Notices nécrologiques - I J

Notices nécrologiques des ALMANACHS MATOT-BRAINE

ICART (Charles Victor).

Commandant en retraite, officier de la Légion d’honneur, né à Perpignan (Pyrénées-Orientales), le 25 février 1843, décédé à Maurupt (Marne), le 3 juillet 1902.

Icart peut prendre place parmi nos figures militaires champenoises. Sous-lieutenant au 63e d’infanterie, il se distingua en 1870 au siège de Phalsbourg. Fait prisonnier, mais sans avoir donné sa parole d’honneur, il réussit à s’évader au moment de la capitulation et rejoignit l’armée de l’Est.

Capitaine en 1873, après avoir emporté, une batterie contre les insurgés, il fut fait chevalier de la Légion d’honneur, puis gagna la croix d’officier comme chef de bataillon.

Icart avait pris sa retraite en 1891.

Albert Baudon.

Source : AMB 1903.

INSLIN (abbé).

Ancien curé de Murtin-lès-Bogny, décédé en cette commune le 18 janvier 1873, à l’âge de 81 ans.

Source : AMB 1874.

IRROY (Ernest Benjamin).

Né à Reims le 13 novembre 1829, décédé le 2 août 1896, négociant en vins de Champagne, vice-consul d’Espagne, commandeur de l’ordre royal d’Isabelle-la-Catholique, administrateur de la Banque de France et de la Société Générale, licencié en droit, président d’honneur de nombreuses sociétés artistiques et bienfaisantes, et, par dessus tout, viticulteur distingué. Sans cesse il était à la piste des progrès dans les procédés de culture de la vigne, et dans la lutte contre ses nombreux insectes.

Il fonda des prix dans plusieurs communes pour récompenser les meilleurs vignerons ; c’est ainsi que pour récompenser le travail dans l’industrie des vins de Champagne, il fonda un prix de vertu que donne annuellement l’Administration municipale de Reims.

À ses obsèques, se trouvait tout le commerce de champagne de Reims, Épernay, Ay, Avize, etc. Au cimetière, un discours a été prononcé par M. du Belley, consul des États-Unis, discours simple, plein de cœur, retraçant en quelques phrases les belles qualités du regretté défunt, dont la vie fut celle d’un homme de bien.

Source : AMB 1897.

ISNARD (Charles Étienne Honoré).

Remplissait depuis 1877, les fonctions de juge de paix à Ay où la mort vint le surprendre le 26 juillet 1899. Il était né à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise), le 18 février 1828.

M. Isnard s’était créé de vives sympathies à Ay, et ses nombreux legs témoignent du culte qu’il avait voué lui-même à la ville dont il fut le conseiller judicieux et toujours écouté pendant vingt-deux ans.

Il lègue plus de 3.000 francs aux religieuses de l’hospice, aux religieuses de la Providence, à l’Orphelinat d’Ay, aux frères des Écoles chrétiennes, au bureau de bienfaisance, à la musique municipale, etc.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

ITASSE (Marie Paul).

Docteur en médecine, décédé à Sedan le 21 novembre 1879, dans sa 76e année.

Chirurgien de l’Hôpital civil, il exerça son art pendant près de 40 ans. Décoré de la Légion d’honneur après la guerre de 1870. Il avait débuté dans la médecine militaire.

Médecin de la Douane, médecin des Prisons, médecin du Chemin de fer de l’Est, membre du Conseil d’hygiène, membre du Conseil municipal, délégué pour l’Inspection des écoles primaires, etc., il s’acquitta honorablement de ces diverses fonctions.

Il jouissait d’une bonne réputation chirurgicale, et l’aménité de son caractère le fit regretter de ses nombreux clients.

Source : AMB 1881.

IVRY (Jules d’).

Décédé dans sa terre de Couvrelles, près Braine, le 1er février 1873, était le descendant d’une famille recommandable par sa bienfaisance. Aussi modeste que charitable, M. d’Ivry n’a guère fait de bruit dans le pays qu’il habitait, mais sa mémoire y est en vénération, et le gendre du maréchal comte Lobeau est sûr de vivre dans le souvenir des habitants qui l’ont tant aimé.

Source : AMB 1874.

JACOB (Mme veuve).

Née à Reims le 14 avril 1800, décédée le 4 décembre 1874, à l’âge de 74 ans.

Par son testament, cette dame a légué 3.000 fr. à la Société de bienfaisance dite de la Maternité, ainsi que 12.000 fr. à répartir entre les hospices de Reims, Saint-Marcoul, la Charité et l’Hôtel-Dieu.

Source : AMB 1876.

JACOBS dit JACOBY (Émile).

Ancien rédacteur fondateur du Progrès des Ardennes, mort subitement à Charleville, le 18 juillet, à l’âge de 58 ans.

Bien que M. Jacobs ne soit pas originaire de la contrée dont nous nous occupons, nous ne pouvons laisser passer dans l’oubli un homme qui a habité longtemps le pays, qui y a laissé des productions photographiques rares, des brochures politiques et un Traité d’arithmétique, science à laquelle il avait pris goût en accompagnant comme cicérone, à travers l’Europe, le célèbre calculateur Henri Mondeux.

Source : AMB 1873.

JACOTIN (Pierre Nicolas).

Né à Novy (Ardennes) de parents sans fortune. Il vint jeune à Rethel, où il fut successivement employé de bureau, agent d’assurances, économe des hospices : actif, vigilant et industrieux il fonda la société Jacotin et Cie, et créa les sucreries importantes d’Acy, d’Écly et Vauzelles. Il mourut à Rethel, le 28 janvier 1872, âgé de 53 ans seulement, alors que rien ne faisait présager une fin aussi prochaine et au moment ou il allait jouir du repos que lui avait mérité une vie aussi laborieuse.

Source : AMB 1873.

JACQUEMART (Eugène).

Homme politique français, officier de l’instruction publique, né à La Neuville-aux-Tourneurs (Ardennes) le 2 octobre 1836, mort au même lieu le 4 mars 1894. Après avoir été professeur libre, il devint inspecteur primaire à Paris.

Il fut élu député en 1885 par les électeurs des Ardennes, au scrutin de liste, et réélu au scrutin d’arrondissement, en 1889, comme député de Rocroi. Sa santé ébranlée en 1893 fit qu’après s’être laissé porter au premier tour, il se désista au scrutin de ballottage.

Serviable pour tout le monde, il laisse la réputation d’un homme de bien. On lui doit quelques ouvrages classiques : Algèbre pratique, Le Code manuel de la commune.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

JACQUEMART.

Né à Marigny le 30 septembre 1870, ancien avoué, avocat décédé à l’audience de 25 mars 1870 ans en plaidant devant le tribunal de Vouziers.

Source : AMB 1871.

JACQUEMIN (Jean).

Né en Alsace, était un des principaux industriels de Saint-Quentin ! Homme d’énergie et d’action qui s’était fait sa position à une époque où l’industrie naissante du tissage mécanique luttait contre tant d’obstacles, il sut montrer ce que peuvent la détermination, la force et la persévérance.

Son domaine de Rouez (Aisne), où il a créé tant d’amélioration et réalisé tant de progrès prouve comment il a pu en joignant l’industrie à la culture, tripler la richesse du pays et faire le bien de tous les ouvriers agricoles. Il est mort à Rouez, le 14 juillet 1873, à l’âge de 80 ans, après une carrière honorable et justement honorée.

Source : AMB 1874.

JACQUENET (Mgr Jean-Baptiste Marie Simon).

Évêque d’Amiens, protonotaire apostolique, assistant au trône pontifical, comte romain, naquit à Bonnevaux (Doubs), diocèse de Besançon, le 3 avril 1816, d’une famille d’honnêtes cultivateurs, décédé le 1er mars 1892.

Aussitôt après son ordination à la prêtrise, il se consacra à l’enseignement dans le grand séminaire de sa ville archiépiscopale. Sa science théologique appuyée sur les doctrines romaines, le signalèrent au cardinal Gousset, qui l’appela à ses côtés pour l’aider dans les œuvres de son administration et dans ses travaux particuliers de théologien.

En 1862, il accompagna le cardinal Gousset à Rome et fut alors nommé protonotaire apostolique. En 1865, il fut promu à l’importante cure de Saint-Jacques de Reims, où il déploya un dévouement qui lui attira l’estime de tous.

Le cardinal Gousset l’avait désigné au pape comme théologien du Concile du Vatican. En 1867, Mgr Jacquenet se rendit de nouveau à Rome pour prendre part aux travaux préparatoires de la grande assemblée. En 1881, le gouvernement le présenta au Saint-Siège pour l’évêché de Gap, où il n’a fait que passer : le 10 novembre 1884 il était promu à l’évêché d’Amiens.

Toute sa vie d’évêque se résume dans ces mots de l’Écho de la Somme : « Nous avons connu Mgr Jacquenet, bon, compatissant aux moindres douleurs de ses prêtres, généreux pour tous, d’une sainteté de vie reconnue, nous le regrettons sincèrement. »

Mgr Jacquenet a écrit la vie de trois missionnaires, MM. Chopard, Gazelin et Marchaut, puis l’Histoire du Grand Séminaire de Besançon.

Charles Remy.

AMB 1893.

JACQUESSON (A.).

Ancien négociant en vins de Champagne à Châlons et propriétaire du château de Sillery, naquit en 1800, décédé à Paris le 6 mai 1876.

M. Jacquesson avait jadis fondé une maison dont la réputation fut un moment universelle. Cruellement atteint par la mort de ses deux fils ; il délaissa un peu les affaires. Dans ses dernières années, il avait dû vendre successivement ses propriétés et le magnifique établissement créé par lui à Châlons.

D’un esprit sympathique et très charitable, M. Jacquesson a fait beaucoup de bien dans sa longue carrière. Il s’était depuis deux ans retiré à Paris, où il s’est éteint.

Source : AMB 1877.

JACQUET (Mlle Adeline).

Institutrice en retraite, officier d’académie, née en 1832, décédée à Mondrepuis le 15 mai 1894. Pendant de longues années, elle avait exercée avec sa sœur l’honorable profession, à Mondrepuis, entourée de l’estime des familles et de ses collègues.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

JACQUINET (Jacques Victor).

Né à Tonnerre où son père exerçait la profession d’entrepreneur de peinture, se rattache à la Champagne par sa mère, Françoise Peuchet, de Troissy (Marne) et par son mariage avec sa cousine Germance Peuchet. Élève de Gros, il envoya au Salon de 1833 le portrait de sa mère, excellent morceau de peinture légué par lui au Musée de Tours, exposa en 1834 plusieurs portraits sous un même numéro ; en 1838 « Une petite fille caressant un chat ». A la suite de mécomptes auxquels il fut trop sensible, il renonça aux expositions, partit pour Rome d’où il rapporta de remarquables copies d’après Le Guide, Michel-Ange, de Caravage, etc. Il devint à son retour, Directeur de l’école municipale de Tours et conservateur du Musée. Il forma de nombreux élèves dont le plus connu est Alphonse Muraton.

Des convenances de famille le décidèrent à se fixer vers 1847 à Château-Thierry où il vécut de leçons et des nombreux portraits qu’il a peints dans la ville. Il y mourut le 9 août 1867, dans sa 73e année.

Source : AMB 1898 (biographie de Henri Pille).

JACQUOT (Jean-François).

Propriétaire-cultivateur, président de section du Comice agricole de Reims, ancien adjoint au maire de Mareuil-sur-Ay, né en cette localité en 1817, mort au même lieu le 14 février 1888.

Livré au travail des champs, il eut une existence modeste mais utile à tous, par le bien qu’il fit autour de lui. Comme membre et comme président de section du Comice agricole, il était très compétent dans les commissions appelées a juger les instruments aratoires, les animaux et le mérite des exploitations rurales.

Comme adjoint, il donna une active et intelligente collaboration à la bonne gestion des affaires communales de sa commune, et eut l’honneur de partager les éloges décernés aux anciens maires, MM. Billecart et Fouché.

Charles Remy.

Source : AMB 1889.

JAISSON (Jean-Baptiste).

Chanoine titulaire de l’église métropolitaine de Reims, chanoine honoraire de Châlons et Nancy, né le 12 décembre 1790, à Dun-sur-Meuse, alors que ce département faisait partie du diocèse de Reims.

Ordonné prêtre le 17 décembre 1814, Mgr de Coucy se l’attacha pour former à Reims une maison de missionnaires diocésains ; il fut choisi pour porter à Saint-Remi le cœur de Mgr de Talleyrand.

Orateur distingué, mais trop zélé pour les questions qui ne peuvent être traitées en chaire, ses sermons furent empêchés par le parti libéral.

M. Jaisson se retira près de son ami Mgr Forbin-Janson, avec lequel il avait prêché la mission de Reims en 1828 ; l’évêque le nomma aumônier du Lycée de Nancy, puis curé de Dampierre.

Après la Révolution de 1830, il revint à Reims et obtint la cure de Saint-Maurice ; en 1843, il fut nommé chanoine titulaire de la métropole, où il est décédé le 17 mars 1873.

Source : AMB 1874.

JALHAY (Lucien Louis).

Né à Mariembourg le 30 août 1826, mort curé d’Omont le 15 septembre 1870.

Source : AMB 1871.

JAMIN (Jules Célestin).

Professeur de physique à l’École polytechnique et à la Faculté des sciences de Paris, commandeur de la Légion d’honneur, secrétaire perpétuel de l’Institut pour les sciences physiques et naturelles, membre honoraire de l’Académie de Reims, président de l’Association amicale des anciens Élèves du Lycée de cette ville, etc., décédé à Paris 1e 12 février 1886.

M. Jules Jamin est né le 31 mai 1818 au village de Termes (Ardennes) ; il était fils d’Antoine-Pierre Jamin qui, engagé volontaire en 1795, nommé capitaine et décoré sur le champ de bataille de Friedland avait, après 1815, donné sa démission de colonel de dragons et s’était retiré dans son pays natal. Jamin fut d’abord élève dans une petite pension de Vouziers, et, comme on lui trouvait d’heureuses dispositions, son père se décida non sans quelque appréhension sur le résultat, à l’envoyer au Collège de Reims. Il fut bientôt rassuré : à la fin de la première année, Jamin avait remporté neuf prix. Il put dès lors continuer ses études qui, en 1838, furent couronnées par le prix d’honneur de Sciences au concours général entre les collèges de Paris et des départements.

Au mois d’octobre de la même année, l’élève du collège de Reims âgé de 20 ans, était reçu le premier à l’École normale supérieure et, trois ans plus tard, en 1841, il en sortait le premier au concours de l’agrégation de physique.

Il fut alors envoyé au collège de Caen comme professeur de physique ; au bout de deux ans, on le rappela à Paris pour lui confie la chaire de physique du collège Bourbon. L’année suivante, en 1844, il devenait professeur au collège de Louis-le-Grand et se faisait recevoir, en 1847, docteur ès sciences physiques avec une thèse devenue classique, sur la réflexion de la lumière à la surface des métaux.

La précision, l’élégance et la solidité de son enseignement, la valeur de ses travaux scientifiques, tout le désignait pour une chaire de l’enseignement supérieur, aussi dès 1852 il était nommé professeur à l’École polytechnique ; il y fit son cours avec succès pendant vingt-neuf ans, c’est-à-dire jusqu’en 1881, où il donna sa démission. Durant cette époque, il fut aussi chargé par l’État d’organiser les laboratoires de l’École pratique des Hautes Études.

En 1868, M. Jamin entrait à l’Académie des sciences, où il succédait au célèbre physicien Pouillet, et en 1884, celle-ci l’élisait secrétaire perpétuel, en remplacement, de M. Dumas.

M. Jamin ne dut son élévation successive aux positions les plus élevées qu’à son travail incessant.

Il a publié entr’autres ouvrages :

Cours de physique de l’École polytechnique, 1854-1861, 3 vol. in-8° ;

Petit Traité de physique, 1 vol. in-8°, avec de nombreuses figures dans le texte, 1870 ;

Le Grisou, in-8°, 1881;

Phénomènes atmosphériques, 1 vol. in-8°, 1880 ;

Les Comètes, in-8°, 1881.

Marié avec la fille de M. Lebrun-Lepreux, négociant à Reims, M. Jamin appartenait à notre cité par son alliance et, comme nous l’avons vu, par ses études au Collège de Reims, aujourd’hui le Lycée national, pour lequel il avait conservé un véritable attachement.

C’est lui qui, avec quelques anciens camarades, fonda l’Association des anciens Élèves du Lycée de Reims, dont il fut constamment le président.

Il était membre honoraire de l’Académie nationale de Reims, où il se plaisait à venir de temps en temps développer brillamment de curieuses questions.

Pour honorer sa mémoire, la ville de Reims a donné son nom à l’un de ses grands boulevards.

Source : AMB 1887.

JAPIOT (Jean Marie Fortuné Léon).

Avocat, décédé à Laon le 28 octobre 1901, avait débuté dans la magistrature, mais, lors de l’exécution des décrets, préférant rester en union avec ses sentiments, il renonça à une carrière qui déjà s’annonçait brillante.

Depuis une vingtaine d’années, M. Japiot appartenait au barreau de Laon où deux fois il eut l’honneur d’être bâtonnier de l’ordre et où sa science, son érudition, ses succès oratoires ne furent pas sans jeter quelque éclat à la barre de la défense.

M. Japiot était originaire de Selongey (Côte-d’Or), où il naquit le 5 janvier 1847.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

JEAN (Victor Adolphe).

Conducteur principal des Ponts et Chaussées en retraite, conseiller municipal de Château-Thierry, conseiller d’arrondissement, délégué cantonal, tenait un rang important dans cette ville qu’il habita toute sa vie. Il était né à Villers-Agron (Aisne) le 30 septembre 1838.

Il devait l’estime de ses concitoyens à une carrière administrative pendant laquelle son zèle n’avait d’égale que sa modestie. Ces qualités fondamentales et trop rares, étaient l’apanage de ce serviteur de l’État.

Entré dans l’administration des Ponts et Chaussées en 1860 au département de l’Aisne, il fut attaché au service de la Navigation dès 1870 et c’est en 1874 qu’il fut chargé de la subdivision qu’il dirigea pendant 30 ans.

Il venait de prendre sa retraite, la maladie l’ayant obligé à se démettre de ses fonctions. Il conservait celles de conseiller municipal et de conseiller d’arrondissement, voulant encore se dévouer au service de ses semblables, mais la mort vint déjouer ses espérances. Il ne put jouir d’un repos pourtant bien mérité, et c’est avec l’estime de tous qu’il succombait le 11 avril dernier.

M. Jean appartenait au conseil d’administration de l’« Avenir de l’Aisne » et était officier d’Académie.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

JEAN de VIENNE (Charles Quentin).

Décédé à Paris, conseiller d’arrondissement de l’Aisne le 30 avril 1904, était de vieille souche picarde.

Il fit la campagne de 1870 où, fait prisonnier à La Fère, il refusa de donner sa parole de ne plus servir pendant la guerre. Obligé de suivre ses camarades en Saxe, il y resta jusqu’à la conclusion de la paix.

M. Jean de Vienne conserva toute sa vie le culte de l’armée. Élu, en 1888, conseiller d’arrondissement pour le canton de Saint-Simon, il vit son mandat plusieurs fois renouvelé. Il fut maire d’Ollezy pendant vingt-deux ans.

M. Jean de Vienne était né à Saint-Quentin : il n’avait que 53 ans.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

JEANJEAN (Jean-Baptiste Désiré).

Président du Comice agricole de Sedan, né à Carignan le 4 avril 1828, décédé au même lieu le 6 novembre 1898, eut une existence entièrement consacrée à l’agriculture. Aussi est-ce avec joie que ses collègues le virent recevoir en 1892 la croix de la Légion d’honneur. Cette haute récompense consacrait justement les services rendus au Comice de Sedan, dont il était devenu membre en 1849, délégué pour le canton de Carignan en 1850, vice-président en 1871, et enfin président en 1872.

M. Jeanjean apporta son concours absolu à l’amélioration des espèces bovine et ovine. Promoteur de l’élevage raisonné, il contribua largement à la prospérité agricole de la région, et remporta d’ailleurs de nombreux prix dans les concours de Sedan, Metz et Nancy.

À ses obsèques, plusieurs discours résumèrent sa carrière si bien remplie et qui fut, comme l’a dit M. Auguste Lapointe, vice-président du Comice, un exemple de toutes les vertus domestiques.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

JENOT (Edmond Alfred).

Docteur en médecine, né à Laon le 5 juillet 1833, il mourut à Dercy le 11 juillet dernier.

M. Jenot, médecin à Dercy, conseiller municipal, président de l’Association républicaine du canton de Crécy-sur-Serre, délégué cantonal, membre honoraire des Sapeurs-Pompiers, membre des sociétés médicales de l’Aisne et Paris, membre du Bureau de la Libre-Pensée de Laon, occupait, on le voit, de nombreuses fonctions.

Albert Baudon.

Source : AMB 1904.

JESSON (Louis Jules).

Né à Ay le 10 août 1843, mort dans cette ville, le 20 janvier 1896, était un clarinettiste distingué, brillant élève de M. Leroi, professeur au Conservatoire de Paris. Il a fait quelque temps parti de la Musique municipale de Reims, où son concours était singulièrement apprécié de M. Gustave Bazin. Il était en dernier lieu sous-chef de la Musique municipale d’Épernay, où il a fait aimer ses excellentes qualités d’homme, de musicien et de professeur. Son caractère aimable et dévoué lui avait acquis toutes les sympathies.

On lui a fait de magnifiques obsèques, auxquelles assistaient M. Fleuricourt, maire d’Épernay, et M. François, chef de musique de l’École d’artillerie de Châlons. M. Collard, chef de la Musique d’Épernay, a rendu, sur sa tombe, hommage à sa mémoire.

Source : AMB 1897.

JEUNEHOMME-ROUSSEAU (Charles).

Fabricant de ferronnerie, maire de Nouzon et membre du Conseil d’arrondissement, né en 1827, décédé à Nouzon le 28 août 1877, à l’âge de 50 ans.

M. Jeunehomme était un de ces industriels qui doivent toute leur position à un travail persévérant. Il était parvenu, grâce à ses talents, à fonder à Nouzon un des plus vastes établissements de ferronnerie des Ardennes.

Maire de Nouzon en 1870, il fut victime de son dévouement et de son patriotisme, qu’on lui fit expier par 3 mois de captivité. C’est en Allemagne, où il fut envoyé comme prisonnier, qu’il contracta le germe de la maladie qui l’enleva à l’affection de sa famille et aux sympathies de la population nouzonnaise.

Source : AMB 1878.

JOB (Charles de).

Né à Agen le 13 septembre 1840, décédé le 27 avril 1896 à Mourmelon-le-Grand (Camp de Châlons), où il commandait la 7e brigade de dragons, il était âgé de 55 ans.

Admis en 1859 à l’École polytechnique, il en était sorti le 1er octobre 1861 comme sous-lieutenant d’artillerie. Il fut successivement promu lieutenant (1863), capitaine (1870), chef d’escadron (1879), lieutenant-colonel (1886), colonel (1890) et général de brigade le 9 octobre 1894 : chevalier de la Légion d’honneur dès 1872, il avait obtenu la rosette d’officier le 28 décembre 1888.

Les obsèques du général de Job ont été célébrées le 30 avril à Mourmelon avec toute la militaire que permettait la nombreuse réunion de troupes du Camp. Le deuil était conduit par le frère du défunt, M. Léon de Job, du Tribunal de Reims, et par M. le général baron Berge et M. le général Hervé. Pendant le service religieux, la musique d’artillerie à joué plusieurs mélodies d’un caractère triste et religieux. Deux discours ont été prononcés : par M. de Salignac-Fénelon, colonel du 29e dragons et par le général Mennessier de la Lance. Le cercueil a été ensuite transporté au caveau de famille, à Villars-Fontaine (Côte-d’Or), où réside la famille du défunt.

Source : AMB 1897.

JOGUET (Vincent).

Né à Lyon le 7 décembre 1815, décédé à Paris le 2 décembre 1874, proviseur du Lycée de Versailles, ancien proviseur du Lycée de Reims.

Source : AMB 1876.

JOLICŒUR (Charles Henri).

Né à Reims, le 4 avril 1839, mort à Reims le 16 janvier 1895.

Le mercredi, 16 janvier, est mort M. le docteur Jolicœur, médecin distingué, savant entomologiste, la Providence des pauvres dont il secourait assidûment les douleurs physiques et morales, la Providence aussi des viticulteurs, par ses remarquables travaux sur les insectes ennemis de la vigne et sur les moyens de les combattre. Aussi modeste que méritant, les honneurs et les distinctions sont venus le trouver sans la moindre sollicitation de sa part. Il était chevalier de la Légion d’honneur, officier d’Académie, chevalier du Mérite agricole et conseiller général du 4e canton de la ville de Reims.

Non seulement il a passé faisant le bien – transiit benefaciendo –, mais encore il a laissé de sa bienfaisance des souvenirs impérissables.

Par son testament il lègue :

20.000 fr. à la Maison de retraite ;

10.000 fr. à l’Hôtel-Dieu ;

10.000 fr. à l’Hôpital-Général ;

10.000 fr. à Saint-Marcoul ;

2.000 fr. au Bureau de bienfaisance ;

5.000 fr. aux Petites Sœurs des pauvres ;

1.500 fr. à l’École de médecine.

Ses obsèques avaient le caractère d’un deuil public. Les cordons du poêle étaient tenus par M. le Dr Luton, directeur de l’École de médecine, Lhotelain, Dr Langlet, Dr Decès, Maillet-Valser et Dr Bourgeois. Suivaient l’administration municipale, l’École de médecine et des délégations de nombreuses sociétés qui s’honoraient de le compter à leur tête ou parmi ses membres. Cinq discours ont été prononcés sur sa tombe par MM. le Dr Henrot, maire de Reims, au nom de la commission administrative des Hospices, le Dr Luton, directeur de l’École de médecine, au nom de cette école, le Dr Langlet, au nom de l’Association des médecins de la Marne, Jules Henrot, au nom de la Société d’horticulture et de viticulture, et Velpry, au nom du faubourg de Laon ; tous se sont accordés à faire l’éloge de sa vie laborieuse, à mettre en relief son caractère conciliant, sa science, son amour des pauvres.

D’après un proverbe bien connu, c’est à l’œuvre qu’on connaît l’ouvrier. Très nombreuses sont les publications du docteur Jolicœur, dans les Bulletins de la Société médicale de Reims, de la Société médicale et scientifique du Nord-Est, du Comice agricole, de la Société de viticulture, horticulture et sylviculture, de la Société d’histoire naturelle de Reims. Ses derniers ouvrages, depuis 1890, avaient surtout pour objectif les ennemis, les ravageurs de la vigne. Celui qui fut son « Exegi monumentum », publié l’an dernier, fut ce magnifique volume grand in-4°, « les Ravageurs de la Vigne », orné de 30 planches chromolithographiques, dues au pinceau d’une habile artiste, Mlle Anna Bauler, qui excella merveilleusement à compléter ainsi et à rendre évidente les descriptions du maître.

Il collaborait d’une façon assidue à notre « Almanach-Annuaire » et ses intéressants articles étaient toujours goûtés de nos lecteurs.

Les quatre dernières années de sa vie furent douloureusement éprouvées par les atteintes d’un mal auquel il devait succomber. Bien qu’il ne se fit aucune illusion sur l’issue fatale, il redoubla d’ardeur pour l’étude des questions phylloxériques, voulant, jusqu’à son dernier souffle, rendre service aux viticulteurs de la Champagne.

Il avait plusieurs fois manifesté l’intention de répartir ses collections et ses livres entre les bibliothèques de la ville, de l’École de médecine et d’autres sociétés scientifiques de Reims, et il s’occupait d’en dresser le catalogue quand la mort l’a frappé. Sa famille s’honorerait en mettant à exécution les intentions généreuses de l’homme que Reims regrette comme un bienfaiteur.

Source : AMB 1896.

JOLICŒUR (Jules Louis).

Conseiller municipal, licencié en droit, propriétaire, né à Reims le 23 mai 1835, décédé en cette ville le 1er février 1889.

M. Jolicœur, après ses études de droit, se destinait d’abord au notariat ; mais, après avoir parcouru tous les grades qui y mènent et avoir acquis toutes les connaissances nécessaires, il prit le parti de rester dans la vie privée.

Esprit modeste et éclairé, il était surtout un ami dévoué. L’amabilité de son caractère et la bienveillance de ses relations lui avaient acquis une notoriété dans la ville de Reims.

Il s’était tenu longtemps éloigné des affaires publiques, mais malgré sa modestie, il fut porté en 1888 au Conseil municipal, auquel il pouvait rendre de précieux services par sa connaissance des affaires et son esprit conciliant.

Mais sa santé déclina subitement et ne lui permit que pendant quelques mois de donner la mesure de ses aptitudes ; la mort, l’enleva prématurément à l’âge où la maturité du jugement, se joignait à une intelligence d’élite et à l’expérience des affaires.

M. Jolicœur, s’occupait aussi de questions d’art et il avait consacré sa coopération dévouée à l’œuvre de reconstitution des éléments du vieux Reims entreprise sous la direction de M. Leblan, aidé de MM. L. Paris, Loriquet et autres, que la mort est venue aussi arrêter.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

JOLICŒUR (Stanislas).

Propriétaire et maire de Mairy-sur-Marne, né à Francheville le 17 avril 1821, décédé en ce lieu le 1er juin 1889, avait conquis depuis 1874, comme conseiller municipal, et depuis 1876 comme maire de Mairy, la sympathie des habitants et leur reconnaissance pour tout le bien qu’il avait fait à la commune pendant son administration.

L’affluence qui a eu lien à ses obsèques de tous les habitants et de nombreux amis du dehors témoigne de la place que M. Jolicœur tenait dans le pays.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

JOLLY (Albert).

Ancien négociant, adjoint an maire de Reims, né à Reims le 4 janvier 1837, mort dans cette ville le 18 mars dernier, succombait à l’âge de 63 ans, laissant, comme l’a dit à ses obsèques le premier magistrat de la cité, un nom respecté et, honoré parmi les meilleurs et les plus dignes.

Après de bonnes études au Lycée de sa ville natale il entra dans la maison de commerce que dirigeait son père et ne tarda pas à en devenir le chef. D’une santé délicate, il se retira jeune encore du négoce, mais les connaissances diverses qu’il avait acquises au cours de son honorable carrière le désignaient à l’attention de ses concitoyens.

Appelé au Conseil municipal le 13 janvier 1884, il fat élu adjoint en 1888. Réélu 1er en 1892 et en 1896, il conserva ses fonctions jusqu’à sa mort, se consacrant avec une abnégation et un dévouement de tous les instants, au soulagement de nos malheureux.

Il avait été nomme délégué cantonal en 1882 et peu après Président de la Délégation du 4e canton. Il était trésorier de la Caisse des Écoles depuis 1886, membre du Conseil de Direction de la Caisse d’Épargne depuis l887, et enfin avait succédé à M. de Beffroy dans la charge de vice-président du Bureau de Bienfaisance pour lequel il avait une prédilection marquée.

M. Albert Jolly avait reçu les palmes académiques en 1891 et, comme récompense de ses dévoués services à la cité rémoise, le Président de la République lui attachait lui-même, en 1896, la croix de chevalier de la Légion d’honneur.

Albert Baudon.

Source : AMB 1901.

JOLLY (Paul).

Docteur en médecine, membre de l’Académie de médecine de Paris, né à La Chaussée (Marne) le 8 juin 1790, décédé à Paris en mai 1879.

Élève et parent de Royer-Collard, il fut reçu docteur en 1821.

Collaborateur de plusieurs journaux de médecine, il fut, dès 1815, secrétaire-général de l’Athénée médical ; en 1834, il était nommé rapporteur de la Commission d’organisation médicale présidée par Orfila, et fut admis, en 1835, à l’Académie de médecine.

Il laisse des écrits nombreux et très estimés.

Tout jeune encore, il écrivait son Essai sur la Statistique et la Topographie médicale de la ville de Châlons-sur-Marne.

Ce travail fut récompensé en 1821 par la Société d’Agriculture, Commerce, Sciences et Arts de la Marne, et lui fit obtenir le titre de membre correspondant. Il conserva, jusqu’à sa mort, de bonnes relations avec cette Société. Il venait, chaque année, passer la belle saison à La Chaussée, dans la maison paternelle, que la famille Jolly a toujours conservée.

Il faut encore citer de lui ses ouvrages sur l’Hygiène morale et le Tabac et l’Absinthe, etc.

Source : AMB 1880.

JOLLY (Thomas Louis).

Cultivateur modeste et intelligent, décédé le 8 janvier 1873, à Thuizy (Marne), à l’âge de 76 ans, après avoir été 33 ans adjoint au maire et le défenseur des intérêts de sa commune. Il personnifiait en lui, la modestie, l’obligeance et l’honorabilité.

Source : AMB 1874.

JOLLY.

Archevêque de Sens, né à Sézanne le 19 mai 1795, fils de l’archiviste au district de cette ville, il fit ses premières études au collège de Sézanne, perdit son père à l’âge de 7 ans, il entra au séminaire de Meaux.

Le 18 décembre, à l’âge de 26 ans, il fut ordonné prêtre par Monseigneur de Cosnac, évêque de Meaux, auquel il devait succéder sur le siége archiépiscopal de Sens.

L’année suivante, il accepta la charge de précepteur des enfants de M. le duc de Blacas, ambassadeur du roi de France à Rome ; puis rentré à Paris, où il fit partie du clergé de l’Assomption. Il fut nommé aumônier de Madame la duchesse de Berry, et c’est à ce titre qu’il eut le douloureux honneur d’accompagner jusqu’à Verneuil, la famille royale sur la route de l’exil.

Monseigneur Gallard, de curé de l’Assomption, étant devenu évêque de Meaux, ramena dans sa ville épiscopale l’abbé Jolly, avec le double titre de vicaire général et d’archiprêtre de la cathédrale. Là, quatre années d’un ministère actif et bienveillant, et surtout le dévouement qu’i1 déploya pendant le choléra de 1832 lui gagnèrent tous les cœurs, et, en 1836, il était nommé évêque de Sées.

Après sept années de dévouement et de réforme, il fut appelé à l’archevêché de Sens, par une ordonnance du 19 novembre 1843.

Il restaura un grand nombre d’abbayes, accorda sa haute protection aux essais tentés par le vénérable P. Muart, pour la création de la congrégation bénédictine de la Pierre-qui-Vire. D’autres institutions se formaient sous l’influence plus directe de Monseigneur Jolly, je veux parler des créations ecclésiastiques qui ont pour but la réforme du clergé et l’extension de la religion dans les paroisses par l’élimination des abus et la propagation des œuvres d’édification.

Il encourageait et soutenait les œuvres pieuses avec la modestie d’un homme privé, usant d’une libéralité qui ne se démentait jamais.

L’année 1865, porta une terrible atteinte à la forte constitution de Monseigneur Jolly. Doué d’une santé robuste, il était depuis de longues années tourmenté par de violentes douleurs de goutte dont les accès avaient plus d’une fois inspiré de graves inquiétudes.

En 1865, pendant sa tournée de confirmation, un malaise causé par une excessive quantité de fleurs dont on avait orné une église pour la cérémonie, détermina un accès qui mit ses jours en péril. La science employa toutes ses ressources pour la guérison du prélat, mais elle ne fit que retarder de quelques années l’heure fatale qui devait le séparer de tous ceux qui l’aimaient.

Sentant tous les jours ses forces l’abandonner, Monseigneur Jolly, adressa pendant le carême de 1867 au souverain Pontife et au gouvernement de l’époque plusieurs lettres par lesquelles il sollicitait la solution du lien sacré qui l’attachait à l’église de Sens, pour aller se retirer dans une humble retraite à Fontainebleau, où il irait vivre dans la prière, le détachement des grandeurs et l’exercice de la charité.

Monseigneur notifia officiellement sa démission au chapitre métropolitain le 22 avril, lundi de Pâques, 1867.

Les quelques mois qui s’écoulèrent entre la démission et le départ furent une agonie pour le prélat qui semblait assister, si je puis ainsi dire, à ses propres funérailles et ordonner la pompe funèbre. La retraite de Monseigneur Jolly à Fontainebleau, fut un admirable exemple de toutes les vertus de la vie privée. Son repos, fut celui d’un homme de devoir qui n’a fait trêve avec les affaires, que pour se préparer au compte à rendre par toute créature intelligente au souverain juge des vivants et des morts. Selon la belle comparaison de l’évangile, il ressemblait à l’homme qui attend son maître pour lui remettre ses comptes.

Il mourut le 23 avril 1872, âgé de soixante dix sept ans, entouré de tout le clergé de Fontainebleau, de son fidèle ami M. Sicardy, et de ses domestiques, à qui, un instant auparavant, il avait fait baiser son anneau pastoral, et à qui il avait donné sa bénédiction.

Dans sa retraite, il n’a pas oublié sa ville natale, il a légué à la ville de Sézanne, la somme de 10.000 fr., 5.000 fr. aux hospices et 8.000 fr. à la fabrique de l’église paroissiale de Saint-Denis.

Source : AMB 1873.

JOLLY.

Médecin au Chesne (Ardennes), né à Reims le 9 mai 1843, décédé le 8 juin 1875, à l’âge de 32 ans.

Après avoir terminé ses études médicales, il vint se fixer au Chesne, où il sut se concilier de suite l’estime de tous.

Pendant la guerre, il soigna les épidémies. M. Jolly est regretté de toute la contrée.

Source : AMB 1876.

JOLY (Charles Hippolyte).

Le 22 mars dernier, la mort emportait un citoyen bien recommandable, M. Charles Joly, maire de décédé après quelques jours de maladie seulement, alors qu’une robuste santé paraissait encore lui assurer d’heureux jours.

Maire pendant vingt-cinq ans, il contribua au développement de la vicinalité, à la construction de l’école maternelle, à la création de l’abattoir, et à divers autres travaux d’assainissement et d’embellissement : il donna, en un mot, son dévouement entier à toutes les institutions utiles de la commune.

À la mairie comme au Conseil d’arrondissement où il représenta durant trente-cinq ans le canton de Ville-sur-Tourbe, il a laissé trace de son savoir et aussi le souvenir de l’homme honnête et bon.

Plusieurs voix s’élevèrent au cimetière où les qualités du défunt furent rappelées par M. François, maire de Vienne-le-Château, M. Scluwer, inspecteur primaire et M. Hamelin, notaire et ami de M. Joly.

Albert Baudon.

Source : AMB 1901.

JONCOURT (Édouard Nathalis).

Conseiller général de l’Aisne, adjoint au maire de Chauny, conducteur des ponts et chaussées, président du Comité cantonal de la Société de Secours aux Blessés, etc., décédé à Chauny le 1er décembre 1899, était né à Amigny-Rouy le 4 mai 1840.

M. Édouard Joncourt, grand entrepreneur de travaux publics, se porta en 1870, au Conseil municipal de Chauny et y fut élu à une forte majorité. Il n’a cessé depuis lors de faire partie de l’assemblée communale ; ses collègues le choisirent comme deuxième adjoint le 30 avril 1882 et l’élirent premier adjoint le 18 mai 1884.

En 1891, il accepta la candidature au Conseil général pour le canton de Chauny et y fut élu.

La croix de la Légion d’honneur a récompensé les services industriels et publics rendus par M. Joncourt.

Albert Baudon.

Source : AMB 1901.

JONCOURT (Lucien Nathalis).

Lucien Nathalis Joncourt qui s’éteignait le 23 juillet 1899, à Chauny, après une longue et cruelle maladie, était le frère du précédent. Il emporte, comme lui, les regrets de la population du pays dans lequel la famille Joncourt est une des plus aimées et honorées.

M. Lucien Joncourt était bien connu en France pour ses entreprises de travaux publics et, jusqu’à sa dernière heure, malgré le mal qui l’étreignait, il conserva sa vive intelligence.

Il était né à Amigny-Rouy le 27 juin 1850.

Albert Baudon.

Source : AMB 1901.

JOPPÉ (Philippe Adolphe).

Décédé à Châlons-sur-Marne le 20 novembre 1899, appartenait à une famille des plus honorables de cette ville où il était né le 6 août 1821.

Chef de bataillon aux grenadiers de la Garde, il fit en cette qualité la campagne de 1870. Blessé le 16 août à la journée de Gravelotte, il dut subir l’amputation de l’avant-bras droit. Nommé lieutenant-colonel en 1871, il fut successivement commandant militaire du Palais de l’Assemblée nationale, à Versailles, gouverneur du Prytanée militaire de La Flèche et colonel du 144e de ligne, à Bordeaux.

Le colonel Joppé était commandeur de la Légion d’honneur et décoré des médailles de Crimée, d’Italie, etc. C’était une noble figure militaire.

Albert Baudon.

Source : AMB 1901.

JOSEPH (Alexandre).

Industriel ardennais, fondateur et président du Conseil d’administration des Boulonneries de Bogny-Braux, chevalier de la Légion d’honneur, né à Monthermé le 10 mars 1813, décédé à Château-Regnault le 27 décembre 1887.

C’est à cet homme de bien, qui par son travail et son intelligence a su se faire une place marquée dans le monde de l’industrie, que les villages de Château-Regnault, Bogny et Braux, doivent la prospérité et le bien-être dont ils jouissent actuellement.

De simple ouvrier M. Joseph avait su s’élever à une des premières situations de nos Ardennes industrielles ; il peut être cité comme exemple de ce que peuvent un travail persévérant et une activité que rien ne décourage.

Charles Remy.

Source : AMB 1889.

JOSSERAND (Joseph Marie).

Frère Joseph, né à Saint-Étienne, le 30 mars 1823, décédé à Arcachon le 1er janvier 1897, entra dès l’âge de 14 ans au Noviciat des Frères des Écoles chrétiennes, consacra sa vie aux œuvres de persévérance, et eut à cœur d’élever le niveau de l’enseignement chrétien et de ne pas le laisser distancer par l’enseignement laïque. C’est dans ce but qu’il organisa la fameuse école des Francs-Bourgeois, à laquelle il adjoignit une maison de famille pour les anciens élèves appelés à Paris pour y préparer leur carrière. Successivement visiteur, puis assistant du supérieur-général, il fut promu à cette dignité à la mort du frère Irlide en 1884. Il était membre du conseil supérieur de l’Instruction publique. Nous l’avons vu l’an dernier à Reims amener au baptistère de la France, les fils du bienheureux Jean-Baptiste de la Salle, et c’est grâce aux souscriptions ouvertes par lui dans toutes les écoles des Frères qu’on a pu construire en partie l’église Saint-Jean-Baptiste.

Le Frère Joseph est mort à Arcachon et ses obsèques eurent lieu à Saint-François-Xavier. La messe a été chantée par Mgr Péchenard, recteur de l’Institut catholique de Paris, et l’absoute donnée par le cardinal Richard.

Source : AMB 1898.

JOSSIN (Louis Napoléon).

Né à Pretz-en-Argonne (Meuse), le 2 juin 1804, mort à Sainte-Ménehould, le 1er février 1897, dans sa 93e année. Ancien avoué, ancien maire de la ville de Sainte-Ménehould, vice-président du Bureau de bienfaisance, président du Bureau d’assistance judiciaire, chevalier de la Légion d’honneur, etc. On peut dire que toute sa vie s’est passée dans l’accomplissement du devoir et en services rendus à ses concitoyens. Aussi sa mort était un deuil public.

Les cordons du poêle étaient tenus par M. Bertrand, député de l’arrondissement, M. le sous-préfet et M. le maire de la ville, M. Payart, président du tribunal, M. Bourguin, juge de paix, M. Jacquot, avoué.

Source : AMB 1898.

JOUBERT (Louis Adolphe).

Ancien voyageur de commerce de la maison Senart Colombier & Cie, où il est resté employé pendant 30 ans, né à Passavant le 23 octobre 1814, décédé à Reims le 22 février 1870.

Monsieur Joubert, par son caractère bienveillant et loyal, s’est acquis l’estime et l’amitié de toutes les personnes qui ont été à même de l’apprécier. Il ne s’est jamais départi de son humanité et de son respect pour les vieillards malheureux ; il en a donné une preuve éclatante dans ses dernières volontés, en léguant à la commune de Passavant une somme de 10.000 fr. pour l’acquisition d’un bien fond inaliénable, dont le revenu annuel doit être scrupuleusement affecté au soulagement des vieillards malheureux des deux sexes ayant atteint l’âge de 60 ans.

Digne exemple pour les célibataires qui, par leur bonne conduite et leur travail, ont su se créer une aisance honorable.

Source : AMB 1871.

JOUGLET (A.).

Né à Reims le 24 juillet 1815, décédé le 4 janvier 1875 à Pontavert. M. A. Jouglet a rempli pendant assez longtemps les fonctions de juge suppléant du juge de paix du canton de Craonne. Nous avons de lui : 1° un aperçu sur le tracé du chemin de fer de Tergnier à Reims en 1852 ; 2° un travail intitulé : de l’Industrie du Fer et de l’Industrie du Pain devant le jury agricole de 1866.

Source : AMB 1876.

JOUGLET (Anatole).

Ingénieur civil, journaliste et propriétaire, chevalier de la Légion d’honneur, a collaboré aux journaux de Reims, principalement à l’Indépendant rémois. Il avait été rédacteur en chef de la Champagne agricole, et faisait partie de l’Association agricole de la Marne, né à Craonne (Aisne) le 5 juillet 1844, décédé à Reims le 15 juin 1893.

Homme d’un esprit cultivé et d’un caractère franc et enjoué, il savait s’attirer les sympathies de tous ceux qui l’approchaient. Il avait surtout dirigé ses études sur l’économie agricole.

Sa mort prématurée a surpris tous ceux qui admiraient en lui toutes les apparences d’une santé florissante.

Charles Remy.

AMB 1894.

JOUIN (Jean-Baptiste).

Entrepreneur de travaux publics, membre honoraire de la Société de Secours mutuels de la ville de Laon, naquit à Mathieu (Calvados), 1e 22 janvier 1807, décédé à Laon, le 19 janvier 1876, à l’âge de 69 ans.

M. Jouin avait exécuté pour le compte de l’État, du département et des communes de la région, un grand nombre de travaux d’utilité publique, où il déployait un zèle et une activité que rien ne pouvait lasser.

Toute sa vie, on peut le dire, a été consacrée au travail.

Source : AMB 1877.

JOURDAIN de MUIZON (Jean-Baptiste Ernest), voir MUIZON.

JOURDAIN de MUIZON (Mme), voir LESPAGNOL de BEZANNES.

JOURNAL (Émile Joseph).

Docteur en médecine, médecin des hospices de Laon, inspecteur des Enfants-Trouvés, membre du Conseil central d’hygiène, né à Nancy le 25 septembre 1840.

Il fit ses études classiques au lycée de Nancy et commença à l’école de cette ville ses études médicales, qu’il acheva à Strasbourg, où il reçut le titre de docteur.

Après un stage d’un an à l’asile de Maréville, avant d’entrer au service, il obtint au concours le titre de médecin adjoint des établissements d’aliénés de Toulouse. Il croyait avoir trouvé sa voie, quand la maladie de son père le rappela dans sa famille ; à Rambervillers. À la guerre de 1870, il se rend à Besançon pour s’engager, après quoi il est fait prisonnier en venant dire adieu à ses parents, le jour même de la bataille de Rambervillers. Après avoir subi les mauvais traitements de l’ennemi, il fut emmené de force pour donner ses soins dans les ambulances ennemies. À la suite de la guerre, il recommença sa carrière médicale à Rambervillers, d’où le baron de Ladoucette le tira pour le faire venir à Laon, où le Dr Guipon venait de mourir.

Modeste et timide, il eut, malgré son talent, quelques difficultés à percer, mais depuis 10 ans on avait su l’apprécier, quand il succomba à l’influenza le 13 janvier 1890.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

JOUSSAUME-LATOUR (Dr).

Né à Château-Thierry le 4 octobre 1832, décédé dans la même ville le 13 janvier 1898, laisse une mémoire vénérée de tous, des pauvres surtout.

Le deuil de famille était conduit par Mlles Latour, ses filles, et par son frère, M. Henry Joussaume-Latour. Et immédiatement derrière le corbillard, et tenu en main par un fidèle serviteur, venaient le cheval et la voiture du docteur, avec les lanternes allumées et voilées de crêpe. Marchaient ensuite la Municipalité et le Conseil au complet, les administrateurs des Hospices, etc.

Au cimetière, deux discours sont prononcés, l’un par M. Souliac-Trubert, au nom des hospices, l’autre par M. le docteur Leclère, de Condé-en-Brie, au nom de l’Association médicale de l’Aisne et du Syndicat médical de Château-Thierry.

Source : AMB 1899.

JOUSSAUME-LATOUR (Henri).

Ancien économe des hospices de Château-Thierry, né dans cette ville, le 9 août 1830, y est décédé, le 22 juin 1902, âgé de 72 ans.

Il était le frère du regretté docteur Joussaume-Latour qui a laissé, lui aussi, les meilleurs souvenirs à raison du dévouement et du désintéressement qu’il apportait dans l’exercice de sa profession.

Henri Joussaume-Latour était membre, comme son frère d’ailleurs, de la Société historique et archéologique de Château-Thierry. Poète à ses heures de loisir, il a consacré à sa ville natale, à laquelle il était profondément attaché, la plupart de ses compositions littéraires et notamment, en 1894, un volume de vers dédié « A ses chers Concitoyens », où sous le titre « Mes Clochers » il a décrit les sites charmants de Château-Thierry et de ses environs, rappelé les faits qui intéressent l’histoire locale et cité les hommes qui ont fait honneur au pays.

Henri Joussaume a obtenu une mention honorable au concours qu’a ouvert, il y a une quinzaine d’années, l’Académie champenoise sur ce sujet qui tient au cœur, « Le Vin de Champagne ». La chanson d’Henri Joussaume, intitulée : « Tic, toc, tac », mérita par sa verve et sa recherche plaisante de l’harmonie imitative, d’être classée parmi les compositions primées.

Henri Joussaume était un homme d’un commerce aimable et sûr. Sa bonté, sa douceur, sa modestie qui sont vertus communes à tous les membres de cette très honorable et très ancienne famille du pays, lui avaient assuré l’estime et l’affection de tous ses concitoyens.

Ses obsèques ont été célébrées, le 25 juin, eu l’église paroissiale de Saint-Crépin de Château-Thierry, au milieu d’une nombreuse assistance désireuse d’apporter à cet homme de bien, ce dernier témoignage de sympathie.

Henri Joussaume-Latour était membre de l’Association amicale des anciens élèves du Collège de cette ville. M. Chalouin, avoué, président de cette Société, au nom des anciens camarades du défunt, prononça sur sa tombe une allocution qui traduisit fidèlement les sentiments de toutes les personnes présentes.

F. H.

Source : AMB 1903.

JOUVE (Louis).

Bibliothécaire de l’Arsenal à Paris, décédé le 19 juillet 1896, en son domicile, à Auteuil, à l’âge de 82 ans.

Né à Vitry-le-François, en 1814, il fut élevé à Épinal et se fixa comme professeur libre. Ses opinions nettement républicaines le firent nommer commissaire du gouvernement en 1848. Sous l’Empire, il rentra dans la vie privée et vint s’installer à Paris, où il continua de se livrer à l’enseignement. Depuis plusieurs années, il était attaché à la Bibliothèque de l’Arsenal, où il était très apprécié.

M. Jouve a publié un grand nombre de poésies et de brochures historiques ; il a écrit dans plusieurs journaux une foule d’articles de critique d’histoire et de polémique fort remarquables.

Il était officier de l’instruction publique.

Source : AMB 1897.

JUBERT (Amédée).

Né à Ville-au-Montois (Moselle), d’abord avoué à Briey, puis avocat à Sedan, où il a laissé d’excellents souvenirs et de vives sympathies, comme à Reims et à Angers, où il était allé ensuite.

Esprit très fin, très cultivé, M. Jubert s’est distingué en des genres divers : poète délicat, il a composé des pièces de vers charmantes, comme aussi les œuvres remarquables : « Jehanne-la-Pucelle », la « Chanson de Roland » avaient révélé en lui un véritable talent. Journaliste, il ne transigeait pas sur ses principes, mais il était toujours plein d’aménité pour les personnes et de loyauté pour ses adversaires ; avocat, il plaidait avec une éloquence fortifiée par une solide connaissance du droit.

Retiré depuis quelque temps dans son pays natal, M. A. Jubert a succombé à une longue et implacable maladie. Il laisse une mémoire aimée de tous ceux qui l’ont connu, homme de bien dans toute la force du terme.

Source : AMB 1898.

JUGLAR (Eugène).

Viticulteur, botaniste, ancien négociant en vins, membre titulaire de le Société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne, ancien adjoint au maire de Châlons-sur-Marne, chevalier de la Légion d’honneur, né à Châlons le 23 avril 1805, décédé en cette ville le 20 janvier 1886.

Ce nom rappelle l’homme du devoir, sans autre ambition que d’être utile à ses concitoyens, et ce vœu, il l’a rempli sans ostentation mais avec persévérance dans la vie privée comme dans la vie publique.

Il siégea pendant 35 ans au conseil municipal ; de 1844 à 1848 et de 1868 à 1871, il fut appelé deux fois à remplir les fonctions d’adjoint et refusa plusieurs fois la place de maire.

« Tous ceux qui l’ont vu à l’œuvre – dit M. Bourdon, maire de Châlons, sur sa tombe –, se rappellent l’aménité de ses relations, sa bienveillance et son dévouement constant aux intérêts de la ville.

Il apportait dans toutes les questions difficiles et délicates un jugement sûr, une grande indépendance de caractère, un esprit distingué et libéral.

Ces rares qualités qui lui donnaient dans le conseil et en ville une influence légitime n’ont jamais brillé d’un plus vif éclat que pendant cette période de misère où notre ville dut subir les charges odieuses de l’invasion et l’occupation de l’ennemi. »

Son dévouement pendant l’invasion et l’occupation de Châlons lui valurent en 1871 la décoration de la Légion d’honneur.

Le discours de M. le docteur Weill, président de la Société d’agriculture de la Marne, rend hommage à sa profonde érudition et à sa science profonde de la botanique. Viticulteur distingué, il contribua puissamment par ses études et son expérience à augmenter les principales sources de richesses du pays.

M. Frappart, maire de Cramant, où était son vendangeoir, vint témoigner sur son cercueil de la vénération et des regrets de tous les habitants pour celui qui fut le confident discret des familles, et le bienfaiteur de la population tout entière ; aussi, les vignerons de Cramant réclamèrent-ils l’honneur de porter son cercueil sur leurs épaules.

Source : AMB 1887.

JUNIAC (Gontran BEGOÜGNE de).

Chef de bataillon en retraite, est mort, âgé de 67 ans, le 7 juin 1903, à Lagny (Seine-et-Marne) où il s’était retiré après le règlement de sa pension liquidée en janvier 1893.

Ce nom de Juniac est resté populaire à Château-Thierry où sa famille a laissé les meilleurs souvenirs. Le colonel baron de Juniac, aïeul de Gontran, habita les Chesneaux, écart de Château-Thierry, pendant la Restauration et reposé, ainsi que sa femme, née de Montigny, et plusieurs de ses enfants, dans le cimetière de cette ville.

Gontran de Juniac entra dans l’armée aussitôt que son âge lui permit de contracter son engagement. Officier sorti du rang, il est nommé sous-lieutenant au 57e de ligne, le 13 avril 1867, promu lieutenant au 106e, le 24 août 1870, capitaine, le 13 mars 1873, et chef de bataillon au 91e, le 14 mai 1881. Décoré en 1870, la rosette suivit de près sa nomination au grade de commandant. C’était un officier élégant, distingué, charmeur, d’une bravoure à toute épreuve, mais de tête légère, qui eût monté plus haut dans la hiérarchie si ses qualités militaires avaient été servies, au début de sa carrière, par un caractère plus sérieux.

L’armée de Bazaine comprenait le 106e de ligne. Gontran de Juniac prit part avec sa compagnie à tous les combats qui furent livrés sous Metz.

Quand la capitulation du chef livra cette belle armée à l’Allemagne, Gontran ne voulut pas prendre l’engagement d’honneur de ne point s’enfuir, ce qui lui eût assuré une liberté relative dans un rayon déterminé. Cette attitude fière, mais inutilement chevaleresque, lui valut plusieurs mois de cachot dans les conditions les plus insalubres. Élargi pourtant, grâce à de puissantes interventions, il put revenir en France par la Belgique, sans un sou, après mille difficultés, et s’empressa d’aller mettre son épée au service du maréchal de Mac-Mahon. Il fit encore preuve de courage et d’énergie, de sang-froid, pendant les sombres jours de la commune.

La santé de Gontran de Juniac était restée profondément ébranlée à la suite des fatigues de cette double campagne, des privations et mauvais traitements qu’il subit, en Allemagne, comme prisonnier de guerre. Il contracta une maladie des voies respiratoires compliquée bientôt d’une affection cardiaque qui l’enleva, après des années de continuelles souffrances.

La bravoure était chez Gontran de Juniac un héritage de famille. Il était, comme nous l’avons dit, petit-fils du baron de Juniac, un des plus brillants officiers de cavalerie du premier empire, descendait par sa mère du général de Montigny qui commanda la place de Strasbourg et mourut gouverneur de l’Hôtel des Invalides, et était le neveu du général de Juniac qui mourut en 1881, commandeur de la Légion d’honneur.

F. Henriet.

Albert Baudon.

Source : AMB 1904.

JUSSY (Édouard).

Vicaire général de Reims, né à Sedan le 23 janvier 1818 ; décédé à Reims le 2 septembre 1884.

Successivement vicaire de Sedan, curé de Nouzon et doyen de Mouzon, il fut nommé vicaire général à Reims en 1881.

M. Jussy a publié titre étude historique sur l’église si remarquable de Mouzon et s’occupait à ses loisirs d’histoire locale.

Source : AMB 1885.