers legs de bienfaisance où l’on peut signaler les suivants :

1° À la ville de Reims, cent mille francs destinés à être placés en rentes sur l’État, dont les arrérages seront servis chaque année à la personne la plus pauvre, la plus digne par sa conduite et sa piété filiale, sur les désignations d’une commission composée de M. le Maire, du président du bureau de bienfaisance et de MM. les curés de la Cathédrale, de Saint-Remi et de Saint-André.

2° Trois mille francs aux garçons de recettes titulaires de la Banque de France pour être placés en rentes sur l’État dont les arrérages devront servir à atténuer les pertes résultant des recouvrements.

3° Trois mille francs à la Société anonyme en souvenir de son président.

4° Cinq mille francs à Saint-Marcoul.

5° Cinq mille francs à la Maternité.

Les obsèques de cet homme supérieur, de ce bienfaiteur insigne, furent conduites par M. le Dr Henrot, maire de la ville, qui prononça sur sa tombe un discours où il fit de M. Charles Rogelet un éloge mérité.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

ROGELET (Victor).

Chevalier de la Légion d’honneur, ancien manufacturier, ancien président du Tribunal de commerce, ancien membre de la Chambre de commerce et du Conseil municipal de Reims, né à Vaudetré le 12 mars 1814, décédé à Reims le 6 juin 1881.

Enfant de la Suippe, ce pays éminemment laborieux et industriel. M. Rogelet vint de bonne heure à Reims avec un mince bagage, débuta par les emplois modestes, sut bientôt se faire, grâce à son intelligence, une haute position dans le commerce et l’industrie, et plus tard s’associa avec M. Villeminot-Huard. On sait ce que ces deux hommes qui ne devaient l’un et l’autre leur situation qu’à eux-mêmes, produisirent en réunissant leurs talents et leur honorabilité ; M. Rogelet fut envoyé de bonne heure par ses concitoyens au Conseil municipal, de là au Tribunal et à la Chambre de commerce.

En 1877, il fut élu président du Tribunal de commerce, où il montra les capacités que sa modestie s’obstinait à cacher.

Il devait rendre encore de longs services, quand sa santé fut atteinte par un malheur de famille ; il perdit sa fille et la maladie qu’il contracta à partir de cette époque fut celle qui plus tard devait l’enlever.

Si sa vie publique fut utile, sa vie privée n’était pas moins honorable, il mena une vie remplie d’activité, luttant sans cesse contre bien des obstacles. Parvenu à la fortune, il n’oublia pas ceux qui l’avaient aidé à 1a faire. Bon et généreux pour ses ouvriers, il laissa parmi eux le souvenir de ses bienfaits, aussi recueillit-il sur sa tombe les preuves de leur reconnaissance, pour ses bons conseils, pour sa libéralité charitable et pour les bons soins qu’il leur prodigua dans leurs besoins de toute sorte.

Source : AMB 1882.

ROGER (Pol).

Le « Syndicat du Commerce des Vins de Champagne » faisait une perte sensible le 20 décembre 1899 en la personne de M. Pol Roger, négociant à Épernay, enlevé après quelques jours de maladie à l’âge de 67 ans. Il était né à Ay (Marne), le 23 décembre 1831.

Travailleur, apte aux affaires commerciales, d’une grande initiative, il sut faire de sa maison l’une des plus importantes de la région. En 1898, ses qualités le firent appeler au sein du Syndicat qui trouva en lui un collaborateur de tous les instants.

M. Pol Roger avait été de 1865 à 1869, membre du Tribunal de Commerce d’Épernay.

Albert Baudon.

Source : AMB 1901.

ROGLET (Alexandre).

Né à Thibie (Marne) le 5 mars 1833, mort à Sézanne le 6 mars 1895.

Il fut attaché au service des ponts et chaussées à la résidence de Reims, le 1er janvier 1856, à titre d’employé temporaire ; mais quatre mois après, il était nommé employé secondaire de 2e classe ; le 1er janvier 1860, employé secondaire de 1ère classe ; le 1er octobre 1861, conducteur auxiliaire ; conducteur embrigadé de 4e classe le 1er juillet 1864, de 3e classe le 1er janvier 1868, de 2e classe le 1er juillet 1874, enfin de 1ère classe 1er mars 1878.

À partir de 1881, il a fait fonction d’ingénieur ordinaire de l’arrondissement d’Épernay, avec résidence à Sézanne, et d’agent-voyer d’arrondissement pour le service vicinal.

Nommé conducteur principal le 1er janvier 1883, de 1ère classe le 1er avril 1890, chevalier de la Légion d’honneur le 12 octobre 1893, et sous-ingénieurs le 1er mars 1894, membre enfin de la Commission de l’Hospice, il a gravi laborieusement tous les échelons de la hiérarchie. À propos de sa décoration, M. Lagout, l’ingénieur en chef, lui rend ce témoignage qu’il a été choisi parmi les 13 ou 1.400 conducteurs principaux auxquels l’administration répartit à peine 3 ou 4 croix par année.

Arrivé au faîte des honneurs, il avait été emporté en 48 heures par une congestion pulmonaire. Après les obsèques célébrées à Sézanne, le cercueil a été conduit à Reims, où l’inhumation a eu lieu au Cimetière du Nord.

Source : AMB 1896.

ROLAND (Jules Remacle).

Avocat, né à Rethel où il est décédé le 8 avril 1873, à l’âge de 57 ans

Source : AMB 1874.

ROLAND de MECQUENEM (Charles Marie).

Conservateur des forêts en retraite, chevalier de la Légion d’honneur, né au Chesne en 1804, décédé à Bel-Air, près de Charleville, le 10 janvier 1888, dans sa 84e année.

M. de Mecquenhem faisait partie de la première promotion de l’école forestière, dont les 24 membres devenaient autant de maîtres ; celui-ci en particulier se fit remarquer par son zèle éclairé pour la sylviculture. Après avoir passé par tous les grades, garde-général, sous-inspecteur, et inspecteur en Alsace et en Lorraine, puis à Sens, il fut promu à la conservation des forêts de Metz, où il donna pendant 20 ans la mesure de sa science profonde en sylviculture ; en appliquant avec fermeté et bienveillance les règlements et la discipline dans sa gestion, il se fit de ses subordonnés autant d’amis, qui comptent comme les meilleures années de leur carrière celles qu’ils ont passées sous sa direction.

Charles Remy.

Source : AMB 1889.

ROLLAND (Joseph).

Né le 13 septembre 1799 à Celles (Vosges), retiré à Sapignicourt, décédé le 3 mars 1871.

Source : AMB 1873.

ROLLET.

Ancien négociant, ancien conseiller municipal, né à Chaumont en 1819, décédé à Châlons-sur-Marne en 1892.

En 1840, il vint à Châlons fonder une maison de mégisserie qui prit sous sa direction un rapide développement. Il étendit ses relations non seulement en France et dans les pays européens, mais encore en Amérique.

C’était un commerçant loyal aussi bien qu’un industriel compétent. Aussi l’attention de ses concitoyens fut attirée sur cet homme intelligent ; lors du renouvellement du conseil municipal de Châlons en 1874, il fut élu membre de cette assemblée où il rendit des services signalés dans les commissions d’études sur les questions les plus diverses.

Il siégea dix-sept ans au conseil municipal où il avait acquis la réputation d’un homme d’un jugement sûr et d’un esprit juste.

Charles Remy.

AMB 1893.

ROLLIN (Alexandre Urban).

Grand croix de la Légion d’honneur, adjudant général du palais des Tuileries, né le 28 mai 1794 à Sillery (Marne), décédé à Paris le 16 août 1869.

Source : AMB 1871.

ROMAIN.

Notaire à Coucy-le-Château, né à Blérancourt (Aisne), le 24 juin 1824, décédé à Coucy le 18 mars 1883.

Pendant les trente années qu’il exerça sa profession, M. Romain avait su s’attirer l’estime de tous, grâce à son esprit loyal et conciliant ; aussi ses relations étaient agréables pour tous ceux qui avaient recours à lui.

Source : AMB 1884.

ROMANCE (Antoine Louis, baron de).

Né à Laon, le 7 mai 1819, conseiller à la Cour d’appel d’Amiens, décédé à Amiens le 15 mars 1881.

M. le baron de Romance comptait de longs et excellents services judiciaires. Entré dans la magistrature, dès sa jeunesse et avec l’intention de lui consacrer toute sa vie, il a été nommé juge-suppléant au Tribunal de première instance de Laon, le 24 juillet 1844. Il avait alors vingt-cinq ans. Le 25 janvier 1818, il était envoyé à Vervins, comme substitut du procureur du roi. Un décret du 17 mars 1850, le rappelait avec le même titre au siège de Laon, où il était plus tard nommé, d’abord juge par décret du 14 avril 1852, ensuite vice-président par un autre décret du 17 mars 1869. Enfin, il est entré comme conseiller à la Cour d’appel le 30 juillet 1877, après avoir franchi lentement tons les degrés de la hiérarchie. M. de Romance était un vrai magistrat. À sa science du droit et aux lumières de l’expérience, il joignait un grand sens, une non moins grande honnêteté, et, ce qui est fort important, l’amour de son état et la volonté d’en remplir dignement tous les devoirs.

Source : AMB 1882.

ROMANCE (Madame la Baronne de).

Née Isabelle Alphonsine de Vissec de la Tude, née à Brienne (Ardennes), le 21 mai 1824, décédée à Amiens, le 11 mars 1902.

La défunte était fille du marquis de Vissec de la Tude, ancien officier supérieur d’infanterie, chevalier de Saint-Louis et de la Légion d’honneur, ancien maire de Brienne, et de Alphonsine de Miremont. Elle était veuve du regretté baron de Romance, décédé conseiller à la Cour d’Amiens, et qui fit à Laon une grande partie de sa carrière de magistrat. Madame de Romance avait eu la douleur de perdre un fils officier de mobiles tué en 1870 ; aussi se confinait-elle dans le cercle étroit de la famille.

C’était une femme d’une haute piété ; d’une grande charité et d’une distinction parfaite.

Elle était la mère du Baron de Romance, du Marquis de Romance-Mesmont, de Mesdames de Mython et de Puisieux.

Albert Baudon.

Source : AMB 1903.

ROME (Léonard Victor).

Ancien avoué, ancien conseiller municipal, ancien adjoint au maire de la ville de Reims, né à Brive (Corrèze) le 21 juin 1813, décédé à Reims le 1er mars 1880.

Peu de personnes ont été mêlées à autant d’affaires et appelées à défendre plus d’intérêts ; M. Rome avait fait par son talent, par la sûreté de son jugement et par son expérience dans les affaires, de son étude d’avoué la plus importante de toutes celles de la ville de Reims.

Il avait toutes les qualités de l’homme d’affaires consommé et toutes les vertus de l’homme de bien.

Ces mêmes qualités, ces mêmes vertus, il les avait mises pendant trente ans au service des affaires publiques de la ville de Reims, dont il sut défendre les intérêts.

Comme conseiller municipal et comme adjoint, il prit la plus grande part aux œuvres importantes qui ont été créées de son temps, et il n’a point dépendu de lui que sa patrie d’adoption ne parvint encore à de plus hautes destinées.

Tous les services rendus par cet homme de bien ne seront point oubliés et feront revivre la mémoire de M. Rome dans les annales de la cité.

Source : AMB 1881.

ROQUES-SALVAZA (Eugène).

Né le 23 mars 1822 à Carcassonne, appartenait à une vieille famille de l’Aude, honorablement connue dans la magistrature.

Le jeune Eugène Roques-Salvaza, après de brillantes études au collège Henri IV, entra à l’École polytechnique et sortit dans l’artillerie.

Officier modeste et zélé, il se fit apprécier de ses chefs, surtout pendant la campagne de Crimée, où, sur sa demande, son séjour se prolongea pendant 27 mois. – I1 y obtint la croix de la Légion d’honneur avant l’âge de trente ans. – Après avoir passé deux ans dans l’artillerie de la garde, sous les ordres du général de Vivès, alors colonel au régiment d’artillerie montée, M. Roques-Salvaza fut nommé capitaine en 1er au 18e d’artillerie. – Son mariage avec Mlle Geoffroy de Villeneuve, fille de l’honorable député de Soissons et Château-Thierry, et l’acquisition du château de Fère-en-Tardenois fixèrent ses affections et ses sympathies dans le département de l’Aisne, et il préféra à une carrière plus brillante la résidence fixe de Soissons, où il commanda l’artillerie de l’arrondissement en obtenant le grade de chef d’escadron.

La guerre de 1870 le trouva plein d’énergie, plein d’ardeur active, mais ne possédant à l’arsenal de Soissons que des moyens de défense illusoires.

Soissons, isolée de la France par un blocus assez sévère, isolée même du département de l’Aisne, s’est trouvée dans des conditions exceptionnellement déplorables pour faire connaître la valeur de sa défense militaire. L’artillerie seule a répondu, sans un instant de découragement, à un bombardement intense, de beaucoup le plus long subi par toutes les places de cet ordre.

Les Prussiens, dans leur dépêche officielle, rendent hommage à l’artillerie de Soissons, dont ils qualifient la défense de durement opiniâtre (textuel).

Le commandant Roques-Salvaza en était l’âme ; encourageant toutes les bonnes volontés, ne quittant pas les remparts nuit et jour, le sang-froid du commandant Roques-Salvaza était l’exemple de tous, sa sollicitude était partout, sa bonté simple et vraie le faisait adorer de ses inférieurs.

Les mesures de rigueur ordonnées par les règlements militaires, il les retarda jusqu’à la dernière limite ; le dernier il conserva l’espérance et la sérénité, qui caractérisaient sa nature morale, et dans le moment suprême, où les circonstances forçaient le commandant de place à signer la capitulation, M. Roques-Salvaza croyait encore qu’on ne s’entendrait pas avec l’ennemi, car il faisait réparer la brèche et se préparait à une lutte désespérée.

Fait prisonnier le 16 octobre 1870, le commandant Roques-Salvaza suivit le sort de ses canonniers et fut interné à Cologne, où il passa cinq mois. C’est là que, frappé profondément dans son cœur de soldat, on put constater le germe de la maladie cruelle qui l’emporta l’an dernier à l’affection des siens.

Rentré en France, dans sa terre de Fère-en-Tardenois, après la paix, le verdict spontané de ceux qui l’avaient connu dans son canton, et dont les fils étaient sous ses ordres comme mobiles, à Soissons, le fit entrer au Conseil général de l’Aisne, sans aucune candidature préalable.

Étranger à tout parti politique, serviable et dévoué à tous, ignorant l’ostentation dans le bien, il attirait toutes les sympathies à la fois, dans son canton et au 12e d’artillerie, où il remplit les fonctions de son grade jusqu’à l’épuisement de ses forces.

La croix d’officier de la Légion d’honneur fut le dernier témoignage de l’estime que faisaient ses chefs d’une vie militaire si honorablement remplie.

Souffrant depuis plusieurs mois des suites de fatigues et de la maladie qu’il avait contractée en Prusse, M. Roques-Salvaza mourut fidèle aux traditions pieuses de ses ancêtres et avec le courage d’un soldat, à Fère-en-Tardenois, le 3 décembre 1875, à l’âge de 53 ans.

Source : AMB 1877.

ROSSAT (François Sébastien).

Était né à Grosac (Haut-Rhin) le 20 janvier 1821.

Pauvre, mais animé de l’amour du travail, il fit d’excellentes études, puis il obtint successivement les diplômes de bachelier ès lettres, de bachelier ès sciences et celui de licencié ès sciences. Après avoir exercé pendant quelque temps les fonctions de maître-répétiteur au lycée Saint-Louis, il fut reçu docteur ès sciences par la faculté de Strasbourg. En 1853, il succéda à M. Liès-Bodart en qualité de chef d’institution secondaire à Charleville. Cette institution, déjà prospère sous la direction de M. Liès, devint plus prospère encore sous celle de M. Rossat. En 1864, sous le ministère de Duruy, il fut nommé membre du Conseil supérieur de l’instruction publique, et décoré de la Légion d’honneur en 1867. La santé de M. Rossat commençait déjà à s’ébranler lorsque la guerre de 1870 vint lui porter le dernier coup. C’est alors qu’il se décida, quoique avec peine, à céder son institution et à jouir enfin de quelque repos.

M. Rossat est mort à Charleville le 26 septembre 1877. Un grand nombre de ses anciens élèves et les membres de l’Association des employés de Charleville-Mézières, dont il était le président, l’ont accompagné à sa dernière demeure et ont ouvert une souscription pour lui élever un monument.

Source : AMB 1878.

ROUILLER (Aristide Énée).

Officier d’Académie, ancien avoué, conseiller de préfecture honoraire, ancien conseiller municipal, président de la commission de la bibliothèque, membre du bureau d’assistance judiciaire, administrateur de la caisse d’épargne, né à Suzy (Aisne) le 3 novembre 1818, décédé à Laon le 1er juillet 1894.

Avait en outre rempli dans la ville de Laon de nombreuses fonctions honorifiques, et avait su s’attirer de nombreuses sympathies.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

ROUILLER (Théophile Édouard).

Né à Suzy, canton d’Anizy, le 2 décembre 1821, décédé à Montcornet (Aisne), le 2 août 1896, dans sa 75e année. Capitaine d’infanterie en retraite, chevalier de la Légion d’honneur, ancien secrétaire de la société de secours mutuels, ancien membre du bureau de bienfaisance et du conseil municipal de Montcornet, il avait su s’attirer de nombreuses sympathies par son caractère franc et loyal.

Il était frère de feu M. A. Rouiller, conseiller de préfecture honoraire à Laon et de M. A.-E. Rouiller, secrétaire de la Faculté de Lille en retraite.

Source : AMB 1897.

ROULZ.

Vice-président honoraire au Tribunal de Charleville, chevalier de la Légion d’honneur, décédé le 8 décembre 1880 à Charleville.

D’abord, juge à Rocroi, M. Roulz avait été appelé au Tribunal de Charleville, dont il devint le vice-président. Magistrat distingué, impartial et ferme, il parcourut avec honneur tous les degrés de sa carrière.

Il fut aussi élu par ses concitoyens, conseiller municipal, et mit aux services de la cité ses capacités et son dévouement.

Source : AMB 1882.

ROUSSEAU (Émile).

Président honoraire de la Chambre de commerce de Saint-Quentin et ancien président du tribunal de commerce, décédé le 9 septembre 1899, après une longue et honorable carrière, était né dans cette ville, le 4 novembre 1838.

Entré au tribunal de commerce en 1872, à l’âge de trente-quatre ans, et d’abord juge suppléant, il fut nommé juge titulaire en 1876 et élevé à la présidence en 1881. Il remplit ces fonctions, souvent difficiles, jusqu’en 1892 et à cette époque ses collègues, ne pouvant le déterminer à conserver ce poste de confiance, lui conférèrent le titre de président honoraire.

De même à la Chambre de commerce, M. Rousseau conserva son titre de président pendant une dizaine d’années et après qu’il eut transmis ses pouvoirs, en 1892, il n’en collabora pas moins aux travaux de la Société, y apportant comme dans la période active, ses connaissances juridiques et son jugement éclairé. Il ne laissait point non plus de côté les intérêts des autres administrations et sociétés qu’il représentait : la Banque de France, le chemin de fer de Guise, le Lycée, la Société des Maisons ouvrières.

Au nom de toutes ces associations, des voix autorisées s’élevèrent sur sa tombe pour dire 1a part de vie qu’il avait consacrée à chacune d’elles, donnant son existence en exemple aux générations de l’avenir.

M. Rousseau était chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’Instruction publique.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

ROUSSEAU (Jean-Baptiste Alphonse).

Ancien négociant, membre du Conseil municipal de Châlons-sur-Marne, ancien adjoint au maire, ancien juge au tribunal de commerce, né à Châlons le 10 avril 1813, et décédé en la même ville le 11 août 1889.

M. Rousseau appartenait depuis plus de 40 ans au Conseil municipal ; homme de bon conseil, homme d’action, il fut réélu sous tous les régimes. Les services qu’il a rendus à sa ville natale ne doivent pas être oubliés.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

ROUSSEAU (Michel Éloi).

Né à Viry-Noureuil le 12 mai 1792, décédé dans cette commune le 18 septembre 1878.

Ancien soldat de l’Empire, il avait fait comme maréchal des logis les campagnes de Prusse, d’Autriche et de Russie ; il assista à plusieurs batailles, entre autres à celle de Leipsig, où il alla chercher à travers les balles et les boulets ennemis son capitaine blessé grièvement, et le rapporta sur ses épaules jusqu’à l’ambulance. Il était de passage à Viry et devait rejoindre son régiment, qui allait faire la campagne de 1814, quand il apprit que l’avant-garde des ennemis arrivait à Chauny. Aussitôt il monta à cheval, se mit à leur poursuite, et seul il les fit rétrograder jusqu’à Genlis, l’épée dans les reins. Mais lorsque l’ennemi revint en force à Chauny, cette ville dut verser une contribution de cent mille francs. Ce n’en était pas moins un acte très hardi de la part de M. Rousseau, qui a toujours rempli ses devoirs de patriote. Plus tard, il fut capitaine de la garde nationale, puis maire en 1848, adjoint et conseiller municipal de Viry-Noureuil pendant plus de 40 ans.

Source : AMB 1879.

ROUSSEAU.

Docteur en médecine, chirurgien en chef de l’hôpital d’Épernay, membre de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne, et de plusieurs sociétés médicales, littéraires et scientifiques, membre du conseil municipal et adjoint au maire d’Épernay, né à Beaumont-sur-Vesle en 1794, décédé à Épernay le 15 juillet 1887, dans sa 93e année.

Reçu docteur en médecine à la Faculté de Paris, il vint débuter à Verzy et ne tarda point à s’installer à Épernay, où il jeta, en 1832, les premiers fondements de la haute situation qu’il acquit plus tard comme médecin et comme chirurgien, en combattant avec énergie le terrible fléau du choléra.

Pendant sa longue carrière, il fut pendant 50 ans chirurgien en chef de l’hôpital d’Épernay, et pendant 40 ans médecin en chef de la maison d’arrêt. Il était encore vice-président du conseil d’hygiène, médecin de la compagnie des chemins de fer de l’Est.

C’était une haute notoriété médicale avec laquelle on comptait en haut lieu. On lui doit plusieurs travaux littéraires et scientifiques. Nous citerons spécialement sa Lettre à M. Jules Simon sur la peine de mort et quelques erreurs de Claude Bernard, etc., etc.

S’il a rendu des services publics importants, que ne peut-on dire de ce qu’il a fait pour sa nombreuse clientèle ?

Mettons aussi au nombre de ses mérites, son dévouement pour ses concitoyens dans la vie civile.

Le docteur Rousseau a été conseiller municipal d’Épernay du 28 septembre 1831 au 1er juillet 1843, du 9 août 1846 au 20 mars 1848, et du 11 août 1855 au 22 novembre 1874 ; adjoint au maire du 16 mars 1866 au 15 août 1870, membre de l’administration provisoire pendant l’invasion du 17 août 1870 au 20 avril 1871, et adjoint provisoire depuis cette dernière date jusqu’au 21 juin suivant.

C’est en reconnaissance de tous ces services que le conseil municipal a décidé avec l’assentiment de toute la population que ses funérailles seraient faites aux frais de la ville d’Épernay.

Ch. Remy.

Source : AMB 1888.

ROUSSEAUX (Paul).

Né à Buzancy (Ardennes) le 29 novembre 1833, d’une famille honorable et laborieuse, devait à ses efforts persévérants et à sa haute intelligence la situation qu’il avait acquise.

Il obtint tout d’abord le brevet de capacité primaire et fut nommé maître-adjoint à Vouziers. Titulaire des deux baccalauréats à 24 ans, il entreprit ses études médicales sous les auspices de son éminent compatriote et ami, M. le professeur Lancereaux, et après avoir été interne des hôpitaux de Paris, se fixa comme docteur en médecine à Vouziers en 1862.

La sympathie publique l’aurait élevé à d’importantes fonctions électives s’il n’en avait été écarté par sa modestie et sa vocation professionnelle exclusive. Une seule fois, en 1870, il ne voulut pas se dérober à un devoir patriotique, et accepta le mandat de conseiller municipal.

Médecin de l’hospice et du service gratuit, médecin des ambulances pendant la guerre franco-allemande, médecin des épidémies, du chemin de fer, médecin légiste, etc., etc., il remplit avec autant de zèle que de désintéressement, ces multiples fonctions à peu prés gratuites.

Il succomba comme il l’avait toujours désiré, au travail et s’éteignit le 7 mars 1900. Sa mort fut un deuil pour la région de Vouziers dans laquelle il a rendu d’inappréciables services.

Albert Baudon.

Source : AMB 1901.

ROUSSEAUX.

Le jeudi 22 octobre 1868, une foule nombreuse et recueillie conduisait à sa dernière demeure un fonctionnaire bien modeste, mais bien digne aussi des regrets universels qu’inspirait sa perte, M. Jean-Baptiste Rousseaux, économe de l’hospice, de la Charité, à Reims. Dans ces délicates fonctions, qu’il exerçait depuis vingt-huit ans, il avait su mériter l’estime de tous par un caractère de bienveillance et de parfaite urbanité qui ne s’est jamais démenti. M. Rousseaux n’était âgé que de 58 ans.

Comme M. Lesage, M. Rousseaux était sorti des rangs du peuple et s’était fait de lui-même une place dans la société. Engagé volontaire en 1832, lorsqu’une guerre avec l’Europe paraissait imminente, il perfectionna son instruction dans les écoles régimentaires. En renonçant à ses galons de sergent, pour rentrer dans ses foyers, il comptait trouver dans une maison de commerce des moyens d’existence assurés, et son espérance ne fut point déçue. L’estime qu’avait, conçue pour sa personne l’honorable famille des Henriot lui rendit accessible le poste qu’il conserva jusqu’à sa mort, dans l’administration des Hospices.

Atteint depuis de longues années d’une maladie de poitrine, il fut entouré dans sa famille des soins les plus tendres et les plus affectueux. On peut dire que la prolongation de son existence fut un miracle de piété conjugale.

M. Rousseaux avait reçu de la nature des facultés artistiques très remarquables. Sans leçons d’aucun maître, il était arrivé, comme dessinateur, à faire preuve d’un talent d’amateur au-dessus de l’ordinaire. Il laisse aussi un recueil de poésies, la plupart inédites, qui mériterait de voir le jour.

Source : AMB 1869.

ROUSSELET (Victor Émile).

Né à Gray, le 4 janvier 1841, décédé à St-Gobain, le 19 janvier dernier, était inspecteur des eaux et forêts en retraite.

Esprit cultivé, d’un caractère aimable, plein d’une douce philosophie, M. Rousselet avait l’amour de cette belle forêt de Saint-Gobain qu’il se plaisait souvent à parcourir. Ce fut un homme d’exquise bonté.

M. Rousselet était chevalier de la Légion d’honneur et chevalier du Mérite agricole.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

ROUSSILLON (Charles François).

Juge au tribunal civil de Châlons-sur-Marne, né à Charleville le 10 août 1835, décédé à Châlons le 4 janvier 1889.

M. Rousillon était parent à Mgr Regnault, évêque de Chartres, comme lui originaire de Charleville. Il avait été juge à Chartres, et il était, depuis la nouvelle réorganisation judiciaire, juge à Châlons-sur-Marne ; c’était un excellent magistrat. Chez l’homme privé, on louait l’affabilité et la bienfaisance.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

ROUSSILLON (Jean Louis).

Ancien professeur et ancien inspecteur d’Académie, né en 1794, décédé à Charleville en juin 1879.

Quoique originaire du Jura, il appartient, par ses services, à notre pays. Nommé professeur de troisième à Charleville, en 1818, il fut appelé à l’inspection de l’enseignement primaire. Pendant vinnt-cinq ans il avait eu l’estime de ses chefs et l’amitié de ses élèves.

En 1846, l’administration lui confia la recette municipale de Charleville, qu’il administra jusqu’en 1876.

Il faisait partie des jurys d’examen pour les diverses admissions de candidats aux Écoles.

Déjà officier d’Académie dès 1844, il fut nommé, en 1855, officier de l’Instruction publique ; la croix de la Légion d’honneur lui fut, dit-on, offerte ; faisant le bien pour le bien, avec une modestie rare, il ne s’en crut pas digne. À sa mort, il était encore caissier de la Caisse d’Épargne.

Source : AMB 1880.

ROUSSIN (l’abbé Pierre).

Curé de Pertes, né à Villers-le-Tourneur (Ardennes) le 9 août 1823, décédé le 20 mars 1870.

Source : AMB 1871.

ROUX (Jean Louis).

Né à Grauves le 31 mai 1794, décédé à Cramant le 26 octobre 1884, à l’âge de 90 ans.

Ancien soldat de l’empire, M. Roux avait pris part aux batailles de Leipzig, Fleurus, Waterloo. Il était décoré de la médaille de Sainte-Hélène.

Source : AMB 1885.

ROUY-CYR (Mme).

Bienfaitrice de l’hôpital de Vouziers (Ardennes), décédée le 13 juin 1869.

Source : AMB 1870.

ROYER (François Claude).

Né à Saint-Gard (Haute-Saône) le 18 octobre 1819, décédé à Mézières le 11 février 1884, avait créé, tout jeune encore, à Mézières, un établissement d’instruction libre, qu’il dirigea jusqu’en 1870 avec un succès remarquable.

M. Royer n’était pas seulement un homme intelligent ; c’était un homme tout dévoué de cœur à la lourde tâche qu’il avait entreprise. Le bombardement de Mézières détruisit son établissement, et M. Royer ne crut pas devoir le relever, au grand regret des familles qui trouvaient chez lui, pour leurs enfants, tout à la fois une bonne instruction et une saine éducation. Il fut nommé juge de paix, d’abord à Bernaville (Somme), puis à Attigny, et enfin à Flize. Il revint ensuite se fixer à Mézières, où il est mort, entouré de l’affection des siens et de l’estime de ses concitoyens. Il était, depuis longtemps, officier d’Académie.

Source : AMB 1885.

ROYER (François Nicolas Alphonse).

Né le 11 octobre 1838, à Bassoncourt (Haute-Marne), fit ses études au Lycée de Chaumont, s’engagea en 1858, et conquit rapidement les galons de caporal, de sergent et de sergent-major. Mais anémié par les fièvres d’Afrique, il quitta le service et revint près de son père, qui habitait Clefmont, près de Langres.

Mais la guerre de 1870 éclate. Il reprend du service, est bientôt nommé sous-lieutenant au 56e régiment de la mobile (31 juillet) ; moins de six semaines après, il était capitaine (8 septembre). Là, il accomplit des prodiges, aussi bien comme organisateur que comme combattant. Après l’armistice, il vient résider à Châlons, comme gérant des prisons de la Marne et de la Meuse, s’y marie, prend la direction de la maison de commerce Royer-Pâqueron.

Conseiller municipal, vice-président de la Société philanthropique, receveur-buraliste des contributions indirectes, il sut se faire apprécier dans ces diverses fonctions. Il fut aussi président des volontaires et combattants de 1870, qui perdent en lui un dévoué patriote.

M. Royer mourut à Châlons. À ses obsèques, les cordons du poêle étaient tenus par MM. Monet, ingénieur en chef du département, Herveux, président de la Chambre de Commerce, Schmit, secrétaire perpétuel des Volontaires et Combattants de 1870, et un représentant de l’administration des contributions indirectes.

M. Pfender a prononcé sur la tombe un discours au nom du comité des Volontaires et Combattants de 1870.

Source : AMB 1899.

ROYER (Jean-Baptiste).

Ancien receveur de l’Asile départemental des aliénés du département de la Marne, membre honoraire de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne, né à. Châlons-sur-Marne le 3 mars 1807, décédé an même lieu, le 9 mars 1889, à l’âge de 82 ans.

Il fit ses études au Petit Séminaire de Châlons, et il était entré au Grand Séminaire avec l’idée de se vouer à l’état ecclésiastique.

Profond penseur, intrépide chercheur, il était arrivé au point culminant des études théologiques, qu’il cherchait encore à les étendre, mais en suivant, sans s’égarer, le flambeau de la foi.

En rentrant dans la vie civile, i1 n’abandonna pas ses chères études ; non seulement les études religieuses n’avaient plus de secret pour lui, mais il étudia l’hébreu, chercha à pénétrer le sanscrit, et les origines des langues anciennes et modernes.

Toutes les sciences naturelles lui étaient familières, géologie, minéralogie, botanique et zoologie ; avec cela une érudition extraordinaire sur tout ce que l’homme peut savoir.

À ces qualités, il joignait une grande modestie, qui n’empêcha point la Société d’agriculture, sciences, de le découvrir et de l’attirer dans son sein dès le 15 décembre 1840 ; après avoir rempli pendant longtemps le titre de vice-secrétaire archiviste, sans avoir voulu accepter d’antres titres, il fut nommé membre honoraire, et continua longtemps encore à communiquer à la Société le résultat de ses savantes recherches.

Il ne faut point croire que la science et l’étude absorbèrent tout son temps. Pendant quarante-quatre ans, il remplit avec beaucoup de zèle et de capacité les fonctions absorbantes de receveur de l’asile départemental des aliénés du département de la Marne.

Le savant et le vaillant fonctionnaire étaient doublés d’un homme de foi à profondes convictions, et j’ai le droit d’ajouter d’une amitié sûre et sincère.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

ROYER (Louis).

Négociant en vins et viticulteur à Oger, juge au tribunal de commerce d’Épernay, né à Neuvy (Marne) le 5 septembre 1848, décédé à Oger le 15 avril 1893, était le fils de ses œuvres.

Employé dans la maison Verrier, il y a environ 20 ans, il fut envoyé comme représentant d’une des maisons de commerce les plus importantes de la Champagne à l’exposition de Philadelphie, il y apprit le commerce d’exportation.

Rentré en France et marié à Oger, il y créa un vignoble important, en même temps il fonda une maison de commerce qui devint bientôt l’une des premières de la contrée. Il en transporta le siège à Avize où il avait repris la maison de M. Augé-Collin.

C’est au moment où il opérait cette transformation que la mort vint le frapper à l’âge de 45 ans.

Tout le monde est d’accord à louer sa haute intelligence qui était le gage des succès du présent et de l’avenir.

M. Royer était depuis 7 ans juge au tribunal de commerce d’Épernay. En 1870, il faisait partie comme sergent, des mobiles de la Marne.

Charles Remy.

AMB 1894.

ROYS (Edme Jacques de).

Ancien président du Tribunal civil de Châlons, chevalier de la Légion d’honneur, né à Arcis-sur-Aube en 1820, décédé à Châlons-sur-Marne le 16 octobre 1888.

M. de Roys, était depuis 1862 président du tribunal civil d’Avallon, lorsqu’il fut nommé président de celui de Châlons-sur-Marne par décret impérial du 5 mars 1864. En 1866, il recevait la croix de la Légion d’honneur ; et en 1885, après plus de 20 ans de bons services, il prenait sa retraite et demeurait à Châlons, où il avait trouvé de nombreuses sympathies, tant comme magistrat, que comme homme privé, de mœurs douces et polies.

Charles Remy.

Source : AMB 1889.

ROZE (Louis Pierre Julien).

Né à Laon le 7 pluviôse an XIII[ (1805), docteur en droit, président honoraire du tribunal civil de Laon, ancien vice-président de la commission administrative des hospices de cette ville, décédé à Laon le 27 octobre 1883.

M. Roze avait débuté dans la magistrature vers 1830, comme juge suppléant à Laon, il devint ensuite juge à Château-Thierry, successivement juge pendant 19 ans, et vice-président du tribunal de Laon pendant 13 ans.

Juge intègre et instruit, doté d’une volonté forte et d’une grande indépendance de caractère, il possédait les qualités solides qui constituent le bon magistrat.

Comme on le voit, presque toute sa vie s’écoula au tribunal de Laon où il laissa à ses justiciables, le souvenir d’un magistrat austère, loyal et distingué.

Les services rendus par M. Roze, à la cause de l’instruction publique, lui avaient valu les palmes d’officier d’académie.

Source : AMB 1884.

RUBELLES (Auguste Henri Alexis PORLIER, comte de).

Né à Versailles le 11 décembre 1812, décédé à Presles, le 26 septembre 1898, en son château de Bois-Morin, inhumé le 30 septembre.

Ses funérailles furent imposantes, comme il convenait à un homme qui avait fait tant de bien autour de lui.

Au cimetière, deux discours ont été prononcés, l’un par M. Pelletier, l’autre par M. Lombard, maire de Presles : rendant également hommage aux belles qualités civiques et morales du défunt qui, par ses hautes relations, ses manières franches et persuasives, savait donner une heureuse solution aux affaires les plus délicates.

Élu maire de Presles en 1849, il resta presque jusqu’à sa mort à la tête de l’administration municipale.

Source : AMB 1899.

RUBELLES (vicomtesse de).

Né en 1824, à Aigueperse (Puy-de-Dôme), fille de M. Pierre Andrieu, ancien capitaine au régiment de Provence, maire d’Aigueperse, chevalier de la Légion d’honneur, et de Mme Célinie de Rethès de Sampigny, petite-fille de Pierre Andrieu, dernier bailli et maître des eaux et forêts du duché de Montpensier, député de la Sénéchaussée de Riom aux États-Généraux de 1789, et d’Antoinette de Froment.

La vicomtesse de Rubelles était la dernière petite-nièce de Louise de Marillac, première supérieure des Filles de la Charité, et de Marguerite de Veyny de Villemont, première supérieure du Val-de-Grâce, béatifiée en 1626.

La regrettée défunte, qui avait perdu récemment son mari, était la belle-sœur du vénérable comte de Rubelles, maire de Presles-et-Boves, propriétaire du château de Boismorin.

Mme de Rubelles est morte à Vichy, le 1er juin 1897 : cette mort met en deuil plusieurs anciennes familles de la région.

Source : AMB 1898.

RUINART de BRIMONT (Albert Jules).

Chanoine honoraire de Reims, né à Reims le 26 janvier 1801, décédé à Rome en octobre 1870.

Source : AMB 1872.

RUINART de BRIMONT (Arthur), voir BRIMONT (Arthur de).

RUINART de BRIMONT (Comte Camille Edmond).

Né à Reims, le 24 décembre 1824, d’une vieille famille rémoise, décédé à Paris le 5 mai 1896, à l’âge de soixante et onze ans. C’était le frère aîné du vicomte Edgar de Brimont, chef de la maison de Champagne Ruinart père et fils. Le deuil était conduit par son fils le vicomte André Ruinart de Brimont, le comte d’Infreville, et M. Hennessy ses beaux-frères, le comte de Mareuil, son oncle.

L’inhumation a eu lieu à Reims, le 13 mai, après un service funèbre célébré en l’église Notre-Dame.

Source : AMB 1897.

RUINART de BRIMONT (Edgard).

Négociant en vins, né à Reims le 19 mai 1829, décédé à Paris le 7 juin 1881.

M. le vicomte Edgard de Brimont était le chef de la maison Ruinart père et fils, la plus ancienne du commerce des vins de Champagne. Il a légué à sa ville natale une somme de 100.000 francs, destinée à fonder un établissement de bienfaisance.

La famille Ruinart est une des plus anciennes de la bourgeoisie rémoise, et plusieurs de ses membres ont rendu des services signalés à leur pays.

Source : AMB 1882.

RUINART de BRIMONT (Jules).

Né à Coblentz (Allemagne) le 16 novembre 1836, pendant un séjour qu’y faisaient ses parents ; issu d’une des meilleures familles de la Champagne, il est décédé à Rilly-la-Montagne le 26 mai 1898, âgé de 60 ans.

Dès sa première enfance, il se sentit un goût prononcé pour le dessin. Aussi, à quatorze ans, entra-t-il à l’académie des Beaux-Arts d’Anvers, où il resta deux années. Il se fit ensuite, à la célèbre École de Dusseldorff, l’élève de Rudolph Jordan, peintre des scènes de la vie des pêcheurs de l’île de Marken, en Hollande, et d’Oswald Achenbach.

Jules Ruinart quitta l’École de Dusseldorff au bout de deux ans pour s’essayer dans une série de tableaux de genre, empruntés aux mœurs de Westphalie et des bords du Rhin. Il avait alors dix-huit ans.

Il peignit à cette époqne plusieurs portraits dans les vieux châteaux de Wesphalie, chez les anciennes familles de Lilien-Furstenberg, de Boldelschwing, de Wedel,etc. Puis, ayant réalisé d’assez belles économies, il entreprit le voyage d’Italie, rêvé par tous les artistes, et séjourna six mois à Rome, et six mois à Capri. De là, il retourna se perfectionner à Dusseldorff, aux classes de paysage de l’Académie.

Ses progrès furent si rapides que l’Académie lui acheta – au prix de 2.000 francs – son premier grand tableau. C’est vers ce temps qu’il fit la connaissance de Munkackzy, de Wylie (peintre de la Cour de Russie), et d’Arthur Calame, fils du célèbre paysagiste suisse, et lui-même paysagiste de grand talent, avec lequel il est entré en correspondance jusqu’à ses derniers jours.

Puis la guerre de 1870 arriva, et Ruinart quitta l’Allemagne pour rentrer en France, où il se fixa à Rilly. Depuis cette époque, il fit de nombreux voyages en Angleterre, en Hollande, en Belgique, en Allemagne, en Bohême, en Espagne et en Italie, étudiant, peignant, dessinant continuellement, puisant partout les sujets les plus variés de scènes de mœurs, de genre et de paysages.

Il n’aimait guère à fréquenter le monde, quoiqu’il fût lui-même de la meilleure compagnie. Il préférait, selon ses goûts d’artiste, vivre simplement, sans bruit et sans réclame, au milieu des paysages et des paysans qui lui servaient chaque jour de modèles. C’est dans ce milieu, qui lui était cher, qu’il a fini ses jours, laissant dans son atelier une quantité insoupçonnée de tableaux, de dessins, d’esquisses, d’aquarelles et de croquis, dont beaucoup sont d’un maître.

Charmant causeur, très instruit, modeste et simple, Jules Ruinart laisse un souvenir parmi ceux, peu nombreux, qui ont pu l’approcher et pénétrer dans son intimité.

Source : AMB 1899.