Notices nécrologiques - M

Notices nécrologiques des ALMANACHS MATOT-BRAINE

MABILLE (l’abbé Marie Ernest).

Doyen de Ville-en-Tardenois, était né à Brieulles-sur-Bar, le 28 mars 1850.

Il débuta dans le ministère paroissial comme vicaire à l’église Saint-André de Reims (1873), centre ouvrier des plus populeux où il usa beaucoup de ses forces. Trois ans après, il était nommé curé de Bouilly, poste dans lequel il put prendre quelque repos, mais en 1891, l’abbé Mabille fut appelé à Bétheny. En 1893, il partait regretté de cette paroisse pour prendre possession du doyenné de Ville-en-Tardenois. Ces nouvelles fonctions lui demandaient une grande activité. Il fit le sacrifice de sa personne dans la persévérante mission qu’il eut à tâche de remplir. Très souffrant au début du mois de mai de cette année, il voulut encore célébrer les saints offices, mais sa santé, loin de se rétablir, s’altéra de plus en plus et le mois suivant, le 12 juin, il mourut, laissant une vénérée mémoire parmi ses confrères et ses paroissiens.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

MACÉ (Jean).

Né à Paris le 22 août 1815, mort en la même ville le 13 décembre 1894, inhumé à Monthiers, arrondissement de Château-Thierry.

Ce fils de camionneur, comme il aimait à le rappeler, devenu sénateur inamovible, avait consacré toute son existence à l’éducation de la jeunesse par le livre. Professeur d’histoire à Stanislas, maître de conférences à Henri-IV, caporal au 1er léger, il devint, après 1848, l’un des principaux rédacteurs de la « République ». Après le 2 décembre 1851, il se retira en Alsace, à Beblenheim, dans un pensionnat de jeunes filles, appelé le « Petit-Château », où il devint à la fois professeur de sciences naturelles, de géologie, d’histoire, de littérature et même de comptabilité. Grâce à lui, cette paisible retraite devint bientôt un foyer éducateur pour la jeunesse française : C’est de là en effet, que sont sorties maintes publications de vulgarisation scientifique qui ont obtenu un succès universel, notamment : l’«histoire d’une Bouchée de pain », les « Contes » et « Théâtre du Petit-Château », les « Serviteurs de l’estomac », la « Grammaire de Mlle Lili », l’« Arithmétique du Grand Papa », sans oublier le « Magasin d’Éducation et de Récréation scientifique (Hetzel). C’est là aussi qu’il conçut en 1866, l’idée de la « Ligue française de l’Enseignement » pour la propagande de l’instruction et de l’éducation nationale. Il nous souvient de l’avoir vu à Reims à cette époque organiser le premier comité rémois, sous les auspices de la Société industrielle. Cette association, son plus beau titre à la postérité, compte aujourd’hui 40.000 adhérents.

Chassé d’Alsace par la guerre de 1870, Jean Macé vint planter sa tente au château de Monthiers (Aisne), où il transféra ses élèves du Petit-Château. Il élargit alors le cercle de sa propagande républicaine, et le 8 octobre 1883, fut nommé sénateur inamovible de l’Aisne, en remplacement de M. de Lasteyrie. Comme homme politique, il fut fidèle à son programme : l’action pour le bien public par le développement de l’éducation républicaine ; et, huit jours avant sa mort, retentissait encore à la tribune du Sénat sa parole ardente pour l’organisation des patronages scolaires. Plusieurs discours ont été prononcés à ses obsèques, entre autres par MM. Deville, député de l’arrondissement, Léon Bourgeois, député de la Marne, vice-président de la Ligue, Charavay, au nom du Cercle parisien.

Source : AMB 1896.

MACHEREZ (Alfred).

Né à Metz, le 11 décembre 1841, décédé, dans sa propriété, à Saint-Paul, près de Soissons, le 1er juillet dernier. Il n’avait donc que 63 ans.

Ancien élève de l’École des Arts et Métiers de Châlons-sur-Marne, ingénieur à la Compagnie de Fisves-Lille, chargé de la construction et du montage d’appareils de sucrerie tant en France qu’à l’Étranger.

Administrateur d’importantes exploitations agricoles et sucrières, vice-président da Syndicat de la Bourse de commerce de Paris en 1894; membre du Conseil supérieur de l’Agriculture; vice-président du Syndicat de la Sucrerie. M. Macherez avait été élu député, le 6 octobre 1889, comme candidat du parti républicain.

Non réélu aux élections législatives de 1893, il était élu sénateur le 7 janvier 1894. Il le fut encore au renouvellement sénatorial de janvier 1903.

M Macherez avait été nommé conseiller général en 1895 ; il était, en outre, président de la Société de secours mutuels de Soissons et de l’union mutualiste de la région, membre du Conseil supérieur de la Mutualité.

M. Maxime Lecomte a ainsi parlé, du regretté défunt : « La vie de ce grand industriel a été celle d’un homme d’initiative et de puissante volonté. Elle peut être donnée en exemple à ceux qui, au début de leur carrière, n’ont à compter, dans leur isolement, que sur les ressources de leur intelligence, leur courage au travail, la passion de bien faire et le ferme dessein de disputer, pied à pied, à la fortune, les faveurs dont elle ne se montre d’habitude que par trop parcimonieusement ménagère ... »

« M. Macherez a traversé la politique, sans l’avoir recherchée, simplement poussé par les événements... Partout, il sut faire apprécier, dans les rangs de la gauche, où ses convictions lui avaient marqué sa place, sa rare compétence et ses connaissances étendues; dans tout ce qui touche aux besoins et aux intérêts de l’industrie et du commerce, ainsi qu’à l’orientation économique du pays. Son mérite n’a échappé à personne ; sa courtoisie donnait du charme à ses entretiens et sa perte inspire les regrets unanimes de l’Assemblée... »

M. Macherez était chevalier de la Légion d’honneur et de nombreux ordres étrangers.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

MACQUART (Henry Mortimer).

Décédé à Reims le 17 mars 1899, président du Conseil d’administration de l’« Éclaireur de l’Est », conseiller municipal, était né à Sauville (Ardennes), le 10 mai 1849. Issu d’une famille modeste, il n’oublia jamais son origine et s’intéressa constamment aux besoins de l’ouvrier. Il se faisait vite une opinion raisonnée des affaires et sa franchise, en toutes circonstances, n’était pas une de ses moindres qualités.

À ses obsèques assistaient un grand nombre de ses amis politiques. Sur sa tombe, trois discours furent prononcés par M. Maurice Noirot, au nom du Conseil municipal ; M. le Dr Langlet, au nom des associations dont le défaut faisait partie et par M. Degouy, au nom du journal qu’il représentait.

M. Macquart était officier d’académie.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

MADAYE (Paul).

Né à Vienne-le-Château, où son père exerçait la profession de banquier et de manufacturier, décédé à la fleur de l’âge, à 28 ans à peine.

M. Madaye avait été appelé comme garde mobile au bataillon de la Marne, chargé de la défense de Vitry, lors de la guerre malheureuse de 1870 ; il fut l’un de ceux qui, dans la cruelle poursuite dont son bataillon fut l’objet, de Vitry à la Basse-Varelelle, opposa le plus de résistance : habile chasseur, doué d’une grande énergie, il lutta en compagnie de quelques braves contre les assaillants et en tua plusieurs, mais enveloppé par le nombre, il fut criblé de coups de lance et ramassé après la lutte dans l’état le plus désespéré.

Les horribles blessures qu’il avait reçues ont précipité sa fin ; il est mort le 27 mai 1873, regretté des nombreux ouvriers qu’il occupait. Il laisse dans Vienne-le-Château une réputation de bienfaisance, d’honneur et de probité.

M. Paul Madaye était un enfant du Lycée de Reims, où il comptait de nombreux amis.

Source : AMB 1874.

MADRID de MONTAIGLE (Mme la comtesse de)

Née Augustine de la Tour du Pin-Chambly, décédée le 24 janvier 1898 au château de Le Hérie-la-Viéville (Aisne), s’était fait remarquer pars sa douceur, sa modestie et son aménité pour tous. Son affection pour les pauvres égalait son attachement à la religion.

Mme de Madrid qui avait sa résidence habituelle à Soissons, habitait le château de Le Hérie depuis quelques mois seulement. Elle était l’arrière-petite-nièce du cardinal de Bérulle, et appartenait par naissance à l’une des plus anciennes familles du Dauphiné.

Sa charité inépuisable, son dévouement sans borne, allaient à toutes les infortunes.

Ses funérailles eurent lieu au milieu d’une affluence considérable.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

MAHIEU (Le général Ernest Philippe).

Né à Jonchery-sur-Vesle (Marne), le 6 août, 1835, décédé à Soissons, le 7 septembre 1899, avait été un vaillant soldat. Sorti de Polytechnique, il entra dans l’armée et après avoir été élève du génie à l’école d’application de Metz, en qualité de sous-lieutenant (1er mai 1856) il avait été nommé lieutenant le 1er mai 1858 et capitaine le 2 juillet 1862. Il fit alors les campagnes du Mexique, fut blessé d’une balle au bras droit et cité à l’ordre de l’armée pour sa conduite.

La guerre de 1870 le trouva animé des mêmes sentiments. Après les jours d’humiliation et de tristesse, il partit en Afrique et y resta vingt ans. Il avait été nommé chef de bataillon le 20 décembre 1875. Le 28 avril 1885, il était promu lieutenant-colonel et le 7 mai 1889 colonel du génie.

Son passé plein de bravoure devait l’élever au généralat ; le 7 février 1894, il recevait, en effet, les étoiles de général de brigade et était nommé gouverneur de Besançon. Il occupa ces fonctions jusqu’en 1897, époque à laquelle il prit sa retraite et vint se fixer à Soissons.

Le général Mahieu avait été nommé officier de l’Instruction publique le 4 mai 1889 et commandeur de l’ordre national de la Légion d’honneur le 14 juillet 1897. Il était décoré de l’ordre mexicain de N.-D. de Guadeloupe, et commandeur de l’ordre du Nicham-Iftikar de Tunisie.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

MAHIEUX (Jean-Baptiste Émile).

Représentant d’imprimerie, né à La Ville-aux-Bois-les-Dizy (Aisne), le 28 février 1847, attaché depuis quinze années au Bureau de la Maison Matot-Braine, succombait le 30 décembre 1903, à l’âge de 57 ans.

Tous deux (Joseph Aimé Blondaux), dans des sphères différentes, avaient montré de précieuses qualités en même temps qu’un dévouement absolu.

Que leurs familles, si cruellement éprouvées, reçoivent l’assurance de notre respectueuse sympathie.

Henri Matot.

Source : AMB 1905.

MAHIEUX (Marie Eugénie).

En religion mère Sainte-Cilinie de la communauté des Sœurs hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Reims, née à Seboncourt (Aisne) le 31 janvier 1803, décédée à Reims le 1er septembre 1886, dans sa 84ème année.

C’était la dernière des sœurs qui eut vécu dans l’ancien Hôtel-Dieu, aujourd’hui le Palais-de-Justice, et la première qui était venue occuper l’ancien monastère des Bénédictins de Saint-Remi ; elle avait conservé la mémoire de cet ancien hôpital, dont elle était heureuse de retracer les salles et d’en redire les habitudes.

Elle a servi les pauvres à Reims 3 ans comme novice et 63 ans comme religieuse ; elle était la première assistante de la supérieure.

À ses obsèques, présidées par le chanoine Bussenot, secrétaire général de l’Archevêché, assistait une foule nombreuse ; administrateurs, médecins, officiers se pressaient dans la chapelle de l’établissement pour rendre un dernier hommage à l’hospitalière si dévouée.

Au retour du cimetière, M. 1e docteur Doyen, ancien maire, administrateur des Hôpitaux, en quelques paroles bien senties, fit au nom de l’administration, l’éloge des qualités, des vertus et du bon dévouement de la révérende mère.

Source : AMB 1887.

MAIGRET (Comte Gaston Joseph Octave de).

Né à Hermonville (Marne), le 20 avril 1850, mourait à Épernay le 20 décembre dernier.

Frère du vice-amiral comte de Maigret, membre du Conseil supérieur de la Marine, il avait marié sa fille il y a trois ans avec le duc d’Abrantès, capitaine breveté à l’état-major du gouverneur de Nice. Il était le beau-frère de MM. les comtes Raoul, Gaston et Jean Chandon de Briailles et du comte Geoffroy d’Andigné.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

MAILFAIT (l’Abbé Victor Remi).

Né à Reims le 18 décembre 1825, décédé dans la même ville le 8 juillet 1898.

Il fit ses études chez les Frères d’abord, puis au Petit et au Grand Séminaire. Ordonné prêtre le 21 septembre 1850, il fut nommé vicaire de Saint-André ; le 11 avril 1854, il prenait possession de la cure de Cernay-lès-Reims, qu’il ne quitta que 31 ans après, quand les infirmités l’obligèrent de prendre sa retraite. D’un caractère gai et affable, il sut se faire l’ami de tous. C’est grâce à ses soins diligents qu’il pût voir restaurer son église et son presbytère.

Il dut résigner ses fonctions (31 juillet 1885) et se retira à Reims, dans sa famille.

Ses funérailles se firent avec un grand concours de peuple et un nombreux clergé, des orphelins, des orphelines de diverses communautés, Mgr Cauly, son ancien élève, présidait la cérémonie, et M. le chanoine Sury conduisait le deuil.

Source : AMB 1899.

MAILLARD (Clovis Alcide).

Né le 25 mars 1853 à Agnicourt-Séchelles (Aisne), et décédé le 4 avril 1895 à Montcornet.

Entré en 1877 à la compagnie des sapeurs-pompiers de Montcornet, comme sous-lieutenant, il fut nommé lieutenant l’année suivante, et capitaine commandant le 6 décembre 1886. La haute considération dont il jouissait le fit choisir comme sous-délégué départemental de la Fédération des sapeurs-pompiers de France et d’Algérie. Déjà, il avait succédé à son père comme conseiller municipal. Si grand était son dévouement qu’il acceptait et remplissait consciencieusement toutes les fonctions honorifiques et gratuites dont on se plaisait à le charger : administrateur de la Fanfare, commissaire de la Société de gymnastique, secrétaire du conseil, etc. Sa mort, presque foudroyante, a laissé d’unanimes regrets.

Des discours ont été prononcés sur sa tombe par M. Lépinois, maire ; par M. Bigot, capitaine des sapeurs-pompiers de Laon et vice-président de la Fédération ; par M. Froment, au nom de la société de gymnastique « l’Avant-Garde » ; par M. Fontaine, lieutenant de sa compagnie et par M. Foulon, instituteur de Montcornet.

Source : AMB 1896.

MAILLARD (Paul Célestin).

Docteur en médecine, né le 20 janvier 1842 à Villedommange, fut l’un des plus brillants élèves du Lycée de Reims. Il s’établit d’abord à Fismes ; mais, réquisitionné par les Prussiens en 1870, il gagna la Belgique et se rendit à Amiens, puis à Tours, où il se mit au service des ambulances françaises. Après la guerre, il se fixa à Mohon (Ardennes) et fut nommé médecin des ateliers du chemin de fer de l’Est.

Tout récemment, il avait fondé un établissement d’hydrothérapie à Néris-les-Bains ; c’est dans cette station qu’il vient de mourir, à 54 ans, le 6 mars 1896.

Source : AMB 1897.

MAILLE (Pierre Victor).

Né à Reims 1e 10 mai 1802, prêtre-chanoine, doyen du chapitre de l’Église métropolitaine de Reims, décédé à Reims le 18 janvier 1877.

M. Maille appartenait à une très honorable famille de Reims : l’un de ses frères, M. Maille-Leblanc, a été longtemps juge, puis président du tribunal de commerce ; un autre a rempli les fonctions de secrétaire en chef de la Mairie.

Bibliophile émérite, il laisse une bibliothèque très importante, qu’il a laissée au chapitre.

Source : AMB 1878.

MAILLE (Remy Auguste).

Était né à Reims le 1er octobre 1804, d’une de ces vieilles familles rémoises où la simplicité la plus grande s’alliait au culte des choses de l’esprit. Élève du célèbre collège de Saint-Acheul, il y fit de fortes études littéraires ; ensuite il alla étudier le droit à Paris. Revenu à Reims, il y fut successivement avocat et notaire, et ne trouva sa véritable voie que le jour où il devint secrétaire en chef de la Mairie de sa ville natale.

Pendant plus de vingt-cinq ans il occupa dignement cette charge modeste, et ceux qui, durant cette période, se sont succédé dans les fonctions municipales, seraient unanimes à lui rendre ce témoignage : qu’il a été, par ses connaissances administratives aussi sûres qu’étendues, par son esprit net et précis, par un talent de rédaction peu commun, autant le conseil de la Mairie que le secrétaire.

Il ne sacrifiait rien à l’amour de paraître, se riant de ceux qui ne comprenaient pas sa simplicité, mettant, lui, son luxe dans sa bibliothèque. L’amour des livres fut la passion dominante de toute sa vie ; il avait pour eux un véritable culte, les entourant de petits soins et de tendresses infinies.

Mais sous le bibliophile passionné il y avait mieux encore : un jurisconsulte érudit, au sens droit et ferme, un véritable homme d’affaires dans l’acception élevée du mot.

Ceux-là seuls à qui il a servi de conseil et de guide sauraient dire avec quelle libéralité il mettait sa connaissance des affaires à la disposition de ceux qui se confiaient à lui.

Il est mort le 17 août 1879, ayant eu le rare privilège de conserver jusqu’à son dernier jour l’intégralité de ses facultés intellectuelles.

Source : AMB 1880.

MAILLEFER.

Ancien consul français à Barcelone et à Palerme, est décédé à Hyères au mois de février 1877.

Issu d’une famille rémoise, M. Maillefer fut mêlé aux luttes politiques, littéraires et religieuses de la Restaura¬tion. Ami de La Fayette et de Lamartine, il dirigea quelque temps le National à la suite de la mort d’Armand Carrel, l’ami de M. Thiers.

En même temps i1 publia divers ouvrages d’actualité.

Source : AMB 1878.

MAILLE-LEBLANC (Roland).

Né à Reims le 4 novembre 1797, décédé à Reims le 21 février 1875, ancien président de la Chambre et du Tribunal de commerce, ancien conseiller municipal, membre de l’administration des Hospices, administrateur de la Banque de France.

« Après avoir fait de brillantes études au Lycée, il exerça avec une grande distinction la profession de fabricant jusqu’en 1842.

Les fonctions publiques vinrent bientôt le chercher ; il n’alla pas au-devant d’elles, car sa modestie était telle qu’il craignait toujours de paraître s’imposer. Il commença par faire partie du Conseil des Prud’hommes. En 1837, il est appelé au Tribunal de commerce comme suppléant, devint juge en 1839 ; puis en 1842, le 10 mai, il est installé président du Tribunal, succédant à M. Assy-Vilain, et deux ans après, il cédait le siège à M. Lecointre. Suppléant et juge, M. Maille avait été fort apprécié ; mais ce que l’on était en droit d’attendre de sa science profonde, de son esprit toujours juste et droit, de son exacte et bienveillante impartialité, c’est dans le cours de sa présidence qu’il en témoigna. M. Maille avait un merveilleux talent de rédaction, et les jugements qu’il rédigea dans quelques affaires demeureront des modèles.

M. Maille fut appelé au conseil municipal, dont il fut l’un des membres les plus actifs pendant près de trente années. Secrétaire au conseil ou rapporteur des travaux de commission, il était admiré par la manière claire et élégante d’exposer les affaires et pour son tact à mettre en relief les raisons à décider. Il fut longtemps aussi membre de la Chambre de commerce, qu’il présida de 1868 à 1872. Quoique retiré des affaires depuis 1842, M. Maille n’était pas resté étranger à la vie et au progrès du commerce et de l’industrie, qu’il encourageait de tous ses efforts, car c’était son plaisir de faire du bien aux travailleurs. M. Maille ne perdit jamais de vue les premières études de sa jeunesse ; il s’adonna dès l’âge mûr à l’étude des auteurs grecs et latins, et la littérature française fut approfondie par lui. Toujours ami des réunions de la jeunesse, il aida les anciens élèves du Lycée de Reims à fonder leur association amicale et devint membre du comité. Nul n’était plus exact aux réunions, nul n’était plus écouté, et comme il faisait bon de l’entendre parler de ses camarades d’études. Comme on voit, sa vie a été bien remplie ».

Source : AMB 1876.

MAILLIART (Émile).

Né à Verzy, en 1827, fils d’honnêtes vignerons. À cette époque, M. l’abbé Thuillier, doyen du canton, frappé de la vive intelligence du jeune Mailliart, engagea ses parents à le placer au Séminaire de Reims.

Mailliart fit de rapides progrès, mais il ne se sentait pas de vocation pour le ministère sacré du prêtre ; il demanda à son père de diriger d’un autre côté ses études. La médecine parut ouvrir un vaste champ à une imagination aussi vive qu’ardente qui vient de s’éteindre le 29 mars 1872.

Voici dans quels termes M. le docteur Chevalier ; de Sillery, dans un remarquable discours prononcé sur sa tombe le 1er avril, retrace la carrière scientifique du docteur Mailliart :

« Dès son début en médecine, Mailliart s’attacha non seulement à cette belle science à laquelle il devait consacrer sa vie toute entière, mais encore il cultiva avec une prédilection marquée certaines branches accessoires qui toutes offrent de précieuses et indispensables ressources à l’art de guérir.

« Ses premiers maîtres, qui furent les docteurs de Beauvais, Foucher et Thiriaux, sous les auspices desquels il étudia la médecine, l’avaient pris en si sincère affection que deux ans plus tard, M. Thiriaux, frappé des précieuses dispositions de son élève préféré, le choisissait entre tous pour l’accompagner en Angleterre et s’y livrer avec lui à des travaux de comparaison sur les récents progrès de la chirurgie d’outre-Manche.

« Là, comme à Paris, Mailliart fut à la hauteur de sa tâche et sut mériter de nombreux éloges. Jusqu’ici, nous voyons en lui un élève érudit, l’année 1854 va nous faire connaître une autre d’entre ses nombreuses qualités. En effet, instruit par ses parents des effrayants ravages que cause dans son pays natal un épouvantable fléau, le choléra, Mailliart, n’écoutant que l’élan de son cœur, se rend à Verzy et là, malgré le danger de la contagion, prodigue des soins aussi dévoués qu’intelligents et mérite si bien la sympathie de ses compatriotes que le conseil municipal lui vote une récompense.

Il devait, plus tard, s’établir en qualité de docteur à Verzenay. Là, comme au choléra de 1854, et jusqu’à sa dernière maladie, chacun de nous a pu apprécier en lui les qualités d’un praticien distingué. Chacun sait avec quel zèle, avec quelle abnégation, avec quel remarquable désintéressement il se dévouait aux intérêts de ses malades.

Le docteur Mailliart s’attacha particulièrement à l’étude de certaines maladies : la goutte aiguë, les rhumatismes articulaires, le traitement des hémorroïdes, etc., lui valurent des succès enviés.

En 1866, il publia la monographie du couvent de Saint-Basle, aux souvenirs historiques si curieux.

L’origine du couvent, la vie de Saint-Basle y sont retracés avec un caractère de vérité qui séduit tout aussi bien le lecteur que la vue même de l’abbaye, dont il avait pu, à force de recherches, retrouver un dessin antique.

Il faut lire l’énumération des droits de seigneurie et tout ce qui a rapport à la condition des personnes et des droits d’un âge que nos mœurs actuelles, il faut le dire, relèguent dans un passé à jamais irréalisable.

Comme homme politique, le docteur Mailliart a lutté toute sa vie ; il a toujours combattu le bon combat, il a lutté pendant quatre ans contre le despotisme et les tendances arriérées et calculées du Préfet de l’Empire.

La Bibliothèque populaire de Verzenay fut l’une des premières établies en France, grâce à la persévérance du docteur Mailliart et à l’appui heureux de la Société Franklin.

Les articles qu’il a publiés dans les journaux sur l’instruction obligatoire, sur la nécessité d’améliorer la position de l’instituteur, ont été remarqués du monde éclairé. Grand par le cœur, grand par l’esprit, la postérité elle-même n’hésiterait pas à le qualifier du nom de grand, s’il eût apparu sur un plus grand théâtre. Mailliart ne fut pas seulement un médecin savant et dévoué, c’était un patriote dans toute l’acception du mot, dont tous les efforts tendaient à établir solidement en France le gouvernement républicain avec ses conséquences libérales et conservatrices.

Verzenay, village auquel il a voué son amour, devra toujours s’enorgueillir d’avoir reçu ses cendres.

Source : AMB 1873.

MAIRESSE (Calixte André).

Conducteur voyer de la ville de Saint-Quentin, décédé en ce lieu, le 26 novembre 1893, fut inhumé Iwuy (Nord) dans le tombeau de sa, famille ; entré à l’École des Arts et Métiers de Châlons en 1868, il fut attaché à sa sortie en 1871, comme adjoint du génie aux travaux de défense des environs de Reims ; de là, il passa au service du gaz de Reims et en 1879 au service municipal de la voirie de Saint-Quentin, où il fut l’agent des nombreuses améliorations qui depuis vinrent embellir cette cité.

M. Caremelle, l’un de ses anciens camarades de l’École des Arts et Métiers, agent voyer principal à Saint-Quentin, est venu au nom de la Société amicale des anciens élèves, prononcé sur sa tombe son éloge funèbre.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

MAJOR (François Ernest).

Professeur de danse, né à Paris le 23 avril 1814, mort à Reims le 12 octobre 1898, chez les Petites-Sœurs des Pauvres, rue de Bétheny.

Ancien élève de l’Opéra, le « père Major », comme on l’appelait, professa d’abord à Beauvais, puis vint se fixer à Reims, où pendant de longues années son cours jouit d’une vogue méritée. De nombreuses générations de Rémois apprirent sous sa direction les principes de la danse. Son caractère gai, son esprit jovial et son exquise urbanité lui avaient acquis la sympathie de tous ses élèves. Ses bals annuels, donnés dans ces derniers temps à la salle Besnard, étaient toujours fréquentés par une foule choisie, attirée par le bon goût et la correction parfaite qui ne cessaient jamais d’y régner.

Les noces d’or de M. Major furent l’occasion d’une cérémonie touchante, qui réunit au pied de l’autel les nombreux élèves et amis du vieux professeur. Un bal magnifique termina le soir cette fête inoubliable.

Hélas ! ce fut pour le pauvre homme comme le chant du cygne ! La création à Reims de différents cours de danse portèrent un coup mortel à la vogue du Cours Major. Fortement imbu des principes de son art, il ne consentit jamais à enseigner les nombreuses fantaisies chorégraphiques écloses depuis plusieurs années. Ses élèves le quittèrent peu à peu et bientôt son cours fut désert. Cet abandon le rendit triste et morose, et sa raison s’ébranla. Quelques amis dévoués le firent entrer à l’Asile des Petites-Sœurs des Pauvres, où il vient de s’éteindre paisiblement, à l’âge de 84 ans.

Source : AMB 1899.

MALA (Clotilde).

En religion sœur Sainte-Astérie, née à Mézières (Ardennes), le 18 avril 1828, mourut supérieure du Pensionnat de Sainte-Chrétienne de Rethel, le 16 décembre l899. Son père, François Mala, originaire de Neufmaison, était chef de service à la Préfecture de Mézières. Sa sœur est actuellement supérieure de l’Hospice Auban-Moët à Épernay.

Clotilde entra au Noviciat de Sainte-Chrétienne à Metz en 1846 et, après un an, fut placée à Sarreguemines en qualité de maîtresse de classe ; en 1848, elle vit d’orageuses journées dans cette ville manufacturière.

Désignée en 1850 pour le poste de première maitresse au Pensionnat de Rethel, elle y fut successivement excellente institutrice, assistante, et enfin supérieure en 1885. C’est donc un demi-siècle qu’elle a, dans notre ville, consacré aux nobles labeurs de l’éducation. Ses qualités pédagogiques et sa belle intelligence en faisaient une éducatrice hors de pair.

Nous ne devons pas oublier le patriotisme et le dévouement dont elle fit preuve pendant la guerre de 1870 en cachant, au péril de sa vie, des armes françaises et en prodiguant, dans les ambulances municipales, ses soins aux soldats blessés.

Albert Baudon.

Source : AMB 1901.

MALARD (Georges André Ferdinand).

Est né à Saint-Omer (Pas-de-Calais), le 19 octobre 1812.

Il fit une partie de ses études au Lycée de Lille où Malard père était professeur, et les termina très brillamment au collège de Charleville. Il commença les mathématiques spéciales à Douai ; mais il reconnut bientôt que son esprit l’entraînait plutôt vers les lettres. Il choisit l’enseignement de l’histoire et de la géographie. Après avoir fait une suppléance à Moulins, il fut appelé (janvier 1867), au lycée de Reims. En 1868 et 1869 il fit, à l’Hôtel de Ville, des cours très suivis pour les jeunes filles, fut nommé censeur des études au lycée de Lons-le-Saulnier et officier d’Académie, puis censeur à Vendôme (octobre 1877). Désireux de quitter l’administration, on le nomma professeur à l’école normale de Cluny (Saône-et-Loire), où il passa quatre années (1880-1884). La suppression de l’école ayant été décidée, il fut renvoyé un des premiers et nommé à Angoulême (1881-1897). En 1889 il fut fait officier de l’Instruction publique. Depuis la fondation des cours de jeunes filles pour le brevet il y enseigna la géographie jusqu’à l’heure de sa retraite. Ses relations avec ses collègues furent toujours des meilleures ayant fait de vrais et fidèles amis dans tous les pays où il avait passé. Le travail forcé des vacances de 1896 arrivant après l’année scolaire, le fatigua. Pourtant il reprit ses cours en octobre, mais à Noël, il dut demander un congé, ce qu’il n’avait jamais fait dans sa carrière. On lui accorda un repos de neuf mois à la suite duquel il fut forcé de demander sa retraite. Il avait alors 55 ans, 37 ans de services. Depuis il se retira à Reims où était la famille de sa femme. Malheureusement, la mort vint le surprendre le 6 mai 1904.

À Angoulême il fut un membre assidu de 1a Société archéologique de la Charente dont il fut nommé vice-président de 1888 à 1890. Et à son départ d’Angoulême il fut nommé membre honoraire. Il avait également fait partie des Sociétés savantes des autres villes où il avait été professeur.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

MALDAN (Pierre Théodore).

Chevalier du Mérite agricole, vice-président du Comice agricole de l’arrondissement de Reims, membre titulaire de l’Académie nationale de cette ville, administrateur de l’Orphelinat de Bethléem, décédé à Reims le 24 janvier 1899 dans sa 55e année, était le fils du savant docteur Maldan, l’ancien directeur de l’École de Médecine, l’érudit lettré dont le souvenir est resté vivant à la mémoire de tous les vieux Rémois.

Héritier des qualités et du savoir paternels, nature d’élite, Théodore Maldan aurait pu atteindre un poste élevé dans les sciences : sa grande intelligence autant que sa brillante imagination le lui permettaient, mais il préféra se consacrer au commerce ; il parcourut les principales contrées de l’Europe et ses nombreux voyages ne firent qu’étendre les connaissances précédemment acquises. Un jour vint, cependant, où il renonça aux affaires commerciales pour s’attacher à l’agriculture.

Possesseur de la ferme de Longvoisin, il améliora et transforma ce domaine, dans lequel il passa, comme il se plaisait à le dire, les meilleures années de son existence. Agronome distingué et conseiller judicieux, M. Th. Maldan tenait une large place au Comice agricole de Reims, où pendant quinze ans, soit comme secrétaire, soit comme vice-président, il fut le collaborateur apprécié et toujours écoulé. Entre temps, il publiait un « Manuel de l’engraissement des animaux de l’espèce bovine dans les pâturages » qui lui valut le prix agronomique du concours institué en 1887 par la Société des Agriculteurs de France.

Au cimetière, près du cercueil qu’une nombreuse assistance avait accompagné, deux discours furent prononcés, le premier par M. Ch. Lothelain, président da Comice agricole, qui rappela cette carrière si bien remplie, malheureusement trop tôt brisée ; le second, par M. P. Douce, au nom de l’Académie. Nous ne retiendrons que les paroles du président de la savante compagnie rémoise, qui terminait ainsi, dans une haute pensée morale, les derniers adieux au défunt :

«...Nous t’envoyons nos adieux. Mais tu restes uni à nous par le souvenir, lien visible et sensible, qui rattache aux générations mortes celles du présent et celles de l’avenir et qui fait de l’humanité un ensemble dont toutes les parties se soudent si étroitement, qu’elles font en quelque sorte évanouir la mort, car ceux-là vivent dont le souvenir est toujours vivant au cœur de ceux qui les ont aimés ».

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

MANÉGLIER (Mme Sophie Antoinette).

Née à Paris, est décédée à Fismes, le 19 avril 1892, dans sa 89e année.

Elle avait habité Reims et l’abbaye d’Igny, acquise par sa famille à la Révolution. On doit à sa muse des poésies chrétiennes, des pensées morales et des comédies imprimées à Reims.

Charles Remy.

AMB 1893.

MANICHON (Veuve), voir SAINT-MARTIN.

MANIER (Jacques Alexis Augustin).

Supérieur du Grand séminaire de Reims, chanoine honoraire, vicaire général de Monseigneur l’Archevêque, né au diocèse d’Arras en 1807, décédé le 14 janvier 1871.

Source : AMB 1872.

MANIL (François Célestin).

Ancien notaire, ancien conseiller municipal, notaire honoraire, président du Conseil de fabrique, né à Cons-la-Grandville (Ardennes), le 26 juillet 1826, décédé à Neufchâtel (Aisne) le 19 janvier 1897, avait débuté en 1864 à Annonville (Haute-Marne), pour venir ensuite reprendre en 1868 l’étude de Neufchâtel, qu’il dirigea jusqu’en 1890.

Durant les 25 ans qu’il exerça son ministère, il fut pour tous un guide éclairé et sûr, joignant à une grande expérience des affaires, une honnêteté scrupuleuse. Ses confrères, sachant apprécier ses qualités, l’élurent successivement trésorier, puis syndic de leur corporation, aussi fut-il nommé notaire honoraire, juste couronnement d’une carrière dignement remplie.

Toutes les notabilités du canton de Neufchâtel et des environs, ainsi que de nombreux amis, assistaient à cette triste cérémonie, notamment MM. Fissier, juge de paix ; Baligant, avoué à Laon ; Dollé, notaire à Roucy ; Crochet, notaire à Neufchâtel ; Henriot, receveur de l’enregistrement ; Ponsinet, ancien maire ; Lefèvre, Piot, etc.

Source : AMB 1898.

MANISE (Mme Léocadie).

En religion mère Saint-Remi, supérieure de la communauté des religieuses de l’Hôtel-Dieu de Reims, chevalier de la Légion d’honneur, décédée le lundi 31 juillet 1899, dans sa 65e année, en avait passé quarante-deux au service de Dieu.

Mais c’est surtout son dévouement sans bornes, son entière abnégation et plus encore son affection pour le soldat qui en avaient fait comme le symbole vivant de ces religieuses hospitalières, sans égales dans l’accomplissement de leur tâche, que la mère Saint-Remi, dans un constant oubli d’elle-même, avait acquis la vénération dont on l’entourait. La croix que le général comte Duhesmes, en une cérémonie touchante et inoubliable, lui attachait sur la poitrine, le 21 janvier 1896, avait été la juste récompense de ses signalés services.

Aussi, à ses funérailles, imposantes et simples à la fois, rehaussées par la présence des troupes et d’un immense concours de personnes, l’armée, le monde médical, l’administration des hospices, rappelèrent-ils les années consacrées par la mère Saint-Remi au soulagement des malheureux qui regretteront longtemps encore, dans cet asile de la souffrance, la main bienfaisante et le sourire réconfortant de la sieur dévouée.

La sœur Manise, était née à La Chaudière, commune de Rocroi (Ardennes), le 3 juillet 1835.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

MANSART (Jean François Gabriel).

Prêtre de Saint-Sulpice, chanoine honoraire, directeur au grand-séminaire de Reims, vicaire-général honoraire de Mgr Regnault, évêque de Chartres, est né à Brieulles-sur-Bar le 21 juin 1797, et décédé à Reims le 9 septembre 1877.

Il était issu d’une famille honorable des Ardennes qui comptait au XVIIe siècle parmi ses collatéraux le célèbre architecte François Mansart.

Après avoir fait ses études au collège de Charleville en même temps que Mgr Regnault, évêque de Chartres, il entra en 1818 à Saint-Sulpice, où il fut ordonné prêtre en 1822.

Envoyé d’abord comme économe à Nantes, il fut appelé par Mgr le cardinal de Lutel à son grand-séminaire de Reims, comme professeur d’écriture sainte.

Pendant les cinquante et un ans qu’il passa dans cette maison, il vit plusieurs fois se renouveler le clergé du diocèse.

Son caractère enjoué et avenant lui avait fait autant d’amis de ses nombreux élèves ; aussi ses funérailles furent-elles un véritable triomphe.

De nombreux ecclésiastiques venus de tous les points du diocèse escortaient son cercueil, suivi aussi d’un grand nombre de fidèles.

Mgr Regnault, évêque de Chartres, malgré son grand âge, n’avait pas craint de venir rendre les derniers honneurs à son vieil ami.

L’abbé Mansart laisse un grand nombre de manuscrits, et les commentaires qu’il a publiés sur les Psaumes sont très appréciés par les maîtres de la science sacrée.

Source : AMB 1878.

MANSART (Louis Timothée).

Ancien premier violon du grand Opéra Italien, professeur et chef de musique de la Musique municipale, directeur de la Société philharmonique de Chauny, né à Ribemont (Aisne) le 24 août 1818, décédé à Chauny le 14 novembre 1893.

Fils d’un tailleur amateur de musique, il avait, lui-même un goût inné pour cet art, dont il reçut les premiers éléments à Saint-Quentin, où tout jeune il se rendait de Ribemont à pied pour y aller prendre des leçons.

À douze ans, il fut reçut au Conservatoire d’où il sortit pour passer dans plusieurs orchestres renommés et ensuite au grand Opéra Italien comme premier violon.

La Révolution de 1848 lui causa une grande frayeur, qui le fit se réfugier à Chauny chez l’un de ses beaux-frères, et il y resta pour y professer la musique et pour y diriger successivement la Musique de la Garde nationale, la Musique municipale et la Société philharmonique.

Il était retraité de la Société des compositeurs musiciens, fondée par le baron Taylor.

Il avait été créé récemment officier d’Académie.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

MANTION (Louis Antoine).

Vice-président de la Société de Secours mutuels de Laon, né à Laon le 27 avril 1802, décédé dans cette même ville, le 17 février 1881.

Source : AMB 1882.

MAQUA (Armand Arsène).

Ancien avoué à Laon, né à Laon le 11 août 1797, décédé en la même ville le 1er octobre 1884.

M. Maqua remplit pendant près de 50 années, avec scrupule et désintéressement, les devoirs de sa charge et durant le cours de sa longue existence, il fut toujours un homme utile et dévoué pour ses concitoyens, pendant son passage à la ville soit comme conseiller municipal, soit comme maire par intérim.

Source : AMB 1885.

MARCHAL (l’abbé Eugène Aimé).

Décédé curé de Bruyères, le 27 décembre 1896, était né à Saverne (Alsace), le 7 avril 1832. Après avoir été aussi au séminaire français à Rome et à l’école des hautes études des Carmes, il passa toute sa vie sacerdotale dans le diocèse de Soissons, d’abord professeur à l’Institution de Saint-Jean de Saint-Quentin et au séminaire Saint-Léger, ensuite vicaire à Guise, et curé à Villers-lès-Guise, Chacrise et Bruyères.

Doué d’une intelligence remarquable, d’une science profonde, au cœur chaud et dévoué qui lui valut des amitiés sincères et profondes, il eut l’honneur et la satisfaction de la restauration complète de l’église de Chacrise, sans grever d’un centime ni la fabrique, ni la commune.

Source : AMB 1898.

MARCHAND (Alcime).

Né à Reims le 15 janvier 1824, décédé à Épernay le 25 février 1896, anciennement directeur de la maison Kunkelmann, à Épernay, était un homme d’élite très aimé du personnel de cette maison. Il avait su, par son caractère aimable et serviable, s’attirer les sympathies de tous : aussi, ses concitoyens l’avaient-ils nommé conseiller municipal d’Épernay. Il avait été également président de la Société de secours mutuels des ateliers de cette ville.

Retiré depuis à Moussy, il a rempli à la satisfaction générale tour à tour les fonctions de conseiller municipal, d’adjoint et de maire.

Depuis deux ans, M. Marchand était revenu habiter Épernay où la mort est venue l’enlever.

Source : AMB 1897.

MARCHAND (Charles Marie Gabriel).

Ancien professeur de seconde au Lycée de Reims, officier de l’instruction publique, né à Nancy le 5 avril 1825, est décédé le 28 mars 1890 à Reims, où il avait pris sa retraite depuis plusieurs années.

Après de brillantes études dans sa ville natale et plus tard à Paris, il entra dans la section des lettres à l’École normale de Paris en 1846. Là, les événements se chargèrent bientôt de venir remuer cette nature sensibles. La Révolution de 1848 allait éclater. L’effervescence des esprits était grande à l’École normale ; il y avait de beaux rêves d’émancipation, une soif ardente de liberté parmi cette élite de jeunes gens aux nobles aspirations, et qui, presque tous, se sont illustrés plus tard dans les lettres et dans la politique. M. Marchand ne fut pas un des derniers à subir l’influence d’un tel milieu. Il a toujours parlé avec enthousiasme de cette époque de sa vie qu'il regardait comme la plus heureuse.

Au sortir de l’École en 1849, il fut chargé du cours de seconde au collège de Clermont ; l’année suivante on le nomma professeur de troisième à Nîmes, et en 1851 on l’envoya comme suppléant de la seconde chaire à Reims, dont il fut bientôt titulaire.

Son long séjour à Reims, les générations nombreuses à la formation desquelles il avait contribué, mais surtout son esprit distingué et son caractère à part, lui avaient créé dans sa ville d’adoption une notoriété exceptionnelle, ne dépassant pas sans doute le cercle de ceux qui l’avaient connu comme professeur, mais dans cet espace occupant une très large place.

Anciens et nouveaux, ceux qui avaient suivi son enseignement, de 1850 à 1887, avaient gardé de lui une impression ineffaçable.

Comme professeur, il avait un talent et une méthode à lui pour former l’esprit de ses élèves et les intéresser à ses cours. Aussi la classe de seconde au Lycée de Reims fut-elle sous sa direction une classe littéraire par excellence, car tous les élèves que M. Marchand avait eus en main avaient acquis près de lui des connaissances spéciales et se sentaient comme pénétrés et imbus des bons préceptes de leur maître.

Depuis ce temps jusqu'en 1885, époque où il prit sa retraite, combien de générations d’élèves se sont succédées dans cette classe de seconde qu'il a occupée pendant 30 ans. Aussi le nom de M. Marchand était populaire et vénéré à Reims, parmi les hommes de tout âge, de père en fils, qui aimaient et se souvenaient de leur ancien professeur.

À plusieurs reprises, il avait dû prendre du repos, quand il y a quatre ans, à son retour de Berck-sur-Mer, arrêté par la paralysie, il sentit qu'il ne pouvait plus sortir, il tomba dans la mélancolie ; peu à peu il cessa toutes ses relations, et lorsqu'il s'alita, il imposa à ceux qui le visitaient le plus volontiers l’obligation de ne plus le voir. Réduit à ne plus converser, il aima mieux rester livré à ses pensées, devenu morose et impénétrable, ne désirant plus vivre et attendant tranquillement la fin.

Ses obsèques ont eu lieu à Reims au milieu de tous ceux pour lesquels il avait consacré une vie de dévouement.

Sur sa tombe, M. Boudhors, professeur de rhétorique au Lycée, parla au nom de l’Université. M. Hanot, professeur d’anglais, rappela sa vie universitaire, et M. Douce exprima les regrets sympathiques de tous ses anciens élèves.

Il fut ensuite transporté à Nancy pour y être inhumé dans un caveau de famille.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

MARCHOT (Louis).

Chef d’escadron d’artillerie, était né aux Mazures (Ardennes). Il est mort à Rocroi, âgé de 61 ans, le 28 juillet 1896.

Appelé sous les drapeaux en 1855, il conquit rapidement l’épaulette d’officier et fit la néfaste campagne de 1870, comme lieutenant d’artillerie. Blessé et décoré à Gravelotte, prisonnier de guerre à Marbourg, il fut nommé capitaine en 1872 et chef d’escadron en 1888. Deux ans après la rosette d’officier de la Légion d’honneur venait couronner cette belle carrière militaire.

Source : AMB 1897.

MARCQ.

Médecin et maire de Laval (Aisne), depuis 1831, décédé le 23 mars 1873.

Praticien habile, le docteur Marcq emporte avec lui le respect et la reconnaissance dus à un bon administrateur et un homme de bien.

Source : AMB 1874.

MARÉCHAL (Edmond).

Né à Soissons, mort à Paris, à l’âge de 54 ans. Ce fut un homme modeste et bon, un historien et un professeur de rare mérite.

Prix d’honneur de philosophie au concours général de 1863, grand prix d’histoire en 1862, il ne put entrer à l’École normale en raison de sa faible santé, et dut faire sa carrière dans l’enseignement libre.

Au milieu des labeurs de son enseignement, il trouva le temps de publier des livres qui, pour être désignés sous le vocable de livres classiques, n’en sont pas moins des ouvrages de haute valeur : « Histoire de l’Europe moderne », « Histoire de la civilisation ancienne », « Histoire romaine ».

Le nom de Maréchal est surtout lié à une « Histoire contemporaine », dans laquelle il a enseigné à plusieurs générations de Français, avec l’amour de la patrie et la vue nette de ses véritables intérêts, le dévouement aux grands principes républicains.

Source : AMB 1898.

MARÉCHAL (l’abbé Edmond).

Né à Laon en 1814, décédé le 16 décembre 1894 à Paris, au séminaire de Saint-Sulpice, où il était en retraite depuis dix ans, après avoir été 20 ans supérieur du séminaire de philosophie à Issy. Il avait été ordonné prêtre en 1845, et était entré la même année dans la compagnie de Saint-Sulpice. C’était un prêtre des plus dignes et des plus édifiants. Il était le frère de M. l’abbé Maréchal, ordonné prêtre la même année que lui, et qui s’est retiré à Notre-Dame de Liesse en 1892, après avoir été pendant trente-cinq ans curé de Bucy-lès-Pierrepont.

Source : AMB 1896.

MAREST (Jean-Pierre).

Chanoine prébendé de la cathédrale de Soissons, ancien curé de Mézières-sur-Oise, né à Happencourt (Oise) le 13 novembre 1803, décédé à Liesse le 4 septembre 1889. C’était une des figures recommandables du clergé de Soissons.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

MAREUIL (comtesse de), née Charlotte Marie GARCIA d’ALMEIDA.

Épouse de M. le comte Joseph de Mareuil, officier de la Légion d’honneur, ancien conseiller général de la Marne, ancien maire d’Ay, ancien secrétaire d’ambassade.

Mme de Mareuil, habitante d’Ay de 1848 à 1890, est décédée le 19 juillet 1893, à Paris, avenue Montaigne, à l’âge de 64 ans, et inhumée à Ay le 24 du même mois.

Charles Remy.

AMB 1894.

MAREUIL (Jean Joseph DURANT, comte de).

Né à Mareuil-en-Brie, le 20 mai 1813, décédé à Paris, le 28 mai 1897. Ses funérailles ont eu lieu à Ay, au milieu d’une affluence considérable. Il avait été longtemps maire d’Ay et conseiller général : il était officier de la Légion d’honneur.

Le service funèbre a été célébré par M. le chanoine Ponsinet, curé-doyen d’Ay, assisté de M. le chanoine Robert, archiprêtre de Rethel et ami personnel du défunt.

Au cortège funèbre, ont remarquait M. le baron de Mareuil, chef d’escadrons de dragons, M. le comte Werlé, de Reims, M. le comte Raoul Chanbon de Briailles, d’Épernay, M. Paul Gravet, M. Fourny, adjoint d’Ay, etc. Les cordons du poêle étaient tenus par MM. Aubert, président du conseil de fabrique, Lefébure, Lefèvre, notaire, et Bonnaire (Joseph).

Source : AMB 1898.

MARFAUX (Louis Joseph).

Ancien professeur de Lettres, né à Boncourt (Ardennes) le 22 février 1811, décédé à Reims le 28 octobre 1882.

Cet homme de bien, dont l’érudition égalait la grande modestie, a consacré son existence laborieuse à l’instruction et à l’éducation d’un grand nombre de Rémois.

Source : AMB 1883.

MARGAINE (Camille).

Sénateur de la Marne, est né à Sainte-Ménehould le 4 septembre 1829. Sorti de l’École militaire de Saint-Cyr le 1er octobre 1849, il entra comme sous-lieutenant au 10e régiment de ligne. Lieutenant en 1853, il fit en cette qualité la campagne de Crimée, et fut décoré de la Légion d’honneur, le 8 septembre 1855, le jour de la prise de Sébastopol.

En 1863, il quitta l’armée avec le grade de capitaine, pour se consacrer tout entier à sa famille et à ses concitoyens. En 1866, il était conseiller d’arrondissement, et l’année suivante, il devenait maire de Sainte-Ménehould et conseiller général. Ce fut en cette double qualité que pendant la guerre et l’invasion, il rendit des services dont le souvenir groupait autour de sa tombe la population tout entière.

Aussi lorsqu’après une série de désastres inouïs, la France épuisée fut brusquement mise en demeure d’élire, en quelques jours une Assemblée nationale, ses concitoyens le désignèrent sans hésitation au choix du département qui l’élut à une imposante majorité le premier de la liste.

Pendant cette laborieuse législature de cinq années, au milieu des intrigues et des compétitions des partis, il resta fidèle au drapeau républicain sous lequel il s’était placé dès la première heure. Il fit partie de cette minorité laborieuse et tenace qui dans le désarroi des monarchistes parvint à fonder la République.

À Versailles, il faisait partie de ce groupe d’hommes de gouvernement et de liberté qui, dans une assemblée en majorité royaliste, s’appelait fièrement et résolument la Gauche républicaine. Il n’a jamais dévié de cette ligne que son patriotisme et son bon sens lui avaient tracée.

Après avoir passé de l’Assemblée nationale à la Chambre des députés, il était entré au Sénat aux élections de 1888. Il y exerça, comme à la Chambre, les délicates fonctions de questeur.

Dans les diverses assemblées où il a siégé, il s’était occupé avec une grande compétence des questions relatives à l’armée.

On en eut la preuve dans la discussion sur l’organisation de l’armée coloniale qui s’engagea dans la dernière session. La Commission sénatoriale, d’accord avec le gouvernement, proposait de maintenir pour le recrutement de cette année le système jusque-là pratiqué du tirage au sort. Les jeunes gens qui amenaient les premiers numéros étaient incorporés dans les troupes d’outre-mer. C’étaient parfois les moins robustes, les moins aptes qu’un hasard aveugle désignait pour ses expéditions lointaines, où le climat est plus dangereux que l’ennemi.

Margaine proposa et fit adopter par le Sénat un texte de loi, ratifié depuis par la Chambre, en vertu duquel l’armée coloniale ne devait plus désormais se recruter que par voie d’engagements volontaires. Il n'y a donc plus, grâce à lui, de mauvais numéros et les familles rassurées en garderont la mémoire.

M. Margaine avait succédé à M. Le Blond dans la présidence du Conseil général. Il remplissait avec une grande distinction ces fonctions dans lesquelles il était, à chaque renouvellement, maintenu à l’unanimité de ses collègues.

M. Margaine est décédé à Paris, le 14 octobre 1893. Ses funérailles ont été célébrées à Sainte-Ménehould au milieu d’un grand concours de population.

Après le service religieux, des discours ont été prononcés sur la tombe, par M. Diancourt, collègue du défunt au Sénat ; par M. Bertrand, député de l’arrondissement ; M. Viguié, préfet de la Marne ; M. Sarrazin, vice-président du conseil général.

Source : AMB 1894.

MARGOTIN (Alexandre Émile).

Adjoint au maire de Reims et membre du Conseil des Prud’hommes, né à Avenay (Marne) le 20 avril 1817, où son père était huissier, décédé à Gueux (près Reims) le 9 octobre 1873, inhumé à Reims le 12 du même mois.

L’année 1873 peut-être considérée comme une année néfaste pour la ville de Reims.

Après tant de pertes irréparables de bons et d’honnêtes citoyens il fallait que la mort vint frapper à son tour un des plus honorables parmi ceux qui avaient survécu à nos malheurs, nous ne pouvons mieux faire, pour faire connaître à nos lecteurs les vertus civiques et la haute intelligence de M. Margotin, que de reproduire le discours prononcé sur sa tombe, par le maire de Reims, M. V. Diancourt :

Messieurs,

Permettez-moi d’adresser quelques mots d’adieu à l’homme de bien qui vient de nous quitter.

La ville de Reims perd en lui un industriel de premier ordre, un de ses meilleurs concitoyens. Chef d’une maison considérable que son intelligence et son travail développaient et perfectionnaient sans cesse, il avait mis au service de l’industrie rémoise un atelier modèle dont les produits, universellement appréciés, venaient d’être l’objet à l’exposition de Vienne d’une distinction qu’il n’avait pas sollicitée, que sa modestie ne lui faisait pas espérer et que la maladie ne lui a probablement pas permis de connaître.

Ses nombreux ouvriers, dont quelques-uns étaient ses collaborateurs depuis de longues années, sentent vivement le coup qui vient de les frapper. Ils savaient reconnaître et apprécier en lui une loyauté à toute épreuve, un esprit juste, un cœur généreux auquel ils n’avaient jamais vainement fait appel dans leurs jours d’épreuve.

Ils savent que dans la grande famille de cet atelier on traversait en s’aidant réciproquement, les mauvais jours, et que, pendant les crises et les guerres, alors que le travail était rare et la misère générale, la solidarité du patron et de l’ouvrier s’y affirmait, et que, s’il n’y avait d’aisance pour personne, il y avait le nécessaire pour tous.

Mais, Messieurs, nos industriels et nos ouvriers ne sont pas seuls atteints par le coup qui vient de nous frapper. La ville de Reims perd en Margotin un citoyen dévoué, la nation un patriote éprouvé. Il y a un an à peine, alors qu’il fallait reconstituer la municipalité et que les hommes qui avaient reconnu la nécessité et la légitimité de la République, étaient mis en demeure de la servir, notre pensée à tous se tourna vers lui.

Je le sollicitai de faire partie de l’administration nouvelle ; et pour l’y déterminer, ce n’est pas à l’ambition absente chez lui mais au dévouement que je fis appel. Il comprit, comme nous, que dans les jours troublés que nous traversons, lorsqu’on accepte des fonctions publiques, ce n’est pas un honneur que l’on brigue, mais un devoir qu’on accomplit. Cette voix du devoir si puissante sur lui, parla plus haut que ses répugnances pour la vie publique, plus haut que ses intérêts, plus haut que sa modestie. Il devint donc un de nos plus utiles et de nos plus laborieux collaborateurs.

La présence de ses collègues de l’Administration et du Conseil me dispense d’entreprendre un éloge que chacun d’eux a fait avant moi. Nous l’avons tous connus, ne s’inspirant jamais des vues étroites de l’esprit de parti, ne s’obstinant pas dans une idée préconçue, accessible à tous, accueillant tous les avis, n’ayant d’autre attention que de marquer son trop court passage aux affaires par des améliorations réalisées, des réformes accomplies, une satisfaction donnée aux intérêts généraux de la population.

Cette existence noblement remplie laisse à tous ceux qui ont connu cet homme excellent un souvenir qui ne s’effacera pas, à ses enfants une tradition dont ils sauront se montrer dignes et à nous tous, qu’un deuil commun rassemble ici, des exemples à méditer et à suivre.

Source : AMB 1874.

MARGOTTET (Édouard Hippolyte).

Peintre, né à Saint-Quentin le 24 mai 1848, mort le 16 décembre 1887 à Saint-Gérand-le-Puy (Allier).

Élève de Pills, il débuta au salon de 1869 par un portrait de femme, qui le fit remarquer par une excellente distribution de la lumière.

En 1870, il exposa le portrait de M. Gustave Aymard, romancier alors en faveur, et celui de Noël Martin, acteur de l’Odéon. Il continua à exposer des portraits, des tableaux de fleurs et de nature morte d’une vigoureuse coloration.

Charles Remy.

Source : AMB 1889.

MARGUET (Jean-Baptiste Auguste).

Né à Reims en 1821, décédé le 10 avril 1871.

Ancien magistrat, s’est occupé de photographie. On a de lui un album remarquable du trésor de la cathédrale de Reims et un autre des tapisseries et la plus belle reproduction jusqu’à ce jour de tous les monuments de la ville.

Ses travaux sont tous très soignés.

Source : AMB 1872.

MARIGUES (Marie Gabriel).

Ancien juge de paix de Fismes, naquit à Paris en 1798, d’une famille honorable originaire de la Champagne.

II avait été envoyé à Fismes par l’administration supérieure, il y a cinquante ans, comme receveur des contributions indirectes. Par son caractère doux et conciliant, son esprit droit et juste, il acquit promptement l’estime publique. Admis dans les familles les plus recommandables de la ville, il épousa, en 1828, Mlle de Champrépus. Après cette heureuse union, il fut nommé juge de paix du canton de Fismes.

II exerça pendant plus de trente ans avec dévouement, intégrité et équité, cette magistrature de paix et de conciliation, étant à la fois délégué communal pour l’instruction primaire, conseiller municipal, membre de la commission administrative de l’hospice et du bureau de bienfaisance de cette ville. Ses longs et utiles services, principalement comme magistrat, furent appréciés par le gouvernement, qui lui conféra le titre de chevalier de la Légion d’Honneur. II jouissait ainsi de l’estime publique et d’une belle vieillesse, quand il est mort, le 22 décembre 1875.

Source : AMB 1877.

MARIOLLE-PINGUET (Charles Désiré).

Ancien maire de Saint-Quentin, officier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique, décédait dans sa ville natale le 25 octobre dernier.

Né à Saint-Quentin le 26 octobre 1824, et de bonne heure ingénieur-constructeur, il fut successivement membre et président du Conseil des Prud’hommes, conseiller municipal, adjoint au maire, membre de la Commission municipale de 1870-71, maire de Saint-Quentin, vice-président du Conseil général de l’Aisne, président de la Chambre de commerce de Saint-Quentin, administrateur du Chemin de fer du Nord et de la Banque de France, président des Conseils d’administration des Compagnies de chemins de fer de Guise et de Velu-Bertincourt, président de l’Association des Anciens militaires, président d’honneur du Syndicat métallurgique de Saint-Quentin, on peut dire qu’il a toujours été le premier de ses concitoyens.

Tant que ses forces, ne l’ont pas abandonné, M. Mariolle-Pinguet s’est dévoué pour sa ville natale, pour tous ses concitoyens.

Entouré de ses collègues de la Commission municipale, et de son président, M. Malézieux, sénateur, en 1870-71, pendant les jours de deuil, les jours de l’invasion, alors que l’ennemi était installé en maître dans nos foyers, il a tout fait pour écarter les périls qui menaçaient sans cesse ses concitoyens et pour alléger les charges de l’occupation ennemie.

M. Mariolle-Pinguet était l’honnêteté, la bonté même. C’était en même temps un libéral, un esprit des plus élevés. Il était tolérant dans la plus large acception du mot.

Ses obsèques eurent lieu au milieu d’une très grande affluence.

X.Source : AMB 1904.

MARION (Philippe Auguste).

Né à Mézières en 1804, architecte voyer de la ville de Mézières depuis trente ans, capitaine de la compagnie des sapeurs-pompiers depuis 1854, décédé à Mézières le 25 février 1871.

Source : AMB 1872.

MARLIER (Tony).

Ancien magistrat, avocat à Charleville, né en cette ville, décédé à Dinan le 25 mai 1889.

Il était fils d’un conseiller à la Cour de Metz. Après avoir fait son droit à Paris, i1 fut nommé juge à Belley ; il quitta ces fonctions inamovibles pour celles de procureur de la République à Boulogne-sur-Mer. Il fut bientôt appelé comme conseiller à la Cour d’appel de Caen. Partout il donna des preuves d’une intelligence exceptionnelle, d’un esprit fin et distingué et d’une grande activité. Il quitta encore la magistrature assise pour devenir avocat général à Aix, puis à Amiens, et substitut à Paris.

Lors de la loi qui suspendait l’inamovibilité de la magistrature, il donna sa démission et vint se faire inscrire au barreau de Charleville.

Il joignait à une connaissance approfondie du droit, des connaissances artistiques et littéraires, et un caractère sympathique, dont se souviendront tous ceux qui l’ont connu.

Il succomba à la fleur de l’âge, à Dinan, entre les bras de sa mère, à une longue et douloureuse maladie.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

MARMOTTE (Louis).

Né à Barby (Ardennes) le 8 septembre 1812, mort au même lieu le 20 février 1887, prêtre du diocèse de Reims.

Aussitôt son ordination, en 1836, il fut chargé de desservir les communes d’Ambonnay et de Bouzy (Marne), où il exerça son ministère pendant trente-sept ans avec une parfaite régularité. Ce fut par ses soins actifs et dévoués que fut construite l’église de Bouzy, grâce à la généreuse coopération de M. Yvonnet, l’heureux gagnant du lingot d’or à la loterie de 1851.

Rappelé ensuite à proximité de son pays natal, il accepta, en 1815, la paroisse de Saint-Fergeux (Ardennes), qu’il administra pendant treize années, donnant également tous ses soins à l’achèvement et à l’embellissement de l’église. Enfin il prit sa retraite à Barby et y termina sa carrière au milieu de l’estime de ses compatriotes.

H. J.

Source : AMB 1888.

MAROLLES.

Ancien sergent-major de la grande Armée (première République), ancien percepteur, décédé à Vadencourt-et-Boheries (Aisne), le 4 janvier 1873.

Source : AMB 1874.

MARTEAU (Albert).

Négociant, adjoint au maire, président du tribunal de commerce de Reims, vice-président de la chambre de commerce, est né à Heutrégiville, canton de Bourgogne, en 1820 ; il est décédé à Reims le 10 novembre 1876.

Il quitta l’école primaire de son village pour entrer dans une maison de banque ; plus tard, il fut employé chez M. Gillet-Pannet, facteur commissionnaire, ce fut là qu’il s’ini¬tia aux affaires.

Quelques années après, il fonda lui-même une maison de même genre à laquelle il donna un développement qui ne s’était point encore rencontré à Reims et qui n’a point été dépassé.

Il fut élu juge suppléant du tribunal de commerce en 1858, juge en 1864, président en 1869 ; il fut confirmé dans ses fonctions par une nouvelle élection en 1862.

Homme de devoir, M. Marteau exerça les fonctions con¬sulaires jusqu’en 1875, avec la réputation méritée d’un magistrat éclairé, intègre et impartial.

Il entra en 1865 au conseil municipal de Reims et fut deux fois adjoint an maire.

Source : AMB 1878.

MARTELET (Jean-Baptiste).

Né à Sedan, le 31 mai 1794, décédé curé d’Amagne le 30 mai 1872.

Source : AMB 1873.

MARTENOT de CORDOUE.

Fils d’un père, colonel sous le premier empire, était né à Vauxbuin, près de Soissons. Général commandant la subdivision du Morbihan où il est mort, les fatigues de la dernière guerre, les souffrances du siège de Paris dont il prit vaillamment sa part, ont abrégé une carrière toute d’honneur et de dévouement.

Source : AMB 1873.

MARTIN (Charles).

Ancien rédacteur en chef du Courrier de la Champagne et doyen des journalistes du département de la Marne, né le 4 mai 1815 à Montbrison (Loire), décédé à Reims le 27 septembre 1882.

Écrivain de talent, nature bienveillante, esprit original, M. Charles Martin était un homme d’une valeur considérée, estimé de tous les partis et qui connaissait à fond depuis un demi siècle toute l’histoire grande et petite de la Cité rémoise.

On voit son nom apparaître à Reims pour la première fois en 1848, comme rédacteur de l’Industriel Républicain de la Champagne, qui devint en 1852 l’Industriel de la Champagne et en 1854 le Courrier de la Champagne après sa fusion avec la Concorde.

Source : AMB 1883.

MARTIN (Éloi Alfred).

Ancien rédacteur de l’Industriel de la Champagne, devenu depuis le Courrier de Champagne, né à Auch (Gers) le 9 juin 1810, décédé à Triaucourt (Meuse) le 3 avril 1894.

Il était, ainsi que son frère Charles Martin, qui lui avait succédé au Courrier le neveu de l’illustre savant E. Lemaire, membre de l’Institut et doyen de la Faculté des lettres de Paris, sous la direction duquel ils avaient tous deux fait d’excellentes études littéraires. Entré d’abord au barreau, il l’avait quitté pour le journalisme. De 1836 à 1848, il rédigea l’Industriel ; à cette époque, il fut appelé à la sous-préfecture de Vitry-le-François, d’où il passa à Montmédy. Il avait depuis longtemps abandonné la politique pour s’adonner à la littérature et aux beaux-arts et s’était retiré à Triaucourt, berceau de sa famille, où la mort est venue l’atteindre à l’âge de 83 ans.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

MARTIN (Gérard Adolphe).

Né à Rozoy-sur-Serre (Aisne), le 17 août 1800. Maire de Rozoy-sur-Serre, membre du conseil général, chevalier de la Légion d’honneur, officier d’académie, décédé le 28 août 1873.

En 1821, il fut reçu licencié en droit ; en 1827, il fut nommé notaire dans sa ville natale. Élu membre du conseil général du département de l’Aisne, en 1845, il fut réélu en 1848, 1852 et 1867. Membre du conseil académique de l’Aisne, en 1850, il fut nommé aux mêmes fonctions, par le ministre, en 1852, et après la suppression de l’académie de l’Aisne, nommé membre du conseil départemental de l’instruction publique en 1854, 1858, 1860, 1863 et 1866, nommé maire de Rozoy-sur-Serre, en 1862. M. Martin fut renommé en 1865.

Cette même année il reçut, en récompense de ses services dans les nombreuses fonctions publiques qu’il avait remplies, la croix de chevalier de l’ordre impérial de la Légion d’honneur ; en 1867, le titre d’officier d’académie lui fut conféré.

En 1862, M. Martin fonda à perpétuité des primes de moralité qu’un jury spécial distribue aux ouvriers de Rozoy-sur-Serre, qui ont au moins trois enfants vivants, et qui en sont jugés les plus dignes, au point de vue des principes religieux, de la conduite et du travail : le montant annuel de ces primes, qui sont au nombre de huit, est de neuf cent vingt-cinq francs ; elles doivent augmenter graduellement au moyen d’une mesure prescrite par l’acte de fondation.

On a de M. Gérard Adolphe Martin :

1° Essai d’histoire de Rozoy-sur-Serre et les environs, 2 volumes in-8°, avec supplément, Laon, 1863-64.

2° Plusieurs rapports faits au conseil général de l’Aisne sur la situation de l’instruction primaire, dans ce département, rapports qui ont été remarqués, et qui se sont imprimés dans le recueil des délibérations de ce conseil.

1868. – Histoire générale... (parties qui comprennent les hommes d’État, les administrateurs, les hommes de Science, les écrivains) dont la publication se continue à Genève.

En 1857, il obtint une médaille de 3e classe, comme président de la commission de statistique du canton de Rozoy, et en 1863, une médaille de 2e classe, en la même qualité.

Source : AMB 1874.

MARTIN (Louis Henri).

Historien archéologue et publiciste, sénateur, membre de l’Académie française, né le 20 février 1810, à Saint-Quentin, où son père était juge au tribunal civil décédé à Passy le 14 décembre 1883. Il suivit les cours du collège de Saint-Quentin, puis se destina au notariat. Mais en 1830, il se jeta dans la carrière des lettres, où il débuta par des romans. Il écrivit une suite de romans historiques dont la Fronde était le sujet : La Vieille Fronde (1832), Minuit et Midi (1832), le Libelliste (1833).

Les relations d’Henri Martin avec M. Paul Lacroix (le bibliophile Jacob) l’amenèrent à aborder plus directement l’histoire ; ils conçurent ensemble une Histoire de France par les principaux historiens qui fut éditée par Mame. Il donna ensuite, avec le concours plus ou moins direct du bibliophile Jacob, la première édition de son Histoire de France qui devint l’œuvre capitale de toute sa vie (1833-36).

En 1848, Carnot, ministre provisoire de l’instruction publique, avait chargé Henri Martin du cours d’histoire moderne à la Sorbonne. Le professeur prit pour sujet : la Politique extérieure de la Révolution; ses leçons interrompues par les événements n’allèrent pas au delà du 1er semestre.

Henri Martin a résumé sous ce titre : De la France, de son génie et de ses destinées (1847) les idées philosophiques qui ressortaient, à ses yeux, de toute l’histoire de notre pays. Il a collaboré ensuite à l’Artiste, au Siècle, au National, à la Revue indépendante, à la Liberté de penser, à la Revue de Paris et à l’Encyclopédie nouvelle. Citons aussi, parmi ses œuvres : Daniel Manin, avec l’élégie de M. Legouvé sur Manin ; enfin un grand nombre d’opuscules et de brochures.

En 1876, Henri Martin fut élu sénateur de l’Aisne par 147 voix sur 926 votants, et, comme à l’Assemblée nationale, il a toujours voté avec la gauche républicaine.

Henri Martin laisse un fils unique, M. le docteur Charles Martin, naturaliste distingué, décoré pour sa belle conduite pendant la guerre, comme chirurgien-major du 72e bataillon des volontaires de la garde nationale.

Les funérailles de l’historien de la France furent célébrées aux frais de l’État.

Source : AMB 1885.

MARTIN (Théodore).

Ancien imprimeur et libraire, propriétaire et directeur du Journal de la Marne, membre du conseil d’administration de la Compagnie d’assurances de la Marne, né à Châlons-sur-Marne le 25 novembre 1810, décédé au même lieu le 14 novembre 1886.

Issu d’une famille châlonnaise, M. Martin succéda en 1842 à son père, qui avait fondé le Journal de la Marne. En cédant sa maison à ses fils, il s’était retenu la propriété et la direction de cette feuille qui n’a jamais cessé d’être rédigée avec talent.

Des presses da M. Martin, sont sorties des œuvres typographiques de premier ordre, et de nombreux livres sur la Champagne et sur le departement. On peut citer en première ligne l’Histoire de Châlons de M. Barbat, le Journal des Etats tenus à Vitry (1743) de Bertin du Rocheret, et ses Œuvres choisies, publiées par M. Aug. Nicaise, Cazin, par un cazinophile, etc.

Ch. Remy.

Source : AMB 1888.

MARTIN (Victor).

Docteur en médecine, maire du Chesne, conseiller général, membre du comité départemental de l’Instruction publique, officier de l’Instruction publique, était né au Chesne le 19 novembre 1841.

Reçu docteur le 23 juin 1874, et aimant son pays natal d’un amour qu’il conserva jusqu’à sa mort, c’est au Chesne qu’il vint exercer sa profession. Durant 25 ans, il ne ménagea ni ses soins, ni son dévouement, apportant chez tous ses malades, cette bonté d’âme réconfortante, cet air toujours souriant qui lui étaient caractéristiques et que nul n’a oublié. Mais si l’exquise affabilité était l’apanage du médecin, d’autres qualités : sûreté de relations, esprit novateur largement ouvert à la justice et à l’équité, devaient le signaler à l’administration départementale.

Nommé conseiller municipal, puis maire du Chesne en 1878, élu conseiller général en 1886, il s’acquitta en excellent républicain de ces différentes missions, ne variant jamais dans ses convictions, se montrant comme on le disait le jour de ses obsèques, un administrateur aussi distingué que fermement dévoué à nos institutions.

Tel fut M. Martin qui remplit, en outre, les fonctions de membre du conseil d’hygiène, du conseil départemental de l’Instruction publique et celle de suppléant de juge de paix. La commune du Chesne lui est redevable de la Caisse d’épargne, de la Maison d’école, de l’Abattoir, et en ne faisant que citer l’amélioration des rues de la ville et des chemins vicinaux, c’est encore à lui que l’un doit l’établissement de la voie ferrée.

Tant de titres à la reconnaissance publique ne peuvent que faire regretter l’homme de bien et le républicain sincère qu’était M. Martin et nous ne pouvons mieux terminé cet éloge qu’en citant ce passage du discours qu’il prononçait le 22 septembre 1892 à l’occasion du Centenaire de Valmy : « Après tant de traverses, disait-il, en parlant de cette période tourmentée, la République triomphante accomplit, dans une paix profonde, avec l’assentiment général de la France, sa haute mission de progrès et de civilisation... L’ordre assuré, la liberté devenue une réalité, la paix maintenue, l’instruction répandue libéralement et pénétrant dans toutes les couches du peuple, le travail national protégé par de sages traités et glorifié dans des expositions incomparables, notre armée, notre admirable armée réorganisée et rendant à la nation son antique fierté, la France respectée, et dont on recherche l’alliance : tels sont à grands traits les bienfaits que nous devons déjà au régime républicain ».

M. Martin n’a pas failli à ses principes. L’homme aimable qu’il fut était regretté de tous, chacun ayant eu à apprécier son esprit d’initiative, sa puissante volonté, sa passion pour le bien.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

MARTIN de NOIRLIEU (Louis François).

Né le 5 juillet 1792 à Noirlieu près de Sainte-Ménehould.

Fils d’un riche fermier, il fit ses études au Lycée de Reims de 1804 à 1810, et ses études ecclésiastiques à Rome où il a été le compagnon de classe de Pie IX.

Aumônier de l’École polytechnique de 1810 à 1826, M. de Noirlieu fut l’un des précepteurs du duc de Bordeaux (comte de Chambord). Lorsque la révolution de 1830 éclata, il était évêque nommé, mais non consacré de Strasbourg.

Les événements politiques furent cause non seulement que sa nomination ne fut pas validée, mais encore que plusieurs années d’exil remplacèrent les grandeurs auxquelles il était appelé.

En 1840, il fut nommé curé de Saint-Jacques-du-Pas à Paris. En 1849, il quitta cette cure où sa générosité l’avait fait surnommé le saint Vincent de Paul de la paroisse, pour prendre possession de celle de Saint-Louis-d’Antin, où il est mort le 21 juin 1870.

Monsieur de Noirlieu était l’un des ecclésiastiques les plus distingués du diocèse de Paris ; il est l’auteur de plusieurs ouvrages qui ont été répandus autrefois dans le département de la Marne.

Source : AMB 1871.

MARTINCOURT (L’abbé Jean-Baptiste).

Curé de Saint-Maurice, de Reims, était né à Autrecourt (Ardennes), le 1er mai 1829, d’une famille chrétienne qui avait déjà donné, plusieurs de ses membres au clergé.

Ordonné prêtre en 1852, il commença son ministère à Rethel, comme vicaire de l’église Saint-Nicolas. Nommé ensuite curé de Fléville, puis de Givry-sur-Aisne, il restaura et embellit intelligemment l’église de cette paroisse, secondé d’ailleurs par une population sympathique qui lui en facilita les moyens.

Vers 1871, appelé au doyenné du Chesne, l’abbé Martincourt se dévoua, là encore, à la restauration de l’édifice paroissial et c’est avec peine qu’il quitta ce lieu pour aller à Rocroi où Mar Langénieux, l’avait nommé archiprêtre. Le climat rude du plateau ardennais ébranla quelque peu sa santé ; sur le conseil d’un de ses amis, il accepta le 17 novembre 1889, la cure de Saint-Maurice de Reims où il contribua de ses deniers a l’ornementation de l’église.

Il passa juste dix ans dans celle paroisse et le 4 décembre 1898, il succombait après une longue et cruelle maladie, regretté de ses paroissiens.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

MARTIN-DUCROCQ (Étienne).

Ancien négociant à Reims, né à Suippes le 5 août 1804, décédé à Gueux le 22 juin 1885, à l’âge de 81 ans, l’un des principaux représentants du commerce rémois.

Pendant quarante ans environ, l’honorable M. Martin-Ducrocq a fait partie, comme associé ou comme chef principal, de la grande maison Senart-Colombier. Il est de ceux qui, dans le commerce intermédiaire, ont le plus activement et le plus intelligemment contribué à la réputation de la place de Reims. Petit employé, il s’était élevé par un travail incessant et éclairé. Il appartenait à une génération d’hommes qui n’appelaient pas à leur aide les bouleversements sociaux, mais comptaient surtout sur eux-mêmes pour corriger les chances de la fortune.

La mémoire de M Martin-Ducrocq restera chère à tous ceux qui ont été à même d’apprécier sa grande loyauté dans les affaires et son inaltérable bonté dans les relations intimes.

Source : AMB 1886.

MASSARY (Alphonse de).

Juge de paix à l’Isle-Adam, décédé à l’âge de 50 ans en 1874.

Notaire à Fère-en-Tardenois pendant quinze années, il sut se concilier par sa droiture, sa probité et son esprit conciliateur l’estime et l’affection de tous ; nommé juge de paix, il continua à s’attirer l’estime et la considération de ceux qui le connurent.

Source : AMB 1875.

MASSARY (Charles Auguste de).

Ancien maire de Saint-Gobain, décédé dans cette localité, le 4 juillet 1897, était né à Wissignicourt (Aisne), le 7 octobre 1819. Un de ses ancêtres, d’origine italienne, était venu pratiquer l’art de la verroterie à la verrerie Charles Fontaine, aujourd’hui oubliée. Il était neveu d’un type de probité légendaire, de M. Constantin Varin, le caissier de la manufacture des glaces, et, par alliance, de l’érudit et éloquents abbé Vigoine, le Belzunce de Saint-Gobain, pendant le terrible choléra de 1832. Ce fut ce digne prêtre qui ébaucha l’instruction de son futur neveu et le mit en état d’entrer dans l’administration des contributions indirectes.

Dans les divers postes qu’Auguste de Massary occupa, il se signala par une scrupuleuse gestion. Rentré au pays natal, il consacra ses dernières années aux intérêts de la municipalité.

Sa dépouille mortelle fut accompagnée par un nombreux cortège. Une délégation des écoles laïques, de l’École des Frères, de la Société philharmonique, s’était jointe au cortège, ainsi que le conseil municipal tout entier. Les coins du drap étaient tenus par MM. Henrivaux, directeur, Dupont, conseiller municipal, Barbançon-Poignant, président du conseil de fabrique, Le Marinier, percepteur à Saint-Gobain. Le deuil était conduit par M. de Massary fils.

À l’issue de la messe, M. l’abbé Morisset a fait l’éloge funèbre du défunt.

Source : AMB 1898.

MASSEAU (abbé).

Curé de Seuil, né à Tagnon le 6 juin 1798, décédé à Seuil le 6 octobre 1877.

Fils d’un ancien instituteur de Tagnon, l’abbé Masseau reçut la prêtrise le 24 mai 1823, au séminaire de Reims, des mains de Mgr de Coucy. Envoyé à Château-Porcien en qualité de vicaire, il y resta jusqu’au 27 août 1827, jour de sa nomination à la cure de Seuil, dont il a été le titulaire pendant plus de cinquante années.

Source : AMB 1878.

MASSIET (le général).

Né à Lunéville le 10 mai 1838, sortit de Saint-Cyr en 1858 et devint capitaine en 1867, chef d’escadron en 1876 et colonel en 1884 ; il était général de brigade en 1891, et général de division en 1896. Son séjour dans notre région nous faisait un devoir de rappeler les états de services de ce brillant officier.

M. le général Massiet, qui était commandeur de la Légion d’honneur était considéré comme le successeur probable du général Florentin au Gouvernement militaire de Paris.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

MASSON (Adolphe).

Juge de paix du 3e canton de Reims, né à Dommartin-le-Franc (Haute-Marne) le 25 août 1824, décédé à Reims le 7 septembre 1894, avait épousé Mlle Elvire Raison, l’une des copropriétaires de l’abbaye d’Igny qui la rétrocédèrent aux Trappistes de Sainte-Marie-du-Désert, en qualité d’héritière de M. Raison, ancien directeur des douanes a Reims, qui l’avait acquise le 14 avril 1791 et qui l’avait laissée à peu près dans l’état où elle se trouvait lors de la dissolution des monastères.

M. Masson avait été longtemps principal clerc de Me Marguet, notaire, fut juge de paix dans plusieurs cantons, et revint en dernier lieu à Reims, comme juge de paix du 3e canton en 1891, après le décès de M. Isidore Lanson, son prédécesseur. Il y était très apprécié.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

MASSON (Jacques).

Né le 24 avril 1791 à Ville-sous-la-Ferté (Aube), ancien organiste de la cathédrale de Reims, décédé à Reims le 28 mars 1878.

Dès son enfance, il aima et cultiva la musique ; il était du reste fils de musicien ; son père, Jean-Baptiste Masson, a tenu les orgues de l’abbaye de Clairvaux jusqu’en l’année 1791.

À l’âge de 12 ans, à Pâques, en 1803, Masson se fit entendre dans la cathédrale de Langres.

C’est en 1810 qu’il fut reçu organiste de l’Église métropolitaine de Reims, et il garda ce titre jusqu’en 1850. En même temps qu’il était musicien de talent, M. Masson était un luthier de renom.

Mort à 87 ans, il avait conservé dans sa verte vieillesse toutes les facultés de son esprit et de son intelligence.

Source : AMB 1879.

MASSON-OURIET (Sébastien).

Né à Reims le 24 janvier 1817, mort à Châlons-sur-Marne le 29 octobre 1881, était fils de M. Masson, l’ancien organiste de la Cathédrale.

Il s’était établi à Vitry-le-François, comme confiseur, et là, sa profession l’obligeant à avoir quelques connaissances en moulage, il se perfectionna bientôt dans cet art et devint un sculpteur distingué.

En quittant les affaires, il se retira à Châlons, près de son gendre, M. Marangé, avoué, fut élu membre de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne, dont il devint le trésorier.

Artiste éminent, il semblait fuir de la renommée, avec autant de soins que d’autres en mettent à la poursuivre. Beaucoup de ses concitoyens cependant, connaissent le chemin de cet atelier de sculpture, d’où sont sorties tant d’œuvres remarquables, dont plusieurs eurent les honneurs du Salon. Beaucoup ont admiré ces fines statuettes, ces bustes ou M. Masson avait fait revivre depuis quarante ans, diverses personnalités du département. Il excellait dans la charge et laissait subsister une ressemblance parfaite, malgré une expression doucement, mais spirituellement satirique. À côté de l’artiste, il y avait l’homme excellent, l’ami dévoué avec toutes les qualités du cœur.

G. R.

Source : AMB 1882.

MASSY (Robert de).

Chevalier de la Légion d’honneur, membre de la Chambre de commerce de Saint-Quentin, ancien adjoint au maire, né en 1801, décédé à Paris le 22 septembre 1875. C’est à M. Robert de Massy qu’on doit la création de la distillerie de la mélasse, ce résidu de la fabrication du sucre, qui, avant les essais de cet industriel, n’avait aucune valeur et qui, entre ses mains, est devenu la source d’un alcool très recherché.

Source : AMB 1876.

MATHEZ (Lucien Désiré).

Avocat, ancien avoué, ancien suppléant de la justice de paix, ancien conseiller municipal et directeur de la Caisse d’épargne, décédé à Épernay, le mercredi 13 janvier 1897, à l’âge de 65 ans.

Originaire de Verrières-de-Joux, dans la Franche-Comté, après un stage laborieux, il était venu, en novembre 1864, reprendre une étude d’avoué à Épernay. Sa science du droit, son ardeur au travail, son esprit fin et délié, une élocution facile et élégante, lui acquirent bientôt une juste réputation au barreau de cette ville et en même temps une haute situation. C’était d’ailleurs un honnête homme, dans la plus large acception du mot.

Une nombreuse assistance accompagnait le cortège funèbre, formée surtout de toutes les notabilités et de tous les officiers ministériels de la région. L’association amicale des sourds-muets de la Marne et la Société de secours mutuels avaient envoyé une délégation avec leur bannière. De nombreuses couronnes étaient déposées sur le cercueil parmi lesquelles une très belle, envoyée par la Compagnie des avoués.

Les cordons du poêle étaient tenus par MM. Dézert, adjoint, Ciret, président du tribunal, Brésillion et Coquillard. Le deuil était conduit par les neveux du défunt : MM. Lebert et Varnier ; par son beau-père M. Lebert et par M. Varnier fils.

Au cimetière, M. Brésillion a adressé l’adieu suprême à son ancien collègue.

Source : AMB 1898.

MATHIEU (Charles Alexis Émile).

Décédé à Saint-Quentin, le 3 octobre 1899, capitaine au 87e d’infanterie, possédait les véritables qualités du soldat. Nous ne pouvons que rappeler les paroles prononcées sur sa tombe par le colonel du régiment qui le représenta homme du devoir et officier plein de mérite

Le capitaine Mathieu était né à Provenchères (Haute-Marne), le 11 juin 1848. Il était chevalier de la Légion d’honneur,

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

MATHIEU (Louis Alfred).

Ancien négociant, ancien adjoint au maire de Châlons, ancien directeur du journal l’Union républicaine, né à Dombasle (Meuse) le 21 octobre 1836, décédé à Châlons-sur-Marne le 16 février 1890.

Fixé à Châlons depuis 1866, il entra au conseil municipal en 1874, et fut réélu aux différentes élections. Il donna sa démission en 1889 pour prendre la direction du journal l’Union républicaine, qui venait de se fonder ; il ne fut pas longtemps à la tête de cette entreprise, car la mort est venue le surprendre le 16 février 1890, à l’âge de 54 ans.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

MATHIEU (Mgr Adolphe).

Né à Hirson, le 4 novembre 1824, mort à Saint-Quentin, le lundi 23 octobre 1896, dans sa 73e année. Ses parents étaient de modestes commerçants. Il fit ses humanités au Petit-Séminaire de Laon et ses étude théologique à Soissons. Il professa au Petit-Séminaire d’Oulchy ; mais, aussitôt son ordination en 1848, il fut envoyé comme vicaire à Saint-Quentin. À ce titre il rétablit la confrérie des Mères chrétiennes, pour lesquelles il écrivit deux volumes d’« Instruction » d’un esprit vraiment sacerdotal. Il fut nommé curé-doyen de Saint-Quentin, et installé le 13 mai 1875. Il déclina l’offre de l’évêché de Beauvais, pour rester fidèle à son troupeau. En même temps, il imprima une impulsion définitive aux travaux de restauration et d’embellissement de sa chère église, à laquelle il faisait décerner par Sa Sainteté Pie IX le titre de basilique mineure.

Comme homme, il était d’une douceur et d’une politesse exquises. Dans ses relations avec le pouvoir civil, il sut s’attirer tous les respects et toutes les sympathies, même dans les temps les plus difficiles. Comme œuvres écrites, il laisse, outre ses « Instructions aux Mères chrétiennes », « Saint-Quentin, sa vie, son culte ».

Source : AMB 1898.

MATOT (Émile Joseph).

Ce serait manquer à un devoir sacré, croyons-nous, si nous ne rappelions ici la mémoire de celui qui, au prix de nombreux et incessants labeurs, a su créer cet Annuaire. La vive douleur que nous a causée la mort prématurée de notre père nous avait, jusqu’à ce jour, empêcher de le faire ; mais une feuille de la contrée ayant consacré à M. Matot quelques lignes sympathiques, nous nous permettons de les reproduire ici, en en remerciant leur auteur. Et quoique l’éloge d’un père soit toujours bien placé sur les lèvres d’un fils, nous préférons encore qu’une plume étrangère célèbre ici le souvenir de celui qui n’est plus ; le lecteur daignera nous pardonner ce choix.

Émile Joseph Matot est né à Mézières, le 12 décembre 1829, d’une honorable famille, au sein de laquelle il puisa de bonne heure l’amour du travail et le zèle de ses devoirs professionnels. On le voit alors débuter dans l’atelier de reliure et de lithographie fondée par M. Blanchard père, dont la famille, composée de neuf personnes, périt dans l’atroce bombardement de cette ville, le 1er janvier 1871.

M. Matot alla ensuite se perfectionner à Paris, où il fréquenta pendant sept années les meilleures maisons de la capitale. Ayant acquis dans ce commerce une sérieuse expérience et une grande habileté, il songea à s’établir, et en 1856 vint habiter Reims, où il fonda un vaste établissement de papeterie et de reliure, auquel il adjoignit ensuite la librairie, l’imprimerie et la lithographie. Homme d’initiative et de progrès, Matot développe dans sa ville de prédilection les ressources variées que son industrie offrait au commerce local. Sous l’Empire, il demanda, le premier en France, l’application des timbres mobiles sur les affiches, réforme utile, adoptée depuis quatre ans, sur les instances réitérées des imprimeurs français.

En 1859, M. Matot commença la publication d’une série d’almanachs de la Marne, de l’Aisne et des Ardennes, que la faveur toujours croissante du public lui permit d’améliorer notablement ; ils se recommandent à l’attention des curieux par une partie historique qui les distinguera toujours des publications analogues. Reims doit encore à notre zélé libraire la création d’un agenda terminé par la liste des commerçants, classés par lettre alphabétique et par rang de profession. Il a aussi marqué sa place dans la littérature provinciale en créant, dès 1867, le journal la Semaine, arrêté par la rigueur de la législation d’alors dès le 11e numéro.

Pendant dix ans, les presses de la Maison Matot eurent le monopole des publications rémoises ; c’est là que parurent les ouvrages de MM. Charpentier, Gonzalle, Brébant, Plonquet, etc. (on trouvera à la fin de l’Almanach la liste exacte de toutes les publications sorties des presses de la maison Matot). Plusieurs Notices biographiques, des Pièces de théâtre, des Cartes, des Plans d’arrondissement, etc., sortirent de son imprimerie.

En véritable enfant de cette cité de Mézières qui a toujours tant aimé la cause de la France, M. Matot ne pouvait oublier son pays, surtout à une heure où la fortune de la patrie semblait devoir sombrer à jamais. Pour l’aider à se relever, il se dépensa tout entier et n’attendit même pas le départ de l’ennemi pour donner libre carrière à son patriotisme. En effet, les Prussiens étaient encore à Reims qu’il s’empressait de publier des livres et gravures populaires sur les événements locaux : citons entre autres, Ils sont trop verts, Les derniers moments de l’abbé Miroy, Reims et le Pays rémois en 1872, etc. M. Matot mettait la dernière main à son Annuaire de 50.000 Adresses de la Marne, de l’Aisne et des Ardennes, dont il préparait un second tirage, lorsque la mort est venue le frapper le 29 septembre 1874 ; mais espérons dans la miséricorde du seigneur. Maintenant il repose en paix dans le cimetière de cette ville de Reims qui était sa cité de prédilection ; toutefois, il revit en son fils et nous avons confiance qu’aucune de ses œuvres ne restera inachevée.

Source : AMB 1876.

MATOT (Mme Veuve), née BRAINE.

Nous considérons comme un devoir de rappeler ici, en tête des Nécrologies de l’année, la mémoire de Madame Veuve Matot, née Émélie Octavie Braine, le 29 juillet 1831, décédée à Reims, le 22 Novembre 1883.

Après la mort de son mari, M. Émile-Joseph Matot, fondateur en 1856 de la Maison d’imprimerie et de librairie qui porte honorablement leurs deux noms réunis, Madame Matot prit en main la direction des affaires et, puisant dans son affection maternelle le courage et l’activité nécessaires pour une telle entreprise, associant à ses efforts ses quatre enfants au fur et à mesure qu’ils croissaient en âge, non seulement elle sut en maintenir la réputation, mais elle eût la consolation, en mourant, de laisser à ses enfants désolés de sa mort prématurée, un des plus importants établissements de la région.

La liste des livres édités depuis I874, époque de la mort de M. Matot père, est considérable ; ils consistent presque exclusivement en ouvrages d’histoire locale, ce qui n’empêche point les différents autres travaux d’augmenter dans une notable proportion.

Source : AMB 1885.

MATOT (Mme).

En tête des nécrologies de l’année écoulée, il convient d’adresser à M. Henri Matot, notre sympathique éditeur, au nom de tous ses collaborateurs, nos condoléances au sujet de 1a mort prématurée de son épouse regrettée.

Mme Marie Louise Joséphine LEMOINE, née à Reims le 4 janvier 1859, décédée au même lieu le 8 décembre 1889, avait épousé M. Henri Matot le 28 juillet 1884. Fille d’un des premiers libraires de notre ville, elle avait été préparée à ses nouvelles fonctions par une éducation soignée, une belle intelligence et aussi par le milieu où elle avait été élevée.

Laborieuse et pleine d’affection pour son mari, elle comprit de suite les devoirs que lui imposait le gouvernement d’une maison reprise dans un bel état de prospérité, et dont elle tenait à conserver la réputation, malgré les difficultés inhérentes au premier établissement ; elle fut pour M. Henri Matot une auxiliaire dévouée et une prudente conseillère.

Pendant six ans, elle se mit à l’œuvre avec ardeur, et au moment où le succès couronnait leurs efforts communs, ses forces trahissant son courage, elle était emportée par une maladie cruelle.

Nous n’étendrons pas davantage cet éloge bien insuffisant, pour ne pas prolonger la douleur profonde de M. Matot, que nous avons été forcé de raviver.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

MATOUX (Louis Nicolas).

Peintre, chevalier de la Légion d’honneur, né à Charleville le 25 novembre 1816, décédé en janvier 1888, s’était fait par son talent une place parmi les peintres contemporains. Ses œuvres sont nombreuses, et à 75 ans il maniait encore le pinceau. Parmi les plus importantes, il faut citer le plafond de la salle des Empereurs au Louvre, la décoration de la cathédrale d’Alger, de celle d’Angoulême, des églises de Saint-Gervais et de Saint-Merri, de l’hôpital de Lariboisière et de la nouvelle Faculté de médecine.

On admire plusieurs toiles de lui au Musée du Luxembourg. Il avait reçu, en 1857, la croix de la Légion d’honneur.

Ses obsèques ont eu lieu en l’église Notre-Dame-des-Champs.

Charles Remy.

Source : AMB 1889.

MATRA (Louis Victor).

Né à Clermont-les-Fermes, le 23 avril 1842, décédé à Reims le 27 février 1898, dans sa 55e année.

Issu d’une très bonne famille du département de l’Ain, M. Matra avait fait au Lycée de Reims de brillantes études. Alors qu’il étudiait le droit, ses goûts le portaient vers la littérature. Mais sa famille le destinait au notariat ; il fit donc partie de la corporation des notaires de l’arrondissement de Reims durant quatorze années.

Il y a huit ou neuf ans, Victor Matra entrait au « Courrier », comme secrétaire de rédaction. Dans ses modestes, mais utiles fonctions, il apportait souvent une finesse d’observation que traduisait heureusement sa plume délicate. Il avait horreur des brutalités de langage aujourd’hui en cours, – brutalités qui cachent la plupart du temps une navrante pauvreté de sentiment et de style.

Sûr de relations, complaisant et bon, il sut se créer dans ce nouveau milieu de très sincères amitiés, et le personnel du journal l’avait en estime et en considération.

Avant d’entrer au « Courrier de la Champagne », M. Matra avait été notaire à Cormicy (arrondissement de Reims).

Source : AMB 1899.

MAUCLER.

Ancien maire de Sainte-Ménehould, chevalier de la Légion d’honneur, président du Conseil d’arrondissement, décédé à Sainte-Ménehould le 22 décembre 1878.

Source : AMB 1880.

MAUCL

ÈRE (Louis Alexandre).

Vétérinaire, né à Reims le 24 mars 1827, décédé à Reims, le 4 Juin 1902.

M. Mauclère était l’un des plus dignes représentants de cette association vétérinaire de la Marne dont il fit partie jusqu’à sa mort. Il porta hautement le titre de sa profession qu’il considérait, non seulement comme un devoir à accomplir quotidiennement, mais plutôt comme un véritable service public. Et c’est presque en savant qu’il étudiait tout ce que les découvertes nouvelles pouvaient lui apporter d’utile.

Nommé vice-président de la Société vétérinaire de la Marne où il resta cinquante ans, i1 fut pour ainsi dire avec M. Collard, président, l’âme de cette corporation qui lui conférait après tant d’années de services, la distinction de vice-président d’honneur.

M. Mauclère était aussi membre de la Société de médecine vétérinaire pratique de Paris. Il appartenait à une ancienne famille rémoise des plus estimables.

Albert Baudon.

Source : AMB 1903.

MAUCLÈRE (Rose Émélie).

En religion Mère Sainte-Ursule, supérieure des religieuses de l’Hôtel-Dieu de Reims, née à Reims, le 4 janvier 1823, décédée le 18 mars 1883.

Cette digne religieuse, originaire de la famille Mauclère, très honorablement connue en cette ville, servait les malades depuis plus de quarante ans, quand la mort est venue la ravir à son ministère de dévouement. Pendant de longues années, ses supérieures lui avaient confié le service des enfants assistés ; c’est là qu’elle sut déployer toutes les ressources d’intelligence et de cœur, d’activité et d’ordre qui la distinguaient. Combien de malades se souviendront toute leur vie, du nom respecté et vénéré par eux, de mère Sainte-Ursule. En 1872, elle fut élue Supérieure par ses sœurs, les religieuses de l’Hôtel-Dieu ; elle conserva son poste jusqu’à sa mort.

Il n’est pas de sacrifices qu’elle ne fit pour améliorer les services de la maison, autant que cela dépendait de sa personne. La présence des diverses autorités et des personnes les plus recommandables de la ville à la cérémonie de ses obsèques, fut un hommage juste mais bien mérité, rendu à la mémoire de cette nature généreuse qui venait de terminer une existence si bien remplie.

Source : AMB 1884.

MAUCLERT (Jacques Auguste).

Né le 2 juillet 1800, à Somme-Suippe, curé de Passavant, décédé le 3 Février 1872.

Source : AMB 1873.

MAUGE (Alfred).

Jeune officier d’artillerie, plein d’avenir, né à Coulommiers en 1815, d’une famille originaire de l’Aisne, décédé le 10 décembre 1878 à Fontainebleau.

Entré à l’École polytechnique à l’âge de dix-sept ans, M. Mauge en sortit dans l’arme de l’artillerie ; il était lieutenant en premier lors de la guerre avec l’Allemagne. Pris à Sedan, il s’échappa à l’aide d’un déguisement, revint à Paris offrir ses services au Gouvernement français, qui le renvoya à Valence pour présider à l’instruction et à l’organisation des recrues.

Nommé capitaine le 10 novembre 1870, à l’âge de vingt-cinq ans, il fit partie du corps d’armée qui lutta si héroïquement et si malheureusement à Orléans. Blessé et fait prisonnier une seconde fois, il fut envoyé en Allemagne et ne revint en France qu’après 1e traité de paix.

En 1873, il était capitaine en premier et fut détaché à l’École d’application du génie et de l’artillerie de Fontainebleau, où il est mort.

Cet officier était très estimé, ses chefs le considéraient comme l’un des plus savants de son corps.

Source : AMB 1880.

MAUMENÉ (Edme Jules).

Né à Paris, en 1818, mort dans cette ville, le 23 février 1898, à l’âge de 79 ans.

Le regretté défunt qui était, il y a quarante ans, professeur municipal de chimie, à Reims, était bien connu des Champenois ; car il s’est occupé de la manutention des vins de Champagne, et il aurait pu rendre d’inestimables services s’il avait été doublé d’un praticien.

On lui doit un « Traité du Travail des Vins », ouvrage important, dans lequel les vins mousseux de Champagne occupent une large place. On lui doit aussi le moyen d’extraire la potasse des eaux de lavage des laines, aujourd’hui universellement pratiqué.

Docteur ès-sciences, M. Maumené était l’auteur de deux lois générales et lauréat de l’Institut.

Source : AMB 1899.

MAURAIGE (Christophe Louis Charles de).

Ancien payeur du Trésor, receveur particulier des finances en retraite, né à Pontivy (Morbihan), le 5 mai 1818, décédé en sa propriété de Bel-Air, commune de Charleville (Ardennes), le 23 décembre 1889, était le second des fils de M. Théodore de Mauraige, chevalier de la Légion d’honneur, ancien directeur des contributions directes du département des Ardennes.

M. Charles de Mauraige fit toute sa carrière dans l’administration des finances. Entré au ministère en 1837, il est appelé successivement aux fonctions de payeur-adjoint de la trésorerie de l’armée en Algérie et attaché à ce titre aux colonnes expéditionnaires de la province d’Oran, puis payeur à Sidi-bel-Abbès, où il organise le service de la trésorerie, enfin à Mascara. Il rentra en France en 1817 comme payeur du département des Deux-Sèvres, d’où il passa dans le département de la Marne. Il était payeur de la Moselle, lorsque parut en 1865 la loi supprimant les payeurs pour rattacher leurs fonctions à celles de receveurs généraux, depuis trésoriers-payeurs généraux. Il dut alors accepter le poste de receveur des finances à Château-Gontier (Mayenne). C’est là qu’au bout d’un an, en août 1887, il fut dédommagé et récompensé de ses bons services par sa nomination au grade de chevalier de la Légion d’honneur. De Château-Gontier, il passa à Neufchâtel-en-Bray (Seine-Inférieure), où sonna pour lui, en 1878, l’heure du repos. En l’avisant que, sur sa demande, il a été admis à faire valoir ses droits à la retraite, le ministre des finances, son chef hiérarchique, lui écrivait ces lignes élogieuses venant couronner cette carrière si bien remplie : « Au moment où vous allez cesser vos fonctions, je tiens à vous dire que l’administration conservera le souvenir de vos bons et honorables services ».

Il vint se fixer à Bel-Air, où il a passé ses dernières années, faisant le bien autour de lui, aimé et estimé de tous ceux qui l’approchaient.

Il avait épousé à Metz, en 1865, Mlle Marie-Céline de Mecquenem, fille de M. Charles de Mecquenem, chevalier de la Légion d’honneur, conservateur des forêts, et nièce du général de Mecquenem, tous deux nés au Chesne (Ardennes), fils de Roland de Mecquenem, ancien sous-préfet de Rocroi et de Vouziers.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

MAURICE (Abel Louis).

Homme de lettres, né à Reims, le 17 février 1823, décédé à Hermonville (Marne), le 12 mars 1902.

Sympathique et belle figure de vieillard, Abel Maurice reflétait bien cet esprit un peu frondeur qui émaillait les comptes rendus de théâtre, finement écrits, légèrement sévères, toujours bienveillants à l’égard des débutants.

Abel Maurice fut surtout un critique d’art, il n’appréciait pas seulement la scène, mais aussi la peinture, la sculpture, la musique, toutes ces manifestations élevées de l’âme et du sentiment humain. Les colonnes de « l’Indépendant rémois » dont il resta le collaborateur pendant vingt ans, recèlent plus d’une page spirituelle due à sa plume féconde.

Il avait quitté le journalisme en 1896, mais ses facultés intellectuelles trouvaient encore leur éclosion dans sa retraite d’Hermonville qu’il délaissait de temps à autre pour venir à Reims renouer d’anciennes relations et retrouver les nombreuses sympathies qui lui restèrent attachées jusqu’à la mort.

Avant d’entrer dans la presse rémoise, Abel Maurice avait dirigé à Épernay « La Vérité », collaboré à plusieurs Revues démocratiques et porté la parole dans une suite de conférences organisées par la Ligue de l’Enseignement dont il fut lui-même l’un des fondateurs,.

Albert Baudon.

Source : AMB 1903.

MAUROY (Léon Antoine).

Entrepreneur de travaux publics et homme de lettres, membre du Conseil des prud’hommes, délégué cantonal, commissaire du Bureau de bienfaisance et de la Caisse des incendiés, membre du conseil d’administration de l’Indépendant rémois, membre du conseil supérieur et président de la 1ère section de l’Union syndicale du Bâtiment, vice-président d’honneur et chef du 2e canton de la Compagnie des Sauveteurs, vice-président de l’Union conférencière de la Jeunesse rémoise, secrétaire-général de la Société du Grand-Bailla, etc., né à Reims le 18 décembre1839, décédé en cette ville le 31 août 1883,

dans sa 44e année.

Enlevé prématurément, à la force de l’âge, M. Mauroy maniait aussi bien la période et la rime qu’il possédait les connaissances pratiques et théoriques du constructeur.

Il trouvait à côté de ses occupations professionnelles le temps d’écrire en vers et en prose sur l’histoire locale et encore de rendre à la société une foule de services. C’était un homme de talent, d’une intelligence vive et alerte, mais surtout un homme de cœur ; aimant à faire le bien pour le bien et à rendre service à ses semblables, sans ostentation et sans gloire. Les nombreuses fonctions gratuites dont il était investi et qu’il remplissait avec le plus grand dévouement sont un témoignage de la sympathie qu’il avait su s’attirer dans sa ville natale.

L’œuvre utile dont il est le principal auteur est l’Union syndicale du Bâtiment. Ses travaux littéraires qui ont été livrés à la publicité et dont nous donnons les titres feront survivre son esprit libéral et ses goûts artistiques. Citons : Reims, Poèmes dramatiques, Le Dévouement, Les Inondations du Midi, Statuts et Règlements de l’Union syndicale, L’Enseignement professionnel en France, Précis historique sur Reims à travers des Ages.

La foule d’amis qui l’accompagnèrent à sa dernière demeure et les sentiments exprimés par quelques-uns d’eux sur la tombe, seront pour sa famille une douce consolation d’une perte si regrettable. Il laisse à celle-ci la mémoire d’un père bon et aimant et à ses concitoyens le souvenir d’une vie de travail, d’abnégation et de dévouement.

Source : AMB 1884.

MAUSSANT (Pierre Firmin).

Juge de paix, né à Sugny (Ardennes) le 17 octobre 1827, décédé à Reims le 12 août 1886.

Après avoir, pendant une douzaine d’années, exercé honorablement les fonctions d’huissier à la résidence de Montmort, M. Maussant, que recommandaient de précieuses qualités et une connaissance approfondie de la science du droit, fut nommé juge de paix du canton de Ville-sur-Tourbe, d’où il fut appelé en 1a même qualité à Sainte-Ménehould. Après environ cinq ans de résidence dans cette ville, il fut nommé, en 1875, juge de paix du premier canton de Reims, en remplacement de M. de Bourbonne. Intelligent, laborieux, magistrat intègre, partout il avait été aimé et apprécié, mais à Reims surtout il acquit la réputation d’un des meilleurs juges de paix de France ; ses jugements étaient l’expression de la plus stricte justice, ses conseils étaient empreints de la plus grande bienveillance. Dans la vie privée, c’était le père de famille le plus digne et l’ami le plus dévoué.

M. Maussant emporte avec lui les regrets de ceux qui l’ont connu.

Source : AMB 1887.

MAUSSENNET (Auguste Firmin).

Né à Saint-Mard-sur-Auve (Marne), le 24 septembre 1820, décédé à Chenay, le 6 janvier 1897, où il vivait retraité depuis 1880, après y avoir exercé les fonctions d’instituteur pendant près de 39 ans.

À sa sortie de l’École normale (1839), il fut envoyé en suppléance à Pogny (Marne) ; puis il vint à Reims, en 1840, comme professeur à l’Institution Goubeau. Comme instituteur public, il occupa deux postes : Villers-aux-Nœuds, du 1er octobre 1840 au 14 avril 1842 ; Chenay, du 14 avril 1842 au 1er octobre 1880.

Le samedi 9 janvier, toute la commune de Chenay et une nombreuse affluence des communes voisines se pressaient aux obsèques de cet homme de bien. Le cercueil était porté par quatre de ses anciens élèves ; trois prêtres étaient venus se joindre au curé de la paroisse pour honorer la mémoire de l’instituteur chrétien. L’église pouvait à peine contenir l’assistance silencieuse et recueillie.

Source : AMB 1898.

MAXE-WERLY (Léon).

Numismate, né à Bar-le-Duc le 4 novembre 1831, est mort à Paris le 17 octobre 1901.

Il avait habité Reims où il s’était associé avec un manufacturier spécialiste.

À la fin de la première période de l’acte d’association il quitta Reims pour installer, à Paris, une importante fabrication de corsets qui prospéra.

Retiré des affaires, M. Maxe-Werly consacra ses loisirs aux études numismatiques et historiques.

Il a traité particulièrement l’histoire barrisienne ; mais Reims lui doit les seules études sérieuses qui aient été publiées sur la numismatique locale.

On a de lui :

« Essai de numismatique rémoise », Paris 1872, avec gravures, in-8. – « Numismatique rémoise » (1865), in-8°. – « Monnaie gauloise (rémoise) inédite à la légende Atésos », Le Mans, 1875, in-8). – « Numismatique rémoise ». Lettre à M. Anatole de Barthélémy, Paris, Henri Menu, 1877, in-8°.

M. Maxe-Werly était membre de nombreuses sociétés savantes, de la Société nationale des Antiquaires de France et chevalier de la Légion d’honneur.

H. Menu.

Source : AMB 1902.

MAYENS (Abbé).

Curé de Faverolles, naquit à Château-Thierry le 24 avril 1802, décédé dans son presbytère le 7 mars 1890.

Il reçut la prêtrise à Soissons en 1824 ; après avoir été vicaire à Villers-Cotterêts et curé d’Aramont, il fut nommé en 1829 curé de Dampleux et desservant de Faverolles, puis il devint définitivement titulaire de cette dernière paroisse, où il a exercé son ministère pendant plus de 60 ans ; il laisse dans le pays le souvenir de ses vertus et de son désintéressement.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

MAYER (Prosper).

Journaliste, né à Metz en 1840, décédé à Épernay le 10 octobre 1885.

M. Prosper Mayer avait été l’un des rédacteurs de l’Indépendant de la Moselle, et y avait vaillamment collaboré pendant le siège ; après la capitulation, il avait subi les vexations infligées par l’ennemi ; il fut emprisonné par les Prussiens, pour avoir manifesté trop hautement sa douleur patriotique, dans le journal le Messin, qui avait succédé à l’Indépendant, supprimé par l’autorité allemande.

Antérieurement, il avait fondé et rédigé pendant plusieurs années un journal littéraire, l’Artiste Messin.

La cession de son pays à l’Allemagne lui avait fait au cœur des plaies trop douloureuses pour qu’il ne quittât pas le sol natal foulé par l’étranger : il transporta à Épernay l’Indépendant, fondé à Metz, pour y propager l’idée républicaine.

Ce patriote lorrain eut encore à subir les vexations et les poursuites des Prussiens, auxquels son patriotisme ne pardonnait pas.

Pendant la présidence du Maréchal de Mac-Mahon, il fut condamné à la prison et à de nombreuses amendes.

Par la loyauté de son caractère, il avait su s’attirer la sympathie de tous ceux qui l’approchaient. Par son dévouement à la cause républicaine et la sincérité de ses convictions, il s’est acquis l’estime de tous, même de ses ennemis politiques.

Source : AMB 1886.

MAYER (Samuel Joseph).

Imprimeur, propriétaire-directeur de l’Indépendant de la Marne et de la Moselle, décédé à Épernay le 24 janvier 1890. Né à Sarrelouis le 9 octobre 1808, M. Joseph Mayer était un vétéran du journalisme ; il avait fondé à Metz, en 1835, l’Indépendant de la Moselle, où il défendit les idées libérales et républicaines. Pendant le blocus de Metz, en 1870, M. Mayer se fit remarquer par l’énergie de son attitude, il continua à imprimer son journal sur des papiers de toutes sortes ; cette collection, aujourd’hui introuvable constitue un précieux document sur la campagne de 1870 et le siège de Metz. Après la guerre, M. Mayer transporta à Épernay son journal, qui prit le nom d’Indépendant de la Marne et de la Moselle.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

MAYEUR (Gustave).

Fondeur en caractères d’imprimerie, né à Châlons, décédé à Paris le 7 août 1891.

Il débuta comme apprenti dans l’imprimerie du Journal de la Marne, puis il devint ouvrier. Grâce à son intelligence et à son zèle au travail, il acquit dans cette maison toutes les notions qui font le bon ouvrier.

Il alla ensuite travailler à Paris, et se fit remarquer de ses patrons par son ardeur au travail et son désir de parvenir. Il était fort expert dans toutes les branches de l’imprimerie ; et ce qui fait son éloge, c’est qu’en bon fils, il put satisfaire son ambition, de venir de bonne heure en aide à sa mère.

Jeune encore il devint l’associé, puis le successeur de M. Battenberg qui dirigeait l’une des plus importantes fonderies en caractères de Paris. Les qualités de Mayeur, qui était en même temps un grand industriel et un artiste, lui procurèrent des relations très étendues en France et à l’étranger.

Gustave Mayeur, arrivé à une grande situation, ne cessa pas de travailler jusqu’à sa dernière heure.

Son nom est de ceux dont s’honore la ville qui lui a donné naissance.

Charles Remy.

Source : AMB 1892.

MAYEUX (Louis Marie).

Ancien chef d’institution à Paris-Batignolles, vice-président de la Société historique et archéologique de Château-Thierry, né à Oulchy-le-Château le 10 novembre 1809, décédé à Château-Thierry le 28 mars 1891. Après avoir, en 1852, quitté l’instruction, il s’était retiré à Étampes dont il avait acheté l’ancien château, et voulut en faire un asile pour les vieillards pauvres, dont la vie se serait écoulée dans l’instruction ; mais la mort vint le frapper avant la réalisation de ce projet.

Il fut l’un des fondateurs de la Société historique et archéologique de Château-Thierry, dont il était vice-président à sa mort.

Charles Remy.

Source : AMB 1892.

MAYRAN de CHAMISSO (Casimir André Joseph).

Ancien capitaine, propriétaire, né à Verdun, le `2 mai 1853, décédé dans son château de La Malmaison, près Ay, le 8 janvier dernier.

Fils du général de division Joseph-Decius-Nicolas Mayran qui fut victime de sa bravoure à Sébastopol, M. Mayran de Chamisso embrassa lui-même la carrière militaire et après sa sortie de Saint-Cyr en 1872, il ne tarda pas à conquérir le grade de capitaine.

Son intelligence, son caractère conciliant l’avaient fait choisir comme officier d’ordonnance des généraux de Miribel, de Jouffroy d’Albans et de Franchessieu. Une brillante carrière s’ouvrit devant lui, mais appelé à reprendre l’important domaine de La Malmaison, près Ay, il se livra tout entier à l’exploitation de cette propriété tout eu répandant le bien autour de lui.

M. Mayran de Chamisso n’avait que 49 ans.

Albert Baudon.

Source : AMB 1903.

MECQUENEM (Remi Jean-Baptiste de).

Général de brigade d’artillerie, né au Chesne (Ardennes) le 6 septembre 1808, décédé à Paris le 7 juin 1875.

Il était fils de Roland de Mecquenem, ancien sous-préfet de Rocroi et de Vouziers, décédé à Charleville en 1844, et avait épousé au château de Gruyères, en 1851, sa cousine Caroline Louise de Landru. Le général de Mecquenem était commandeur de la Légion d’honneur.

Source : AMB 1876.

MECQUENEM, voir ROLAND de MECQUENEM.

MÉGRET (Léopold Gustave Adolphe).

Propriétaire à Saint-Quentin, où il est décédé le 13 octobre 1889, à l’âge de 65 ans, né à Montpellier le 8 octobre 1825, était un esprit distingué et un fin lettré ; il avait fait plusieurs voyages scientifiques, dont il a publié les relations.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

MEIGNAN (Mgr René Guillaume).

Cardinal-archevêque de Tours, est mort subitement dans la nuit du 19 au 20 janvier 1896. Né le 11 avril 1817, à Denazé (Mayenne), il était presque octogénaire, mais sa rare vigueur ne laissait pas prévoir une fin aussi rapide. Il a fait une partie de ses études à Angers, l’autre au collège de Château-Gontier, qu’il quitta pour entrer au Grand Séminaire du Mans, où il suivit les cours de philosophie et de théologie avec un éclat qui faisait prévoir l’un des maîtres futurs de l’exégèse chrétienne.

Ordonné prêtre en 1840 (13 juin), il fut nommé successivement professeur au collège de Tessé, au Mans, directeur des études au Séminaire de Notre-Dame des Champs, à Paris, aumônier de la maison de la Légion d’honneur à Saint-Denis, vicaire dans plusieurs paroisses, professeur d’Écriture-Sainte à la Sorbonne, et enfin, vicaire-général de Paris en 1863. L’année suivante, il fut nommé évêque de Châlons-sur-Marne ; transféré à Arras en 1882, promu archevêque de Tours le 25 mars 1885, élevé au cardinal le 19 janvier 1893.

Auteur de nombreux ouvrages sur l’Ancien Testament, il avait publié en outre deux livres qui eurent un grand retentissement : « M. Renan réfuté par les rationalistes allemands » et « Léon XIII pacificateur ».

À ses heures de loisirs, ce prélat éclairé, libéral et vigilant, était parfois aussi un poète non sans mérite.

Homme d’étude et de science, philosophe indulgent aux humaines misères, Mgr Meignan était, en outre, un de ces causeurs les plus étincelants de son époque.

Source : AMB 1897.

MELLET (comte de), voir FAYOLLES

MELLEVILLE (Augustin).

Né à Laon le 24 mars 1809. M. Melleville fit ses études au collège de Laon, et, dès sa plus tendre jeunesse, ses goûts et ses aptitudes le portèrent sur l’étude de l’histoire de son pays. Ses profondes connaissances en archéologie, minéralogie et géologie, le firent bientôt remarquer, et, depuis 1842, il fit partie des principales sociétés savantes de France.

Décédé à Paris, le 10 juillet 1872, d’une maladie cancéreuse au foie, l’homme qui n’a cessé d’appeler, par ses travaux, l’attention de ses concitoyens, fut ramené à Laon le 13 juillet suivant et transporté directement de la gare au cimetière, à 6 heures du soir.

Il avait réuni de nombreux documents pour publier une nouvelle édition de l’Histoire de Laon, de rares collections de silex, des fossiles, etc. Toutes ces richesses, jusqu’à sa correspondance, qu’il avait destinée à sa ville natale, furent vendues, assure-t-on, pour la somme de 2.100 francs.

On a de lui :

Histoire de la Ville de Laon, 2 vol. in-8.

Histoire de la Ville et des Sires de Coucy, 1 v. in-8.

Histoire de la Ville de Chauny, un vol. in-8.

Une collection de Notices sur le Département de l’Aisne, parmi lesquelles nous citerons :

Notice historique sur Quierzy.

Id. sur Clamecy-en-Laonnois.

Id. sur Montaigu-en-Laonnois.

Id. sur le Canal de Saint-Quentin.

Histoire de la Commune du Laonnois.

Notice sur Neuville-en-Laonnois.

Id. sur les Châtelains de Coucy et les Seigneurs de Sinceny.

Notice historique et généalogique sur la Maison de Montchâlons, avec planches armoriées sur les Seigneurs de Montchâlons, Bosmont, Mauregny, Vaurseine, Berrieux, Bouconville, Courtrizy, Cilly, Labove et Apremont.

Notice historique et généalogique sur les Seigneurs de Pierrepont et les comtes de Roucy.

Et enfin un dernier chapitre de l’Histoire de Laon, publié après la guerre, à Vervins.

Source : AMB 1873.

MEMBRÉ (Sœur Augustine, née Armantine).

Décédée à l’âge de 86 ans, à l’hospice de Chauny, où elle était attachée depuis 66 ans, et où elle a toujours fait preuve d’un grand dévouement.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

MENNESSON-TONNELIER (Jean Louis Isidore).

Né à Neufchâtel (Aisne) le 13 juin 1789, décédé à Reims le 15 mai 1875, dans sa 86e année ; ancien conseiller général, membre du conseil municipal, président honoraire de la Société du Salon, président de l’Association amicale des anciens élèves du Lycée de Reims, membre honoraire de l’Association fraternelle des ouvriers de la fabrique de Reims.

M. Mennesson-Tonnelier, né sous la Révolution, en adopta les principes en ce qu’ils en avaient de juste et de raisonnable ; jeune homme, il votait non à ce plébiscite de 1815 qui, sous le nom d’acte additionnel aux constitutions de l’Empire, précédait Waterloo, comme celui de 1870 était l’avant-coureur de celui de Sedan.

Libéral sous le régime clérical de la Restauration comme sous le gouvernement constitutionnel de Louis-Philippe, il fut toujours à ces diverses époques du parti du progrès et l’adversaire des hommes et des écoles de la réaction.

Appelé en 1848 à faire partie de l’administration provisoire de la ville, il sut concilier à cette époque difficile la sauvegarde de l’ordre et la pratique de la liberté. Rentré dans la vie privée sous l’Empire, il ne reparut au conseil municipal qu’à la suite des élections de 1865, qui signalèrent le réveil de la vie politique à Reims. Il prit ensuite sa part à la campagne électorale de 1869, qui donna dans la ville de Reims la victoire au parti libéral et démocratique.

Après avoir vu deux empires et trois invasions, il s’est éteint en conservant dans un âge avancé les convictions de sa jeunesse, et l’on a pu dire de lui avec vérité que, fidèle à tous, il était resté fidèle à lui-même.

Source : AMB 1876.

MENTION (Désiré François Joseph).

Juge de Paix, né à Condé-sur-Escaut (Nord), décédé à Vitry-le-François le 29 décembre 1902, avait fait, comme engagé volontaire et avec le grade d’officier, la campagne de 1870.

Il y avait été blessé.

Depuis juge de paix à Argenteuil, il sut par sa condescendance pour la classe ouvrière et par sa droiture, acquérir une large popularité. Appelé dans une circonstance politique à accomplir certain acte que sa conscience réprouvait, il fut envoyé en disgrâce – disgrâce tout en son honneur – à Chablis (Côte-d’Or) et enfin à Vitry-le-François où il resta jusqu’à sa mort, entouré du respect de tous.

Albert Baudon.

Source : AMB 1904.

MENTION (Henri).

Né à Fresne (Nord) le 10 mai 1826, décédé à La Fère le 2 juillet 1895.

Ancien conseiller d’arrondissement et ancien président du tribunal de commerce de Chauny. À ses obsèques, au cimetière de Charmes, trois discours prononcés par MM. Brunette, Rigot et René Jacquemart, ont rendu hommage à sa mémoire.

Source : AMB 1896.

MENU (Édouard Isidore).

Né à Reims le 7 août 1840, mort le 3 novembre 1895. Fils de ses œuvres, il avait eu pour maître de coupe de pierre et d’appareillage deux habiles professionnels, vieux compagnons du tour de France, maçons artistes. L’un deux, Lantiome, avait bâti le château de Boursault ; le second, Bouteiller, fit exécuter à son élève, pour l’étude des coupes, une réduction en craie de l’église Saint-Nicaise de Reims.

Devenu successeur de son maître, Édouard Menu a construit, entre autres édifices, la mairie de Verzenay, la chapelle de l’Assomption, et l’église Sainte-Geneviève (sans le portail) au faubourg de Paris.

Dans le rôle modeste de pompier et de sauveteur, il a rendu des services exceptionnels.

Nous n’avons pas voulu laisser passer inaperçue la mort de ce dévoué serviteur de la ville de Reims, ancien lieutenant de la compagnie des sapeurs-pompiers, vice-président d’honneur de la Société des Sauveteurs rémois et médaillé de l’État.

Source : AMB 1897.

MENU (Georges François Léopold).

Artiste de l’Opéra, né à Witry-lès-Reims le 22 janvier 1845, décédé à Paris le 26 février 1886, tint avec distinction, de mars 1873 à septembre 1880, l’emploi de première basse au Grand-Opéra. M. Menu a fait, à Reims, partie du chœur de la Cathédrale et de l’Orphéon des Enfants de Saint-Remi ; c’est là que se développèrent son organe et ses heureuses dispositions artistiques.

Le sympathique et malheureux artiste a succombé à une maladie de foie.

Pendant son séjour à l’Académie de musique, où il débuta, dans Marcel, des Huguenots, M. Menu fit quatre créations : Albin, de Polyeucte, Jacques, de Jeanne d’Arc, Indra, du Roi de Lahore, et le Roi, d’Aïda.

Il a repris, en outre, Bertram, de Robert le Diable, Zacharie, du Prophète, l’Inquisiteur, de l’Africaine, le Roi, d’Hamlet, Balthasar, de la Favorite, et Walter, de Guillaume Tell.

Source : AMB 1887.

MENU (Joseph Isidore).

Né à Reims le 19 mars 1815, mort le 23 novembre 1892. Après avoir suivi l’enseignement donné par Protot et Serrurier, architecte de la ville de Reims, il s’adonna particulièrement à la vitrerie d’art et à la mise en plomb des vitraux d’église. Dans le cours de sa longue carrière, il a signalé aux curieux la plupart des monuments découverts à Reims depuis cinquante ans : les pierres tombales des abbés de Saint-Nicaise, publiées par A. Duchesne, celle de François Brulart, abbé de La Valroy, conservée dans l’église Saint-Maurice, à Reims ; la trouvaille de la mosaïque du chœur de Saint-Symphorien ; de la pierre posée au XIe siècle sur le caveau sépulcral de Saint-Remi, etc.

On lui doit une restauration intelligente des anciennes verrières de Saint-Jacques et le montage des grisailles de l’église Saint-Thomas.

Son expérience dans l’architecture et dans la distribution intérieure des immeubles était devenue proverbiale à Reims. Médaillé de l’État, diplômé par la Société des Architectes, il a laissé au Musée de Reims divers tableaux et objets historiques. Il nous fournissait chaque année des renseignements sur la nécrologie régionale ; en lui disparaît un collaborateur de la première heure de l’Almanach, fondé en 1859 par l’éditeur Matot-Braine.

Charles Remy.

AMB 1893.

MERCIER (Camille Auguste).

Officier d’Académie, membre de plusieurs sociétés savantes, né à Tréloup (Aisne) le 30 octobre 1848, décédé à Versailles le 30 Juillet 1881.

Après de bonnes études au Lycée de Versailles, il avait consacré ses loisirs à des recherches historiques sur la Champagne ainsi qu’à l’organisation de la Bibliothèque populaire de Versailles et des conférences scientifiques dans cette ville.

Habile dessinateur et calligraphe, on doit à M. Mercier la copie d’un ouvrage de Piganiol de la Force, sur Versailles, qui rappelle le faire de Jarry, et des croquis de genre où la finesse du crayon et l’humour accusent la manière de Grandville.

Travailleur infatigable, homme d’initiative et d’avenir, M. Camille Mercier laisse en manuscrit une Histoire de Fismes inachevée ; de plus il a écrit de nombreux articles insérés dans les journaux de Versailles, entre autres une étude sur Bibrax et le Camp Romain sur la frontière rémoise, épisode de la deuxième campagne de César dans les Gaules.

Source : AMB 1883.

MERCIER (Eugène).

Négociant en vins de Champagne, né à Épernay le 1er avril 1838, est mort dans sa ville natale le 5 juillet 1904.

Je ne crois pas qu’il soit possible de mieux définir ce que fut M. Eugène Mercier, que les excellents discours prononcés sur sa tombe par MM. Fleuricourt, maire de la ville d’Épernay et M. Jobert, fondé de pouvoirs de sa Maison. Ils ont fait clairement ressortir ce que fut l’homme, en même temps que le célèbre industriel connu du monde entier. Ces discours, tout le monde a pu les lire dans les journaux de la Région. Mais l’Almanach Matot-Braine qui formera à travers les temps, le livre documentaire par excellence de tout ce qui intéresse notre Champagne contemporaine se devait à lui-même de consacrer quelques lignes au regretté et éminent sparnacien.

M. Mercier est une personnalité d’autant plus marquante, qu’il s’est élevé par lui-même, pour ainsi dire à la force du poignet, à la haute situation commerciale que représente sa Maison.

Il quitte de bonne heure l’école des Frères d’Épernay pour séjourner quelque temps en Allemagne ; ensuite il revint en Champagne et compléta son éducation commerciale dans les bureaux d’une banque d’Épernay et dans une maison de vins de Champagne. Il s’y fit remarquer de suite par son travail assidu, son initiative et par une puissante conception qui devaient l’amener à fonder de ses propres et modestes ressources la maison qu’il a su par son intelligence, un travail de tous les instants, la sympathie et la confiance sans bornes qu’il inspirait, développer progressivement jusqu’à l’importance considérable atteinte depuis plus de vingt-cinq ans, et qui a répandu les produits de la marque du Champagne Mercier aux quatre coins de l’Univers.

Dans le cours de sa laborieuse carrière commerciale, et malgré son extrême modestie devenue proverbiale, ses concitoyens ont pu faire accepter à M. Mercier les fonctions honorifiques de Juge au Tribunal de Commerce d’Épernay, de Membre de la Chambre de Commerce de Reims, d’Administrateur de l’Hôpital-Hospice d’Épernay et enfin de Conseiller Municipal, poste qu’il a occupé d’une façon ininterrompue pendant plus de 30 années, sortant toujours aux élections en tête de la liste.

On sait que les caves de la Maison Mercier, qui ne mesurent pas moins de 18 kilomètres de longueur, font l’admiration de tous les étrangers qui les visitent et qu’il y existe un registre de visiteurs où les signatures de grandes personnalités politiques et commerciales, tant françaises qu’étrangères, figurent après celle du Président de la République Française, M. Carnot, lequel en honorant la Maison E. Mercier & Cie d’une visite officielle, consacrait ainsi la laborieuse et honnête carrière de son fondateur.

En disparaissant, cette grande figure commerciale, faite de travail, de bonté et de modestie, a laissé la direction de son importante Maison à ses gendres et à ses fils élevés auprès de lui en collaboration de son œuvre grandiose.

Ils n’auront pas d’autre souci que celui de suivre le bel exemple laissé par leur regretté père.

Armand Bourgeois.

Source : AMB 1905.

MERCIER (Marie François Adolphe).

Né à Chézy-l’Abbaye (Aisne). Chirurgien de l’armée du premier Empire, officier de la Garde nationale et membre du conseil municipal d’Évergnicourt (Aisne) pendant 36 ans.

M. Mercier faisait partie de cette phalange qui eut l’honneur de marcher sur la cloche de Moscou quelque temps après hélas ! il passait la Bérézina, à la retraite de notre armée.

Rentré en France au licenciement de l’armée, il s’occupa de médecine ; c’était un fervent disciple de la méthode Raspail. Collaborateur de l’Almanach de la Marne, de l’Aisne et des Ardennes, nos lecteurs ont pu l’apprécier. Ses loisirs étaient aussi occupés à l’étude du théâtre ; plusieurs de ses œuvres parmi lesquelles nous citerons :

Domino l’homonyme, comédie en un acte.

L’Enfant de trois mères sans père connu, comédie.

La Double Comédie ou l’Auteur dans l’embarras.

La Femme singulière, comédie en 3 actes.

Le Récit d’un Mort revenant de l’autre Monde, pièce de vers burlesques, etc.

ont été imprimées et représentées sur des théâtres de province.

Il est mort à Viry-Noureuil, le 29 mai 1873, emportant l’estime de tous ses concitoyens.

Source : AMB 1874.

MÉREST (Pierre Paul Joseph).

Ancien notaire, ancien maire, conseiller municipal de Rozoy-sur-Serre, né à Ribemont (Aisne), le 5 avril 1808, décédé le 31 mai 1876, à Rozoy, à l’âge de 67 ans.

Après avoir fait de sérieuses études et un stage très laborieux, M. Mérest fut nommé notaire à Rozoy en 1834, et il ne tarda pas à s’allier à une famille des mieux posées dans le pays. Intelligent, instruit, probe, affable, apte aux affaires, d’une grande exactitude dans ses relations, prenant à cœur les intérêts qui lui étaient confiés, il accrut rapidement la clientèle de son étude, et en même temps s’attira l’estime publique.

Il fut nommé maire de Rozoy par ses concitoyens en 1848, époque à laquelle il fallait beaucoup de dévouement pour accepter des charges publiques. Les nombreuses occupations qu’il eut alors le décidèrent à renoncer au notariat, qu’il abandonna en août 1849. Peu de temps après, il fut nommé suppléant du juge de paix de son canton, et déjà depuis plusieurs années il faisait partie du comité d’instruction primaire et s’occupait avec zèle et plaisir des écoles, dont la surveillance lui était confiée. En 1853, forcé de s’éloigner de Rozoy pour accompagner à Paris sa fille qui y terminait son éducation, il donna sa démission de maire.

Nommé en 1858 membre du Conseil d’arrondissement de Laon par la majorité des électeurs de son canton, qui lui donnèrent en cette circonstance un témoignage tout particulier de leur sympathie, il devint quelques mois après secrétaire de ce conseil. À chaque renouvellement de son mandat, les électeurs lui prouvèrent toujours par leurs nombreux suffrages toute la confiance qu’ils avaient en lui et combien ils appréciaient les services qu’il leur rendait.

Arriva 1870, cette année si douloureuse pour la France, et surtout pour nos départements rapprochés de la frontière. M. Mérest se montra encore ce qu’il avait été en 1848, toujours prêt à se dévouer pour son pays. Pendant que M. Martin, son beau-frère, avait, comme maire de Rozoy, à lutter contre les exigences des Prussiens, lui, de son côté, comme président de la commission municipale, de concert avec les membres qui la composaient, cherchait à s’opposer aux exigences des ennemis et à éviter à ses concitoyens les malheurs et les pertes qu’entraînait l’invasion ; grâce à cette sollicitude dont il donnait l’exemple, la commune de Rozoy n’eut à éprouver aucune perte matérielle, et elle put rentrer ensuite dans toutes les sommes versées aux Prussiens comme contributions de guerre.

En 1871, il fut nommé Conseiller général de l’Aisne par les électeurs de son canton en remplacement de son beau-frère ; il fit partie de la Commission des finances et y fut de suite apprécié. Ses rapports étaient rédigés avec une élégance dont lui seul paraissait avoir le secret ; entre autres un sur les contributions de guerre fut acclamé par ses collègues du Conseil. Le ministre de l’instruction publique le nomma, en décembre 1874, officier d’Académie ; ce fut la juste récompense des services qu’il avait rendus à l’instruction primaire dans son canton.

Du reste, il paya toujours largement sa dette à son pays : soit comme membre de l’administration du bureau de bienfaisance, soit comme président de la commission cantonale pour l’entretien des chemins vicinaux, on trouva toujours en lui le même zèle, le même dévouement à la chose publique.

Ce fut au milieu de ces travaux, et lorsqu’il cherchait à obtenir pour son pays la concession d’un chemin de fer, qu’il commença à ressentir les premiers symptômes de la maladie qui devait l’enlever quelques mois après ; il ne se laissa pas arrêter et continua à s’occuper pour son pays, provoquant des réunions, faisant des voyages, présidant de nombreuses séances dans lesquelles il dépensait toutes ses forces.

Mais le mal progressait toujours et l’enleva à sa famille, à ses nombreux amis et à son pays, le 31 mai 1876.

Source : AMB 1877.

MERLIN (Edmond Gustave).

Professeur agrégé de l’Université, né à Vouziers le 4 août 1842, décédé à Fontaine-sous-Bois le 22 septembre dernier, était le fils de M. Merlin, chef d’institution à Vouziers de 1839 à 1866 et dont on conserve encore le sympathique souvenir dans la patrie de Taine.

Il devait, lui aussi, embrasser la carrière de l’enseignement.

Après d’excellentes études à Metz et à Sainte-Barbe, il était reçu au mois d’août 1863, à l’École normale supérieure. Agrégé en 1866, il fut appelé à Angers et après un séjour de douze ans, envoyé à Angoulême, puis de cette ville au Lycée Louis-le-Grand.

La carrière universitaire était pour lui un apostolat. Il se donna tout entier à l’instruction des générations d’élèves qu’il eut à former, joignant à sa méthode d’enseignement, claire, précise, une science pure, puisée dans les fortes études et dans un travail personnel qu’il augmentait chaque jour.

D’une modestie sans égale, cœur généreux, il se dérobait aux félicitations de ses supérieurs, qui trouvaient en lui un serviteur des plus dévoués. Il était d’ailleurs, des plus aimables avec ses collègues et c’est avec peine que ceux-ci avaient pu voir, il y a quelque temps, les ravages qu’un mal presque soudain faisait dans cet organisme pourtant robuste.

La rosette de l’Instruction publique était venue 1e récompenser et il eut le bonheur, avant de mourir, de voir son existence couronnée par une distinction bien méritée, la croix de la Légion d’honneur, légitime témoignage par lequel le Gouvernement honorait le professeur comme celui-ci l’avait honoré par ses éminents services, par une vie honorablement remplie et entièrement consacrée à l’Université.

Albert Baudon.

Source : AMB 1904.

MÉTRA (Jules Louis Olivier)

L’auteur de tant de charmantes œuvres musicales si françaises, décédé le 22 octobre 1889 à Bois-le-Roi, était né à Reims le 2 juin 1830, rue Pavée-d’Andouilles (actuellement rue du Cadran-Saint-Pierre.

Son père et sa mère étaient artistes dramatiques ; aussi on peut dire qu’il appartenait au monde du théâtre, et dès l’enfance on lui confiait des bouts de rôle, à onze ans il jouait déjà la comédie et se faisait remarquer au théâtre Comte ; il apprenait le violon sans professeur. À 19 ans, il était chef d’orchestre dans un bal du boulevard Rochechouart. Mais son parrain, M. Halanzier, lui conseilla de suivre en même temps le cours du Conservatoire ; il y obtint le premier prix d’harmonie.

En 1855, il devint chef d’orchestre à Mabille. C’est à cette époque que remonte l’apparition des plus belles valses de Métra, les Roses, la Vague, qui ont fait le tour du monde.

En 1872, devenu chef d’orchestre aux Folies-Bergère, il composa de nombreux ballets, entre autres les Volontaires, d’où il détacha la polka devenue célèbre.

Il dirigeait aussi les bals de l’Opéra, ou il donna, en 1879, un délicieux ballet japonais, Yedda, qui obtint un très joli succès.

Depuis quelque temps il ne travaillait plus, il s’était retiré dans la propriété qu’il avait à Bois-le-Roi ; mais sa bonne humeur et son esprit étaient toujours aussi vifs, sa causerie toujours aussi gaie, il se montrait disposé, au premier signal, à prêter son concours à toutes les œuvres de charité.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

MEUGY (Jules Alexandre Alphonse).

Inspecteur général des mines en retraite, est né Rethel le 8 janvier 1816, il est mort à Paris le 20 juin 1892.

Il était fils de M. Meugy (Nicolas Alexandre), médecin et ancien maire de Rethel en 1824, et frère de M. Meugy (Pierre Alexandre), docteur en médecine, décédé à Rethel.

Élève de l’École polytechnique en 1836, avec le n° 6, et nommé ingénieur des miuus de 2e classe le 12 avril 1845, il devint inspecteur général après une brillante carrière et fut retraité le 22 avril 1878. Il devint alors administrateur de la Compagnie du gaz de Paris et de la compagnie d’assurances le Monde ; chevalier de la Légion d’honneur le 14 novembre 1855, il a été nommé officier du même ordre le 13 juillet 1880 ; il comptait 39 ans de services et plusieurs propositions. Il était en outre chevalier de l’ordre de Léopold de Belgique et de la Couronne de Chêne de Hollande.

Il a publié divers ouvrages géologiques dont les plus connus sont :

Recherches sur le terrain crétacé du Nord de la France, Paris, 1855, in-4°, trois planches ;

Dans l’Association française pour l’avancement des Sciences (séance du 6 août 1880), pages 575 à 582, Géologie du département des Ardennes.

Il a publié en outre avec M. Ed. Nivoix :

Statistique agronomique de l’arrondissement de Vouziers, Charleville, 1873, 1 vol. in-8° ;

Carte géologique et agronomique de l’arrondissement de Vouziers, Paris, 1873, 3 feuilles dont une de légendes ;

Explication de la Carte géologique et agronomique de l’arrondissement de Rethel, Charleville, 1878, 1 vol. in-8°, 182 pages ;

Et les Cartes géologiques et agronomiques des arrondissements de Rethel, Rocroi et Mézières.

Charles Remy.

AMB 1893.

MEUGY (Lucien).

Né à Rethel le 10 septembre 1865, atteint, depuis plusieurs mois, d’une douloureuse maladie, alors qu’un avenir brillant et plein de promesses semblait ouvert devant lui, est revenu mourir dans sa ville natale, à l’âge de trente-cinq ans.

Ancien élève de l’École polytechnique, capitaine d’artillerie à 32 ans, il s’était acquis rapidement, dans les différents postes qu’il avait occupés, l’estime de ses chefs et l’affection de ses camarades et de ses hommes, par sa franchise d’allures, sa bonté et la profonde droiture de son caractère.

Il était arrière petit-fils de M. Meugy-Télinge, qui fut maire de Rethel sous la Restauration et qui eut successivement cinq de ses enfants et petits-enfants élèves de l’École polytechnique.

La Société des Anciens combattants, les officiers de réserve, la Compagnie des Pompiers auxquels s’était jointe l’élite de la population rethéloise ont tenu à accompagner le regretté capitaine jusqu’à sa dernière demeure.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

MEUNIER de VARLEMONT.

Conseiller municipal d’Autremencourt (Aisne), décédé à Cannes, inhumé à Marle.

Ses obsèques ont eu lieu au milieu d’une nombreuse assistance, venue d’Autremencourt et de tous les environs. Un discours d’adieu très touchant, et qui a vivement impressionné les personnes présentes, a été prononcé au cimetière par M. Coutant, vice-président du Comice de Marle, rappelant la vie si honorable et si bien remplie du regretté défunt.

Avec lui s’éteint un nom depuis longtemps aimé et respecté dans cette région.

Source : AMB 1899.

MEURANT (Jean-Baptiste).

Vétérinaire, conseiller municipal, né à Landrecies (Nord), le 21 mars 1825, décédé à Brunehamel (Aisne), le 6 janvier 1902.

L’assistance qui accompagnait à sa dernière demeure M. Meurant disait assez en quelle estime était tenu cet homme bon, dévoué à ses semblables, qui exerça sa profession pendant cinquante-cinq ans, avec un profond sentiment du devoir.

Il était entré en 1842 à l’École d’Alfort. Après de brillantes études, il se fixait à Wignehies, puis à Brunehamel où il ne tarda pas à jouir de la considération générale. Même dans sa vie politique, il trouvait parmi ses adversaires l’amitié et le respect auxquels peuvent prétendre les caractères droits et loyaux.

M. Meurant ne resta d’ailleurs que peu de temps au conseil municipal, mais il n’en marqua pas moins son passage par sa participation, large et dévouée, au projet de création d’une école primaire, projet qu’il aurait eu à cœur de voir aboutir, mais qui ne put éclore malgré ses incessantes démarches.

Sa vie, digne en tous points, a été retracée au cimetière par MM. Brasseur, conseiller général du canton de Rozoy-sur-Serre, et Plista, maire de Brunehamel.

Albert Baudon.

Source : AMB 1903.

MEURIZET.

Né à Soissons, décédé en cette ville le 15 mars 1873. Ancien membre du conseil municipal de Soissons, adjoint au maire.

Engagé volontaire, il servit le premier Empire avec distinction en qualité de lieutenant. Rentré à Soissons après la paix, il y exerça pendant quelques années les fonctions de commissaire-priseur.

Appelé au conseil municipal, il en devint un des membres les plus actifs et s’occupa particulièrement des opérations financières.

Qu’on nous permettre de ne pas terminer cette notice sans rappeler un souvenir historique qui trouvera ici seulement sa place. C’est au père de M. Meurizet que la ville de Soissons est redevable du sauvetage de la cathédrale qui, avec les flèches de Saint-Jean-des-Vignes, est l’une de ses gloires les plus précieuses.

M. Meurizet était commissaire des guerres à Soissons au début de la Révolution ; il suivit l’idée de Drouet, qui proposa de convertir la cathédrale de Reims en magasin de fourrages. Ces deux monuments furent ainsi conservés.

Source : AMB 1874.

MÉZIÈRES.

Curé de Brasles depuis 1831, décédé le 3 juillet 1876.

M. Mézières était originaire de Veuilly-sur-Aisne, où son père tenait une petite pension.

Il fut nommé successivement professeur d’humanités au petit séminaire de Liesse, puis professeur de philosophie au grand séminaire de Soissons.

Plus tard, en 1831, on le nommait curé de Brasles et aumônier de la Charité ; l’abbé Mézières su se faire aimer dans ces différents postes, qui exigeaient un caractère dévoué et conciliant.

Source : AMB 1877.

MIALARET (Marie GeorgesCharles).

Le 10 avril 1903, à dix heures du soir, l’éminent maire de Mézières rendait le dernier soupir après une longue maladie.

Né le 5 juillet 1825, à Montauban, il avait été admis en 1843 à l’École centrale ; il en sortit en 1846, après de brillants examens, avec le n° 3, et entra à la Compagnie des chemins de fer du Midi. La place d’agent-voyer en chef des Ardennes étant devenue vacante, il concourut et l’obtint en 1848. C’est dans cette situation que cet esprit si cultivé devint notre compatriote. Il n’avait pas cette faconde méridionale des fils des bords de la Garonne. Il était doué du tempérament froid des hommes du Nord, un abord plutôt rude, qui ne tardait pas à révéler un cœur compatissant, prêt à aider de tout son pouvoir ceux qui réclamaient son intervention, capable de la plus grande bienveillance pour ses subordonnés ; en affaires, il était l’homme d’une discussion serrée, mathématique. Voilà M. Mialaret tel que nous l’avons connu.

Dès que le nouvel agent-voyer en chef eût pris possession de son poste, il sut donner une impulsion au service vicinal du département. C’est à lui que nous devons une vicinalité aussi importante que celle qui sillonne les Ardennes.

Son alliance à l’une des meilleures familles macériennes confirma M. Mialaret dans son droit de cité. Désormais il ne devait plus quitter Mézières, cette ville à laquelle il consacrerait une si grande part de son existence, l’heure de la retraite venue. Ses concitoyens d’adoption lui firent l’honneur de l’appeler au conseil municipal le 19 août 1860, où il siégea jusqu’au 7 mai 1871. Lorsqu’éclata la guerre de 1870, M. Mialaret fut adjoint à l’état-major de la place de Givet en qualité de capitaine auxiliaire du génie ; il échappa ainsi à la douleur de voir cette ville de Mézières livrée aux flammes pendant les journées des 31 décembre 1871 et 1er janvier1871.

M. Mialaret quitta le Conseil municipal le 7 mai 1871, en donnant sa démission. Il resta éloigné de l’assemblée municipale, jusqu’aux élections de 1878 ; il fut réélu le 6 janvier, et le 1er mars suivant il était appelé aux fonctions de premier magistrat de Mézières, fonctions qu’il ne devait quitter, que pour aller dormir le sommeil éternel.

Au moment de son élection comme maire, M. Mialaret jouissait de sa retraite. Malgré l’âge, son activité était toujours grande, et Mézières allait bénéficier de son expérience acquise dans l’administration départementale.

Avant de rappeler le rôle du maire, disons que M. Mialaret avait été envoyé au Conseil général par les électeurs du canton de Mézières en 1880. Il resta à l’assemblée départementale jusqu’en 1892, où il se distingua par un labeur dont les rapports de la Commission des routes témoignent encore.

Mézières, comme d’autres villes frontières, n’avait plus sa raison d’être fortifiée ; elle fut déclassée. Son démantèlement commença en 1885. Pouvait-on laisser des fossés à demi-comblés, des murs éventrés par l’action des mines ? Pour faire quelque chose, il faut de l’argent : c’était ce que la caisse municipale avait le moins. C’est alors que M. Mialaret entre en scène et y remplit le rôle qui assure à son nom l’immortalité dans la vieille cité macérienne. Il étudie la transformation de la ville, et en quelques années une baguette de fée la dote de nouveaux quartiers, de nouveaux boulevards, de nouvelles avenues à la place des rues tortueuses, étroites et malsaines que nous connaissions. Où sont ces chemins de ronde sur la crête desquels, alors que nous étions enfant, nous admirions les canons en batterie dans les embrasures des remparts ; cette porte noire de Saint-Julien, ou celles de Mohon et du Theux ? Autant de souvenirs déjà bien loin dont il est difficile de retrouver la trace et de fixer l’ancien emplacement.

Tout le passé a disparu et le présent s’est révélé sans que jamais les finances de la ville fussent obérées, M. Mialaret a apporté dans cette transformation toute sa science de l’ingénieur en dressant personnellement les plans, et sa science de l’administrateur en en réglant les difficultés financières. Pendant plus de dix ans, il ne ménagea pas son temps, et chacun se souvient de l’avoir vu parcourir, matin et soir, tous les chantiers des travaux sans que les plus rudes intempéries fussent pour lui un obstacle. Chaque chose de ce rude labeur vint à son heure, et s’il n’a pas été donné à son auteur de contempler son œuvre entièrement achevée, la tâche qu’il a laissée à ses successeurs est petite, comparée à celle qu’il a remplie.

Le 30 juillet 1893, le ministre de la guerre, général Loizillon, venu à Mézières pour y présider l’érection du monument de Bayard, remit à M. Mialaret la rosette de la Légion d’honneur.

Les érudits ardennais n’ont pas oublié qu’à côté des obligations, de sa profession, M. Mialaret a tenu aussi une place comme archéologue. Son étude sur les voies romaines publiée par la « Revue historique des Ardennes », sous la direction de M. Sénemaud, est une contribution importante à l’histoire de notre département.

Tel fut l’homme auquel Mézières fit de splendides funérailles.

La mort ne détruit pas tout chez celui qu’elle frappe ; elle laisse son souvenir impérissable après une carrière aussi bien remplie que le fut celle de M. Mialaret.

Jules Poirier.

Source : AMB 1904.

MICHEL (François Alexandre).

Ancien supérieur du Petit-Séminaire de Saint-Memmie, membre de la Compagnie de Jésus, décédé à Saint-Acheul (Somme), le 19 août 1872.

Source : AMB 1873.

MICHEL (Jean-Baptiste).

Curé d’Auvillers-les-Forges, naquit à L’Échelle en 1831, d’une famille honorable et profondément chrétienne. Il fut ordonné prêtre en 1859 et nommé vicaire de Revin. On lui donna ensuite à desservir, dans la Marne, trois communes, Tramery, Poilly et Sarcy, dont il restaura les églises. De là il fut envoyé au Gué-d’Hossus et, après quinze ans, à Auvillers-les-Forges, où il mourut presque subitement le 4 septembre 1888, regretté de ses paroissiens qui aimaient sa simplicité et sa modestie.

Charles Remy.

Source : AMB 1889.

MICHEL (Mme Rose Zélina, en religion Mère SAINTE-MARIE).

Supérieure de la Communauté des religieuses hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Reims, est décédé dans cette ville, le 21 décembre 1896, à l’âge de 60 ans.

Elle était née le 25 juillet 1836, à Chaumont-la-Ville (Haute-Marne), et faisait partie du personnel de l’Hôtel-Dieu depuis 1860. Religieuse depuis 1863, elle était devenue supérieure en 1883, à la mort de Mme Mauclère, en religion Mère Ursule : lourd fardeau qu’elle a supporté avec une aisance, une habileté et une intelligence remarquables.

À ses obsèques assistaient M. le directeur de l’École de médecine, Dr Henri Henrot, presque tous les professeurs de l’École, tous les étudiants en médecine et en pharmacie, M. le général Duhesme, M. Victor Lambert, conseiller d’arrondissement.

Le deuil était conduit par M. le Maire de Reims et par M. Neveux, président de la commission des Hospices.

Toutes les religieuses, un cierge à la main, escortaient la dépouille mortelle de leur excellente supérieure ; mais après l’office, lorsque le funèbre cortège a quitté l’Hôtel-Dieu, les pauvres religieuses, en larmes pour la plupart, ont éteint leurs cierges et regagné la chapelle, leur règlement leur interdisant de franchir, vivantes, la grille qui ferme l’entrée et les sépare à jamais du reste du monde.

Au cimetière, M. Neveux a exprimé les regrets et la reconnaissance de tous pour les dévoués et excellents services de cette courageuse et infatigable amie des pauvres.

Source : AMB 1898.

MICHEL de GRILLEAU (Eusèbe Albin).

Né à la Nouvelle-Orléans (Louisiane) le 9 janvier 1843, décédé le 13 mars 1896, d’une famille de vieille noblesse bretonne, s’était fait un grand renom de brillant avocat à Laon, sa mort prématurée a laissé de vifs regrets.

Source : AMB 1897.

MICHELET (Mme, voir LOBERTREAUX Françoise).

MIDOC (Louis Henri).

Greffier du tribunal de commerce et de la chambre de commerce, officier d’Académie, délégué cantonal pour l’instruction primaire, ancien adjoint au maire de la ville de Reims, membre de l’Académie, vice-président de l’Association des anciens Élèves du Lycée de Reims, est né le 30 juillet 1815 à Reims, où il est décédé le 28 septembre 1877.

Tous les titres que nous venons d’énumérer n’étaient point pour lui de vains honneurs ; il les prenait tous au sérieux, et il allait même le plus souvent au-devant des devoirs qu’ils lui imposaient.

Ses études au Lycée de Reims avaient fait de lui un lettré, et il travailla depuis à devenir un érudit.

M. Midoc était non seulement un maître de la science du droit commercial, dit le Courrier de la Champagne, mais encore un lettré aussi érudit qu’enjoué. Il avait été nommé officier d’Académie et délégué cantonal pour l’instruction primaire. Il était un fervent propagateur de l’instruction.

Il l’a prouvé lorsqu’il était membre du Conseil municipal et Adjoint au Maire de Reims. Nul plus que lui n’avait étudié les besoins et les ressources de la localité. Il aimait sa ville et se dévouait aux intérêts municipaux avec une ardeur que n’ont pu méconnaître ses contradicteurs, en dépit des entraînements de l’esprit de parti. Ses sentiments de patriotisme n’ont jamais été l’objet d’un doute. Esprit éclairé, net et agréable, il animait les discussions et y répandait le plus vif intérêt. C’était, de plus, un charmant causeur. L’Académie de Reims n’avait pas manqué de l’admettre dans son sein. Ses connaissances littéraires, son style sobre et nerveux, l’aménité de son caractère le recommandaient à ses anciens amis du Lycée de Reims, qui l’avaient choisi pour vice-président de leur association.

Les services qu’il a rendus dans cette honorable fonction étaient chaque année mentionnés par nos magistrats consulaires, et d’une présidence à l’autre, on félicitait le tribunal d’avoir à conserver un aussi précieux auxiliaire. L’éloge de M. Midoc est inscrit dans les archives du Palais. Nous pourrions y puiser à pleines mains, si nous n’étions certain qu’il est et qu’il restera fidèlement dans la mémoire de tous. La Chambre de commerce regrettera également en lui le secrétaire dévoué qui se distinguait à la fois par tant de zèle et par tant d’expérience dans les nombreuses occasions où il fallait décider des questions importantes et de premier ordre.

Nous ne pouvons mieux faire que d’emprunter à ceux qui l’ont mieux connu l’éloge qu’il a si bien mérité pendant sa longue carrière comme greffier du Tribunal de commerce et comme secrétaire-archiviste de la Chambre de commerce.

M. le président Walbaum s’exprime ainsi dans l’allocution qu’il a prononcée sur sa tombe :

En 1842, il succéda à son honorable père dans les fonctions de greffier du Tribunal de commerce, qu’il a remplies jusqu’à sa mort, c’est-à-dire pendant trente-cinq ans, avec un zèle remarquable, et où il rendit d’immenses services par les renseignements qu’il était à même de fournir aux magistrats qui s’y succédaient, dont il avait à enregistrer les arrêts, et auxquels, par son érudition, il facilitait les recherches qui pouvaient les aider à suivre les traditions de leurs devanciers. Et tous nous nous rappelons avec quelle bienveillance et en même temps avec quelle discrétion il nous renseignait lorsque nous arrivions au tribunal inexpérimentés encore sur nos nouveaux devoirs et que nous avions recours à ses conseils.

Pendant sa longue carrière, il a vu passer au tribunal bien des juges et bien des présidents qui tous ont conservé d’excellents souvenirs des rapports qu’ils ont eus avec lui et ont gardé pour lui une profonde estime. Et nous, dont il était dans ces derniers temps le fidèle collaborateur et qui avons su ainsi apprécier ses hautes qualités, nous nous apercevrons que sa mort laisse un grand vide auprès de nous. Il tenait tant à remplir exactement ses fonctions, qu’il assistait encore à nos dernières audiences bien qu’il ne nous parût plus en avoir la force, et y serait encore venu la veille de sa mort si les siens ne l’en avaient empêché.

En même temps que ses fonctions de greffier du Tribunal de commerce, il remplissait celles de secrétaire-archiviste de la Chambre de commerce, dans lesquelles il succéda également à son père, il y a quinze ans environ, et où il se distingua par l’exactitude et la clarté dans la rédaction des procès-verbaux, reproduisant toujours avec une vérité remarquable les discussions de la Chambre, qui dut souvent lui en exprimer sa satisfaction. Là aussi il rendit de grands services par ses connaissances et sa grande habitude des affaires, et le vide qu’il y laisse se fera longtemps sentir. Il remplissait ces fonctions avec amour, et si parfois il songeait avec peine au temps où il serait obligé de prendre un peu de repos, i1 comptait toujours continuer ses services à la Chambre de commerce.

Je ne rappelle ici que celles des fonctions de M. Midoc où je l’ai vu moi-même à l’œuvre ; mais il a rendu à notre cité bien d’autres services non moins importants, soit comme conseiller municipal, soit comme membre de l’Administration, et ceux dont il a été le collaborateur pourront également rendre témoignage au dévouement et au zèle qu’il apportait dans l’accomplissement de toutes les fonctions auxquelles il était appelé. Son caractère aimable, son esprit fin et ses connaissances si étendues le feront regretter du tous ceux qui aimaient à s’entretenir avec lui. Que dire des regrets qu’il laisse parmi les siens!

Nous empruntons aussi à M. Portevin, parlant au nom de l’Association des anciens élèves du Lycée de Reims, sur la tombe de son ancien vice-président, les paroles suivantes :

Il y a trois mois à peine, un groupe assez nombreux de Rémois, les uns plus âgés, les autres plus jeunes, se transportait à Paris.

Les membres de l’Association amicale des anciens Élèves du Lycée de Reims se présentaient à leur assemblée générale annuelle, conduits par Louis Henri Midoc leur regretté vice-président.

Il avait été l’un des plus brillants élèves du Lycée de Reims, où il a fait toutes ses études classiques.

Les annales de l’établissement constatent notamment qu’en 1833 il obtenait le prix d’honneur de philosophie.

Il était fier, à juste titre, de la fonction dont l’avaient honoré les suffrages de ses camarades. Il y voyait un témoignage de la reconnaissance du zèle apporté par lui, sinon pour fonder, au moins pour reconstituer l’Association amicale, dont l’origine, en 1868, datait déjà d’un demi-siècle, mais qui menaçait de disparaître.

C’est à lui qu’incombait, cette année, le soin de rendre compte à nos camarades du fonctionnement de l’Institution depuis 1a dernière assemblée générale, du bien qu’elle avait fait, du bien qu’elle se proposait de faire. Il s’est acquitté de cette tâche délicate avec le soin et le tact que vous savez.

C’est lui aussi qui devait porter à notre connaissance les vides que la mort avait fait dans nos rangs. Qui se doutait alors, après l’avoir vu, avant et après, plein de verve et d’entrain, que son nom dût s’ajouter aujourd’hui à ceux dont il nous a fait, d’une manière si intéressante, la triste énumération?

Nous n’osons rien ajouter à ces témoignages d’estime qui ont été prodigués sur sa tombe ; nous ajouterons seulement que ses funérailles ont été la manifestation la plus sympathique et la plus sincère de l’estime que le défunt avait su inspirer à tout ce que Reims et son arrondissement comptaient de personnages distingués, dans le clergé, l’armée, la justice civile et consulaire et l’administration, et en ses nombreux amis.

Source : AMB 1878.

MIDOUX (Étienne Joseph).

Professeur de dessin au Lycée, archéologue, conservateur du musée, membre de la Société académique de Laon, directeur de l’école municipale de dessin, né à Laon le 11 juin 1829, décédé au même lieu le 15 janvier 1890.

Il commença ses études à l’école supérieure de Laon, passa à l’école des arts-et-métiers de Châlons, puis entra à l’école des beaux-arts de Paris, où il fréquenta l’atelier de Picot et devint bientôt un aquafortiste distingué.

C’était un dessinateur remarquable qui employa son talent à reproduire avec un art sans égal les monuments de l’Aisne.

À côté du dessinateur était l’érudit, l’archéologue : nous ne citerons de lui que ce fait, qu’il sauva de la destruction complète les parties de vitraux de la cathédrale de Laon qu’avait atteintes l’explosion de la citadelle ; il les reconstitua patiemment au moyen des débris demeurés aux plombs ou épars. Non content de leur restitution, il les reproduisit dans les nombreuses planches de la monographie publiée par lui et M. de Florival.

En 1868, il commença en collaboration avec M. Matton, alors archiviste de l’Aisne, un relevé descriptif des filigranes des papiers employés en France au siècle dernier. Cette œuvre de patience et de reproductions graphiques fut récompensée par le Comité des Sociétés savantes. Depuis, il compléta ce travail unique en son genre, car il ne compte pas moins de 6.000 filigranes datés, qui permet de reconstruire l’histoire de toutes les marques de papier.

Il fut l’un des membres les plus zélés de 1a Société académique, où il traita les questions les plus diverses d’histoire, d’archéologie, de numismatique, de paléographie, de bibliographie ; quand il avait entrevu le but utile d’une question, rien ne l’arrêtait, ni la longueur des recherches, ni les difficultés du travail. Il devint conservateur du musée, et, au prix de tous les sacrifices personnels, il eut la passion d’en conserver et d’en augmenter les riches collections.

Aussi sa mémoire ne sera pas perdue dans ce pays qu’il aimait assez pour s’oublier lui-même à son service.

Il était officier d’académie depuis 1879 et officier de l’instruction publique depuis 1885.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

MIEN-PÉON (Isidore Philoxène).

officier d’Académie, receveur retraité des Postes et Télégraphes, né à Origny-en-Thiérache, en 1819, décédé à Saint-Nazaire, le 4 juillet 1898.

Élevé à Montcornet (Aisne), puis instituteur à Rozoy-sur-Serre, de 1844 à 1856, il démissionna pour entrer dans le service des Postes. Employé principal à Saint-Quentin, receveur à Péronne, où il est admis à prendre sa retraite en 1886. Membre correspondant de la Société archéologique de Vervins, de la Société académique de Laon et de la Société pour l’instruction élémentaire. Enfin, auteur estimé d’une histoire du canton de Rozoy-sur-Serre, éditée à Péronne en 1887.

Source : AMB 1899.

MIGNON (abbé Hubert Alphonse).

Aumônier de l’hospice de Sainte-Ménehould, né le 27 août 1831 à La Neuville-aux-Bois et décédé le 22 juillet 1889, à Sainte-Ménehould, où il résidait depuis plus de 30 ans.

Homme modeste et bienveillant, i1 était aimé dans la ville où il a fait beaucoup de bien.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

MILLARD (Louis Cyprien Alfred).

Architecte, décédé le 24 juillet 1878 dans sa 33e année.

Alfred Millard, né à Rethel le 19 avril 1840, y commença ses études, qu’il vint ensuite terminer au Lycée de Reims. Ses rares dispositions artistiques l’engagèrent à aborder l’étude de l’architecture, qu’il apprit à Reims et alla compléter en 1865 à l’école d’architecture de Paris, dirigée alors par M. Trélat ; pendant trois ans, il y fut un des élèves les plus distingués et se fit déjà remarquer par son intelligence, son bon goût et son esprit créateur ; ses croquis et ses dessins avaient un cachet de conception remarquable. Sorti avec son diplôme de fin d’études, il se mit à voyager pour compléter ses connaissances classiques et théoriques par l’étude des monuments. La guerre éclata et vint déranger ses projets ; il se trouvait à Troyes au moment de nos revers. Patriote intrépide, il courut s’engager à Paris dans le corps du génie.

Il travailla à établir pour la défense de Paris des batteries hors des murs d’enceinte, et là, exposé aux intempéries d’un hiver des plus rigoureux, il contracta le germe de la maladie qui a causé sa mort. Rentré à Reims en 1872, il y débuta dans la carrière d’architecte, et dès les premiers temps ses talents furent remarqués ; il se mit à étudier une série de travaux servant à développer les qualités nécessaires pour former des défenseurs du pays : l’agilité, la force, l’adresse. C’est ainsi qu’il fit partie de la Gauloise, dont il fut l’un des organisateurs les plus actifs.

En reconnaissance de ses services signalés, la Gauloise lui décerna le titre de membre d’honneur ; il fut à la fois l’architecte et l’organisateur de la Société de tir et de la Société des courses.

Il recueillit les approbations unanimes de tous les connaisseurs pour l’installation de ces deux sociétés ; il s’occupait du tir avec passion et s’attachait à développer cette nouvelle institution parmi ses concitoyens. Il est l’auteur d’un mémoire sur l’art d’édifier les tirs à longue portée. Ce fut son dernier ouvrage, qu’il envoya à l’Exposition universelle ; son aménité, la franchise et la gaîté de son caractère lui avaient acquis de nombreuses sympathies. Il en profitait pour faire enrôler de nombreux adhérents dans ces sociétés ; membre fondateur de la Société des architectes, il prit une part active aux travaux de cette société.

Parmi les édifices publics qu’il éleva, if faut encore citer la salle d’asile d’Isles-sur-Suippe, qui est un modèle du genre ; avec de faibles ressources, il réussit à établir sur un sol mauvais un asile confortable et d’une très grande utilité pour un pays manufacturier.

Il a, en outre, pris part à plusieurs concours d’architecture dans différentes occasions ; aux connaissances techniques de son métier, il joignait le talent de l’artiste : on a de lui des eaux-fortes et des compositions d’un certain mérite.

Cet homme essentiellement bon, généreux et libéral, est mort au moment où il allait recueillir la palme due à son travail et où la carrière s’ouvrait pour lui fructueuse et brillante.

Source : AMB 1879.

MILLET (Prosper).

Né à Semuy de 14 juillet 1812, directeur du Petit séminaire de Charleville, ancien curé de Maubert-Fontaine et de Montcy, décédé le 17 septembre 1873.

Source : AMB 1874.

MILLIÉ.

Né à Verdun (Meuse) le 5 janvier 1806, mort à Reims le 19 août 1874.

Ancien capitaine retraité, chevalier de la Légion d’honneur, M. Millié fut nommé directeur de la Maison de retraite, établissement fondé sous l’administration de M. Werlé, ancien maire de Reims, et il sut concilier dans ses fonctions, la bienveillance et la justice, nécessaires à sa dignité et à ceux qui étaient pensionnaires de cet utile établissement.

Source : AMB 1875.

MINETTE (Alphonse).

Ancien curé de La Ferté-Chevresis, décédé le 12 mai à l’âge de 70 ans, à Ribemont. – M. Minette, natif de Saint-Quentin, a occupé pendant 36 ans l’importante cure de La Ferté.

Source : AMB 1877.

MIREMONT (Mme de).

La ville de Reims a perdu le 7 février 1880 une femme d’un grand dévouement.

Mme de Miremont, née à Brienne (Ardennes) le 2 août 1805, d’une des plus anciennes familles de Reims, et alliée aux plus nobles maisons de Champagne, avait fondé dès l’année 1810, rue Brûlée, 9, un orphelinat de jeunes filles pauvres ; elle en fut la supérieure jusqu’à sa mort. Un grand nombre de jeunes filles des mieux élevées pour leur condition sont sorties de cette communauté, dite Communauté du Sacré-Cœur de Marie.

Cette communauté hospitalière a cessé de vivre avec sa fondatrice.

Source : AMB 1881.

MIRET (Gustave Nicolas Joseph).

Né à Corbeny (Aisne), le 18 octobre 1826, avait fait une grande partie de ses études au Lycée de Reims.

Entré dans l’Administration de l’Enregistrement, il occupa successivement les postes d’Aubeterre (Charente), Bertincourt (Pas-de-Calais), Beaumont (Dordogne), Esternay (Marne), Vervins (Aisne), Ay et Reims.

Il géra dans cette dernière ville le bureau des actes judiciaires de 1872 à 1883, époque à laquelle il obtint sa retraite. Il mourut le 19 janvier 1901 à Reims où il s était définitivement fixé.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

MIROY (Eugène Charles).

Curé de Laval, de Montmeillant et de Cuchery, né à Mouzon le 24 novembre 1828, décédé à Reims le 12 février 1871, victime de son patriotisme.

Source : AMB 1872.

MISSA (Henri).

Docteur en médecine, officier d’Académie, né à Soissons en 1805, décédé dans sa ville natale le 3 octobre 1879.

Fils d’un médecin justement célèbre et honoré, M. Missa n’hésita pas à embrasser la carrière qu’avait déjà illustrée son père ; intelligence d’élite et travailleur opiniâtre, il fut rapidement reçu docteur en médecine.

Nommé médecin à l’Hôtel-Dieu de Soissons en 1843, il en remplit pendant 37 ans les grandes et pénibles fonctions avec une exactitude et une discrétion qui ne se démentirent pas un instant. Il était médecin de la Société de secours mutuels, administrateur du Collège, membre du Comité d’hygiène et du Conseil municipal pendant 23 ans.

Durant ses relations avec ses concitoyens, comme praticien ou comme homme privé, il montra toujours un zèle, une activité et un dévouement inépuisables qui lui conquirent les sympathies de toutes les classes de la société.

Source : AMB 1881.

MISSET (Abbé).

Curé de Bazeilles, né à Tagnon en 1829, décédé en 1890.

Ordonné prêtre en 1855, il fut envoyé comme curé à Saint-Etienne-sur-Suippe, où il resta 16 ans, pendant lesquels il s’appliqua avec zèle et générosité à l’embellissement et à la restauration de son église. En 1871, Mgr Landriot l’appela à Bazeilles, dont le curé, M. Baudelot, échappé comme par miracle à la mort, était retenu en exil, parce que les Allemands avaient mis sa tête à prix. On sait ce qu’était alors la paroisse de Bazeilles : l’église et une grande partie du village n’étaient que des ruines ; avec une ardeur infatigable l’abbé Misset concourut et présida au relèvement de ces désastres, lança de tous côtés des demandes de secours et entreprit de nombreux voyages, dans lesquels il ne ménagea ni ses forces ni sa bourse pour assurer à cette population si éprouvée les ressources nécessaires à la vie. Une chapelle provisoire fut installée dans le château de M. le comte de Fiennes, qui fut dans les moments critiques pour l’abbé Misset un généreux auxiliaire.

En 1872, un superbe presbytère a été construit ; l’ancien restauré fut consacré au culte, mais, malgré tous les sacrifices, la construction de l’église était une grosse affaire, étant donnés les besoins matériels de la population. M. l’abbé Misset mourut sans voir s’élever l’église qu’il avait projeté d’édifier d’une façon grandiose en souvenir des événements pénibles qui avaient immortalisé la population en 1870.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

MISSET (Nicolas).

Ancien pharmacien, membre du conseil hygiénique de l’arrondissement de Rethel, né à Crèvecœur, commune de Sausseuil (Ardennes), décédé à Rethel le 19 juillet 1873, à l’âge de 77 ans.

On a de lui : Une Nuit napoléonienne, 1 vol. in-8°, publié à Paris en 1844.

Source : AMB 1874.

MISSET.

Curé-doyen de Verzy, né à Perthes (Ardennes) le 20 avril 1811, décédé à Verzy le 19 octobre 1889, fit de bonnes études au Petit Séminaire de Reims, où il fut d’abord professeur de quatrième. Mais bientôt ses supérieurs découvrant ses aptitudes pour le ministère paroissial lui confièrent la paroisse de Saint-Souplet ; on y a conservé de lui un excellent souvenir. En 1847, la cure de Verzy devint vacante. Le cardinal Gousset nomma M. l’abbé Misset à ce poste. Le nouveau doyen déploya une grande activité pour la décoration de la nouvelle église qu’on achevait alors. Il sut la doter d’un autel monumental, d’une châsse splendide pour les reliques de Saint-Basle, de belles verrières, etc. Dans les moments difficiles et désastreux, il savait déployer un zèle peu commun. Les habitants de Trépail n’ont pas oublié son dévouement pendant l’épidémie cholérique de 1849, qui décima la population. Il était généreux : les pauvres, les malades, son église, ses écoles, absorbaient tous ses revenus ; « à l’exemple de son maître, il est mort pauvre ».

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

MODESSE-BERQUET (Pierre Louis).

Membre du Conseil général de l’Aisne, était accompagné à sa dernière demeure le 7 novembre 1899, par une foule recueillie qui avait reconnu en lui les véritables qualités de l’honnête homme.

Élu le 21 décembre 1882, conseiller général du canton d’Aubenton, M Modesse-Berquet, républicain convaincu, mais partisan d’une république tolérante et sage, s’était toujours vu renouveler son mandat de confiance. Il avait d’ailleurs donné de précédentes preuves de son dévouement comme membre, puis comme président du conseil d’arrondissement de Vervins. M. Modesse-Berquet était un éleveur émérite et avait remporté le grand prix d’honneur au concours hippique international de 1879. Il avait été nommé cette année même chevalier de la Légion d’honneur.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

MOËT de ROMONT (Victor).

Négociant en vins de Champagne, chevalier de la Légion d’honneur, ancien membre du Conseil municipal, ancien maire d’Épernay, né à Épernay le 9 avril 1797, décédé dans la même ville le 15 mai 1881.

Il était fils de M. Jean-Remi Moët, le fondateur de la maison Moët, connue du monde entier.

Il soutint sans fléchir la grande réputation de son père, et donna un nouveau lustre à sa maison, qui prit le nom commercial de Moët et Chandon, en s’associant avec M. Chandon, une autre illustration œnophile.

Il fut durant de longues années membre da Conseil municipal d’Épernay et maire de cette ville pendant la période critique de juin à septembre 1848.

M. Moët, à l’exemple de son vénéré père, aidé puissamment de son épouse regrettée, attacha son nom à de nombreuses œuvres de bienfaisance qu’ils ont toujours exercées de la façon la plus discrète.

Il fut l’un des fondateurs de la Société d’horticulture d’Épernay.

M. Moët avait rompu ses relations avec le monde depuis plusieurs années, mais personne n’avait oublié ses belles qualités ; il est mort dans un âge avancé, et, suivant l’expression de M. Plonquet, médecin à Ay, dans le discours prononcé sur sa tombe : « il n’a pas eu le temps de sentir la mort, tant la postérité fut prompte à s’en emparer ».

Un concours de plus de six mille personnes suivit son cercueil. Toutes les sociétés d’Épernay y avaient envoyé des députations avec leurs bannières. Les coins du poêle étaient tenus par M. Werlé père, de Reims, M. le comte Fernand de Montebello, de Mareuil-sur-Ay, M. Henri Chausson et M. Henri Galice, d’Épernay.

Source : AMB 1882.

MOIGNON (Alix Jérôme).

Conseiller à la Cour de Cassation, commandeur de l’ordre national de la Légion d’honneur et de l’ordre de Saint-Stanislas de Russie, décédé le 24 novembre 1876, dans sa propriété des Vallées, près de Signy-1’Abbaye (Ardennes), possédée par sa famille depuis 1592.

Né à Reims le 14 avril 1812, M. Moignon comptait parmi ses ancêtres des avocats au Parlement de Paris et plusieurs fonctionnaires publics dans les élections de Châlons et de Rethel.

Après de brillantes études au lycée de sa ville natale, il continua les traditions de famille et suivit les cours de droit où ses progrès furent très rapides.

Substitut à Épernay en 1841, à Troyes en 1847, il était appelé deux ans plus tard dans la capitale.

Substitut du procureur-général en 1857, il devint avocat-général en 1862 ; en cette qualité, il porta la parole dans plusieurs affaires importantes encore présentes à toutes les mémoires. Procureur-général en 1863, il fut nommé conseiller à la Cour de Cassation en 1868.

Bibliophile distingué, M. Moignon consacrait les loisirs que lui laissait la magistrature à la formation d’une bibliothèque renfermant les éditions les plus rares. Il avait aussi une riche collection d’estampes et de gravures des maîtres contemporains, tels que Charlet, Gavarni, Grandville. Quelques tableaux des peintres Géricault, Delacroix, Decamp, représentaient l’école moderne.

Source : AMB 1878.

MOIGNON.

Chevalier de la Légion d'honneur, ancien conseiller de préfecture de la Marne, décédé à Châlons le 3 juillet 1869.

Source : AMB 1870.

MOMENHEIM (Léon).

Négociant, membre du Conseil municipal d’Épernay, ancien juge au tribunal de commerce, directeur de la caisse d’épargne, président de la communauté israélite, vice-président de la Société de secours mutuels des Chemins de fer de cette ville, né à Verdun le 21 avril 1815, décédé le 21 juin 1886 à Épernay.

M. Momenheim était justement apprécié pour sa droiture, sa loyauté et l’aménité de son caractère ; on le trouvait toujours disposé à rendre service aux autres, et dans les fonctions qu’il a remplies, il s’est toujours distingué par son zèle et son dévouement aux intérêts de tous ; aussi, avait-il su acquérir l’estime générale dans la ville d’Épernay.

Source : AMB 1887.

MONTAGNAC (André Joseph Élysée de).

Officier de la Légion d’honneur, manufacturier, ancien membre du Conseil municipal de Sedan, du Conseil général des Ardennes, membre de la Chambre consultative des arts et manufactures, ancien juge au Tribunal de commerce de Sedan, né à Pourru-aux-Bois le 17 août 1808, décédé à Charleville le 16 septembre 1882.

Issu d’une ancienne famille du Limousin, fils et frère d’officiers morts sur le champ de bataille, Élisée de Montagnac voulut aussi donner un nouveau lustre au nom qu’il portait par les travaux de la paix.

Il ne se contenta point des sentiers battus, et son génie créateur devait bientôt se révéler.

Dès 1840, il était nommé chevalier de la Légion d’honneur pour ses belles nouveautés et les progrès qu’il imprimait à la fabrication des draps de Sedan.

Plus tard, M. de Montagnac, toujours à la piste des découvertes utiles, inventa une nouvelle étoffe ; c’est le velours de laine appelé Velours Montagnac, qui fit connaître son nom à l’univers entier.

Malgré les occupations d’une grande maison industrielle, il voulut encore être utile à son pays en défendant ses intérêts au Conseil municipal, au Conseil général, à la Chambre des arts et manufactures et au Tribunal de commerce.

En 1860, il fut élu député et son mandat lui fut trois fois renouvelé.

En 1865, il recevait la croix d’officier de la Légion d’honneur pour de nouveaux services rendus à l’industrie.

Pendant la guerre, lorsque son mandat de député était expiré, il eut encore la triste occasion de servir son pays après la malheureuse bataille de Sedan, et il ne fallait pas moins que sa franchise, sa loyauté et son noble caractère pour en imposer à celui de nos ennemis qui avait pris pour maxime : la force prime le droit.

Sa famille l’adorait. Ses ouvriers le respectaient comme un père et jusqu’à ses adversaires politiques lui rendaient justice.

Aimé de la population industrielle, il l’était plus encore des ouvriers et des pauvres qui perdaient en lui un bienfaiteur et un père.

Source : AMB 1883.

MONTAGNAC (baron Louis Élizé de).

Né à Sedan le 28 octobre 1835, mort le 14 mars 1895, au château de la Vigne-Mohimont, commune de Rubécourt (Ardennes).

Après de fortes études, que couronnèrent les grades de licencié en droit et de docteur en philosophie, M. de Montagnac dirigea avec son père, pendant quinze années, la maison de Montagnac, l’une des gloires de l’industrie sedanaise. Membre de la commission permanente des colonies, membre du conseil de la patriotique Société de Secours aux blessés, directeur des ambulances de la Croix-Rouge dans les Ardennes, fondateur de la Société de tir et de la Société hippique de Sedan, membre du conseil d’administration de « l’Urbaine », M. de Montagnac, esprit très cultivé, faisait aussi partie de la Société des gens de lettres. Il a laissé entre autres, les « Ardennes illustrées », deux superbes volumes, une suite de à l’« Histoire de l’Ordre de Malte » de l’abbé Vertot, sous le titre d’« Histoire des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem » ; une histoire des « Chevaliers Templiers » ; un roman : « Double Conversion » ; « Sedan ! Bazeilles ! 1er septembre 1870 » ; « Lettres d’un Soldat » ; « Industrie du coton » ; « Industrie de la laine », etc.

L’œuvre de prédilection de sa vie fut la reconstitution en France de l’ordre de Malte, partout si vivace en Europe ; il établit ainsi le groupe français de l’Ordre, qui renoue la chaîne de ses œuvres hospitalières et charitables.

M. le baron de Montagnac était chevalier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre de Pie IX ; commandeur de l’ordre du Medjidié ; commandeur de l’ordre du Christ ; chevalier de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem ; chevalier de Charles III d’Espagne ; chevalier de l’ordre de Léopold de Belgique ; délégué du grand Magistère de l’ordre de Malte.

Source : AMB 1896.

MONTAGNAC (Eugène Louis de).

Entré soldat sous le premier Empire, ne prit sa retraite qu’après 33 ans de service et 14 campagnes, décédé à Sedan le 10 février 1869. Il était l'oncle de M. Élysée de Montagnac, député des Ardennes.

Source : AMB 1870.

MONTESQUIOU-FEZENSAC (comte Auguste Henri Fernand).

Né à Paris le 29 juillet 1821, mort dans cette ville le 22 avril 1896, et inhumé à Longpont (Aisne), ancien conseiller d’État, ancien conseiller général de l’Aisne, maire de Longpont depuis le 8 août 1876, fut nommé chevalier de la Légion d’honneur étant préfet de Nancy pour services rendus dans ses hautes et difficiles fonctions (gouvernement de M. Thiers, aussitôt la paix de Francfort). C’était un homme de bien par excellence, cœur d’élite, âme belle et vaillante.

À ses funérailles, l’évêque de Soissons et l’abbé Corneaux ont rendu hommage aux brillantes qualités du défunt.

Source : AMB 1897.

MONTFORT (Philogène, vicomte de).

Né à Reims le 5 avril 1806, décédé à Paris le 19 mars 1883.

Il fut nommé général en 1860 après avoir fait brillamment la campagne d’Italie, à 1a tête du 4e chasseur. Il laissa deux fils dans l’armée, et sa fille avait épousé le sculpteur Carpeaux. En 1870, M. de Montfort avait été élu conseiller général de la Marne, pour le canton de Dormans.

Source : AMB 1884.

MONTJEAN (Nicolas Léonore).

Notaire honoraire, ancien premier adjoint au maire de Mézières, né à Lervion le 5 juillet 1823, décédé à Mézières le vendredi 6 mai 1898, à l’âge de soixante-quatorze ans.

Arrive comme notaire à Mézières, en 1819, son intelligence des affaires lui attirèrent rapidement toutes les sympathies. Grâce à son esprit de conciliation, la pauvre ville, si maltraitée pendant la guerre de 1870, put échapper à des horreurs encore plus grandes. Et après les ruines de celle guerre, il fut le meilleur artisan pour la restauration de l’église, du presbytère et de l’école des filles.

Le lundi 9 mai, ses funérailles réunirent autour de son cercueil les notabilités de Méziéres et de Charleville.

Source : AMB 1899.

MOPINOT.

Notaire à Ay, né à Ay le 13 octobre 1820, décédé au même lieu le 7 janvier 1890, a exercé honorablement ses fonctions pendant 42 ans ; c’était le doyen des notaires de l’arrondissement de Reims. Il avait succédé le 2 août 1848 à Me Roger.

Durant sa longue carrière, M. Mopinot a su se concilier les sympathies de plusieurs générations ; i1 laisse une mémoire justement honorée.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

MORANT (Achille).

Ancien notaire, membre du Conseil général de la Marne, né à Faux-Fresnay le 8 novembre 1833, demeurant à Congy, est décédé subitement en ce lieu le 25 avril 1893.

Comme on le voit les morts vont vite en cette année au Conseil général ; après M. Paul Goërg, M. Morant ; après M. Morant, M Margaine.

M. Morant en faisait partie depuis 1881 ; il avait été élu par le canton de Montmort. Homme modeste, mais esprit sûr, et plein de zèle, il soutint avec courage les intérêts du département aussi bien que ceux de son canton.

Parmi ses droits à la reconnaissance de tous celui qu’il eut désiré voir exécuté c’est le chemin de fer de Montmirail à Épernay, pour lequel il se dépensa tout entier, ne marchandant ni son temps ni sa peine. Affable et bon et accueillant volontiers tous ceux qui venaient lui faire des réclamations justes et sincères.

Il a produit de nombreux rapports bien conçus, bien rédigés, correctement soutenus et toujours approuvés.

Il aimait à vivre au milieu de sa famille qu’il aimait et dont il était chéri.

Sa mort inattendue fut une perte et un deuil pour tous ceux qui l’ont connu et apprécié.

De nombreux discours ont été prononcés sur sa tombe et en particulier par M. le Sous-Préfet de Sainte-Ménehould, représentant M. le Préfet empêché, par M. Poirier, vice-président du Conseil général, et par M. Vallé, député de l’arrondissement.

Charles Remy.

AMB 1894.

MORCRETTE (Dr Auguste Ernest).

Maire de Crécy-sur-Serre, né à Holnont (Aisne), le 19 janvier 1839, décédé le 14 janvier 1897, à la suite d’une longue maladie, dans sa 58e année. Il comptait à Laon et dans toute la contrée de nombreux amis qu’attriste douloureusement sa mort.

Source : AMB 1898.

MOREAU (Frédéric).

Né le 1er juillet 1798, décédé à Paris, en son hôtel, 98, rue de la Victoire, au mois d’octobre 1898, dans sa cent-unième année.

Il était originaire de Fère-en-Tardenois, où son père était marchand de bois et grand propriétaire. Il avait été conseiller général de l’Aisne et maire du IXe arrondissement de Paris. Il était chevalier de la Légion d’honneur.

Ce qui avait entouré son nom d’une certaine célébrité, ce sont les fouilles archéologiques qu’il pratiqua dans le département de l’Aisne, ainsi que la publication de « l’Album Caranda », un véritable monument archéologique, qui ne contient pas moins de 250 planches, reproduction chromolithographique des richesses énormes de l’époque gallo-romaine, recueillies surtout dans le voisinage d’un moulin appelé Caranda. Cette collection, résultat de vingt années de fouilles, est très connue et fort appréciée des savants français et étrangers.

Source : AMB 1899.

MOREAU (Jules).

Imprimeur et antiquaire à Chauny, né à Chauny le 12 mai 1834, décédé dans 1a même ville le 1er juillet 1883.

Homme plein de savoir. Arrivé au midi de l’existence, il avait déjà amassé de véritables richesses littéraires, et acquit de grandes connaissances historiques.

Déjà il en avait communiqué quelque chose au public dans un volume très condensé intitulé : Notice sur les Sires de Coucy.

Il aspirait en continuant de considérables recherches, de doter Chauny, d’une histoire puisée ans sources. Déjà ces années dernières, il en avait publié un dramatique chapitre : Les Casernes de Chauny.

Son œuvre reste inachevée.

Grand ami des livres, il cultivait à la fois la littérature, l’histoire et la musique. L’homme d’affaires ne faisait pas oublier l’artiste.

Source : AMB 1884.

MOREL (Félix).

Ancien professeur de philosophie au collège de Soissons, pendant dix-sept ans, était né à Reims le 12 novembre 1806 ; après avoir obtenu sa retraite, il continua à vivre à Soissons, où il est mort le 6 mars 1889.

Dès l’âge de 20 ans, il avait été nommé professeur à Joigny ; il quitta l’Université pour se livrer au journalisme ; puis il y rentra, fut nommé principal du collège de Quimperlé, et quelques années après de celui de Chinon. Au bout d’un certain temps, il demanda à être déchargé de la direction principale pour revenir au professorat, et, en 1855, il prenait possession de la chaire de philosophie du collège de Soissons.

En 1872, i1 recevait sa retraite avec le titre de professeur honoraire et les palmes d’officier de l’instruction publique.

Profondément religieux, c’était un polémiste ardent. On a de lui une étude sur l’Histoire universelle de Bossuet. Il laisse en manuscrit un ouvrage intitulé : La Religion telle qu’elle est.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

MOREL (Henri).

Né à Monthermé (Ardennes), le 26 janvier 1843, décédé à Rocroi, 1e 10 mai dernier, appartenait à une des plus honorables familles de Revin. Propriétaire des importantes usines de Saint-Nicolas, il tenait une large place dans le monde industriel.

Froid et d’un abord sévère, il n’en cachait pas moins un cœur excellent qui s’ouvrait à tous les déshérités de la fortune. Ses ouvriers trouvaient en lui un chef bon et charitable.

Un grand nombre d’industriels et de notabilités régionales étaient venus se joindre à la population revinoise pour accompagner à sa dernière demeure cet homme de haute intelligence dont l’existence, trop tôt brisée, peut servir d’exemple par les salutaires enseignements qui la signalèrent.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

MOREL (Nicolas Alfred).

Ingénieur civil, ancien constructeur de machines, ancien directeur de filature, né à Suippes le 18 septembre 1823, décédé à Reims le 13 janvier 1892.

Après des études sérieuses à l’école primaire, Morel entra en 1838 à l’École des Arts et Métiers de Châlons, d’où il sortit trois ans plus tard le premier de sa promotion.

C’est alors qu’il vint à Reims où il entra dans la maison de construction de M. Villeminot-Huart, où il se fit remarquer par son habileté. Quelques années après, il quitta cette maison pour entrer chez son frère aîné, alors filateur à Reims. Il devint ensuite le principal collaborateur de la maison Pierrard-Parpaite pour la construction des machines de filature et de tissage, et contribua à répandre la réputation de cette maison dans la France entière. Il parcourut tous les centres industriels pour diriger le montage des machines sorties de ses mains.

Il prêta son concours à l’usine du Mont-Dieu de Reims, puis accepta le titre de directeur d’un important établissement dans la vallée de la Suippe.

Retiré des affaires depuis une vingtaine d’années, il croyait prendre une retraite paisible et bien méritée ; mais il comptait sans sa réputation et sans son infatigable activité.

Aussi était-il appelé chaque jour, soit comme conseil, soit comme expert dans les difficultés et les litiges ; et les juges des tribunaux civils et de commerce homologuèrent toujours ses conclusions marquées au coin de l’expérience et de la justice.

Dans la vie privée, Morel était un aimable compagnon, un camarade dévoué et un ami sûr.

Charles Remy.

AMB 1893.

MORET (Docteur Jules Louis).

Officier d’Académie, professeur à l’École de médecine de Reims, secrétaire de cette école, médecin des hôpitaux et de la compagnie des sauveteurs, médecin-major de 1ère classe de l’armée territoriale, né à Reims le 11 août 1849, décédé en la même ville le 6 juillet 1894, était en bonne voie pour conquérir la réputation, les honneurs et la fortune.

Son caractère aimable, sa science incontestée lui avaient déjà ouvert les portes de la meilleure clientèle, quand la mort vint le cueillir à l’âge de 45 ans dans tout l’épanouissement de ses forces physiques comme de son talent.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

MORET (Marie Anne).

Religieuse hospitalière à l’hôpital Saint-Marcoul de Reims, né à Cormicy (Marne) le 4 août 1793, décédée le 23 septembre 1870, ayant passé 58 ans de sa vie au service des pauvres.

Source : AMB 1871.

MORIN (Paul).

Ce n’était pas un élu des lettres et de la science, il eut cependant son heure de célébrité.

Paul Séraphin Joseph Morin naquit à Charleville le 20 thermidor an XI, de Jacques Henri Morin, directeur de la manufacture d’armes de Charleville et de Joseph Angélique Raison. Un de ses biographes dit que son père fut allié à la famille Savary de Rovigo, et filleul de Napoléon Ier, nos recherches personnelles ne nous permettent pas d’affirmer cette parenté.

Morin, à sa sortie de l’École polytechnique, vint se fixer dans les Ardennes ; héritier d’une fortune assez considérable, il fut placé à la tête d’une exploitation d’ardoisières. La vie de province n’ayant pas pour lui tout l’attrait que pouvait lui offrir la vie parisienne, il quitta son poste et se rendit à Paris où il s’occupa de théâtre. Il fonda le théâtre Déjazet, et vit, pendant quelques années, son œuvre prospérer. Mais bientôt la ruine devait frapper à sa porte. Sa fortune, engagée dans de mauvaises spéculations, sombra, et c’est à peine s’il put sauver une épave.

L’âge et les infirmités ne lui permettant pas de vivre seul, il se réfugia chez des personnes qui voulurent bien le recevoir en échange des quelques mille francs qu’il possédait encore. Le malheur voulut que ceux qui l’accueillirent fissent de mauvaises affaires, Morin eut encore la douleur d’assister à cette catastrophe, dont les effets le réduisirent à solliciter de la ville son admission à l’hôpital. C’est là que cet homme qui occupa pendant sa vie une des plus hautes situations, rendit le dernier soupir le 8 mars 1887.

Morin avait pris part aux journées de juin 1830, et était un des rares survivants des glorieux défenseurs de la liberté pendant ces journées.

J. P.

Source : AMB 1888.

MORIOT (colonel Henri Gustave).

Né à Vernon (Eure) le 7 avril 1831, décédé le 17 mai 1895 à Châtillon-sur-Marne, où il remplissait les fonctions de juge de paix, pour occuper les loisirs de sa retraite.

Engagé à l’âge de 18 ans, le colonel Moriot avait conquis tous ses grades à la pointe de l’épée. En Afrique, en Orient, et pendant nature campagne de 1870 contre l’Allemagne, il avait fait preuve des plus belles qualités et de la plus grande bravoure. Après plusieurs années de séjour à la Martinique et à la Réunion, il commanda à Tours la 9e légion de gendarmerie ; il avait commandé aussi la compagnie des Ardennes à Mézières.

Il était officier de la Légion d’honneur.

Source : AMB 1896.

MORLET (l’abbé Ferdinand).

Né à Seuil (Ardennes), le 11 avril 1861, membre de la « Congrégation des Missions étrangères », décédé le 11 décembre 1896, au Sut-Chuen méridional (Chine). Il était âgé de 36 ans.

Source : AMB 1898.

MORMAND (Louis Valentin Ferdinand de).

Ancien filateur, ingénieur civil, médaillé de Sainte-Hélène, né à Grandpré (Ardennes) le 3 octobre 1792, décédé à Reims le vendredi 5 octobre 1877, à l’âge de 85 ans.

Engagé en 1809, il a pris part à la campagne de Russie, à Leipzig, et a fait la campagne de France comme lieutenant d’artillerie.

La filature qu’il a créée est à Montcornet (Aisne).

Source : AMB 1878.

MORRIS (M. le général Paul Louis).

Décédé le 24 mai 1901 n’appartenait à la garnison de Sedan que depuis peu de temps. Après avoir dirigé la brigade de dragons, il avait succédé en 1900 au général Lelorrain, dans le commandement de la 24e brigade d’infanterie.

Sorti de Saint-Cyr en 1867, il fit la campagne de 1870 alors qu’il était lieutenant. Nommé capitaine en 1874, colonel en 1893, il reçut en 1898, le commandement de la 1ère brigade de cavalerie, à Médéa (Algérie), et l’année suivante fut appelé à Sedan.

La mort ne permit pas à ce brillant officier de recevoir le grade de divisionnaire que ses hautes capacités de tacticien lui auraient fait sûrement obtenir.

Le général Morris, âgé seulement de cinquante-trois ans, était officier de la Légion d’honneur et titulaire de la médaille coloniale.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

MOSNIER (Théodore).

Docteur en médecine, né à Châlons le 18 juillet 1808, décédé dans cette ville le 2 août 1873.

Bibliophile distingué, M. Mosnier avait réuni une nombreuse collection d’ouvrages sur l’histoire de l’art médical et la province de Champagne.

Source : AMB 1874.

MOSNY (de).

Ancien capitaine, chevalier de Saint-Louis et de la Légion d’honneur, décédé à 91 ans, à Barbonne (Marne). Prisonnier à Flessingues, il demeura de 1809 à 1813 sur les pontons anglais. Il fit depuis toutes les campagnes de l’Empire et quitta l’armée en 1840.

Source : AMB 1882.

MOUCHETON de GERBROIS (Philippe Charles Georges de).

Général de brigade en retraite, commandeur de la Légion d’honneur, décédé le 6 mars 1902, dans sa 96e année, dans son domicile à Paris, 26, rue de l’Université.

Il était le doyen des généraux de France.

Ses obsèques ont été célébrées, le 8 mars en l’église Saint-Thomas d’Aquin. Les honneurs militaires ont été rendus par un bataillon du 102e de ligne, un peloton du 2e cuirassiers et une demi-batterie du 13e d’artillerie.

À l’issue du service le corps a été transporté à Château-Thierry où a eu lien l’inhumation. À Château-Thierry comme à Paris, le deuil était conduit par MM. le vicomte de La Rivière, gendre du défunt et le vicomte d’Ainval, lieutenant au 31e régiment d’artillerie, son petit-fils.

Le général de Gerbrois naquit à Étampes le 17 octobre 1806. Il n’en est pas moins originaire de Château-Thierry, berceau de sa famille et habitait l’été aux environs de cette ville, le château de Moucheton, commune d’Épieds, construction du XIIIe siècle qu’il avait fait restaurer avec goût.

Elève du Prytanée de la Flèche où il fut le camarade des Exea, des Cissey, des Wimpfen, des Decaen, etc., il entra à l’école de Saint-Cyr, le 6 novembre 1823, et en sortit, deux ans après, sous-lieutenant de cavalerie. C’est dans la cavalerie, en Algérie, qu’il fit toute sa carrière. Il passa lieutenant le 12 décembre 1833, capitaine le 3 juillet 1839 et fut promu au grade de chef d’escadron le 18 juin 1848. C’est dans 1’escadron de chasseurs d’Afrique qu’il commandait à cette époque que le futur général de Gallifet entra comme engagé volontaire. Il était capitaine instructeur au 4e hussards lorsqu’il épousa, en 1846, Charlotte Sahuget d’Espagnac, veuve du baron de Menars.

Après la campagne de Crimée à laquelle il prit part en qualité de lieutenant-colonel du 1er hussards, il fut nommé colonel le 26 janvier 1856 et général de brigade le 20 décembre 1864. Il retourna alors en Algérie où il acheva sa carrière militaire.

En 1870, au début de la guerre, le général était au cadre de réserve depuis deux ans. Il reprit du service, et commandait très honorablement une brigade de cavalerie qui prit part, sous les ordres du général Ducrot à la défense de Paris. Il a, pendant près de quatre-vingts ans, porté avec honneur l’uniforme du soldat français. Le cas est assez rare pour être particulièrement signalé.

F. H.

Source : AMB 1903.

MOULÉ (Maxime Isidore).

Médecin-vétérinaire à Vitry-le-François, né à Chatelraould le 13 juin 1820, décédé à Vitry le 7 janvier 1890, où il exerça sa profession pendant plus de 30 ans, était un praticien aussi modeste que consciencieux, dévoué à ses devoirs professionnels.

Son fils qui a suivi la même carrière que son père, ne se borne point à la parfaite connaissance de son art ; retiré à Paris, il se livre à l’étude et à l’histoire de l’art du vétérinaire dans l’antiquité, et aussi à l’histoire de Vitry et de ses environs.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

MOULIN (Louis Adolphe).

Ancien professeur et chef d’institution, secrétaire de la « Société historique et archéologique de Château-Thierry », est mort en cette ville le 30 janvier 1899, dans sa soixante-seizième année.

Né à Sainte-Ménehould (Marne) en 1823, il y fit de solides études, et devint professeur dans l’établissement dont il avait été un des bons élèves. De là, il alla tenir un pensionnat à Rethel, puis à Courbevoie où l’institution qu’il dirigea prospéra rapidement.

Vers 1866, il vint prendre à Château-Thierry un repos qui, chez ce lettré à l’esprit actif, ne fut pas de l’oisiveté. Il consacra ses loisirs à l’étude des monuments anciens du pays, et devint secrétaire de la Société d’archéologie dont il fut pendant trente-cinq ans, l’âme et le soutien.

Il suivait assidûment les Congrès archéologiques qui se tiennent chaque année dans des régions diverses, ce qui est une école excellente. Il s’y trouva en rapport avec l’élite de nos savants qui tous appréciaient comme ses collègues de Château-Thierry sa bienveillance, son aménité, son inaltérable bonne humeur. Il rendait compte à ses collègues de ces intéressantes assises avec une compétence égayée d’humour, et les Bulletins que publie annuellement la Société sont pleins de ses travaux.

Ce savant aimable qui était un homme de bien et un parfait chrétien, entra dans la commission administrative des hospices de la ville. C’est pendant qu’il en fit partie – de 1872 à 1876 – que, fut réédifié et inauguré l’Hôtel-Dieu. Il était aussi membre du Conseil de la fabrique de l’église paroissiale de Saint-Crépin.

Frédéric Henriet.

Source : AMB 1900.

MOURET (l’abbé Joseph Jules).

Curé d’Étréaupont, né le 12 octobre 1829 à Effry, mort à Étréaupont le 22 février 1896, dans sa 67e année.

Il avait été successivement curé de Chaillevois en 1855, de Bièvres en 1857, de Veslud en 1871 et d’Étréaupont en 1879. Il a laissé partout où il a passé les meilleurs souvenirs.

Source : AMB 1897.

MUIRON.

Né à Châlons (Marne), ancien chef des francs-tireurs de la Haute-Marne, décédé subitement en janvier 1873 à Langres.

Fils de la sœur du célèbre officier de Saumur, La Roncière, M. Muiron était le neveu du chef d’état-major tué en 1796 en traversant le pont d’Arcole.

Source : AMB 1874.

MUIZON (Jean-Baptiste Ernest JOURDAIN de).

Ancien chef de division au ministère des travaux publics, chevalier de la Légion d’honneur, est mort le 26 avril 1897, dans sa 74e année, à Versailles, où il habitait depuis quelques années. Il était né à Paris, le 20 novembre 1823.

Le château de Muizon, l’un des plus anciens domaines des environs de Reims, était sa propriété. Il était heureux d’y revenir de temps en temps, et il s’intéressait activement à tout ce qui concernait son histoire dans le passé. Il s’occupait en outre, avec autant de compétence que d’obligeance pour autrui, des recherches généalogiques les plus minutieuses et les plus reculées. Il a recueilli ainsi des notes fort précieuses dans les archives et les bibliothèques de la Champagne.

Il n’est pas hors de propos d’ajouter qu’à ses talents d’administrateur et d’érudit trop modeste, M. Ernest de Muizon joignait la pratique des vertus publiques et privées les plus recommandables et les plus dignes des traditions de famille.

Source : AMB 1898.

MUIZON (Mme JOURDAIN de), voir LESPAGNOL de BEZANNES

MULET (l’abbé Joseph Marcelin).

Né à La Hérie-la-Viéville, le 18 août 1819, ordonné prêtre en 1845, décédé à Cessières (canton d’Anizy-le-Château), le 10 septembre 1897, âgé de 78 ans.

Successivement curé de Lavilly (1845), de Bièvres (1851), d’Acy (1856), de Pommiers (1863), de Coucy-lès-Eppes (1874) et de Cessières (1877), il prit sa retraite dans cette dernière localité en 1891 ; il était devenu presque aveugle. Le service funèbre a été célébré à Cessières, le lundi 13 septembre, et l’inhumation le lendemain, à Pommiers.

M. l’abbé J. Mulet laisse la réputation d’un homme bon, simple, et à la portée de tous. Il fit preuve de courage et de patriotisme, quand, arrêté par les Prussiens en 1870, il fut emmené comme otage à Vauxbuin, avec le maire, l’instituteur et plusieurs habitants de Pommiers, pendant que les infortunés Debordeaux et Courcy étaient fusillés sans jugement sur la montagne de Pasly. M. l’abbé Mulet fut sommé, par le colonel de Krohn, de remplir les devoirs de son ministère près de l’instituteur Poulette et des gardes nationaux Létoffé et Deguirez, qui venaient d’être condamnés à mort. Le digne prêtre se récria, demanda un sursis, plaida leur cause avec éloquence : rien ne put émouvoir leur bourreau, qui lui répondit brutalement : « Je vous accorde cinq minutes pour les trois ». Il fallut obéir.

Après la lecture de la sentence de mort, que sur le lieu même de l’exécution, devant tous les otages agenouillés autour de trois fosses creusées à l’avance, M. l’abbé Mulet reçut la confession des condamnés, puis, s’avançant vers le colonel de Krohn et se jetant à ses genoux, il fit de nouveau appel à sa pitié et le supplia, au nom de l’humanité, de commuer la peine de mort en prison perpétuelle. Le colonel resta inflexible et donna le signal fatal.

Le drame accompli, M. le curé de Pommiers demanda à retourner dans sa paroisse ; mais le colonel de Krohn le retint en lui affirmant qu’il y aurait encore d’autres condamnés et qu’il serait chargé de les assister. M. l’abbé Mulet répondit courageusement qu’il ne lui convenait pas d’accepter les fonctions d’aumônier des exécutions prussiennes. Le bombardement de Soissons s’ouvrit le lendemain ; et, après la reddition de la place, les otages furent mis en liberté. L’énergique attitude du curé de Pommiers contribua peut-être à ce résultat.

Source : AMB 1898.

MULLER (Laurent Louis Théodore).

Chanoine titulaire de la Cathédrale de Châlons, ancien aumônier des prisons, ancien curé de Pierry, est né à Obernai, en Alsace, le 9 novembre 1800, et décédé à Châlons-sur-Marne le 21 juillet 1889.

L’abbé Muller, ordonné prêtre à Strasbourg en 1825, était d’une famille d’artistes et artiste lui-même. Plusieurs de ses frères étant venus s’établir à Châlons comme professeurs de musique après 1830, il les suivit lui-même et vint offrir ses services à Mgr de Prilly, qui le nomma curé de Pierry en 1835. Il demeura dans cette cure jusqu’en 1856, et s’y fit aimer et vénérer. C’était un saint prêtre doublé d’un homme aimable.

À cette époque, il revint à Châlons-sur-Marne comme aumônier des prisons. C’est là qu’il eut en 1871 à accompagner à la mort quatre malheureux faits prisonniers par les Prussiens et condamnés à être fusillés. Il demanda dans cette occasion, pour l’aider dans cette rude tâche, les secours de M. l’abbé Leroux, curé de Saint-Jean.

Ce ne fut pas sans une vive émotion que les deux vénérables prêtres assistèrent aux apprêts du supplice et virent tomber sous les balles ces innocentes victimes.

En 1873, M. l’abbé Muller fut appelé à succéder à M. l’abbé Boitel, comme chanoine titulaire de la Cathédrale.

Il s’occupait de l’œuvre catholique des Allemands, dont il connaissait la langue. Il était l’ami et la bienfaiteur de tous les malheureux.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

MUZART.

Chanoine titulaire, doyen du Chapitre de la cathédrale de Châlons, ancien vicaire général, chevalier de la Légion d’honneur, membre de la Commission administrative des hôpitaux, membre de la Société d’agriculture, sciences et arts de la Marne, ancien membre du Conseil municipal, ancien aumônier de l’École des arts et métiers, né à Somme-Vesle en 1800, décédé à Châlons en 1873.

M. l’abbé Muzart était le petit-neveu de M. Muzart, émigré, exécuté à Reims en 1793.

L’abbé Muzart a collaboré à l’« Histoire de Châlons-sur-Marne », par Louis Barbat, lithographe, 1854, 2 volumes in-4°.

Il est auteur du choix des prières édité par la même maison, sous le titre de « Livre d’Heures », in-8°, chromolithographie.

Enfin, on doit à l’abbé Muzart, une très intéressante notice sur l’abbaye d’Orbais.

Source : AMB 1874.