Notices nécrologiques - O

Notices nécrologiques des ALMANACHS MATOT-BRAINE

ŒMICHEN (Frédéric Edmond).

Chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre tunisien du Nicham-Iftikar, colonel directeur de l’école d’artillerie du 6e corps d’armée, né à Strasbourg le 20 mai 1841, décédé à Châlons le 4 mai 1893.

M. Œmichen avait de beaux états de services.

Entré à l’École polytechnique en 1861, il en sortit dans l’artillerie pour entrer comme sous-lieutenant à l’école d’application de Metz. Lieutenant en premier au 8e régiment en 1865, capitaine en 1871, chef d’escadron au 25e en 1874. Promu lieutenant-colonel en 1891, il fut classé à l’état-major et nommé directeur à l’école d’artillerie du 6e corps d’armée.

Il fit la campagne de 1870 à l’armée de Metz et devant Paris.

Il passa à la direction de la manufacture d’armes de Tulle et plus tard à la direction d’artillerie au Ministère de la guerre, qu’il quitta en 1881 pour prendre les fonctions de directeur du parc d’artillerie de Tunisie ; puis après avoir passé 10 ans comme capitaine-major et chef d’escadron au 25e d’artillerie, il était placé en 1891, avec le grade de lieutenant-colonel à la tête de l’école d’artillerie de Châlons.

C’est à ce poste important que la mort est venue le frapper presque subitement.

M. le général Gras, commandant l’artillerie du 6e corps, dans le discours prononcé sur sa tombe, le qualifie ainsi : « Nature droite, loyale et sympathique, le colonel Œmichen était animé des sentiments les plus nobles et les plus élevés. D’une intelligence race, d’une instruction profonde, d’un esprit fin et enjoué, tout dévoué à ses devoirs, bienveillant et serviable pour ses inférieurs, il avait su s’attirer l’estime et l’affection de tous, de ses chefs, de ses amis et de ceux qui servaient sous ses ordres ».

Charles Remy.

AMB 1894.

OGÉE (Pierre Adolphe).

Ancien directeur de l’École professionnelle de Reims, succombait en cette ville, le 10 février 1899, à l’âge de 74 ans, après une vie toute de labeur consacrée à l’enseignement d’abord, aux lettres ensuite qu’il représenta dans une collaboration effective et presque quotidienne au « Courrier de la Champagne ». Il était le doyen de la presse rémoise et celle-ci montra en quelle estime elle le tenait en assistant en nombre à ses obsèques.

M. Ogée entra assez tard dans le journalisme. À sa venue au « Courrier de la Champagne », il fut chargé de la « Chronique théâtrale ». Critique plutôt bienveillant que sévère, il relevait avec tact les écarts des artistes et le plus souvent sa censure se bornait à des conseils paternels ; très heureux aussi d’applaudir aux succès, sans louanges exagérées d’ailleurs. Les habitués des spectacles se le rappellent invariablement assis dans son fauteuil de droite, toujours correctement vêtu, toujours souriant dans sa physionomie ouverte qu’encadrait une vénérable barbe blanche.

On le retrouvait aussi dans les banquets, ne se départissant jamais de sa verve, ni de son bon sens qu’il conserva jusqu’au bout de sa verte vieillesse.

Au cimetière, M. A. Gobert, directeur du « Courrier de la Champagne », a, en termes touchants, retracé la carrière si bien remplie de son dévoué collaborateur.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

OGER (Mme).

Veuve du député de ce nom, fait don à la ville de Givet d’une somme importante, pour faciliter cette ville de réaliser le projet de distribution d’eau dans toute la ville ; morte le 3 décembre 1873.

Source : AMB 1875.

OLIVE (Jean-Baptiste).

Né à Guchen (Hautes-Pyrénées), le 23 juin 1828, ancien professeur au Collège de Vitry-le-François, bibliothécaire de la ville, officier de l’Instruction publique, membre de la délégation cantonale, est mort à Vitry-le-François, le 20 novembre 1895, à l’âge de 68 ans, ne laissant partout que des souvenirs de sympathie.

Source : AMB 1897.

OLIVIER (Adam).

Curé-archiprêtre de Sézanne et chanoine honoraire de la cathédrale de Châlons-sur-Marne, né à Saini-Martin-aux-Champs le 21 août 1823, décédé à Sézanne le 11 septembre 1890. M. Olivier avait été ordonné prêtre le 24 juin 1849. Nommé curé de Troissy le 7 juillet suivant, il entra à Sézanne comme archiprêtre le 1er octobre 1871. Il était chanoine honoraire depuis le 25 octobre 1873.

Doué des plus éminentes qualités du prêtre, éloquence de la chaire, imposante dignité dans ses fonctions sacerdotales, M l’abbé Olivier avait su s’attirer toutes les sympathies.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

OLIVIER (Jean-Baptiste Hippolyte).

Ancien instituteur, né à Hautes-Rivières, le 5 novembre 1837, mort à Vrigne-aux-Bois, le 15 octobre 1898. Les cordons du char funèbre étaient tenus par trois instituteurs, amis du défunt, et un délégué de la Caisse d’épargne de Sedan, dont il était le caissier à la succursale de Vrigne-aux-Bois.

Au cimetière, trois discours ont été prononcés : par M. Dussaussois, instituteur à Vrigne-aux-Bois ; par M. le baron Évain et par M. Lefèvre-Lionne, ce dernier, jadis élève de M. Olivier, à l’école communale de Vandy, où il fut instituteur jusqu’à sa nomination à Vrigne-aux-Bois (1864-1868).

Source : AMB 1899.

OLIVIER (l’abbé Aristide Basile).

Né à Montloué, le 14 mars 1138, décédé en son presbytère de Mesbrecourt (canton de Crécy-sur-Serre), le 18 août 1897, dans sa 60e année. Ordonné prêtre à Soissons, le 20 avril 1867, M. Olivier fut d’abord professeur à l’Institution Saint-Charles, de Chauny, jusqu’au 1er juillet 1868, où il fut nommé vicaire de Fresnoy-le-Grand. Le 17 juillet 1870, il devint curé de Regny, puis successivement le 1er juillet 1876, de Quessy, de Berlancourt, le 20 septembre 1878, et de Mesbrecourt le 20 février 1882.

Source : AMB 1898.

OLIVIER (l’abbé Auguste Eugène).

Curé de La Veuve, chanoine honoraire, décédé le 12 avril 1897 dans sa 86e année. Il avait été longtemps curé-doyen d’Esternay ; mais parvenu à un âge avancé, il demanda un poste modeste, où il pût jouir d’un peu de repos : c’est ainsi qu’il fut curé de Vraux plusieurs années, puis de La Veuve depuis 1890. C’était un homme simple, très affable, de relations faciles et surtout fort charitable. Devenu aveugle, il supportait cette infirmité sans se plaindre. Modèle de douceur, de bonté, de charité, on peut dire de lui qu’il a passé sa longue vie à faire le bien et à donner l’exemple de toutes les vertus.

Source : AMB 1898.

ONFROY de BRÉVILLE (Mme, née Marie Sophie Pauline CAMUSAT de VAUGOURDON).

Née à Troyes (Aube) le 3 avril 1840, décédée en son château de Haute-Fontaine, commune d’Ambrières, le 13 janvier 1890.

Elle était veuve de M. Onfroy de Bréville, dont le père fut longtemps sous-préfet de l’arrondissement de Vitry. Le fils avait lui-même exercé ces fonctions à Provins, à Vendôme et à Brest, où il se trouvait au moment de la guerre de 1870. Il était chevalier de la Légion d’honneur. Mme de Bréville appartenait à une très ancienne famille de Troyes. Son père, archéologue distingué, avait réuni une riche collection dont en mourant il fit don au Musée de sa ville natale. Elle s’était retirée depuis la mort de son mari à son château de Haute-Fontaine, vaste et belle demeure où l’on voit encore les restes de la célèbre abbaye des Bernardins. Elle répandait ses bienfaits autour d’elle, et sa mort a été une perte pour la contrée.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

OUDART (Jean Joseph).

Né à Rochefort (Belgique) le 23 mars 1800, alors que ce pays appartenait encore à la France et que la Restauration de 1815 lui fit perdre.

Fils d’un capitaine de la grande armée, M. Oudart vint se fixer à Charleville ; il y exerça la profession de dentiste. Doué d’une rare intelligence, il inventa, en 1843, un nouveau système d’horloge en fonte pour châteaux, pour lequel il prit un brevet.

C’est dans les Ardennes qu’il commença à réunir sa fameuse collection de conchyliologie.

En 1850, il vint se fixer à Reims. Chercheur infatigable, ses goûts pour les arts pouvaient, dans cette ville, trouver un plus large développement ; d’une extrême adresse, il exécutait par lui-même les travaux les plus difficiles.

Il présenta à l’Académie de Reims, en 1857, des émaux restaurés pour lesquels la docte compagnie lui décerna une médaille d’argent de 1ère classe.

Décédé à Reims le 26 mai 1872, il a laissé une belle collection de tableaux, de gravures, et une rare collection d’horlogerie de toutes les époques.

Source : AMB 1873.

OUDIN (Gustave).

Étudiant en médecine, né à Reims le 15 décembre 1853, décédé à Reims le 16 octobre 1880.

Après de brillantes études au Lycée de Reims, Oudin avait embrassé la carrière de la médecine, s’appliquant de préférence aux recherches d’histoire naturelle et de la géologie ; il était allé terminer ses études à Paris et se disposait à passer son doctorat. Au milieu de ses occupations multiples, il trouvait le temps de satisfaire son goût favori pour les lettres.

Lors du Congrès scientifique tenu cette année à Reims, il fit dans l’Indépendant rémois des comptes-rendus fort remarquables sur différents travaux et excursions de la session, où l’on trouve des appréciations justes et savantes. Son esprit libéral et son intelligence remarquable promettaient pour l’avenir un homme d’élite et un savant profond.

Bon, affable pour tous, il ne comptait que des amis, mais sa santé était épuisée par de longues études ; il mourut avant l’âge, emportant les regrets de tous ceux qui ont su apprécier ses brillantes qualités de cœur et d’esprit.

Source : AMB 1881.

OUDIN (Jean-Baptiste).

Manufacturier et ancien maire à Bétheniville, né à Bétheniville le 8 avril 1823, décédé audit lieu le 13 décembre 1891.

M. Oudin fut, avec son frère décédé avant lui, l’un des fondateurs de l’industrie lainière de la vallée de la Suippe.

Comme industriel, il était l’un des plus intelligents ; comme patron, il était le meilleur ami des ouvriers dont il eut toujours à cœur d’améliorer le sort, et la reconnaissance se traduisit à ses funérailles par des manifestations les plus sympathiques.

Comme maire, il n’eut à cœur que l’amélioration du bien-être de la commune qui lui doit entre autres choses, le groupe scolaire neuf, la restauration de l’église, la création et l’entretien de nouveaux chemins, etc.

Aussi ses funérailles ont-elles eu toute la pompe et toute la majesté que peuvent donner les regrets unanimes de la population, et l’expression de l’estime et de la considération générale.

Charles Remy.

AMB 1893.

OUDIN (Victor Ernest).

Président de Chambre à la Cour d’Appel d’Amiens, chevalier de la Légion d’honneur, officier d’académie, était né à Vervins, le 26 août 1831.

D’abord substitut à la Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), puis à la Basse-Terre, il revint ensuite dans notre région, appelé le 28 juillet 1862 comme juge au tribunal de Rocroi (Ardennes) où il resta jusqu’au 16 octobre 1863. Il fut alors nommé à Sedan, de là président du tribunal de Péronne enfin le 10 août 1878 conseiller de la cour d’Appel d’Amiens, où le 14 mars 1899, la mort venait mettre fin à cette honorable carrière.

M. Oudin était un magistrat intégré, ayant fait preuve dans ses délicates fonctions de hautes qualités morales, sans jamais faillir au vieux loyalisme français, trop méconnu aujourd’hui.

Dévoué à la chose publique et au développement de l’instruction populaire, il avait été Président de la Société Industrielle ; érudit et fin lettré, il avait eu la présidence de la Société des Antiquaires de Picardie et faisait partie de l’Académie d’Amiens.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

OUDOT (Pierre François).

Né à Nauroy-lès-Jussey le 14 mars 1803, décédé à Saint-Brice le 9 juin 1873.

Curé de cette commune, il y a exercé son ministère pendant 30 ans.

Source : AMB 1874.